LES ANNÉES PAGAILLE EN AFRIQUE DE L'OUEST
Ce à quoi nous assistons dans la région, c’est bien à un retour de la loi du plus fort. C’est la voie ouverte à à tous les abus. C’est aussi la voie ouverte à la course à l’enrichissement rapide, les périodes d’exception étant incertaines
Un coup de massue pour le Niger, pour le Sahel, pour l’Afrique de l’Ouest, pour le continent. Les nouvelles d’abord parcellaires et incertaines de Niamey me sont parvenues alors que je participais à Dar es Salaam à un événement sur le capital humain réunissant en plus de nombreux experts et délégués, une dizaine de chefs d’État ou de gouvernement, des vice-présidents et des ministres. Un sommet organisé par la Banque mondiale et le pays hôte, la Tanzanie, qui avait pour mantra « Investir dans les personnes ». Malheureusement, il a coïncidé à un jour près avec le sommet Afrique-Russie qui a mobilisé nombre de chefs d’État et d’attention médiatique.
Le président Mohamed Bazoum ne participait pas au sommet de Dar es Salaam, mais il y aurait eu toute sa place, ayant fait du développement du capital humain, et en particulier de l’éducation des filles, une priorité de son mandat. Il avait une conscience claire de la situation sécuritaire fragile de son pays et n’a jamais négligé les questions de sécurité et de défense, ancien ministre de l’Intérieur et des Affaires étrangères qu’il fut sous le président Mahamadou Issoufou. Mais Mohamed Bazoum connaissait aussi l’ampleur des faiblesses structurelles de son pays, même en comparaison avec les trois quarts des pays africains. Les indicateurs d’éducation, aussi bien en termes d’accès que de qualité des apprentissages, ou les indicateurs de nutrition, classent le Niger tout en bas des classements des pays africains.