MAURITANIE : LIBÉRATION D'UN EX-CADRE D'ANSAR DINE DÉTENU DEPUIS MAI 2013
Nouakchott, 4 août 2015 (AFP) - Les autorités mauritaniennes ont remis en liberté mardi Senda Ould Boumama, ancien cadre de l'organisation jihadiste malienne Ansar Dine, qui s'était rendu en mai 2013 aux forces mauritaniennes et était depuis détenu au secret, selon une source de sécurité mauritanienne.
M. Ould Boumama, qui affirme être de nationalité mauritanienne, a été le porte-parole d'Ansar Dine, un des groupes liés à Al-Qaïda ayant contrôlé le nord du Mali pendant près de dix mois, avant d'en être chassés et en partie dispersés à partir de janvier 2013 par une opération militaire internationale.
Il s'était rendu aux forces mauritaniennes en mai 2013 sur la frontière avec le Mali, près de Bassiknou (sud-est de la Mauritanie). Il a ensuite été transféré à Nouakchott, la capitale, puis détenu depuis lors dans une prison secrète sans être ni inculpé, ni jugé, a indiqué cette source de sécurité mauritanienne sous couvert d'anonymat. "On sait seulement qu'il a été remis en liberté.
Pour le reste, on ignore les détails, y compris là où il était détenu", a-t-elle précisé. L'AFP n'a pas pu obtenir d'autres précisions sur les motifs de la libération de l'ex-cadre jihadiste ou sa situation actuelle.
Sa remise en liberté a toutefois été également rapportée mardi par le site mauritanien privé Sahara Medias. Et selon des médias locaux, cette libération est intervenue à la suite notamment de "son engagement personnel d'abandonner toute activité politique, de ne rien faire qui puisse nuire à la sécurité de la Mauritanie et de ses voisins".
Senda Ould Boumama s'étaient régulièrement exprimé au nom d'Ansar Dine lorsque les jihadistes tenaient sous leur coupe le nord du Mali, notamment lors de la destruction de mausolées de saints musulmans dans la ville de Tombouctou (nord-ouest du Mali), classée patrimoine mondial en péril, en juin-juillet 2012.
Ces destructions de 14 des 16 mausolées de Tombouctou avaient suscité une vague d'indignation dans le monde. Une grande partie des édifices endommagés ont été réhabilités avec le concours de l'Unesco et les travaux se poursuivaient pour les autres.
La Mauritanie a régulièrement été frappée par des attaques d'islamistes extrémistes il y a quelques années, et a combattu les jihadistes sur son territoire mais également sur le sol malien.
En 2010 et 2011, elle a mené des opérations militaires contre Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) en territoire malien qualifiées de "préventives", au moment où le régime du président d'alors, Amadou Toumani Touré - renversé en 2012 - était accusé d'incurie face aux jihadistes.