LA MOTION SABORDÉE PAR L’ÉMOTION
Les parlementaires sont payés pour parler. La tempête sonore n’a pas emporté Amadou Ba. Les porteurs de censure ont cherché à ennuyer, exposer et décontenancer le chef du gouvernement. Ils en ont pris pour leur grade.
Les parlementaires sont payés pour parler. La tempête sonore n’a pas emporté Amadou Ba. Les porteurs de censure ont cherché à ennuyer, exposer et décontenancer le chef du gouvernement. Ils en ont pris pour leur grade. C’est l’exact contraire qui s’est passé. Une fenêtre d’opportunité et de visibilité a été offerte sur un plateau au quatrième PM de Macky Sall. L’opposition radicale incarnée par Yewwi est allée trop vite en besogne. Elle s’est précipitée maladroitement. Pour ce qui est de Wallu en manque de clarté, il a semblé faire la courte échelle à l’Exécutif. Ainsi donc, la défiance a rendu un énorme service à Amadou Ba. Il n’a pas été tiré vers le bas. Il est plus haut, plus fort. Et peut voir plus loin. Des opposants farouches ont même été ses thuriféraires ce jeudi. Lui reconnaissant urbi et orbi son absence d’arrogance et de morgue. C’est à croire qu’il a une bonne étoile. Il s’érige déjà en recours. Il n’est pas exclu qu’il soit la fumée blanche pour 2024. Pour autant, sa route ne sera pas jalonnée que de pétales de roses. Les coups et surtout les tirs amis vont pleuvoir sur ses frêles épaules. Sa ligne de défense ne peut plus être timorée. C’est dans son intérêt de rendre parfois coup pour coup. C’est comme ça qu’on se blinde. Le marigot politique est un panier de crabes.
Pandémie de kleptomanie
Dans le paysage, on compte aussi de nombreux rhinocéros. Il s’agit de ces fossoyeurs de nos maigres deniers. La manière dont ont été gérés les fonds du covid est dévastatrice pour l’image et la crédibilité de la « gestion sobre et vertueuse ». La Cour des comptes a jeté un pavé dans la mare. Elle rapporte une ambiance de basse-cour et un braquage en règle opéré par une oligarchie sans affect. Les veinards se sont soignés financièrement sur le dos de la crise sanitaire. Une nouvelle pandémie de kleptomanie s’est propagée. Le couvre-feu est loin mais le feu couve. Les cas communautaires organisés en bande ont réussi le carnage financier avec une facilité déconcertante. Ce ne sont pas les seuls fautifs. On leur a donné les clés et les serrures de l’appartement à vider. Ils n’ont fait que profiter d’un manque total de prévention. Si le crime s’avère, la main qui inflige le châtiment ne doit pas trembler. On est en droit de se demander si les gardiens du temple mettent assez de digues pour éviter l’irréparable. La corruption est criminogène.
Le virus de l’insécurité
Un loup solitaire a semé la terreur chez les paisibles Mbourois glacés d’horreur. Fissures dans la sécurité du quotidien. Les Sénégalais sont laissés à eux-mêmes. La poussée démographique doit s’accompagner d’une poussée sécuritaire. Les paisibles citoyens Sénégalais verraient d’un bon œil le redéploiement des patrouilles avec chiens de protection sur la voie publique. La délinquance ne serait pas éradiquée. Mais c’est un élément de dissuasion très efficace. La peur change de camp. Les contrôles systématiques doivent être renforcés. À titre préventif également, toutes les autorisations de port d’arme devront être retirées. Il faut livrer une guerre totale aux réseaux de trafic d’armes qui sont rien moins que des organisations terroristes. Le ministère des Affaires étrangères a décidé d’annuler tous les passeports de service délivrés depuis le 1er janvier 2021 pour limiter les dégâts et micmacs. Pourquoi la chancellerie est-elle si poreuse aux micmacs ? Les manœuvres frauduleuses sont partout dans la société. Le poison est déjà dans les veines.