APRES L'ÉLECTRICITÉ ET LE CIMENT IMPORTANTE HAUSSE SUR LE RIZ, L’HUILE ET LE LAIT
La tendance haussière sur les prix entamée en 2019 se poursuit en ce début d’année 2020. Le riz, l’huile et le lait ont déjà annoncé la couleur avec des hausses considérables.
La tendance haussière sur les prix entamée en 2019 se poursuit en ce début d’année 2020. Le riz, l’huile et le lait ont déjà annoncé la couleur avec des hausses considérables. L’Unacois de Thiès a dénoncé avant-hier cette série de hausses à propos desquelles l’organisation de commerçants a interpellé l’Etat. Néanmoins, joint par Le témoin, hier soir, le directeur du commerce intérieur, M. Ousmane Mbaye, a rassuré les consommateurs en expliquant que les dernières hausses touchent plus le gros que le détail.
Le bidon de 20 litres qui coûtait 14 500 à 15 000 francs « grimpe » à 18 500 francs, soit une augmentation de 3500 francs. Le sac de lait en poudre, qui s’échangeait à 42.000 ou 42.500 FCFA passe à 60 000 francs soit une hausse de presque 18000 francs ! Voilà en gros ce qu’on peut retenir du fardeau supplémentaire que les consommateurs devraient supporter après la hausse du prix de l’électricité. mercredi dernier, l’Unacois (union nationale des commerçants et industriels du Sénégal) de Thiès n’a pas laissé passer l’occasion de dénoncer une hausse qu’elle trouve anormale. « La hausse actuelle notée sur les prix du riz et de l’huile ne dépend pas des commerçants, qui sont d’ailleurs les plus impactés dans cette situation du fait de la demande restée en deçà de l’offre. C’est donc au grand préjudice des commerçants qu’elle s’est faite vu que leur chiffre d’affaires va chuter », a souligné le secrétaire général régional de l’Unacois/Japoo de Thiès, Eumeu Thiam. avant d’expliquer : « Depuis quelque temps, on a connu une certaine hausse sur les prix de certaines denrées alimentaires de première nécessité comme le riz et l’huile. Un état de fait d’autant plus critique que même l’huile est devenue introuvable sur le marché, frappé par une pénurie. Le bidon de 20 litres vendu récemment encore à 14.500 FCFA voire 15.000 FCFA, est à présent cédé à 18.500 FCFA. Quand on fait une commande depuis Dakar, ça prend du temps parce qu’il y a un problème de stock au niveau du marché du fait de cette hausse des prix. Le carton de 20 litres coûte maintenant 17.500 FCFA. Le bidon de 5 litres est vendu à 5000 voire 5.500 FCFA. Le litre baril en détail est vendu à 1000 FCFA ».
S’agissant du riz ordinaire, qu’il soit indien ou brisure 100 %, m. Thiam estime qu’ « avant, on achetait la tonne à 240.000 FCFA à Dakar, maintenant, on est obligé de l’acheter à 280.000 FCFA, en plus des frais de transport et de déchargement. Ce qui fait qu’on est obligé de vendre le sac entre 14.250 et 14.500 FCFA. Ce qui, du coup, amène le commerçant détaillant à vendre le kg à environ 350 FCFA ». Pour ce qui est du lait en poudre, il indique que la hausse est plus importante. « Le sac de 25 kg qui coûtait 42.000 ou 42.500 FCFA est aujourd’hui vendu à 55.000 FCFA voire 60.000 FCFA », a-t-il fait savoir.
