BURKINA: UN JOURNALISTE À LA TETE DE L'ASSEMBLEE INTERIMAIRE
Ouagadougou, 27 nov 2014 (AFP) - Un journaliste burkinabè a été élu président de l'Assemblée intérimaire de son pays à l'issue de sa première session jeudi à Ouagadougou, a constaté un journaliste de l'AFP.
Patron du journal Bendré, Cheriff Sy, 54 ans, a obtenu 71 voix contre 14 à Ibrahima Koné, un responsable d'un parti politique, lors du vote des 90 conseillers que compte cette nouvelle institution appelée "Conseil national de transition" (CNT).
Juste après son élection, M. Cheriff a assuré qu'il allait donner le "meilleur de lui-même", rendant hommage aux "martyrs" du soulèvement populaire ayant poussé vers la sortie le président Blaise Compaoré après 27 ans de règne.
L'Assemblée intérimaire du Burkina Faso a ouvert jeudi sa première session en présence de l'ensemble de ses 90 conseillers, parmi lesquels 25 militaires en uniforme.
La composition du CNT avait donné lieu à des jours de discussions. Ses 90 membres, dont 30 sont issus de l'opposition au président déchu Blaise Compaoré, 25 de la société civile et 10 de la précédente majorité, étaient présents, a constaté l'AFP.
Les 25 autres sièges du Conseil sont occupés par l'armée. Le Premier ministre, le lieutenant-colonel Isaac Zida, son gouvernement et le corps diplomatique ont assisté à l'événement qui s'est déroulé à l'Hôtel des députés, à plusieurs kilomètres du centre de la capitale.
L'Assemblée nationale avait été incendiée le 30 octobre lors des manifestations populaires qui ont provoqué le 31 octobre la démission de M. Compaoré.
Le président déchu voulait réviser la Constitution afin de se maintenir au pouvoir après 27 années de règne. La présidence du CNT a été source de frictions entre civils et militaires, qui ont pris le pouvoir, guidés par le lieutenant-colonel Isaac Zida, à la chute du président Compaoré.
Les militaires voulaient initialement qu'un des leurs soit à la tête du CNT, dont le rôle ne devait être selon eux que consultatif. Des tractations avec les civils ont finalement abouti au contraire: le Conseil, présidé par un civil, aura de vrais pouvoirs législatifs.
Des discussions houleuses avaient retardé la formation du Conseil, qui devait initialement entrer en fonction la semaine dernière. La transition au Burkina Faso doit durer un an, jusqu'à la tenue d'élections présidentielle et législatives prévues en novembre 2015.