«L’ESCLAVE, LE COLON ET LE MARABOUT… »
Un livre d'Abderahimane Ngaide
Coudédié KANE |
Publication 08/03/2013
Paru aux éditions l’Harmattan en décembre 2012, le livre «L’esclave, le colon et le marabout: Le royaume du Fuladu de 1867 à 1936» pose la rivalité impériale interne et externe du Fuladu durant cette période. Il est écrit par Abderrahmane Ngaïdé et comprend 253 pages qui sont répartis en trois parties divisées chacune en chapitres. Les titres des différentes parties sont: La Sénégambie méridionale dans la première moitié du 19e siècle, - Ordre colonial et indiscipline indigène en Haute-Casamance et Islam, charisme et ordres en Haute-Casamance, les prémices d’un encadrement maraboutique. Des cartes et des tableaux accompagnent les lettres. L’ouvrage aborde la crise interne du royaume du Fuladu de 1867 à 1936 dans un contexte où des chefs rimbe (noble ou libre) des provinces excentrées contestent l’autorité du jiyaado (esclave) devenu guerrier. Tension externe, la puissance coloniale (la France) avait une vue sur cet espace du Fuladu, explique le préfacier du livre, Professeur Boubacar Barry.
Musaa Moolo, l’héritier du trône du jiyaado signe des accords avec les «alliés» (la France au Sénégal, l’Angleterre en Gambie et le Portugal en Guinée-Bissau) en 1883 pour les permettre «de consolider leurs positions respectives dans la région». Les intérêts divergents, Musaa Moolo acculé, se réfugie en 1903 en Gambie sous domination anglaise. La France qui «hérite de ce territoire faiblement occupé encourage la migration des gaabunke (peuls) sous la direction d’un marabout d’origine haalpulaar». A la lecture du livre, l’ancien ministre Amadou Elimane Kane pose la problématique de la notion d’identité. «Devenu roi, avec son statut d’homme libre acquis, Alpha Moolo à l’origine de la révolution des jiyaabe, n’arrive pas à être accepté», explique le ministre. Réfugié politique Mauritanien depuis 1989, Abderrahmane Ngaïdé est maître-assistant au département d’histoire de la faculté des Lettres et sciences humaines à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Il n’est pas à son premier ouvrage. Essayiste, poète et romancier, son dernier roman est intitulé : Les voix abyssales de Bissau ou les douleurs de la mémoire (2011). Il est membre suppléant du comité d’exécutif.
