LA PAUVRETE AU CŒUR DES PREOCCUPATIONS
CONFÉRENCE RELIGIEUSE A SACRÉ CŒUR III
Personnalités politiques, Directeurs généraux, chef religieux et habitants du quartier… ils étaient nombreux à être là. Seulement, ce regroupement devant la mosquée Aboubacrine Sadikh n’avait rien à voir les rencontres habituelles. Sous la présidence de Serigne Mbaye Sy Mansour, le Regroupement des musulmans de Sacré-Cœur III dirigé par El Hadji Birane Ndao et le Dahiratoul Imaan de Adja Aminata Thioune, célébraient le mois béni du Ramadan sur le thème : «Islam et Pauvreté».
Les cycles de conférence religieuse aux fins d’amener les fidèles à se rappeler les enseignements du Prophète (Psl) en cette période de ramadan battent leur plein. Comme nombre de dahiras de la capitale sénégalaise en effet, le Regroupement des musulmans de Sacré-Cœur III et le Dahiratoul Imaan a célébré hier sa conférence annuelle. Occasion pour Imam Youssoupha Diop de rappeler ce que l’Islam entend par pauvreté. La pauvreté telle que définie par les institutions internationales qui repose sur le produit intérieur brut d’un Etat, n’est pas la pauvreté telle que perçue par l’Islam. La pauvreté en Islam va au-delà du simple fait de se vêtir, de manger ou de boire à sa soif. L’Islam a une vision plus large de la question. Selon lui, en Islam on peut avoir tout le matériel du monde et manquer de morale. C’est pourquoi il voudrait que les gens s’entendent sur la définition de la pauvreté et les moyens de lutter contre un tel phénomène.
Comme le capitalisme et le socialisme ont montré leurs limites, le conférencier préconise d’appliquer les solutions du Coran, c’est-à-dire, une redistribution équitable des ressources. «Cette solution de l’islam est la seule qui vaille. Le socialisme, le capitalisme avec la libéralisation à outrance, faite de propriété individuelle, d’inflation qui bloque tout et augmente la pauvreté, n’est pas la solution. Il est temps que les gens se tournent vers les enseignants du Prophète (Psl)», a dit le conférencier. Avant d’aborder la vie après la mort.
Sur ce point précis, Imam Youssoupha Diop ajoute que le seul investissement qui ne sera jamais perdu, c’est un investissement «productif». Il ne s’agit pas de construire de belles villas ni de s’entourer de toutes les commodités de la vie terrestre, la question va au-delà, selon Imam Diop. Il s’agit d’investir dans un secteur où les dividendes se comptent au moment où l’on est encore en vie et une fois qu’on aura passé de l’autre côté, après la mort.
«Le Prophète recommande d’investir dans trois secteurs essentiellement : la mosquée comme celle que nous a laissé Moustapha Sall et qui profite à des milliers de fidèles, une école ou un orphelinat ; ensuite, partager ses connaissances et former quelqu’un pour qu’il démultiplie sa connaissance à d’autres. Il y a enfin l’investissement sur les enfants». A ce niveau, Youssoupha Diop dit que ce qu’on l’on constate, c’est que beaucoup de gens préfèrent investir dans les grandes écoles, payer des sommes faramineuses pour l’avenir de leurs enfants. «Même si c’est bien, dit-il, de penser à l’avenir de ses enfants, la première chose que nous recommande notre religion, c’est d’investir sur eux pour qu’ils s’attribuent les vertus de l’Islam. Une fois qu’un enfant a pris goût aux enseignants du Prophète et des recommandations de l’Islam, tout ce qu’il fera après ne sera que quelque chose de bien.»
Serigne Mbaye Sy Mansour qui présidait comme d’habitude cette cérémonie solennelle, a abondé dans le même sens. Un musulman qui a la foi, poursuit Serigne Mbaye Sy Mansour, «ne gardera pas beaucoup de choses de ce bas monde, une fortune ! Ce qui est comptabilisable va partir comme de la poussière. C’est pourquoi, le Tout puissant nous recommande trois choses : d’avoir une foi inébranlable, de se suffire à ce qu’Il nous donne et de Lui rendre grâce après les bienfaits qu’Il nous accorde. Il faut tout le temps prier et rendre grâce à Dieu», a conseillé Serigne Mbaye devant les anciens ministres Aïda Mbodj, Sokhna Ly Mbacké, Habib Sy, Amadou Tidiane Bâ ; Général Mansour Seck, Racine Talla, Directeur général de la Rts et les fidèles de Sacré Cœur III, tout heureux d’avoir encore réussi à relever le défi de l’organisation.