"Un président encadré par la gendarmerie financière internationale"
LE PDS SUR L'AN 1 DE MACKY SALL AU POUVOIR
Pour le Parti démocratique sénégalais, Macky Sall, «administré et encadré par la gendarmerie économique et financière internationale», n'ose rien inventer de nouveau, depuis son arrivée au pouvoir.
''Un an après la victoire usurpée de la coalition autour de Macky Sall, il convient de faire un bilan sur ses (Macky Sall) engagements phares, sur l'approfondissement de la démocratie sénégalaise et du développement local, sur la situation économique et sociale du pays, et sur l'emploi''. C'est en ces termes que le coordonnateur du Parti démocratique sénégalais (PDS), Oumar Sarr, a campé hier le débat sur le bilan à mi-parcours de Macky Sall. C'était au cours d'une table ronde organisée par la Fédération Pds de Dakar.
Ainsi, selon le coordonnateur du Pds, ''le bilan de l'an 1 de Macky Sall est globalement négatif de telle sorte que les segments entiers du peuple s'organisent pour faire face à ce régime, moins d'un an après son installation au pouvoir''. ''Les catastrophes se suivent montrant d'une certaine manière et jusqu'à un certain degré que ce régime est le plus catastrophique de notre histoire'', estime Oumar Sarr. Qui, poursuivant dans son argumentaire, soutient : «Au début de notre indépendance, nous avions un président-poète qui a tenté d'insister sur une méthode de développement, mais qui finalement a été un homme de culture.»
A la suite, «Abdou Diouf a administré tant qu'il a pu et a mis par moments des projets, mais il a toujours été encadré par la France coloniale, le Fmi et la Banque mondiale avec des ajustements structurels, la dévaluation, le dégraissage abracadabrantesque de la Fonction publique, la corruption généralisée». Avec le 19 mars 2000, «l’irruption de l'homme Wade au pouvoir, la mise en orbite des rêves les plus fous, la réalisation de grands projets structurants, a remis le pays sur les rails avec peu d'échecs». Arrivé au pouvoir le 25 mars 2012, ''Macky Sall, administré et encadré par la gendarmerie économique et financière internationale, en n'osant rien inventer, incarne une renaissance de Abdou Diouf'', selon les libéraux.
«C'est un Abdou Diouf bis»
À en croire Oumar Sarr, ''dans son programme Yoonu Yokkute, le chef de l'Etat n'aura pas mis fin aux injustices sociales, ni assuré les bases économiques du développement, ni pris des mesures sérieuses pour l'entrepreneuriat et l'emploi, ni entamé des réformes institutionnelles dignes de ce nom, encore moins réglé le conflit casamançais ou progressé dans l'intégration africaine''. ''Il a tout simplement échoué sur toute la ligne'', conclut-il.
''Ce tableau sombre de la gouvernance de Macky Sall'' se traduit au quotidien, selon l'économiste Youssou Diallo, ''par un chômage massif et grandissant des jeunes, un coût de la vie de plus en plus cher malgré toutes les promesses faites pendant la campagne électorale, des coupures d'électricité, une croissance atone, une école bloquée par des mouvements de grève à n'en plus finir, des entreprises privées sous le fardeau de la dette, etc.''.
«Sur l'emploi des jeunes, le gouvernement réfléchit encore...»
Faisant le point de la situation économique et sociale du pays après un an de gestion de Macky Sall, cet ancien conseiller technique à la Primature souligne que ''la première année de Macky Sall à la tête du pays est une année difficile au plan économique car il n'y a ni croissance, ni investissement, ni création d'emplois''. Selon lui, ''les audits, les enquêtes tout azimut ont contribué à plomber l'environnement des affaires''. Ainsi, il s'indigne que ''le quotidien des Sénégalais soit devenu plus dur depuis le départ de Wade du pouvoir, la pauvreté gagne plus de terrain, les couches moyennes périclitent économiquement et socialement, les entrepreneurs se tournent les pouces faute de marchés et d'activités lucratives, et les innombrables promesses faites aux Sénégalais passées aux oubliettes''.
En plus, note Youssou Diallo, ''la dangereuse gestion de la dette de notre pays risque de nous mener à l'étranglement et à l’asphyxie financier de l'économie nationale''. Pour sa part, Abdou Khafor Touré, ancien patron de l'Agence nationale pour l'emploi des jeunes (ANEJ), se dit inquiet car «sur ce secteur aussi problématique, le gouvernement en est encore à la phase de réflexion...»