En Chine, un temple construit au sommet d'un gratte-ciel
PEKIN, 21 août 2013 (AFP) - Toit de tuiles vernissées et figures de phénix, ce temple du sud de la Chine est d'apparence tout à fait traditionnelle, à un détail près: il est juché au sommet d'une tour d'habitation de 21 étages.
Entourée de feuillages, ce temple qui arbore des sculptures d'animaux mythologiques sur ses avant-toits, domine un immeuble d'appartements de Shenzhen, a rapporté mardi le Yancheng Evening News. "Il serait très improbable qu'une telle construction au sommet d'une tour ait été autorisée.
On peut être quasiment certain qu'elle est illégale", a commenté Liu Minxing, un fonctionnaire local interrogé par le quotidien. "Les cendres des offrandes qui y sont brûlées retombent" aux abords de la tour, a observé un riverain, indiquant qu'"il s'agissait d'une construction privée existant depuis des années".
Un agent immobilier du quartier a assuré au quotidien que l'appartement occupant le dernier étage de la tour valait 15 millions de yuans (1,8 million d'euros) et que tous les résidents de l'immeuble étaient "soit des cadres de haut rang ou des personnes extrêmement fortunées".
"Le propriétaire doit avoir le bras long", a-t-il commenté. Il n'est pas donné à tous les dévots de brûler de l'encens dans ce temple un peu plus proche du Ciel: l'accès est strictement contrôlé, avec serrure à empreintes digitales, vidéosurveillance et chiens, a précisé le journal, selon qui les autorités n'ont pas encore réussi à identifier le propriétaire.
L'attention portée à ce sanctuaire dans les nuées s'explique par un récent scandale autour d'une colline artificielle agrémentant une villa, une extravagante structure édifiée sans permis de construire au sommet d'un gratte-ciel de Pékin.
Face à l'ampleur de la couverture médiatique et de la polémique suscitée, les autorités ont finalement enjoint son propriétaire de démanteler sa structure, ce qu'il a commencé à faire en fin de semaine dernière.
De plus en plus de Chinois, frappés par la flambée des prix immobiliers dans les grandes villes, s'offusquent des passe-droits dont peuvent bénéficier les puissants en Chine, notamment dans le secteur de la construction