«LE CHEF DE L’ETAT N’EST PAS TENU DE RESPECTER À LA LETTRE LE RAPPORT DE L’IGE»
Pour mieux cerner la question du pétrole qui suscite un immense tollé, le ministre d’Etat Augustin Tine, directeur de cabinet du président de la République a organisé hier une conférence sur ce thème
Pour mieux cerner la question du pétrole qui suscite un immense tollé, le ministre d’Etat Augustin Tine, directeur de cabinet du président de la République a organisé hier une conférence sur ce thème. Ce fut un moment d’échanges entre la coalition Benno Bokk Yaakaar (Bby) et l’expert pétrolier Ibrahima Bachir Dramé, formateur et consultant dans ce domaine. Occasion saisie par Augustin Tine pour soutenir que le président de la République n’est pas tenu de respecter à la lettre, le rapport de l’Inspection Générale d’Etat (IGE).
La coalition Benno Bokk Yaakaar (Bby) de Thiès s’est retrouvée hier autour d’une conférence sur le thème du pétrole, organisée par le ministre d’Etat Augustin Tine, directeur de cabinet du président de la République. Le thème a été introduit par l’expert pétrolier Ibrahima Bachir Dramé, formateur et consultant dans ce domaine. D’emblée, Augustin Tine a indique que les Sénégalais ont beaucoup épilogué, ces derniers temps, sur le rapport de l’Inspection Générale d’Etat (GIE), qui aurait été reçu par le président de la République et qu’il n’aurait pas respecté. «Ce rapport n’est jamais arrivé au président de la République. Donc, il ne l’aura jamais vu parce qu’un rapport doit passer par un circuit bien précis, pour que le chef de l’Etat puisse le recevoir. Il ne lui est pas parvenu, mais une enquête est ouverte pour voir ce qui s’est exactement passé. Même si le Président avait reçu le rapport, il n’est pas tenu de le respecter à la lettre. Il a parfois des informations qui font qu’il ne peut pas respecter à la lettre les rapports de l’IGE.
Que nul n’en ignore donc, le président de la République n’est pas tenu de respecter scrupuleusement le rapport de l’IGE. Il peut prendre tout ou une partie du rapport, qui lui est uniquement destiné. Je suis un peu étonné que les gens parlent de ce rapport qui n’est pas parvenu au Président. Ils veulent jeter l’opprobre sur quelqu’un qui travaille pour faire développer ce pays», martèle le maire de Fandène. De l’avis du ministre d’Etat, directeur de Cabinet du président de la République, ce tollé qui ne s’explique pas, est dû au fait que les pourfendeurs du pouvoir sont surpris par leur débâcle électorale qui a consacré la réélection du Président Macky Sall avec 58,2%. «C’est ainsi qu’ils ont pris le pari de déstabiliser le pays qui fait l’objet de beaucoup de convoitises à la suite de la découverte du pétrole. Ils sont secourus par des personnes extérieures, qui veulent mettre la main sur la chance du Sénégal qu’est le pétrole et il est certain qu’ils vont mettre tous les moyens pour réussir», clame Augustin Tine.
Le maire de Fandène et coordonnateur départemental de l’Alliance Pour la République (Apr) de Thiès s’en est également pris à l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye. Et de déclarer notamment : «je suis surtout surpris par l’attitude de l’ancien Premier ministre que j’ai connu et respecté en son temps. J’étais toujours à ses côtés, de par la position que j’occupais dans le gouvernement et aujourd’hui je me rends compte que l’homme que j’avais connu, il y a quelque temps, est totalement différent de ce qu’il était. Je ne pouvais imaginer qu’il ait aujourd’hui cette attitude méchante envers le président de la République. Nous espérons que le Tout Puissant va l’aider à revenir à la raison».
Pour le conférencier du jour, l’expert pétrolier Ibrahima Bachir Dramé, les contrats qui suscitent la polémique ont été faits en conformité avec le code pétrolier de 1998 en vigueur. «Sous cet angle, on ne peut parler de nébuleux. Il faut être en dehors des passions politiques et sociétales pour pouvoir analyser, comprendre et expliquer clairement aux populations. En tout cas l’Etat du Sénégal a usé jusqu’ici d’une communication collective partagée et simple, pour que les populations puissent savoir de quoi on parle et que les jeunes se l’approprient pour saisir toutes les opportunités», indique le sieur Dramé. Ce qu’il faut éviter, dit-il, c’est d’installer des querelles intestines qui n’en valent pas la peine. «Il faut savoir raison garder et inciter les populations à comprendre les enjeux liés à l’exploitation du pétrole et du gaz qui, à coup sûr, va installer notre économie dans une dynamique d’émergence.
Je ne suis pas un spécialiste des contrats pétroliers, mais celui de la distribution des produits pétroliers, mais je ne vois pas en quoi le Sénégal puisse perdre de l’argent dans cette transaction. Dans les faits, ce sont les juniors qui vont chercher les permis pour les vendre souvent aux séniors, c’est-à-dire aux multinationales qui exploitent et signent les contrats avec des cessions de parts. C’est un excellent contrat par rapport à ce qui se fait dans les autres pays, surtout en ce qui concerne le gaz», clame Ibrahima Dramé.