VIDEOSÉNÉGAL : ÉMEUTES À DAKAR
Dakar a été, vendredi, le théâtre d'émeutes opposant les forces de l'ordre à des centaines de jeunes, deux jours après l'arrestation de l'opposant Ousmane Sonko, dont la garde à vue a été prolongée.
Dakar a été, vendredi, le théâtre d'émeutes opposant les forces de l'ordre à des centaines de jeunes, deux jours après l'arrestation de l'opposant Ousmane Sonko, dont la garde à vue a été prolongée.
Nouvelle journée de troubles à Dakar. La capitale sénégalaise a été le théâtre de scènes de guérilla urbaine vendredi 5 mars, opposant les forces de l'ordre à des centaines de jeunes. Ces derniers ont gagné les rues depuis l'arrestation, il y a deux jours, de l'opposant Ousmane Sonko, dont la garde à vue a été prolongée.
Cette arrestation a non seulement provoqué la colère de ses partisans, mais aussi, disent de nombreux Sénégalais, porté à son comble l'exaspération accumulée dans ce pays pauvre. Cela face à la dureté de la vie depuis au moins un an et la pandémie de Covid-19.
Lors d'une charge sur la grande avenue Blaise Diagne, au moins des dizaines de jeunes scandant "Libérez Sonko" ont réussi à faire reculer provisoirement les policiers, malgré les tirs nourris de grenades lacrymogènes. Le sol était jonché de pierres, de cartouches de grenades et de pneus incendiés.
À Mbao, dans la grande banlieue, des pillards ont aussi été aperçus, par un journaliste de l'AFP, sortant les bras chargés de marchandises d'un supermarché Auchan, dont au moins 14 magasins ont été attaqués et 10 "pillés", selon la direction du groupe français.
Un important dispositif de police a été mis en place dans le quartier du Plateau, centre névralgique du pouvoir où la circulation était quasi nulle.
Les manifestations ont fait au moins un mort, jeudi, dans le sud du pays. Plusieurs autres décès ont été rapportés, sans être confirmés formellement.
Le représentant de l'ONU en Afrique de l'Ouest, Mohamed Ibn Chambas, a lancé un appel au "calme et à la retenue".
Dans le quartier populaire de la Médina, au cœur de la capitale sénégalaise à l'arrêt, où retentissaient les grenades assourdissantes, des groupes de jeunes harcelaient à coups de cailloux de très nombreux policiers anti-émeute, avant de s'enfuir, ont constaté des journalistes de l'AFP.
L'arrestation de M. Sonko, troisième de la présidentielle de 2019 et pressenti comme un des principaux concurrents de celle de 2024, a aussi déclenché depuis mercredi des saccages et des pillages de magasins, en particulier sous enseigne française, dans la capitale et différentes villes du pays. Ce dernier est pourtant réputé comme un îlot de stabilité en Afrique de l'Ouest.