UNE NOUVELLE GREVE DE 120 H DESABUSE LES USAGERS QUI INTERPELLENT LES AUTORITES
L’intersyndical des Travailleurs des Collectivités Territoriales (ISTCTS) a reconduit, ce lundi son mot d’ordre de grève de 120 heures du lundi 29 avril au vendredi 3 mai 2024
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L’intersyndical des Travailleurs des Collectivités Territoriales (ISTCTS) a reconduit, ce lundi son mot d’ordre de grève de 120 heures du lundi 29 avril au vendredi 3 mai 2024. Les travailleurs ont lancé un appel aux nouvelles autorités pour une prise en charge sérieuse des revendications légitimes de travailleurs des collectivités territoriales qui réclament depuis près de deux années la revalorisation de leur salaire, le relèvement du point indiciaire et l’augmentation des indemnités au personnel de santé, comme l’ont déjà perçu les agents de l’Etats depuis 2022. Porte fermée, une dizaine d’usagers était présente devant le centre d’état civil de Grand Yoff pour récupérer ou déposer des papiers.
Les travailleurs des collectivités territoriales ont continué, hier, de poursuivre leur plan d’action. Dans un communiqué signé par les présidents Daouda Gacko, Daouda Badiane, Amadou Bamba Diop et Moussa Sissokho, l’intersyndicale se dit plus que jamais déterminé à continuer la lutte pour réclamer justice et décrète 120 heures de grève, les lundi 29, mardi 30, Jeudi 2 et vendredi 3 mai 2024. « Ça fait des mois que nous sommes en grève depuis et nous avons reconduit 120 heures. Depuis le régime du Président Macky Sall, aucune solution n’a été apportée à nos problèmes. Quant aux nouvelles autorités, elles connaissent très bien nos revendications parce que le Premier ministre, Ousmane Sonko, était le maire de Ziguinchor et il est au courant de tout », a déclaré l’officier d’état civil de la commune de Grand Yoff parlant d’un manque de volonté politique de la part des autorités. Actuellement, il y a des conséquences désastreuses par rapport à ces grèves. Les populations sont sans interlocuteur et vont prendre leur mal en patience en continuant de subir les conséquences de grèves régulières des travailleurs des agents municipaux. Poursuivant, Pape Demba Diouf soutient que les travailleurs des collectivités territoriales sont très fatigués et leur grève est très légitime. Ajoutant que les syndicalistes étaient devant leur ministre de tutelle Balla Moussa Fofana et il leur a dit que leur grève est légitime, mais qu’il va trouver de solutions. Depuis lors, rien n’a changé. Pour lui, les autorités n’ont pas toujours de volonté politique pour tirer l’affaire au clair. Mais la vérité est que si elles veulent régler le problème, elles vont le faire. Rappelant que dans le code général des collectivités locales, avec la fonction publique locale et la communalisation intégrale de 2014, le président de la République avait dit que quand les fonctionnaires de la Fonction publique auront une augmentation, ça allait se répercuter directement dans les collectivités territoriales. Les travailleurs estiment lutte pour cette application depuis maintenant deux ans sans succès. Notre interlocuteur déplore que le président de la République Macky Sall ait augmenté les salaires des maires et des percepteurs sans penser à ceux. Ce qu’il considère comme une insulte aux agents des collectivités territoriales.
Le gouvernement continue de faire la sourde oreille
« Nous avons une population qui est aux abois mais qui ne veulent pas comprendre certaines choses parce que si c’était les enseignants, les parents d’élèves rueront dans les brancards pour exiger au gouvernement de faire face. Mais avec les collectivités territoriales, les populations ne disent plus rien. C’est la raison pour laquelle le gouvernement aussi fait la sourde oreille. Mais s’il y avait une réaction vive de la population sénégalaise même pour un jour, le gouvernement va régler le problème des travailleurs des collectivités territoriales », a déclaré l’officier d’état civil pour qui la seule solution aux problèmes des usagers est d’interpeler le gouvernement pour qu’il règle leurs problèmes parce qu’ils sont des pères de famille et souffrent énormément avec des salaires dérisoires, des conditions de travail inexplorables et inhumaines alors qu’ils sont au début et à la fin de beaucoup de travaux. « Avec la grève, nous pouvions dire qu’on ne donne pas de certificat d’inhumation, mais on est sensible malgré le début de notre grève jusqu’à présent on délivre le permis d’inhumer, parce que qu’on est des humains et en face, il y a des gens qui n’ont même pas le sens du patriotisme. En premier lieu, notre grève devrait être le combat des usagers car s’ils tapaient sur la table, le gouvernement va régler le problème », a expliqué M. Diouf.
Quant aux usagers qui ont effectué le déplacement pour déposer ou récupérer des documents, ils sont rentrés sans leurs papiers administratifs. « J’ai déposé depuis samedi, on m’avait donné rendez-vous à 12 heures pour récupérer l’extrait de naissance de mon fils, mais j’ai trouvé la porte fermée et ils m’ont dit qu’ils sont en grève jusqu’au 3 mai prochain », a dénoncé Elisabeth Sané en état de grossesse très avancé. Venu de Dalifort, la quarantaine, Moussa Ndiaye s’était déplacé à l’état civil pour déposer le certificat de non déclaration de son enfant en classe d’examen. Mais il dénonce cette grève qui porte atteinte au droit des usagers. Selon ces derniers, les autorités doivent régler le problème des travailleurs pour qu’ils puissent arrêter leur grève qui dure depuis des mois.