UN AN APRES, LES ACTEURS EVALUENT LE PROCESSUS A MONGONE
C’est le 13 Mai 2023 que la faction de Diakaye a déposé les armes pour répondre à la sollicitation des populations de la Casamance pour une paix définitive en Casamance
Le processus de désarmement des combattants de la faction de Diakaye du MFDC reste satisfaisant, évaluent les acteurs du processus de paix qui se sont retrouvés à Mongone dans la zone des palmiers pour tirer un bilan de l’an 1 du dépôt des armes. Sur les deux cent cinquante combattants du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC), cent quatre-vingt-cinq ont pu bénéficier des mesures d’accompagnement. Mais où sont passés les soixante-cinq autres combattants de cette faction qui avaient pourtant adhéré à ce désarmement et qui rechignent encore à répondre à l’appel ? Cette question installe le doute et le flou dans ce processus de désarmement de combattants qui fait couler beaucoup d’encre au sein d’un MFDC « fissuré »
C’est à Mongone, localité située dans la vallée des palmiers dans la commune de Djignaky (Département de Bignona) que les acteurs ont célébré hier le premier anniversaire du dépôt des armes par la faction de Diakaye du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC). C’est dans ce village même que des centaines de combattants du MFDC avaient décidé de rendre leurs armes le 13 Mai 2023.
Un processus de désarmement satisfaisant, selon les membres de la coalition des Organisations de la Société pour la Paix en Casamance (COSCPAC) à l’image d’Alimou Diallo qui relève : « C’est le 13 Mai 2023 que la faction de Diakaye a déposé les armes pour répondre à la sollicitation des populations de la Casamance pour une paix définitive en Casamance. La force armée de Diakaye avait alors accepté cette demande et avait débuté les négociations avec l’Etat du Sénégal. Le bilan que nous tirons de cela est satisfaisant. Sur les deux cent-cinquante-cinq combattants qui avaient accepté le désarmement, ce sont cent quatre-vingt-cinq qui ont pu être réinsérés dans la vie active avec des activités et des formations. Il y a aussi des projets communautaires dans les villages impactés. Un grand nombre d’épouses de ces ex-maquisards ont été formées à des activités génératrices de revenus. Apres le désarmement, il y’a eu des mesures d’accompagnement. Donc, avec ce package d’activités, on peut dire que le bilan est satisfaisant», note ce membre de la COSCPAC qui assimile cette descente sur ce village de Mongone à un pèlerinage.
Sur place, des ex-maquisards ont célébré cette journée de commémoration de l’an 1 de dépôt des armes. Un processus qui a permis de décrisper la situation dans cette partie de la région où ces désormais ex-combattants du MFDC ont exprimé leur ferme volonté de cheminer pour la paix en Casamance. Le chemin d’une paix définitive reste cependant encore parsemé d’embuches surtout que certains combattants rechignent encore à déposer les armes. Parmi ceux-là, une cinquante de combattants sur les deux cent cinquante qui avaient adhéré au désarmement et qui ont « disparu » avec leurs armes. Où sont passés ces combattants de cette faction de Diakaye qui n’ont pas répondu à l’appel ?
Cette question installe le flou et le doute dans ce processus de désarmement qui a semé la division et suscité une confusion au sein du mouvement irrédentiste. Certains maquisards avaient à travers ce processus parlé de « trahison » de ces combattants qui ont accepté de déposer les armes et avaient même agité des menaces contre leurs frères d’armes. Ce qui avait fini d’enfler les divisions au sein d’un mouvement déjà très « fissuré ». Si cette commémoration a permis d’évaluer l’an 1 de ce dépôt des armes, elle a été aussi l’occasion de dérouler une série d’activités à Mongone et à Ziguinchor où une randonnée est même prévue.