MACKY SALL EST UNE MARIONNETTE, C'EST UN FAUX PRÉSIDENT, WADE, LUI, EST ARROGANT
Yahya Jammeh
Quand Yahya Jammeh parle des présidents sénégalais, il vaut mieux se boucher les oreilles pour ne pas tout entendre. Lors d'une tournée qui l'a conduit à Farafenni notamment, le chef de l'État gambien a dit tout le mal qu'il pense des présidents Abdou Diouf, Abdoulaye Wade et Macky Sall.
"Meet the people tour". Voilà le nom donné à la tournée que Yahya Jammeh effectue dans différentes parties de son pays. Une tournée au cours de laquelle il rencontre le peuple gambien. Mais à l'étape de Farafenni, à la frontière avec le Sénégal, le chef de l'État gambien a dit tout le mal qu'il pense des présidents sénégalais, d'Abdou à Macky Sall en passant par Abdoulaye Wade. Autrement dit, seul… Léopold Sédar Senghor est épargné. En fait, ce qui met Yahya Jammeh dans tous ses états, c'est que, d'après lui, aucun des chefs d'État sénégalais ne lui a accordé le respect qu'il mérite.
"Macky Sall, la marionnette de la France et des USA"
Sans détour, le président gambien a clairement déclaré à son auditoire qu'il ne peut plus collaborer avec le Président du Sénégal parce que, selon lui, "Macky Sall est un faux président" qui a compromis son indépendance en tant que leader. "Je ne peux pas travailler avec Macky Sall. Il mord et réconforte en même temps. Il est le troisième président sénégalais avec lequel je ne peux pas collaborer. Personne ne peut me tromper", affirme Yahya Jammeh qui fait remarquer qu'il a déjà informé son homologue sénégalais que lui (Jammeh) est au courant des machinations politiques et complots sénégalais contre son régime.
Le président gambien a surtout accusé le président Macky Sall d'avoir "orchestré de sinistres complots visant non seulement à paralyser l'économie de la Gambie, mais à susciter une révolte populaire et des problèmes contre son régime". Assurant que la Gambie s'est bien préparée à une telle éventualité, il ajoute : "J'ai dit à Macky Sall de ne pas faire le fou pour fermer la frontière car nous n'avons peur d'aucune nation sur cette terre. Mais Macky Sall a fait le fou ignorant que celui qui fait le fou trouve toujours de vrais fous lorsqu'il arrive dans un asile".
En outre, le numéro un gambien s'est même targué d'être le chouchou d'une majorité de Sénégalais. Car Jammeh affirme que de nombreuses fois, les compatriotes de Macky Sall lui ont "demandé de venir administrer le Sénégal" pour une durée allant de deux à six mois. "Je peux bien aider le Sénégal comme je l'ai fait avec la Gambie, mais il y a un problème", affirme Jammeh qui va plus loin dans son explication.
Aussi ajoute-t-il : "Du Président Abdou Diouf en passant par Abdoulaye Wade jusqu'à Macky Sall, tous m'ont combattu parce je suis libre. Mais vous, Sénégalais, vous n'avez pas de dirigeants. Macky Sall est une marionnette de la France. C'est François Hollande qui dirige le Sénégal". Et aux Sénégalais, il demande : "Faites partir le Président Macky Sall, et élisez un chef d'État indépendant, sincère, honnête, craignant Dieu et qui va s'occuper des affaires de votre nation, sans se plier aux diktats des Français et des Américains".
"Abdoulaye Wade, l'arrogant"
Après avoir taillé en pièces Macky Sall, Yahya Jammeh s'en est pris à Abdoulaye Wade. "Dès ma première rencontre avec le président Abdoulaye Wade, j'ai tout de suite su qu'il était la pire des choses qui pouvait arriver à la Gambie. Mais je l'ai prévenu de ne pas mettre sa tête sans cheveux sur mon chemin", dit-il. Ce qui a provoqué un rire général dans la foule.
Et Jammeh d'en profiter pour faire de succulentes révélations : "Wade ne s'est jamais référé à moi comme Monsieur le Président Jammeh. Il m'appelait toujours "Toi Yahya Jammeh ! Il est vraiment arrogant" . D'ailleurs, dit Jammeh, lorsque le Président Wade est arrivé au pouvoir, sa première déclaration a été de dire qu'il n'avait plus besoin de la Gambie pour la médiation dans le conflit armé en Casamance.
"Et Wade est allé plus loin dans le cadre de sa politique délibérée de confrontation avec la Gambie pour, non seulement fermer la frontière, mais aussi faire en sorte que le Sénégal soit un sanctuaire aux dissidents et aux ennemis de la Gambie", a déclaré Jammeh. Poursuivant sa diatribe contre le prédécesseur de Macky Sall, Jammeh affirme qu'en 2003, "le président Wade a invité le joueur El hadji Diouf au palais présidentiel de Dakar pour dire que le match Sénégal-Gambie est une guerre. Cette rencontre s'est d'ailleurs terminée dans la violence".
"J'ai appelé Abdoulaye Wade et je lui ai indiqué qu'il n'a pas besoin de désigner un joueur et qu'il peut même envoyer le chef d'État-major de son armée s'il veut la guerre. Je lui ai clairement dit que ce jour-là, je boirais du café sur sa tête sans cheveux". Rire général dans la foule.
Et Jammeh de terminer en faisant cette autre révélation : "Il (Wade) m'a une fois dit que les blancs ne sont pas contents de moi. Je lui ai demandé comment il l'a su. Il m'a dit qu'il parle avec Chirac et Bush. Je lui ai dit que je vais arrêter de les insulter s'ils considèrent que les vérités que je dis sont des insultes. Mais lorsque les États-Unis et la France se sont retournés contre lui, Wade m'a dit : "Mais tout ce que je fais ne convient plus aux Américains et aux Français." Et ma réponse a été claire : "Tu t'es couché sur leur chemin, eh bien ! Tu vas récolter les pots cassés."
"Abdou Diouf, je lui avais dit…"
Après Wade et Macky Sall, c'est Abdou Diouf qui en prend pour son grade. Pourtant, Jammeh reconnaît que seul Abdou Diouf semblait lui accorder un peu de respect allant même jusqu'à l'appeler Serigne bi (le marabout). Jammeh qui manifestement voulait vanter ses pouvoirs mystiques supposés affirme avoir prédit la chute d'Abdou Diouf. Je lui ai dit : "Mag ji, si tu te fais réélire, fais le tour de toute l'Afrique et nomme chaque chien après moi Yahya Jammeh". Et d'ajouter : "En fait, je lui ai aussi dit qu'il (Abdou Diouf) saurait qui est réellement Yahya Jammeh seulement quand il perdra le pouvoir".