Eumeu Thiam demande aux autorités de faire le nécessaire pour trouver une solution aux hausses récurrentes des prix des denrées de première nécessité. Par ailleurs, du côté des consommateurs thiessois, la désolation est à son paroxysme. Les femmes responsables de famille, en particulier, ne savent plus à quel saint se vouer face à cette situation. Le panier de la ménagère en souffre déjà terriblement. La dame Codou Sall du quartier Som, accompagnée de ses amies, trouvée en train de se ravitailler au marché Grand-Thiès, se désole de la hausse. « On se réveille très tôt le matin pour, après nous être occupées du petit-déjeuner de nos enfants en partance pour l’école, prendre le chemin du marché. Hélas, l’approvisionnement en denrées alimentaires de première nécessité est aujourd’hui devenu un véritable calvaire. C’est, à la limite même, l’enfer. Nous sommes tout le temps angoissées. Nous nous heurtons à toutes sortes de tracasseries pour remplir, ne serait-ce qu’à moitié, nos paniers ou seaux », se lamente la dame. a l’aube déjà, Sophie Touré, comme beaucoup de ses voisines, prend le chemin du marché Moussanté. « Avec le peu d’argent dont je dispose, je ne fais que jongler par ces temps extrêmement durs ». comme elle, beaucoup de « cayoriennes » parviennent difficilement à « s’en sortir ». au-delà même de la « hausse injuste » des prix du riz et de l’huile, la brave dame se désole de la rareté, souvent, du poisson sur le marché. elle se dit « scandalisée ». et elles sont très nombreuses à se lamenter. Pour décrier « la cherté de la vie, le manque de moyens. Il n’y a plus d’argent et la DQ en souffre ».
Ousmane Mbaye le Directeur commerce intérieur : « La hausse ne touche pas les consommateurs directement mais plutôt les boutiquiers et autres grossistes »
Interpelé sur la hausse des prix de l’huile, du riz et du lait, le directeur du commerce intérieur, m. Ousmane Mbaye, reconnait et explique la situation en donnant des détails. « Le problème est beaucoup plus complexe. Sur le riz, l’augmentation n’est pas très grande. Elle porte beaucoup plus sur l’huile. Il y a quelques soucis de disponibilité sur le format de 20 litres. Il se trouve que c’est le format le plus consommé. En fin décembre et début janvier, il y a eu des retards dans les livraisons. C’est ce qui a fait qu’il y a des tensions sur l’offre. Les produits de substitution comme l’huile de soja ou celle de tournesol étant plus chers, donc les gens se rabattent sur les autres huiles qu’ils achètent aujourd’hui entre 1000 francs et 1200 francs. Soit 20000 à 24.000 les 20 litres !
Vous voyez ce que cela fait, alors que le bidon de 20 litres était vendu entre 14 000 et 15 000 francs. Mais, il faut aussi que les gens comprennent que c’est au niveau grossiste plutôt que chez le détaillant. C’est au niveau détails qu’on a 18 000 francs mais pour le niveau du gros c’est autour 17 500 francs. Pour régler le problème à la source, il faudrait qu’on rétablisse l’offre. Donc que le produit soit disponible au schéma sur lequel nous travaillons en rapport avec les importateurs et les producteurs locaux. Tous ces acteurs-là sont mobilisés pour renforcer les approvisionnements. D’ici quelques jours, nous aurons des situations meilleures en termes d’approvisionnement sur ce produit.
L’autre élément qu’on peut donner pour rassurer, c’est la disponibilité d’autres formats de substitution, les formats de cinq litres qui tournent toujours autour de 5000 voire 5500 francs. Ça aussi, ce sont des possibilités qui s’offrent aux consommateurs en attendant que la situation revienne à la normale. Nous y travaillons et d’ici 15 jours, nous pensons, en règle de stocks annoncés, que nous devrions avoir la stabilité. Je pense aussi qu’il faudra que les consommateurs comprennent que la hausse ne les concerne pas directement, mais plutôt les grossistes et autres boutiquiers. Sur les achats au détail que les consommateurs font comme pour le lait pour le petit déjeuner et autre, les prix restent normaux. Un sachet de lait qui coûte 100 francs ne peut être concerné par la hausse. Il faut tout de même comprendre que les usines aussi font en fonction des hausses à l’international », explique le directeur du commerce intérieur, m. Mbaye.