Anelka en Inde, le "bad boy" poursuit son tour du monde
Nicolas Anelka, le "bad boy" du foot français, poursuit à 35 ans son parcours de globe-trotter mercenaire en rejoignant Bombay en Inde, son 12e club dans le 7e pays découvert dans sa carrière.
. "Es-tu prêt Bombay ?"
Anelka ne laisse jamais le soin à d'autres d'annoncer les virages dans sa carrière. C'est donc l'ancien joueur du Paris SG lui-même qui a officialisé son départ pour l'Inde dans une série de tweets sur son compte officiel. "Es-tu prêt Bombay ?" écrit l'ancien international français, avec une formule qui pourra faire sourire en songeant aux polémiques qui ont jalonné sa carrière. Toujours sur les réseaux sociaux, c'est lui-même qui avait annoncé en mars qu'il résiliait unilatéralement son contrat avec West Bromwich après le scandale soulevé par sa "quenelle" -- geste considéré par certains comme antisémite -- effectué dans le championnat anglais. Le lendemain, son club avait réagi en le licenciant.
. Tour du monde
C'est donc le 12e club de sa carrière (si on ne compte qu'une fois le Paris SG où il est passé à deux reprises) et le 7e pays découvert après la France (PSG), l'Angleterre (Arsenal, Liverpool, Manchester City, Bolton, Chelsea, West Bromwich) l'Espagne (Real Madrid), la Turquie (Fenerbahçe), l'Italie (Juventus) et, déjà plus exotique, la Chine. Le natif des Yvelines avait en effet effectué un rapide passage au Shanghai Shenhua (janvier 2012-janvier 2013). La rumeur l'avait envoyé au printemps au Brésil, mais Anelka s'était chargé lui même de démentir depuis le... Koweït où il séjournait à l'époque (sans y jouer dans un club).
Depuis l'arrêt Bosman, qui a libéralisé le marché des transferts en Europe en décembre 1995, le pouvoir est tombé entre les mains des joueurs et Anelka a personnifié jusqu'à la caricature ce renversement de tendance, enchaînant les clubs et les contrats juteux.
. L'Inde, eldorado des vieilles gloires
"Je suis ravi de rejoindre le FC Bombay, très excité de rejoindre l'Indian Super League (ISL) écrit Anelka sur Twitter. Des joueurs internationaux talentueux et des joueurs indiens de top niveau vont rendre les matches passionnants". Anelka croisera en Inde d'autres anciens internationaux français comme David Trezeguet ou Robert Pirès. Les Italiens Alessandro Del Piero et Marco Materazzi (entraîneur-joueur pour ce dernier) ou le gardien anglais David James ont également rejoint l'ISL.
L'ancienne gloire du foot brésilien Zico va quant à lui entraîner l'équipe de Goa. L'ISL est un championnat à huit clubs, dont chacun dispose d'un "marquee player", une recrue étrangère ayant représenté son pays dans au moins un tournoi continental.
. Aura sulfureuse
L'Inde va donc découvrir un joueur qui a perdu en vitesse mais sans doute encore capable de beaux gestes techniques. Mais Bombay va découvrir aussi un homme rempli de contradictions et escorté d'une aura sulfureuse. La "quenelle" effectuée sous le maillot de West Bromwich n'était que sa dernière provocation en date.
"Un homme sans ennemi est un homme sans valeur. Comme l'époque adore les hypocrites, je ne m'attends pas à n'avoir que des amis", déclarait-il en octobre 2012 au Parisien Magazine, comme pour résumer son profil.
Rien ne semble l'atteindre, pas même le fiasco retentissant du Mondial-2010 pour la France dont il aura été le personnage central. Suspendu 18 rencontres par la Fédération française de football (FFF) pour avoir insulté le sélectionneur Raymond Domenech à la mi-temps de France-Mexique, Anelka aura cette réaction désinvolte dans les colonnes de France-Soir: "Cette histoire de commission est une mascarade. Ce sont de vrais clowns, ces gens. Je suis mort de rire".
Dans son livre, Domenech se souvient d'un "Anelka en train de rigoler après le match (contre le Mexique). Quelle inconscience !". Une image qui résume tout.