MACKY, UN AMÉRICAIN, UN CHINOIS OU UN FRANÇAIS ?

Le président de la République, Macky Sall, doit répondre aux accusations de son prédécesseur, Me Abdoulaye Wade, sur la nationalité étrangère dont il disposerait, avant d’appeler au dialogue. C’est la conviction du député Mamadou Lamine Diallo, président du Mouvement «Tekki». 

Interpellé, hier, sur l’appel au dialogue du chef de l'État, à l’occasion d’un point de presse qu’il animait, Mamadou Lamine Diallo a, d’emblée, déclaré : «D’abord, il faut que l’on sache si nous parlons à un Américain, un Chinois ou un Français. Il faut qu’il clarifie les accusations de Me Wade, d’abord, et les droits d’autrui prévus dans le projet de réforme». Et loin de se limiter à cette condition, le député de «Tekki» a affirmé qu’après cette étape, le chef de l’Etat doit se prononcer sur l’objet du dialogue. «Cet appel au dialogue sera rejeté, si c’est pour parler du report des élections législatives. Car ils sont en train de voir les voies et moyens de reporter les Législatives par peur de perdre», a expliqué Mamadou Lamine Diallo.

Abordant la question du référendum du 20 mars dernier qu’il qualifie de «référendol», le chef de file de «Tekki» a dénoncé «l’achat de conscience, la transhumance, les chantages avec des bourses familiales». Selon lui, c’est ce explique l’avance du «Oui». «C’est un ‘dol’ maquillé et un échec évident, malgré les fanfaronnades de ‘Benno bokk yakaar’, ou plutôt, ‘Benno tass yakaar’. Le référendum a été détourné de son sens, et le projet de loi qui a été validé le 20 mars renferme des non-dits, qui peuvent être exploités par les adeptes du mariage pour tous», a-t-il également tonné. 

«L’Apr est devenue l’Alliance pour le respect des droits d’autrui»

Pour Mamadou Lamine Diallo, «la notion de droit d’autrui, prévue dans l’article 25 alinéa 3 du projet de réforme, ouvre la porte à toutes les interprétations, notamment le mariage pour tous, à l’ordre du jour dans les capitales occidentales amies de Macky Sall and Co». L’autre article qui indigne le député est celui (86-5) qui permet au gouvernement de faire un passage en force sans débat à l’Assemblée nationale pour un projet ou une proposition de loi jugée sensible. «Si le chef de l’Etat avait voulu vraiment écarter toute possibilité de reconnaissance du mariage pour tous, il aurait dû préciser dans la Constitution et dans des dispositions non révisables, que le mariage concerne deux personnes de sexes différents», a-t-il souligné. 

Avant de jeter l’anathème sur le parti au pouvoir : «L’Apr est devenue l’Alliance pour le respect des droits d’autrui». «Il nous faut construire une alternative citoyenne et populaire pour la défense des valeurs fondamentales de la société sénégalaise, le ‘Ngor’, le ‘Samm  sa kaddu’. A cet égard, nous devons nous opposer à toute tentative de repousser les Législatives de 2017, sans doute derrière les appels à la discussion de ‘Benno tass yakaar’. A cet effet, Macky Sall doit s’expliquer sur les droits d’autrui et sur l’exclusivité de sa nationalité sénégalaise.

’Tekki’ s’engage inexorablement dans cette voie, malgré les agressions à Bargny, Diourbel, Dakar, de ses responsables et militants. ‘Tekki’ n’a pas renié la charte de gouvernance démocratique des Assises nationales», a conclu M. Diallo.