KOLDA, LE TAUX DE PRÉVALENCE DU VIH "LARGEMENT SUPÉRIEUR" À LA MOYENNE NATIONALE
Dr Yaya Baldé explique que la lutte transfrontalière, combinée à la mobilité des populations et aux activités commerciales, expose la région au VIH. Il estime que "c’est une situation qui n’est pas sans conséquences".
Kolda, 20 nov (APS) – Le taux de prévalence du Sida est de 1,7% dans la région de Kolda (sud), largement supérieur à la moyenne nationale qui est de 0,3%, a-t-on appris mercredi du directeur régional de la Santé, docteur Yaya Baldé.
“Le taux de prévalence du Sida est de 1.7% à Kolda. Un taux largement supérieur au taux national de la prévalence du Sida”, a-t-il déclaré.
Le directeur régional de la Santé de Kolda intervenait dans le cadre d’une caravane de presse organisée par l’Association des journalistes en santé, population et développement (AJSPD), en collaboration avec le Conseil national de lutte contre le Sida (CNLS) dans les régions de Kolda et de Kaolack.
Selon Dr Yaya Baldé, le taux de prévalence du Sida à Kolda est en lien avec la situation de la région, frontalière des deux Guinée et de la Gambie.
“La lutte transfrontalière, avec la mobilité des populations, les commerces, font que la région est exposée au VIH”, a-t-il expliqué, estimant que ”c’est une situation qui ne reste pas sans conséquences”.
“Des charges virales positivées peuvent devenir négatives par défaut de prise en charge. Nous faisons face au défi de la maîtrise des perdus de vue”, a signalé le docteur Baldé.
Il a indiqué qu’un dispositif de surveillance des malades au niveau transfrontalier a été mis en place, dans le but de continuer le traitement des malades au cas où ils se rendraient dans les pays frontaliers.
Bien positionner la PTME pour réduire le VIH
Concernant la prise en charge, il a signalé des ruptures d’intrants. “Il arrive que des ruptures soient enregistrées, d’où l’intérêt d’assurer le transport des prélèvements”, a-t-il dit.
Il s’y ajoute la faiblesse des ressources humaines qui est à son avis “une réalité” dans la région.
Il a aussi évoqué les accouchements à domicile. “Les femmes continuent d’accoucher dans les maisons, un fait qui se justifie par plusieurs facteurs sociaux, culturels, ce qui justifie que le fait d’accoucher à la maison n’est pas toujours volontaire”, a relevé le médecin.
Sur la base de toutes ces considérations, Yaya Baldé a soutenu que la communication permettrait “d’aller voir les causes de cette situation”. Il considère que “sans l’adhésion de la population, il sera difficile de gagner la bataille contre le VIH”.
“Le volet communautaire est extrêmement important. Il faut que localement, il y ait des engagements”, a-t-il martelé ajoutant que dans ce sens, “il est impératif pour les autorités de comprendre les problèmes, de savoir la réalité des chiffres”.
“Ce sont les efforts que nous allons mener qui sont les gages du succès”, estime le directeur régional de la Santé de Kolda.
“Il faut que la prise en charge de la transmission mère enfant (PTME) soit bien positionnée dans le système de prise en charge du Sida pour réduire le VIH”, a recommandé Yaya Baldé.
Il a aussi plaidé également le renforcement des ressources humaines, en corrélation avec la décentralisation des produits dans la région de Kolda. Ce qui passe, selon lui, par “une formation des agents pour prendre en charge les enfants”.
Il a par ailleurs évoqué le suivi de proximité pour s’assurer que les produits ne manquent pas, tout en préconisant une bonne alimentation pour le renforcement de l’immunité des enfants malades.
“Nous sommes dans une dynamique de renforcement de ce dispositif, de cette chaîne”, a-t-il conclu.