VIDEOLES FAMILLES DES 1500 DETENUS POLITIQUES NE VEULENT PAS DE L’AMNISTIE DU PRESIDENT !
En conférence de presse, elles exigent la libération sans conditions de leurs enfants
Le collectif des familles des 1500 détenus politiques a fait face à la presse hier. Ses membres disent s’opposer à l’amnistie des faits des évènements de 2021 à 2024, et exigent la libération sans conditions de leurs enfants détenus injustement.
Selon le collectif, c’est (le président) Macky Sall, lui-même, qui cherche à s’amnistier. Les parents de détenus qui le composent prévoient ainsi d’organiser une marche ce samedi 17 février pour la libération des détenus politiques, le respect du calendrier électoral ainsi que de la Constitution. « La répression doit cesser », c’est le cri du cœur du collectif des familles des détenus dits politiques. Face aux journalistes, les parents ont dénoncé les actes de tortures sur leurs enfants dans les prisons. Selon eux, ces enfants sont détenus injustement et ils exigent leur libération. « Nous avons 1500 détenus politiques. Au début, le gouvernement refusait de parler de détenus politiques. Aujourd’hui, l’histoire nous a donné raison lorsqu’ils (ndlr: les membres du gouvernement) reviennent utiliser le même terme dans leurs éléments de langage. Nous continuons de mener la lutte pour la libération des détenus politiques. On avait commencé par des conférences de presse. On est passé à l’assemblée générale. Aujourd’hui, nous revenons au-devant de la scène parce que le président de la République a décidé de prolonger son mandat », a déclaré Souleymane Djim, membre du collectif de parents de détenus politiques.
Le collectif dénonce les tortures des détenus !
Ces mères et pères de famille sont désespérés. Ils souffrent au plus profond de leur âme. Ces sentiments étaient perceptibles lors de la prise de parole de chaque parent. A l’image de la dame Seyda Ndeye Diop qui a craqué devant les micros. A l’en croire, les parents vivent une situation invivable avec les tortures infligées à leurs enfants. Le collectif craint l’allongement du séjour carcéral des détenus politiques suite au report de l’élection présidentielle au 15 décembre. « Il y a eu un mouvement d’humeur dans les prisons et notamment à Rebeuss après le discours du président de la République sur le report de l’élection. Les matons ont alors torturé nos enfants. Les vendeurs d’à côté disent qu’ils ont entendu des tirs de balles sur les détenus. Nos enfants se sont révoltés contre le report de l’élection présidentielle. Ils sont détenus injustement dans les prisons. Une mère ne peut pas supporter qu’on torture son fils. Avec le report de l’élection présidentielle, nous craignons que leur séjour soit prolongé. Nous n’allons pas rester les bras croisés. Nous allons assister à la marche de la société civile Aar sunu élections du 17 février. Parce que nous sommes concernés. Nous n’allons pas rester les bras croisés », a hurlé une mère de famille.
Non au deal!
Le collectif des familles des détenus politiques ne veut pas entendre parler d’amnistie et dénonce l’injustice qui, selon lui, prévaut dans le pays avec le régime du président Macky Sall. Il exige que les jeunes gens détenus soient libérés sans conditions. « Il y a une injustice notoire dans ce pays. Des gens qui méritent plus de faire la prison et des voleurs de nos biens publics circulent librement. Nous ne voulons pas d’amnistie parce que nos enfants n’ont rien fait. Nous exigeons leur libération. Le Sénégal ne mérite pas ce que Macky Sall est en train de faire. Moi qui vous parle, je ne me suis jamais intéressée à la politique mais j’ai voté deux fois pour Macky Sall. C’est un président qui a trahi son peuple « s’est désolée une autre mère de famille. Les familles des détenus politiquesse disent contre le dialogue auquel convie le président de la République.
Revenant à la charge, Souleymane Djim estime que Macky Sall doit être poursuivi pour haute trahison à la fin de son mandat. « On n’a jamais vu un gouvernement aussi cruel envers son peuple» se désole-t-il. Le collectif des familles des détenus politiques rejette toute négociation et tout dialogue pour la libération des prisonniers. « Il est impensable de laisser Macky encore 9 mois à la tête du pays alors que des jeunes souffrent dans les prisons. Depuis des mois, les détenus vivent un calvaire. A chaque fois qu’ils ont tenté de faire du bruit, on les calmait en leur disant qu’après l’élection présidentielle, ils sortiront tous. Et maintenant, Macky Sall ose reporter la présidentielle. Au nom de quoi ? Nous n’allons pas l’accepter. Nous n’allons pas dialoguer. S’il veut, il libère tous les prisonniers ou bien, il laisse tomber. En tout cas, de notre côté, nous n’allons pas nous laisser faire. La souffrance a trop duré», fulmine Tala Diop, un ancien détenu élargi.