ALERTE SUR LA FLAMBÉE DU TAUX DE PRÉVALENCE DU SIDA CHEZ LES JEUNES
Le combat contre le VIH est loin d’être terminé. C’est la conviction de la secrétaire exécutive du Conseil National de Lutte contre le SIDA (CNLS), Dr Safiétou Thiam
En présence de la secrétaire exécutive du Conseil National de lutte contre le SIDA (CNlS), l’Alliance nationale pour la santé (Ancs) a tenu sa douzième assemblée générale. Présidant la rencontre, Dr Safiétou Thiam s’est réjouie du travail qu’abattent les acteurs communautaires dans la lutte contre les maladies dont le sida. Toutefois, elle a attiré leur attention sur l’augmentation de nouvelles infections chez les jeunes de 19 à 24 ans, en les exhortant à intensifier la sensibilisation.
Le combat contre le VIH est loin d’être terminé. C’est la conviction de la secrétaire exécutive du Conseil National de Lutte contre le SIDA (CNLS), Dr Safiétou Thiam. Elle s’exprimait ainsi lors de la 12e Assemblée générale de l’Alliance nationale pour la santé (Ancs). Pour elle, même si le sida est en train de prendre une tendance baissière, il faut cependant que la lutte continue à être dans les priorités politiques de tous les pays. «Dans notre pays, à l’instar du monde entier, nous avons vu que l’infection au VIH est en train de baisser ; le sida est en déclin, les nouvelles infections baissent, les décès baissent et le nombre de personnes sous traitement augmente ; donc c'est une bonne nouvelle. Cependant, il y a quelques bémols. Nous voyons que dans la tranche d'âge des jeunes de 19 à 24 ans, les nouvelles infections augmentent. Et ces personnes sont l’avenir de nos nations », affirme la secrétaire exécutive du Cnls.
A l’en croire, cette situation serait liée au fait que cette tranche d’âge est née à un moment où les traitements du sida commençaient à arriver. « Ces jeunes ne sont pas aussi alarmés que d’autres qui ont vécu vraiment des moments où il n’y avait pas de traitement, et où on voyait les malades squelettiques, où même le sida était dépeint comme une maladie mortelle. Donc si on n’y prend garde, il pourrait revenir », ajoute Dr Thiam qui exhorte les acteurs communautaires à intensifier le combat. « On se rend compte qu’il y a eu des populations qui ont été laissées en rade, qui ont été oubliées : ce sont les jeunes, nos enfants. Nous avons oublié simplement de continuer à leur donner les informations sur le VIH. Et qui pourrait réussir cela mieux que les communautés, les familles ? Donc je voudrais rappeler que ce défi est important dans la lutte contre le sida », indique Dr Safiétou Thiam.
L’autre défi, poursuit-elle, est de lutter contre la stigmatisation, pour l’accès au traitement, de certaines couches vulnérables. « Au moment où nous nous tournons vers le traitement pour tous dans la lutte contre le sida, on se rend compte qu’il y a des populations qui continuent à être stigmatisées, à être discriminées, pour qui les droits continuent à être bafoués. Et à cause de cette stigmatisation, ces populations ne peuvent pas accéder au traitement dont ils ont besoin ; donc il faudrait que nous travaillions ensemble sur ces aspects pour le plaidoyer de ces populations, mais avec tous les leaders des communautés, afin que personne ne soit laissée sur le bord du chemin », plaide-t-elle. Dr Safiétou Thiam déplore en outre le manque de performance dans le traitement des enfants. « Nous avons de bons résultats comme on aime bien le dire, mais quand nous regardons ces résultats sur les enfants à travers les lunettes, nous ne sommes pas performants.
En effet, au Sénégal, sur 10 personnes vivant avec le VIH, peut-être 8 à 9 sont dépistées et font tout le traitement mais sur 10 enfants, peut-être 4 seulement sont traités. Et cela est un injuste», affirme la secrétaire exécutive du Cnls, Dr Safietou Thiam