LE GBL OU GHB, DROGUE DU VIOL POUR EFFACER LES SOUVENIRS DE LA VICTIME
La drogue du viol expliquée par des spécialistes
Des spécialistes jugent important d’informer le public sur l’existence de drogues pouvant effacer les souvenirs. Parmi celles-là, le GBL ou GHB appelé drogue du viol ou du violeur. Une substance liquide qui peut être versée dans une tasse de boisson sans en modifier le goût, l’odeur ou l’aspect.
Quand une personne est droguée, elle ne réagit pas au moment où elle se fait violer. Elle ne se souviendra peut-être pas non plus de l’acte qu’elle a subi. Est-ce ce qui est arrivé à Fatima Dione, sacrée Miss Sénégal 2020, qui soutient avoir été victime de viol suivi de grossesse sous l’effet d’une drogue et qui dit ne pas toujours savoir ce qui lui est arrivée ?
Beaucoup de personnes qui ne croient pas à cette version considèrent que cette affaire de viol dont aurait été victime la Miss Séné- gal 2020 ne serait qu’une histoire montée de toutes pièces. Même s’ils croient au viol qu’elle aurait subi, ils nient le fait que la victime aurait oublié les circonstances de son agression sexuelle. Illustratif de ce scepticisme, c’est le commentaire du nommé Alassane Diagne qui interpelle directement M. Khalifa Diagne. Lequel a partagé un texte de Dr Idrissa Bâ, directeur du Centre de prise en charge intégré des addictions (Cpiad). «Khalifa Diagne, vous êtes des experts, on vous le concède. La drogue du violeur (Rohypnol) existe c’est vrai….Mais au réveil la femme vierge saura qu’elle est violée. Elle saura aussi où elle s’est rendue et où elle s’est réveillée. Ce qu’elle faisait là-bas et avec qui. Comme le supposé violeur n’avait pas utilisé de préservatif, il est facile de l’identifier parmi les suspects potentiels.
Cette enquête est très facile. N’essayez pas, svp, de la rendre difficile avec des explications d’école qui peuvent nous perdre. Ne faites pas comme Professeur Babacar Guèye qui a créé tout ce tohu-bohu sur le troisième mandat de Macky Sall. Khalifa Diagne, on n’a besoin que d’un bon juge d’instruction pour élucider cette affaire. Les experts peuvent mettre leur expertise au profit du juge si instruction il y aura. Au rythme où vont les déballages, la Ré- publique peut ne pas avoir intérêt à éclaircir l’affaire», a commenté Alassane Diagne.
L’interpelé, Khalifa Diagne, qui trouve ces interrogations pertinentes pense qu’elles ne manqueront pas d’être soulevées en cas de suite judiciaire par les enquêteurs. Mais, dans sa logique, il rappelle à son ami internaute l’importance d’informer le public sur l’existence de ces drogues utilisées pour effacer les souvenirs. Des spécialistes de la santé demandent d’ailleurs de ne pas juger hâtivement Fatima Dione car l’oubli est bien possible dans ce genre d’agressions sexuelles sans consentement. En atteste le texte publié sur sa page Facebook par le professeur Idrissa Ba, brillant psychiatre, enseignant à la faculté de médecine et directeur du Centre de prise en charge intégré des addictions (CPIAD) sis à l’hôpital Fann. Un texte repris par le psychologue Khalifa Diagne et où il est dit que «les GBL ou GHB sont des drogues du viol ou du violeur. Une arme entre les mains de pervers sexuels qui efface tout souvenir de l’acte». C’est pourquoi il demande d’arrêter «de culpabiliser les victimes» et «laisser les professionnels faire leur travail».
C’est, dit-il, sa «contribution à la culture générale à un moment où on en parle beaucoup ces temps-ci au Sénégal alors que ces produits sont connus depuis très longtemps». Notamment par les spécialistes de la santé comme Dr Oumou Khalefa qui écrit que «le GHB se présente sous forme de liquide contenu dans une petite fiole en plastique ou en verre, le consommateur peut donc facilement choisir la quantité de drogue qu’il souhaite utiliser (pour luimême ou pour sa victime). L’intensité de ses effets varie en fonction de nombreux paramètres tels que l’état de santé de la personne qui en consomme, le contexte dans lequel le GHB est pris et bien sûr la quantité et la qualité du produit». A la question pourquoi la drogue du viol, elle explique que «l’aspect discret du GHB le rend propice à une utilisation délictueuse.
En effet, le liquide peut être versé dans une boisson sans en modifier le goût, l’odeur ou l’aspect. C’est ainsi que certaines personnes malveillantes l’utilisent à des fins malhonnêtes voire perverses (vol, abus sexuel, agression, etc.). De plus, le caractère amnésiant du GHB renforce sa dangerosité puisque la personne abusée ne se souvient pas toujours de ce qu’il lui est arrivé. Ce qui fait que tu oublies tout». Dr Oumou Khalefa tient à rassurer certaines victimes, celles-là peut-être qui ont été droguées. «Sachez que vous n’êtes en aucun cas responsables de la perversion, du proxénétisme, de la mauvaise foi de ton entourage de par ton habillement ou ta volonté de passer un concours de beauté ! Ce n’est pas toi le coupable ! N’aie jamais honte», conseille-t-elle à ces victimes sur la page dédiée au Femmes médecins du Sénégal qui condamne toute tentative ouverte ou masquée d’apologie du viol.