LA SONATEL FIXE UN PRIX
Licence 4G
Aucun des trois opérateurs de téléphonie au Sénégal, Expresso, Orange et Tigo, n’a postulé pour l’appel à candidatures lancé pour l’exploitation de la licence 4G par l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP). Sonatel estime que le prix total de ladite licence est évalué à 14,4 milliards de francs Cfa, soit un peu moins de la moitié de celui fixé par le régulateur, 30 milliards.
Le numéro 1 du secteur des télécoms au Sénégal "a décidé de ne pas déposer d'offres compte tenu des conditions qui ne permettent pas de créer de la valeur pour l'entreprise et l'ensemble des parties prenantes au vu du benchmark effectué", se justifie-t-il dans un communiqué parvenu à SenePlus. Comme références, Sonatel cite deux pays africains.
"Au Maroc, 2 des 3 opérateurs ont payé l’équivalent de 30 milliards F CFA alors que ce pays est 2,5 fois plus peuplé que le Sénégal et 3,5 fois plus riche. Sous ce rapport, le prix total des licences 4G au Sénégal serait évalué autour de 14,5 milliards F CFA", décrète la société de télécoms.
Qui ajoute : "De même, en Guinée Bissau, le groupe Sonatel, par le biais de sa filiale Orange Bissau, a pu acquérir les licences 3G et 4G pour un montant de 2 milliards de francs CFA au mois de décembre dernier."
Comme pour montrer que cette posture ne signifie pas à un renoncement définitif à cette technologie de pointe, Sonatel clame son enthousiasme. Réaffirmant "son fort intérêt pour la technologie 4G et sa volonté de la développer au plus vite au Sénégal" ainsi que son engagement "aux côtés de l’État pour l’émergence numérique" du pays.
L’ARTP sera-t-elle sensible à cet appel du pied manifeste ? Son directeur général, Abdou Karim Sall, semblait, hier, ne rien vouloir entendre. Face à la presse, il a assuré que l’État ne reculera pas à propos du prix de cession de la licence 4G. Et que, contrairement au précédent appel à candidatures fermé aux trois opérateurs, Expresso, Orange et Tigo, le prochain sera ouvert à de nouveaux opérateurs internationaux de télécommunication, et pourrait porter sur une licence globale 3G et 4G.
Les trois opérateurs avaient notifié à l’ARTP leur intention de bouder l’appel à candidatures pour l’exploitation de la licence 4G dans une correspondance datée du 17 décembre dernier. Une démarche décriée par le régulateur, qui la qualifie d’"illégale", "d’entente illicite qui constitue un manquement grave à la procédure et qui vise à forcer l'État à revoir sa position". Une "collusion" qui, selon Abdou Karim Sall, expose Expresso, Orange et Tigo, à des sanctions dont il s’est gardé pour le moment de préciser la nature.
Peut-être qu’on en arrivera pas à cet extrême. Car, selon le quotidien L’AS, le Premier ministre, Boun AbdallahDionne, a reçu les trois opérateurs qui ont décliné l’appel à candidatures de l’ARTP. C’était une façon de "les ramener à la raison", selon le journal qui n’a pas donné davantage de détails.