GROS PLAN SUR LES PIGEONS
L’exposition qui a eu lieu dans les locaux de la Délégation générale Wallonie-Bruxelles au Sénégal est consacrée au pigeon. Sous le titre Loft DKR, elle met en lumière la colombophilie à travers des photos de pigeons réalisés par de jeunes sénégalais...
L’exposition qui a eu lieu dans les locaux de la Délégation générale Wallonie-Bruxelles au Sénégal est consacrée au pigeon. Sous le titre Loft DKR, elle met en lumière la colombophilie à travers des photos de pigeons réalisés par de jeunes sénégalais, des archives, entre autres.
Photos de pigeons, de soldats allemands pendant la première guerre mondiale avec des pigeons voyageurs en route pour le front ou encore de soldats belges portant l’uniforme M1915 et le képi M1915, envoyant un message par pigeon voyageur, coupures de presse, timbres…on pouvait voir partout des pigeons et découvrir leur symbolique et leur patrimoine. Il s’agit de l’exposition « Loft DKR » réalisée par de jeunes colombophiles sénégalais. Installée dans les locaux de la Délégation générale Wallonie-Bruxelles au Sénégal, elle vous emmène au fil d’une longue et passionnante histoire du pigeon, plongeant dans les racines de la colombophilie au Sénégal et en Belgique. « Les colombophiles organisent pas mal d’activités au Sénégal mais s’il n’y a pas d’images ou de l’engouement autour, ils vont rester entre eux, en communauté. L’idée, c’est de vulgariser la discipline, de créer des photographes professionnels qui puissent les accompagner pour qu’ils puissent avoir de belles images, de bonnes vidéos quand ils organisent leurs compétions », explique l’une des organisatrices de l’exposition, Ndeye Mané Touré. L’exposition met ainsi en lumière le travail de jeunes sénégalais ainsi qu’une cartographie collaborative des colombophiles dakarois et sénégalais.
En effet, de plus en plus de jeunes sont passionnés de colombophilie au Sénégal. « Il suffit de lever le nez, non pas pour voir les pigeons, mais pour regarder les toits des maisons et voir qu’il y a beaucoup de colombiers qui sont installés dans les maisons avec les jeunes qui s’occupent de ces pigeons. Chez moi aussi, en Belgique francophone particulièrement, on aime bien les pigeons. C’est une vieille passion. Ça remonte à très longtemps mais c’est une passion pour les personnes retraités. C’est donc assez étrange de voir qu’en Belgique, ce sont plutôt les personnes âgées et qu’ici au Sénégal, ce sont des jeunes qui adorent les pigeons », a souligné le Délégué général Wallonie-Bruxelles au Sénégal, Jean-François Pakula.
Ainsi est née l’idée de réunir la colombophilie au Sénégal et en Belgique à travers l’exposition. « C’était de montrer ce qu’il y a comme glorieux passé de la colombophilie en Belgique et qui existe encore mais de manière un peu plus restreinte qu’ici au Sénégal, et à cet égard, en marge de l’exposition, nous avons organisé ici un atelier d’apprentissage à la photographie pour 20 jeunes issus de Dakar mais également des régions du Sénégal, tous colombophiles avec tous un point commun, ils n’ont jamais fait de photographies. Et donc, nous les avons invités ici pendant deux semaines, ils ont pu s’initier à la photographie avec un photographe professionnel. Ils ont produit leurs propres photos qui montrent la colombophilie », a fait savoir Jean-François Pakula. C’est donc à ces jeunes qu’on doit les photos des pigeons de l’exposition.
Au Sénégal, même si la colombophilie prend de l’ampleur, les difficultés ne manquent pas dans le secteur. Entre le « manque d’ancrage institutionnel », « des problèmes de disponibilité de l’alimentation des pigeons voyageurs » ou encore « la superstition », il y a tout un travail à faire, selon Oumar Johnson, colombophile depuis plus de 15 ans. Tout de même, à l’en croire, la Fédération colombophile sénégalaise a réussi à « implanter la colombophilie comme une activité prépondérante » dans le pays. Dans le cadre de Loft DKR, un pigeonnier est installé à l’Hôtel de ville de Dakar. A travers l’introduction d’un laboratoire expérimental, les colombophiles sont en train de travailler sur le « lien du pigeon avec l’éleveur », mais aussi « une innovation technologique qui permet au pigeon de porter une puce de suivi qui prendra les données GPS tout au long du vol ». Ces coordonnées GPS récoltées seront utilisées pour générer et créer des compositions sonores lors des performances aériennes des pigeons.