LE DERNIER RAPPORT DE L'IGE A LA UNE DES QUOTIDIENS
Dakar, 21 août (APS) - Les quotidiens parvenus mercredi à l’APS ne se font pas prier pour revenir largement sur la publication, la veille, du dernier rapport de l’Inspection générale d’Etat (IGE), une démarche inédite pour ce corps de contrôle dont les résultats des enquêtes ne sont d’habitude communiqués qu’aux plus hautes autorités.
‘’Le chef de l’Etat (Macky Sall) a reçu, hier, le rapport de l’Inspection générale d’Etat sur l’état de la gouvernance et de la reddition des comptes. Il a salué le travail des corps de contrôle et a écarté toute dérogation au contrôle de la gestion des affaires publiques’’, écrit Le Soleil.
‘’L’Inspection générale d’Etat (IGE) s’est ouverte hier (mardi) au public. Une nouvelle démarche qui met l’accent sur des errements de toutes sortes notées dans la gestion des finances publiques et la gouvernance administrative’’, note Enquête, sur le même sujet.
‘’Jusque-là frappé du sceau du secret, le rapport de l’Inspection générale d’Etat est sorti du placard et rendu public hier (mardi), au palais de la République où il a été présenté’’, rapporte Sud Quotidien. Le journal évoque ainsi, à sa Une, un rapport public ‘’très secret’’ et renseigne que l’IGE a fait entrer dans les caisses de l’Etat 64,5 milliards de francs CFA.
‘’Ces fonds proviennent d’entreprises publiques ou de sociétés privées à travers des remboursements de surfacturations, de droits d’enregistrement non payés, de remboursements d’impôts, etc., a précisé Nafi Ngom Ndour’’, la Vérificatrice générale, citée par Le Soleil.
‘’Ce document, qui couvre la période de janvier 2008 à juillet 2013, est le premier rapport de l’IGE sur l’état de la gouvernance et de la reddition des comptes au Sénégal. L’IGE a recouvré plus de 64 milliards’’ de francs CFA, écrit à son tour Le Quotidien, avant de rappeler que la Vérificatrice générale est en passe de quitter l’IGE pour l’Office national de lutte contre la corruption (OFNAC).
‘’Exacerbé par les critiques de ses détracteurs sur la traque des biens mal acquis, le président de la République dope le corps de contrôle de l’Etat. Hier (mardi), lors de la présentation du rapport de l’Inspection générale d’Etat sur la gouvernance et la reddition des comptes, Macky Sall a engagé l’IGE à y aller à fond dans ses vérifications’’, relève Walfadjri.
‘’J’engage l’IGE à aller à fond dans le cadre de cette vérification, c’est valable pour notre gestion’’, déclare le chef de l’Etat sénégalais dont les propos sont cités à la Une du quotidien Le Populaire. ‘’Recommandation n’est pas commandement, je verrai la suite à donner’’, aux conclusions du rapport de l’IGE, ajoute-t-il cependant.
‘’Mon mandat s’inscrit sous le sceau de la bonne gouvernance’’, renchérit Macky Sall dans les colonnes du quotidien La Tribune. ‘’Deuk bi Dafa Macky parce qu’il y a de la rigueur’’, dit-il à la Une du même journal, en allusion à ses détracteurs qui accusent son régime de tous les péchés. Le président sous-entend que son régime est venu mettre fin aux mauvaises pratiques dont certains profitaient.
D’où ce titre de Direct Info : ‘’Nafi Ngom Keïta met à nu les magouilles’’. ‘’L’IGE met à nu les dérives de la gouvernance de Wade’’, souligne le quotidien L’As, indexant un peu plus l’ancien régime dont certains responsables se trouvent actuellement visés par la traque des biens supposés mal acquis.
Ce journal, sur la base des résultats de ce rapport, pointe le gaspillage érigé en règle de gestion dans les agences publiques, le secteur de la santé, les immeubles conventionnés, les véhicules administratifs.
Libération monte d’un cran supplémentaire en titrant : ‘’Wade et Idy épinglés’’ par le rapport de l’IGE, affiche ce quotidien. ‘’Les trois rapports déclassifiés de l’Inspection générale d’Etat (IGE) révèlent froidement le pillage de l’Agence de régulation des postes et télécommunications par la première instruction du pays : la présidence de la République’’, écrit-il.
‘’Les révélations de l’IGE n’épargnent pas l’ancien Premier ministre, Idrissa Seck’’, mis en cause par le rapport pour des ordres de paiement relatifs à des prestations qui n’ont à ce jour pas été exécutées, précise Libération.