LE SÉNÉGAL DOIT ÊTRE NEUTRE ET CONTRIBUER À LA RÉGULATION DE LA PAIX
Le Sénégal doit être neutre et contribuer à la régulation de la paix en Guinée-Bissau, après la tentative de coup d’État perpétrée hier dans ce pays. C’est l’avis d’Alioune Tine, joint au téléphone hier par «L’As».
A propos du coup d’État manqué en Guinée-Bissau hier, Alioune Tine demande à l’État du Sénégal de jouer la carte de la neutralité entre le pouvoir et l’opposition dans ce pays dirigé par Umaro Sissoco Embaló. Selon le patron de Afrikajom Center, le Sénégal a un important rôle à jouer dans la régulation de la paix.
Le Sénégal doit être neutre et contribuer à la régulation de la paix en Guinée-Bissau, après la tentative de coup d’État perpétrée hier dans ce pays. C’est l’avis d’Alioune Tine, joint au téléphone hier par «L’As».
Selon le fondateur du centre de réflexion Afrikajom Center, «il y a beaucoup de problèmes en Guinée Bissau : le problème du pétrole que l’Assemblée Nationale avait refusé bien sûr d’entériner, beaucoup d’hommes politiques de l’opposition qui sont aujourd’hui en exil. Je pense que par rapport à cette instabilité politique, il y a une nécessité absolue d’engager le dialogue avec tout le monde, surtout permettre le retour des réfugiés politiques. Et je pense que le Sénégal a un rôle extrêmement important à jouer. Et dans ça, il faut éviter de prendre position pour l’opposition ou pour le pouvoir. Le Sénégal doit être neutre et contribuer à la régulation de la paix et de la stabilité en Guinée-Bissau, parce que nous avons besoin de la Guinée-Bissau sur le plan géopolitique».
Et Alioune Tine de rappeler que les coups d’État ne constituent pas quelque chose de nouveau en Guinée-Bissau et dans les autres pays de la sous-région comme le Mali, la République de Guinée ou le Burkina Faso. «Tous ces pays ont rechuté. C’est-à-dire qu’ils ont déjà connu des coups d’État. Si vous prenez le cas de la Guinée-Bissau, c’est pratiquement une maladie chronique. Ce pays connait des coups d’État et des tentatives de coups d’État qui sont souvent meurtriers. Et, il me semble, cette fois-ci dans la spécificité, on a eu des morts.
En réalité, l’armée a toujours été impliquée d’une manière ou d’une autre. Mais l’armée est comptable aussi de la mal gouvernance. Une mal gouvernance qu’on observe aujourd’hui dans la plupart des armées africaines», souligne l’ancien secrétaire général de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho).
De l’avis de Alioune Tine, le coup d’État est le marqueur qui montre et manifeste la maladie des institutions démocratiques, la maladie des institutions sociales, de la société, entre autres. Mais, le fondateur d’Afrikajom Center pense que ce n’est pas le remède. «Il nous faut une armée républicaine, il nous faut une armée qui reste dans les casernes. Ça, c’est extrêmement important. Il faut que les régimes civils agissent de manière à respecter la démocratie, les droits humains, l’État de droit et surtout la gouvernance des deniers publics de manière à ce que l’armée reste dans ses casernes», ajoute-t-il.
Poursuivant, Alioune Tine avertit : «Désormais, au moment où je vous parle, il faut absolument qu’on surveille la Guinée-Bissau comme du lait sur le feu. Pour quelqu’un qui connait bien la Guinée Bissau, cette tentative avortée de coup d’État montre effectivement que c’est encore possible».