MONACO, PLUS SÛR DE RIEN, SE COMPLIQUE LA VIE
Monaco, battu par Evian-Thonon-Gaillard (1-0) samedi, a vu ses rêves de titre s'envoler en fumée et peut s'attendre à une fin de saison plus mouvementée que prévue, entre lutte pour la 2e place et Coupe de France.
La semaine dernière, il a été demandé, à l'entraîneur monégasque Claudio Ranieri, en conférence de presse, s'il ne craignait pas une fin de saison en pente douce. Avec une qualification aisée pour les demi-finales de la Coupe de France et une quatrième défaite en Ligue 1 en quelques jours, ses hommes lui ont offert de quoi s'occuper encore quelques semaines.
Car, en Championnat, le titre semble bel et bien plié. Et contrairement à la saison 1977-78, il n'est pas promis à Monaco, à l'époque promue dans l'élite et championne de France de 2e division en titre. James Rodriguez, Dimitar Berbatov et Ricardo Carvalho, les derniers à avoir publiquement assumé les ambitions de titre ces dernières semaines, ont personnellement failli à Annecy. Avec 13 points de retard, Monaco ne reviendra pas sur le Paris SG si on en croit l'histoire de la première division.
"L’occasion (ratée) de James en début de deuxième période est le tournant du match", reconnaît d'ailleurs Ranieri qui a toutefois ouvert le parapluie sur ses joueurs samedi soir dès la fin de la rencontre.
"Le titre de champion n’est pas terminé ce soir, il est terminé depuis le début de la saison", a-t-il lâché. Puis il a assuré: "Il n’y a pas de problème pour la deuxième place, elle est pour nous."
Ce type de communication est un des principes de base de Ranieri cette saison. Aux moments les plus compliqués, lui qui est sans pitié avec ses joueurs dans la gestion de leur temps de jeu (il a encore laissé Abidal sur le banc samedi, comme il a sorti Ocampos à la mi-temps), soutient son collectif et désamorce une quelconque potentielle tension à venir. En s'appropriant la 2e place du classement au moment où celle-ci est peut-être la moins protégée au niveau comptable, il se met en danger. Comme il l'avait fait la semaine dernière en s'autoproclamant favori de la Coupe de France. Il lance un message à ses joueurs: "J'assume. Maintenant, assurez!".
- Ranieri va trancher -
Plus prosaïque, Valère Germain ne se voile pas la face. "Notre objectif est maintenant de conserver cette deuxième place, explique-t-il. Si on y parvient et qu’en plus, on remporte la Coupe de France, on aura fait une belle saison."
Monaco va donc désormais regarder derrière. Mais plus encore l'équipe de la Principauté doit surtout se regarder elle-même. Ce collectif n'est plus celui des dernières semaines, soudé et batailleur. Est-ce l'approche de la fin de saison et son lot d'incertitudes contractuelles pour certains? Est-ce l'approche de la Coupe du monde et la crainte de la blessure pour d'autres? Toujours est-il que quelques fissures se dessinent.
Mardi, jour de reprise à La Turbie, Ranieri va recadrer ses joueurs et les mettre devant leurs responsabilités. Le technicien italien exècre la défaite. Il va trancher dans le vif. Au moment où Kurzawa et Moutinho reviennent à la compétition, certains pourraient en pâtir sévèrement. Il l'a déjà dit: "Je veux que les joueurs soient combatifs. C'est la vie. Les plus forts avancent, les plus faibles s'arrêtent".