POUR SONKO À ZIGUINCHOR, UN SCRUTIN CAPITAL
L’opposant a voté ce dimanche dans la plus grande ville de Casamance, dont il brigue la mairie. Une victoire dans cette commune constituerait une étape indispensable pour espérer remporter la présidentielle de 2024
L’opposant Ousmane Sonko a voté, ce dimanche 23 janvier, à l’école des filles du quartier HLM Nema de Ziguinchor. Né à Thiès, c’est en Casamance qu’il a grandi et où il se présente pour la première fois à un scrutin local. Le domicile familial et le lycée Djignabo, où il a été scolarisé, se trouvent à deux pas du bureau où il a déposé son bulletin.
Le candidat à la mairie de Ziguinchor y est arrivé peu avant 10 heures, sous les applaudissements discrets de quelques électeurs. Accompagné du militant casamançais Guy Marius Sagna, le député a déposé son bulletin dans le bureau numéro 2. « Ce vote n’est qu’une formalité, a-t-il assuré, encerclé par la presse et ses sympathisants. La victoire est inéluctable. Elle sera nette et sans bavure. »
Le candidat des jeunes
Le vote avait commencé plus tôt dans la matinée dans le calme, vers 8h30, comme dans l’ensemble des 193 lieux de vote de la capitale de la Basse-Casamance. Plusieurs dizaines d’électeurs étaient déjà rassemblés dans la cour de l’école dès 8 heures, attendant patiemment leur tour pour choisir leur maire et leurs conseillers départementaux. Parmi eux, Moussa Badji, 30 ans. Il est venu voter pour Ousmane Sonko, à qui il avait déjà donné son suffrage lors de la présidentielle de 2019.
« Les jeunes sont là avec Sonko parce qu’il nous donne de l’espoir, affirme-t-il. Nous avons besoin de changement, même s’il est vrai que le maire sortant, Abdoulaye Baldé, a fait des choses pour la commune. » Le leader de l’Union centriste du Sénégal (UCS), qui a rompu récemment son alliance avec le président Macky Sall pour présenter sa propre liste, est candidat à un troisième mandat.
Babacar Sané, agriculteur à la retraite de 70 ans, s’est lui déplacé ce dimanche matin pour renouveler sa confiance au maire sortant, dont il loue les « bons résultats ». Difficile cependant de trouver une personne de moins de 35 ans qui n’envisage pas de soutenir Ousmane Sonko, dont le discours de rupture séduit une grande partie de la jeunesse.
« C’est normal que les jeunes s’engagent, nous sommes nous-mêmes âgés. Et la nouvelle génération est à la fois plus intéressée par la politique et plus critique. Le succès d’Ousmane Sonko dépendra de la mobilisation des jeunes instruits », analyse Robert Sagna, l’ancien maire de la ville.