L’IA RÉCLAME UN PLAN D’URGENCE
RETARD DANS LA SCOLARISATION
Diourbel et Kaffrine ont les taux de scolarisation les plus bas au Sénégal. Une situation qui inquiète l’inspecteur d’académie de Diourbel qui réclame un plan d’urgence pour combler le retard de la région du Baol.
Inquiet du faible taux de scolarisation dans la région de Diourbel, l’inspecteur d’académie tire la sonnette d’alarme : «Pour faire face à cette situation de la région de Diourbel comme celle de Kaffrine, il faut un plan d’urgence ou plan d’accélération de la scolarisation. Ce plan devrait prendre en compte toutes les offres d’éducation. Si ce plan d’urgence n’est pas mis en œuvre, même d’ici quinze années les taux de scolarisation vont progresser mais de façon très lente.»
Que faire pour rattraper ce retard de 30 points que la région a par rapport au Taux brut de scolarisation (Tbs) ? «Il faudra un plan d’urgence sinon on va continuer à progresser de 2 points et si on ne fait pas attention, à la fin du Paquet, ce retard risque de ne pas être comblé», dixit l’inspecteur d’académie de Diourbel, Gana Sène.
Il a fait cette annonce, en marge de la revue régionale du Paquet-Ef, en insistant sur la mise en place de ce plan. « Il va non seulement consister à voir par rapport à chaque localité, est-ce qu’il va falloir continuer à mettre en place des offres traditionnelles, est-ce qu’il va falloir continuer à recruter les élèves à partir de la classe de Ci ?
Est-ce qu’il ne va falloir aller dans le sens d’une normalisation de toutes les structures d’éducation quel que soit le modèle. Le Tbs de 57% ne prend pas en compte les milliers d’enfants qui sont dans les daaras et ce sont des enfants de la région. Ce plan, même s’il ne règle pas de façon définitive les problèmes, va réduire de façon considérable, le retard de la région par rapport au niveau national», dit Gana Sène.
Cette situation non reluisante du secteur de l’éducation dans la région de Diourbel s’explique par plusieurs facteurs. «Le principal problème de la région de Diourbel est l’accès équitable à l’éducation même s’il y a plusieurs offres éducatives. Malheureusement, ces offres éducatives ne sont pas prises en compte dans le dispositif global et c’est ce qui conduit à des contreperformances ; un Taux brut de scolarisation (Tbs) de 57,2%, un Taux brut de préscolarisation (Tbps) de 5,8%, un Tbs dans l’enseignement moyen de (-) 20% et un Tbs dans l’enseignement secondaire de 14%», ajoute-t-il.
Le système éducatif de la région, bien que dense, demeure marqué par la diversité des offres éducatives. En effet, des structures dites formelles cohabitent avec des structures dites non formelles. Cette région compte 140 Centres de développement intégré de la petite enfance (Cdipe), 581 écoles élémentaires dont 103 pour le franco-arabe, 51 collèges dont 1 pour le franco-arabe (22 classes franco-arabes sont logées dans des Cem classiques, 32 lycées dont un lycée technique ; 17 centres de formation professionnelle et technique dont 9 publics et 8 privés (1 centre à Bambey, 8 à Diourbel et 8 à Mbacké),197 classes d’alphabétisation, 89 écoles communautaires de base (Ecb) et plus de 1 196 daaras dont 5 daaras dits modernes.
Même si globalement le département de Mbacké concentre le plus grand nombre de structures d’enseignement général (36% contre 33% à Diourbel et 31% à Bambey) et d’effectifs (38% contre 33% à Bambey et 29% à Diourbel), son Tpbs et son Tbs à l’élémentaire, au moyen et au secondaire demeurent les plus faibles de la région.
Inégalités
Dans les effectifs globaux, la part du privé est de 22%. Pour les effectifs et le Tbps, les écarts sont légèrement en deçà des prévisions. Les écarts sont négatifs mais la tendance est à la hausse avec un accroissement considérable des effectifs globaux qui passentde9508en2013à9922en 2014. L’apport des filles (5 584) est plus important que celui des garçons (4 338). Cependant, des efforts doivent être consentis pour l’atteinte des cibles en 2015. Par rapport au Tbps national qui est de 14, 7%, la région, qui se situe à 5,8%, doit consentir encore des efforts.
S’exprimant sur le fait que certaines activités n’ont pas été réalisées, l’Ia note «2015 année phare dans la maîtrise des finances». En 2014, la grève des inspecteurs a fait que plusieurs millions prévus par la coopération japonaise, l’Usaid ont été reversés parce que les inspecteurs n’acceptaient de dérouler des activités. Les ponctions budgétaires du 2ème semestre ont aussi porté un rude coup au déroulement des activités.
Pour la modernisation des daaras, l’Etat et la Banque islamique de développement sont partants. Le choix des 10 daaras qui seront financés par la Bid est déjà fait.