DUBAÏ, LE NOUVEL ELDORADO DES PRÉDATEURS D'AFRIQUE CENTRALE
De la République du Congo au Cameroun, Dubaï concentre les investissements de nombreuses élites afrcaines. Ministres, juges, députés : une enquête a identifié leur patrimoine caché dans l'émirat
(SenePlus) - D'après une enquête du site Afrique XXL, Dubaï est devenu le nouvel eldorado des richesses mal acquises en Afrique centrale. Une analyse de la base de données du Center for Advanced Defense Studies a permis d'identifier pas moins de 72 ministres, députés, hommes d'affaires des pays de la Cemac possédant des biens immobiliers de luxe à Dubaï, pour une valeur totale de plus de 50 millions d'euros.
Parmi ces propriétaires controversés, la députée camerounaise Moufta Halia Moussa détiendrait pas moins de huit appartements estimés à 13,8 millions d'euros. L'homme d'affaires tchadien Hissein Bourma Ibrahim, beau-frère de feu Idriss Déby, posséderait quant à lui une villa, sept appartements et un centre commercial valant plus de 7 millions de dollars. La famille de l'ancien président tchadien détiendrait plus de 2,3 millions de dollars de biens.
Autre figure éminente identifiée, Marie-Madeleine Mborantsuo, ancienne présidente de la Cour constitutionnelle gabonaise, ainsi que plusieurs proches collaborateurs du président congolais Denis Sassou-N'Guesso. "Il est inquiétant de voir des fonctionnaires tels que des juges ou des élus tels que des députés investir à Dubaï sans déclaration claire de leurs biens", déplore Jean Mballa Mballa du Cradec.
Contactée, la députée Moufta Halia Moussa n'a pas donné suite. Tout comme le ministre congolais Raymond Zéphirin Mboulou, qui nie tout bien à Dubaï malgré sa présence dans la base de données. Pour les experts, "Dubaï est devenu le nouvel Eldorado de nos autorités" car "plus discret", relève Claude Hyepdo de Transparency International Cameroun. Un enrichissement qui se fait souvent "au détriment du développement local", dénonce l'ONG tchadienne Transparence+.