LUTTE CONTRE LE BANDITISME, LA SECURITE SE RENFORCE SUR LA PETITE COTE
Les populations de la Petite Côte ont la peur au ventre, à cause de la multiplication des attaques armées. Les événements récents, enregistrés à Sindia et à Sandiara, ont poussé les autorités hôtelières et sécuritaires à renforcer la surveillance
Les populations de la Petite Côte ont la peur au ventre, à cause de la multiplication des attaques armées. Les événements récents, enregistrés à Sindia et à Sandiara, ont poussé les autorités hôtelières et sécuritaires à renforcer la surveillance des différents sites qui pourraient être la cible des malfrats. En attendant, la gendarmerie poursuit sa chasse à l’homme pour démanteler le gang qui est à l’origine des dernières attaques.
Par Alioune Badara CISS (Correspondant) – C’est une mutation : jusqu’ici, les hôtels, boîtes de nuit et restaurants étaient la cible des cambrioleurs au niveau de la Petite Côte. Mais, avec les récents braquages de la base de l’Usine chinoise, Cwe, et l’usine indienne, Solance batteries, ce sont les grandes entreprises qui sont visées par les malfaiteurs, qui ne cessent de repousser les limites de leur audace.
Après les derniers évènements, les Forces de défense sont sur les dents. Et la sécurité a été renforcée dans les zones qui abritent des investissements étrangers. Le niveau de vigilance a été relevé au niveau des hôtels. En plus des gendarmes clairement identifiés, visibles sur les routes, à l’entrée de Saly et devant les hôtels, d’autres circulent en civil. La Sapco, qui gère la station balnéaire de Saly, a aussi déployé du personnel de surveillance. Des hôteliers ont embauché des gardes privés, des détecteurs de métaux sont installés et des miroirs d’inspection de véhicules aussi.
Aujourd’hui, la stratégie sécuritaire de toute la zone a été repensée. Depuis les récents braquages, la peur semble changer de camp, car les pandores n’ont pas mis du temps à déclencher une chasse à l’homme. Après l’arrestation de tous les hommes habitant le village de Khokoma, dans la commune de Sindia, les gendarmes-enquêteurs ont établi que c’est la même bande qui est à l’origine de la série de braquages notée sur l’axe Dakar-Mbour, depuis dimanche soir. Les gendarmes poursuivent la traque des malfaiteurs. Si l’un des assaillants de l’usine indienne a été tuée et 9 membres du groupe ont été arrêtés, les gendarmes ont identifié tous les bandits en fuite et poursuivent la traque.
Cœur de l’industrie touristique et de la Zone économique spéciale, le département de Mbour abrite l’essentiel des investissements étrangers au Sénégal. Cette situation attire les grands bandits, qui commettent souvent leurs forfaits à bord de pick-up, avec des armes de pointe. Or, le Sénégal était longtemps épargné par ce grand banditisme, même si quelques coups survenaient de temps à temps. Mais, la fréquence des attaques inquiète au plus haut niveau des états-majors des appareils de sécurité. En 2021, presqu’une dizaine d’attaques ont été recensées dans la Petite Côte.
Les habitants de Fadial, situé à quelques kilomètres de Joal-Fadiouth, sont toujours traumatisés par l’attaque, qui a eu lieu le 19 avril 2021, lorsque des hommes en cagoule ont déparqué au niveau de l’hôtel Baobab Lodge de Fadial : bilan, 4 blessés dont une femme, une voiture et une importante somme d’argent ont été emportées par les assaillants.
Hausse des actes de délinquance
Le 1er juin 2021, l’hôtel Pierre de Lisse, située dans la commune de Popenguine-Ndayane, est attaqué par des bandits armés jusqu’aux dents. Comme dans un film, ils ont fait irruption en venant de la mer. Il est 3 h du matin. Alors que les clients étaient dans les bras de Morphée, ils font irruption dans l’hôtel, armés de machettes. Ils neutralisent les deux vigiles avant d’accéder aux chambres de l’hôtel. Dans l’une des chambres, ils surprennent un couple qui sera délesté de 790 mille F Cfa. Après leur forfait, ils sont repartis à bord d’un véhicule volé à un client, qu’ils ont abandonné à Saly.
Quelques semaines plus tard, le night-club Terang’Art de Saly sera mis sens-dessus-dessous. A bord d’un pick-up, les malfrats débarquent à 4 h du matin devant la discothèque. Face à la violence de l’attaque, les vigiles s’enfuient. Ils dépouillent les clients de leurs portables, argent, objets de valeur et vident la caisse du bar.
Après une période d’accalmie, les bandits vont reprendre leur jeu favori. Cette fois-ci, c’est l’hôtel La Médina de Saly qui a été pris pour cible par des hommes en cagoule, le 12 avril 2021. Muni de coupe-coupe, le gang fait irruption dans le réceptif, après avoir escaladé le mur de l’hôtel : un individu sera grièvement blessé, les assaillants vont emporter, dans leur fuite, la somme de 6 millions de F Cfa.
Quatre mois plus tard, les pandores, qui avaient réussi à installer la peur dans le camp de ces malfrats, seront surpris le 23 août 2021, lorsque le célèbre dispensaire catholique des sœurs de Gandigal, situé dans la commune de Sindia, fut le théâtre d’une attaque à mains armées par des malfrats, qui sont venus envahir les lieux.
Ce dispensaire, réputé pour la qualité des soins dispensés, est très fréquenté. Il est 3h du matin. Armés de gourdins, armes à feu et machettes, ils ont assailli les lieux pour commettre leur forfait. Mais, ils ont été surpris par la résistance du gardien. Mais, il sera rudement brutalisé par les bandits, va se retrouver avec les deux bras cassés et la tête entaillée sévèrement. Très affecté par ses sérieuses blessures, il a été, par la suite, acheminé au service des soins intensifs de l’Hôpital de Thiès.
Aujourd’hui, les braqueurs ont décidé de monter en puissance en s’attaquant à de grandes entreprises qui ont pignon sur la Zone économique spéciale.