LA FOLIE !
Niasse confirme l’idée la plus répandue, selon laquelle, le Sénégalais parle en démocrate, mais agit toujours en dictateur. Ce n’est pas seulement le propre de Wade
Quelle mouche a piqué Moustapha Niasse ? Le vieux politicien a eu un comportement déshonorant jeudi dernier, à l’occasion de la cérémonie de présentation de vœux qui lui était destinée par les cadres de son parti. Il a montré à la face du monde sa vraie nature, en injuriant sans retenue des membres de l’Afp qui le huaient.
C’est vrai qu’être un bon homme d’Etat ou un bon manager tout court, avec des idées positives, constructives et soucieux des préoccupation de l’autre, n’est pas donné à n’importe qui. Par ce geste, Niasse confirme l’idée la plus répandue, selon laquelle, le Sénégalais parle en démocrate, mais agit toujours en dictateur.
Ce n’est pas seulement le propre de Wade. Niasse nous apprend à travers ses dérapages verbaux qu’il aurait pu faire pis que le père de Karim à la tête de l’Etat.
Alors que les ambitions exprimées par ses jeunes partisans sont tout sauf illégitimes. Son comportement regrettable jette davantage le discrédit sur nos formations politiques de façon générale, où l’égoïsme, la suffisance, l’anarchie et l’indiscipline à tous les niveaux sont les choses les mieux partagées.
A défaut de devoir laisser la place aux plus jeunes, l’idéal aurait été qu’il joue un rôle de sage au dessus de la mêlée, surtout à son âge. Mais pour des strapontins politiques tellement éphémères, il déchire son honorabilité, faisant preuve de carences en leadership, malgré des dizaines d’années au service de l’Etat.
Tous ceux qui ont eu à voter pour lui, ou à tout le moins lui apporter un soutien politique de quelque nature que ce soit, se mordent sans doute les doigts.
Niasse est tombé bien bas dans son bras de fer avec les jeunes loups de son parti et il est peu probable qu’il se relève de ce désaveu pour ne pas dire ce camouflet. Que vaut désormais son soutien à l’Apr et à son président ? Ces derniers apprécieront...
Mais nous, nous apprécions mal la décision du juge Yaya Dia de démissionner de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) qui plus est, en pleine audience.
Il est clair, à la lecture des échanges verbaux entre lui et le président de la Cour jeudi dernier, que c’est un problème d’ego qui se pose entre les deux hommes. Est-ce que les états d’âme des uns et des autres devraient transparaître dans ce procès au point de l’avilir davantage ? Assurément non !
Encore une fois, ce procès de Karim Wade et autres est tellement important pour l’histoire et l’image de ce pays qu’on ne devrait pas accepter que des gens, fussent-ils des juges, le sabotent.
Parce que le procédé de Yaya Dia ressemble plus à du sabotage qu’autre chose, quelles que soient par ailleurs les raisons qu’il puisse invoquer.
La Crei, c’est sérieux et par conséquent, il ne faudrait pas donner raison à ces gens-là qui veulent nous faire croire que dans ce pays, la délinquance financière a de beaux jours.