ABDOUL MBAYE CONDAMNE
L'ancien PM conseille à Macky de mettre fin à toute tentative d’intimidation et de musellement de la presse "qui n’est pas aux ordres"
Suite à a tentative avortée de fermeture de la station de télévision Walf TV, Seneplus a reçu un communiquié d'Abdoul Mbaye, l'ancien Premier ministre et vous propose de le lire dans son intégralité ci-dessous.
"J’ai pris connaissance de la tentative de couper le signal de la radio et de la télévision Walfadjri, au moment où les opérations de vote se déroulent sur l’ensemble du territoire. Le moment et le principe de cette décision sont gros de dangers pour notre pays.
Nous la condamnons fermement, quelles que soient les raisons qui y ont poussé les autorités parce que :
1) L’article 8 de la Constitution de notre pays garantit la liberté d’opinion et la liberté d’expression ;
2) L’article 10 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 garantit les mêmes libertés ;
3) Cette décision des autorités, si elle est exécutée, entraînerait un trouble grave à l’ordre public dans notre pays et les plus hautes autorités en seraient totalement responsables, quel que soit celui qui en est l’auteur ; les mêmes autorités ont laissé depuis plusieurs semaines des organes de presse de l’Etat mener une campagne en sens unique, en violation de toutes les règles du Service Public, malgré les constats et alertes du Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA). Ce « deux poids, deux mesures » n’est pas acceptable en République et en Démocratie.
Nous avions conseillé au Président d’annuler le référendum, dès lors qu’il avait décidé de suivre l’avis consultatif du Conseil Constitutionnel sur le point relatif à la durée de son mandat en cours. Il ne nous a pas malheureusement entendu et les faits nous donnent raison aujourd’hui. Le Sénégal aurait pu faire l’économie de cette tension politique inutile et des milliards jetés à la fenêtre.
Au nom de l’intérêt du Sénégal, le seul intérêt qui vaille, nous lui conseillons de mettre fin à toute tentative d’intimidation et de musellement de la presse qui n’est pas aux ordres.
Nous demandons également aux journalistes et personnalités s’exprimant par le biais de la presse de se garder de propos injurieux ou diffamatoires, dans le respect de la loi. "