En Espagne, un réseau nigérian de prostitution forcée démantelé
MADRID, (AFP) - La police espagnole a annoncé dimanche avoir démantelé une organisation qui faisait venir en Espagne des femmes du Nigeria pour les forcer à se prostituer, n'hésitant pas pour ce faire à les brûler avec un fer à repasser ou à les terroriser au cours de rituels vaudous.
Les policiers ont arrêté six Nigérians, dont une femme soupçonnée de diriger ce réseau, dans le cadre d'une enquête ouverte l'année dernière après qu'une des prostituées eut porté plainte auprès des autorités espagnoles.
"Le contrôle exercé sur les femmes était total, incluant des menaces verbales aussi bien que la violence physique et diverses cérémonies vaudoues pour les terroriser", a souligné la police dans un communiqué.
Leurs tortionnaires "leur infligeaient de graves brûlures", notamment "en recourant à un fer à repasser", selon la même source.
Les femmes dont les maris ou les pères étaient morts et qui devaient donc se battre pour élever seules leurs enfants été recrutées par ce réseau à Benin City, un port du sud du Nigeria. Elles étaient ensuite transportées au Maroc, et enfin emmenées à bord de petits bateaux en bois en Espagne, où elles étaient contraintes de se prostituer dans les rues des villes de Barcelone (Catalogne, nord-est) et de Malaga (Andalousie, sud).
La police a déjà par le passé mis fin aux agissements de telles organisations criminelles qui faisaient souvent passer leurs victimes, avant qu'elles ne quittent le Nigeria, par des temples vaudous, où elles devaient jurer de régler leurs dettes au groupe et de ne pas le dénoncer aux autorités.
Ces femmes devaient laisser des ongles, des cheveux, des sous-vêtements ou d'autres objets personnels dans ces lieux de culte d'où, leur faisait-on croire, les prêtres étaient censés pouvoir, le cas échéant, les atteindre à distance partout dans le monde en leur jetant des sorts.