IPAD DENONCE UNE DECISION «ABSURDE, ILLEGALE ET ILLEGITIME»
PROJET DE LOI PORTANT REVISION DU CODE ELECTORAL
La décision du chef de l’Etat de saisir l’Assemblée nationale d’un projet de loi portant modification du Code électoral n’enchante pas les partis politiques membres du comité d’Initiative pour la préservation des acquis démocratiques (Ipad). Cette organisation est sortie de sa réserve pour qualifier la démarche du Président Sall d’«absurde, illégitime, illégale» et crier au recul démocratique.
Composé de quelques partis dont Rewmi, Jëf Jël, le comité d’Initiative pour la préservation des acquis démocratiques (Ipad) a exhorté l’Etat à respecter le calendrier républicain. Exigeant le maintien de l’actuel Code électoral et par ricochet le respect de la Constitution, Ndiaga Sylla et ses camarades accusent le chef de l’Etat de violer la Constitution et le protocole additionnel de la Cedeao qui interdit la modification sans consensus des textes électoraux.
Pour le jeune frère de Talla Sylla, le Président Sall devrait analyser le contexte de l’évolution et de la complexité des élections et des systèmes électoraux. «Un tel système électoral est absurde parce que non conforme aux principes de la décentralisation, à la Constitution et au Code général des Collectivités locales (Cgcl) en vertu de la loi du 28 décembre 2013 de l’article 1er , alinéa 2 ». Par ailleurs, revenant sur le mode de scrutin qui impose l’administration des villes par des conseillers désignés à partir des listes des communes, Sémou Diouf parle d’un procédé «illégal et illégitime ».
A l’en croire, «le recours à l’analyse approfondie du système électoral sénégalais permettrait de cerner la philosophie de la décentralisation qui se fonde principalement sur le principe de démocratie locale, énoncé par l’article 102 de la Constitution. Les collectivités locales constituent le cadre institutionnel de la participation des citoyens à la gestion des affaires publiques. Elles s’administrent librement par des assemblées élues et le recours à cette révision sans consultation des acteurs politiques et de l’opposition peut être conçu comme un recul démocratique et une parfaite mal gouvernance », explique-t-il.
Ainsi pour faire face à cette forfaiture, Ndiaga Sylla appelle les députés de l’opposition à faire un bloc. «Tous les députés doivent s’unir et mener une lutte sans merci afin de combattre cette dictature persistante qui gangrène notre démocratie, afin que les lois soient appliquées comme il se doit», déclare-t-il.