ACCÈS ET MAITRISE DE L’EAU: MINISTÈRE ET ACTEURS EN MODE DIAGNOSTIC
L’étude sur la sécurité de l’eau, réalisée en 2021, a révélé que « les ressources renouvelables en eau douce du pays sont estimées entre 22,5 et 25 milliards de m³, mais cachent de fortes inégalités qualitatives et quantitatives au niveau territorial ».
Le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, représenté par son Directeur de cabinet, Amadou Salmone, a ouvert hier, à Diamniadio, un atelier crucial portant sur le partage de l’étude hydrologique et hydrogéologique dans les zones de la Casamance et du Sénégal oriental.
Lors de son discours d’ouverture, le représentant du ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement a souligné l’importance de cette rencontre de partage de l’étude hydrogéologique et hydrologique de la Casamance et du Sénégal oriental. Amadou Salmone a rappelé que « Depuis 2012, la communauté internationale, à travers l’Assemblée générale des Nations Unies, a reconnu l’accès à l’eau de qualité et à des installations sanitaires comme un droit humain fondamental. » Il a également évoqué les Objectifs de Développement Durable (ODD) et l’objectif 6 qui vise à « garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement et assurer une gestion durable des ressources en eau ».
Le Directeur de cabinet du ministre a détaillé les efforts déployés par l’État du Sénégal pour améliorer les infrastructures hydrauliques et les réformes mises en place, tout en reconnaissant les défis persistants. « D’importants défis subsistent encore sur la maîtrise de l’eau et la satisfaction de la demande surtout en milieu rural », a-t-il admis.
L’étude sur la sécurité de l’eau, réalisée en 2021, a révélé que « les ressources renouvelables en eau douce du pays sont estimées entre 22,5 et 25 milliards de m³, mais cachent de fortes inégalités qualitatives et quantitatives au niveau territorial, » a-t-il mentionné. Ces ressources sont impactées par les changements climatiques, les pollutions anthropiques diverses, l’avancée du biseau salé, les inondations cycliques, et la salinisation d’une bonne partie de la plus grande nappe du pays.
En outre, Amadou Salmone a mis en lumière les pressions sur les ressources en eau dans la zone DMT (Dakar-Mbour-Thiès) : ‘’les disponibilités sont en dessous du seuil de 1 700 m³/an/personne, défini par l’OMS (Organisation mondiale de la santé) comme indicatif qu’un pays subit des situations de déficit hydrique périodiques » a fait savoir le Directeur cabinet.
En réponse à ces contraintes, le Sénégal a adopté, en 2007, un Plan de Gestion Intégrée des Ressources en Eau (PAGIRE 1), actualisé en 2018 en PAGIRE 2 (2018-2030), axé sur cinq (5) stratégies clés : Gouvernance, Instruments de gestion et Système d’informations ; Qualité des masses d’eau et des services d’eau, hygiène et d’assainissement ; Résilience face aux changements climatiques ; Valorisation des eaux pour la croissance et la Sécurité alimentaire ; Connaissance et recherche-action sur l’eau et l’assainissement. « L’atelier qui nous réunit ici aujourd’hui prend éloquemment en charge tous les axes stratégiques du PAGIRE pour la Casamance et le Sénégal oriental, » a affirmé le DC.
Cette nouvelle étude, la plus significative depuis 1983, vise à améliorer les connaissances et évaluer quantitativement et qualitativement les ressources en eau de la Casamance et du Sénégal oriental, pour satisfaire durablement les besoins en eau des populations. « Trente-quatre (34) forages d’essai et piézomètres de suivi ont été réalisés, démontrant l’ampleur du travail accompli dans cette étude exhaustive », a renseigné le représentant du ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement.
L’étude a abouti à la création de deux modèles de gestion essentiels, un modèle hydrogéologique et un modèle hydrologique, intégrant les effets du changement climatique. Ces outils sont cruciaux pour une gestion efficace et une gouvernance éclairée de nos ressources en eau. Parmi les résultats marquants, ‘’il a été identifié un potentiel mobilisable de « 207 millions de mètres cubes (m3) par an dans les aquifères » et un volume total de « 368,2 mètres cubes par seconde dans les bassins de la Gambie et de la Falémé« , a indiqué ce dernier
Le Directeur de cabinet du ministre a conclu en soulignant l’importance de ces avancées pour mieux anticiper les défis futurs et garantir un approvisionnement en eau durable pour tous. Il a remercié la Banque mondiale, la DGPRE et le Groupement BRLi/Hydroconcept pour leur contribution à cette étude, invitant les participants à s’approprier les résultats de l’étude pour améliorer la satisfaction des besoins en eau des localités concernées.