DU FOOTBALL AU PANAFRICANISME
Avec des valeurs communes, des règles claires, respectées par tous, dans le sérieux et la rigueur, l'Afrique aura toujours de bonnes chances de s'en sortir. Au football comme dans le développement industriel
« Chaque Africain vibre pour chacune des équipes africaines présentes au Qatar », disiez-vous ici la semaine passée. Qu’est-ce que cela suppose de l’importance du football dans la vie des nations africaines ?
Dans chaque pays, la sélection nationale est le lieu où s’estompent les rivalités, comme les dissensions politiques, confessionnelles, régionalistes ou autres. Le football joue un rôle tout aussi inestimable au niveau continental. Il n’y a, pour s’en convaincre, qu’à écouter les messages des auditeurs de toutes nationalités, régulièrement relayés par le service des sports de RFI, durant les retransmissions. C’est la magie du sport-roi que d’irradier de telles sensations à l’Afrique. S’il fallait une preuve ultime de ce que le rêve panafricaniste n’est pas totalement mort, ou qu’il peut encore être ressuscité, elle est dans cette capacité des Africains à vibrer et à souffrir pour des sélections africaines autres que la leur, dans la ferveur et avec une spontanéité, que les politiques sont bien incapables d’insuffler à leurs peuples.
Le football au secours du panafricanisme, n’est-ce pas d’un optimisme un peu excessif ?
Cela ne signifie nullement qu’il suffirait d’actionner cette solidarité panafricaine dans le football pour que, sans aucun effort d’imagination, sans un leadership clairvoyant, les États-Unis d’Afrique surgissent de six décennies de manque de courage politique et de balkanisation voulue ou subie.