LE SENEGAL SE MOBILISE

« Nous ne pouvons plus accepter que des enfants naissent avec le virus du sida au moment où nous disposons des traitements pour empêcher cette transmission.» Tel est le crédo du Dr Safiétou Thiam  secrétaire exécutive du Comité national de lutte contre le Sida (CNLS. Le message a marqué la célébration de la journée mondiale de lutte contre le Sida hier, au King Fahd Palace face à la mobilisation des grands jours de tous les principaux acteurs de la lutte cette pandémie. Cet engagement confirmé par le ministre de la santé et de l’action sociale le Pr Awa Marie Coll Seck cadre avec l’objectif des autorités sénégalaises de faire de 2015 l’année de l’élimination de la  transmission du Vih de la mère à l’enfant.

Célébrée hier à travers toute la planète, la journée mondiale de lutte contre le Sida n’a pas laissé le Sénégal en rade.  A coté de plusieurs manifestations qui ont marqué la nécessité de poursuivre la  lutte contre cette pandémie qui a fait plus de 36 millions de morts, une cérémonie officielle  s’est tenue à l’hôtel King Fahd Palace regroupant l’essentiel des acteurs en coalition contre le fléau. 

Nouvelle secrétaire exécutive du CNLS, Dr Safiétou Thiam a dévoilé toute une batterie de mesures que le Sénégal pourrait prendre pour  éradiquer cette maladie.  Malgré le constat que le Vih est en train de reculer en Afrique subsaharienne, plus de 70% des malades recensés dans le monde vivent dans cette région.  Ainsi donc, devant les partenaires de développement, la société civile, les religieux, les professionnels de santé et autorités gouvernementales, la secrétaire exécutive du Cnls, a fait remarquer que malgré les avancées importantes de nombreux défis persistent. Il s’agit de la forte charge de morbidité VIH face à la faiblesse des systèmes de santé en Afrique, la dépendance aux ressources extérieures et la problématique des enfants et des adolescents. C’est dans l’optique de continuer le combat avec plus de force encore que le Sénégal s’est inscrit, depuis l’année dernière, dans la perspective  d’éliminer radicalement  l’épidémie du sida d’ici 2030.  

De quoi faire révéler par Dr Thiam que la prévalence chez les femmes enceintes reste toujours faible et stable. En témoigne selon elle, le  dépistage de 420 684 personnes au premier trimestre de 2014 dont 197 399 femmes enceintes représentant les  47%. Le taux de transmission du vih de la mère à l’enfant est de 4,3% tandis que la prévalence nationale stagne à 0,7%. Le nouveau plan stratégique 2014-2017 vise à renforcer les acquis au moment où le Fonds Mondial vient d’approuver la requête du Sénégal.
Ce qui permettra au ministre de la Santé et de l’action Sociale, le Pr Eva Marie Coll Seck d’axer son intervention sur le mode de financement du sida. Ainsi, en réaction à la baisse des financements externes dont la tendance fléchit chaque année, le ministre a évoqué la possibilité de financements alternatifs internes. La taxation de certains produits sera proposée prochainement en projet de loi visant entre autres cibles le tabac, les boissons alcoolisées et sucrées etc. Le secteur privé est également interpellé par le ministre dans cette croisade pour mobiliser des financements complémentaires.
La représentante de l’USAID n’a pas caché de son coté la détermination des Etats Unis d’Amérique de continuer à appuyer les programmes sénégalais de prévention.

BADIENOU GOKH, RELIGIEUX ET PARTENAIRES SOCIAUX -  TOUTE LA SOCIETE SE REMOBILISE

Plusieurs segments de la société étaient représentés à l’occasion de cette cérémonie officielle. Leurs portes paroles se sont relayé au micro pour marquer leur engagement et saluer les efforts du Cnls depuis sa création. 

Les personnes vivant avec le Vih, les «badienoux gokh» ou marraines locales, les imams, la chorale catholique ainsi que les partenaires institutionnels présents : l’Unicef et l’OMS.  Tous ont partagé  la  détermination de soutenir les populations pour atteindre  les objectifs visés.