LES POPULATIONS DE LA LANGUE DE BARBARIE EXPRIMENT LEURS PREOCCUPATIONS...
C’est avec la création du mouvement pour la défense des intérêts de la Langue de Barbarie que les populations impactées par l’exploitation du gaz à Saint-Louis comptent exprimer leurs préoccupations.
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C’est avec la création du mouvement pour la défense des intérêts de la Langue de Barbarie que les populations impactées par l’exploitation du gaz à Saint-Louis comptent exprimer leurs préoccupations.
Les membres de cette nouvelle entité ont tenu un point de presse, le samedi 04 mai à la Place Pointe à Pitre de Guet Ndar, pour d’abord présenter leur mouvement mis sur pied et dont l’objectif est de défendre l’intérêt de la communauté de la Langue de Barbarie. « Nous allons discuter des implications de l’exploitation du gaz dans notre localité, mais surtout exprimer nos préoccupations et revendications pour notre communauté. La Langue de Barbarie est riche en ressources naturelles avec comme activité principale la pêche, mais elle est aussi fragile et vulnérable », a d’emblée déclaré Mamadou Moustapha Wade, président du mouvement pour la défense des intérêts de la Langue de Barbarie qui ajoute que l’annonce de l’exploitation du gaz a suscité de l’espoir des populations de la Langue de Barbarie, mais aussi elle a installé l’inquiétude parmi plusieurs habitants de la zone.
Même s’ils se disent conscients des avantages, certains que le gaz peut apporter en termes de développement économique et d’opportunités d’emplois, ces jeunes sont très préoccupés par les impacts environnementaux et les conséquences néfastes que pourraient engendrer son exploitation. « La pêche artisanale est menacée, ce qui influe négativement sur le mode de vie de la communauté des pêcheurs. Il y a la pollution de l’eau, de l’air, les risques de catastrophes écologiques tels que : le déversement et l’écoulement du gaz », a listé Mamadou Moustapha Wade. Le mouvement de défense des intérêts de la Langue de Barbarie exige que toutes les activités ayant trait à l’exploitation des ressources naturelles dans la région soient menées de manière durable, en tenant compte de la préservation de l’écosystème et des moyens de subsistances des communautés.
Par rapport à la transparence et à la recevabilité, ces habitants de la Langue de Barbarie réclament une transparence dans tout le circuit de la gestion de l’industrie extractive (gaz et pétrole) y compris dans la négociation des contrats, l’utilisation des revenus générés avec une participation significative des communautés locales dans les prises de décision et dans la gestion des ressources. Les camarades de Mamadou Moustapha Wade exigent également une compensation juste et équitable et des mesures de réhabilitation appropriée pour les dommages causés à l’environnement et aux moyens de subsistance locaux des impactés. Pour eux, il ne s’agit guère d’une quelconque revendication, mais d’une alerte à l’Etat du Sénégal et aux industries gazières et pétrolières pour qu’ils puissent prendre langue avec la communauté afin de prendre en compte leurs préoccupations dans leur responsabilité sociétale d’entreprise. « La Langue de Barbarie est fortement impactée par l’exploitation du gaz à Saint-Louis et nous demandons que les revenus générés soient réinvestis dans les projets de développement communautaire », a- t-il estimé.
Les doléances n’ont pas manqué
Le mouvement pour la défense des intérêts de la Langue de Barbarie veulent une amélioration des infrastructures de base de la localité, un accompagnement des secteurs de l’éducation et de la santé. Sur le plan culturel, ils demandent la protection et la promotion du patrimoine culturel de la Langue de Barbarie et de Saint-Louis. Ils appellent également à la mise en place de mesures de sécurité sociale de protection pour les travailleurs de l’industrie gazière. Pour booster la compétence des jeunes et favoriser l’emploi local et l’autonomisation économique, le mouvement pour la défense des intérêts de la Langue de Barbarie veut des programmes de formation pour ces derniers. Dans ce contexte d’exploitation du gaz, les populations impactées réitèrent leur engagement à défendre les intérêts matériels et moraux de la Langue de Barbarie. « Nous resterons vigilants et mobilisés pour garantir que le gaz exploité dans nos côtes puissent profiter réellement à notre peuple et à notre chère région, le tout dans la préservation de l’environnement et du mode de vie des générations futures », a précisé le porte-parole. Ils appellent les responsables à prêter une oreille attentive à la communauté et aux vrais acteurs pour un partenariat et un avenir durable de la Langue de Barbarie.