SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
27 février 2025
PAUL DAKEYO REMPORTE LE PRIX INTERNATIONAL DE POÉSIE LÉOPOLD-SÉDAR-SENGHOR
La Maison africaine de la poésie internationale (MAPI) a attribué le prix international de poésie Léopold-Sédar-Senghor au poète camerounais Paul Dakeyo, en récompense de son ‘’immense travail’’.
Dakar, 13 nov (APS) – La Maison africaine de la poésie internationale (MAPI) a attribué le prix international de poésie Léopold-Sédar-Senghor au poète camerounais Paul Dakeyo, en récompense de son ‘’immense travail’’ consacré à ce genre littéraire.
Lundi, à Dakar, M. Dakeyo a reçu des mains du ministre sénégalais de la Culture et du Patrimoine historique, Aliou Sow, le trophée et la récompense financière constitutifs du prix.
La remise de la distinction a eu lieu à l’occasion de l’ouverture de la 10e édition des Rencontres poétiques internationales de Dakar (13-17 novembre), au musée Léopold-Sédar-Senghor.
‘’Paul Dakeyo est un aîné qui fait beaucoup de choses pour la poésie depuis les années 1970’’, a témoigné le poète sénégalais Amadou Lamine Sall, président du jury du concours de poésie organisé par la MAPI.
‘’Son travail est immense’’, a souligné M. Sall, ajoutant que le lauréat, un sociologue de formation, est en même temps ‘’un poète engagé’’.
Paul Dakeyo est le fondateur de la maison d’édition Panafrika/Silex/Nouvelles du Sud, basée à Dakar. Il est l’auteur des recueils de poèmes ‘’Les barbelés du matin’’ (1973) et ‘’Chant d’accusation’’ (1976).
Le prix de poésie Gérard-Chenet et Charles-Carrère de la MAPI, qui récompense et encourage la jeune poésie sénégalaise, a été attribué à Nfally Diaïté Kaba, considéré par le président du jury comme ‘’un jeune poète merveilleux’’.
Le jury des Rencontres poétiques internationales de Dakar a décerné aussi son prix Coup de cœur à la jeune poétesse Marie Désirée Diène.
Le ministre de la Culture et du Patrimoine historique s’est réjoui de l’‘’engagement patriotique et panafricain’’ d’Amadou Lamine Sall, le fondateur et président de la MAPI.
SONKO TRANSFÉRÉ À LA PRISON DU CAP MANUEL
Depuis la prison de Sébikotane puis l'hôpital, le leader de Pastef est à présent détenu au Cap Manuel. Mais son statut de candidat arbitrairement emprisonné reste inchangé pour ses partisans
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 14/11/2023
Le leader du parti Pastef Les Patriotes, Ousmane Sonko, a été transféré lundi soir à la prison du Cap Manuel, selon des informations relayées par des responsables de l'opposition.
C'est le député Cheikh Thioro Mbacké qui a révélé l'information sur sa page Facebook. Dans son post, il indique que ce transfert a été effectué "sans que son médecin personnel ne soit mis au courant".
Cependant, le parlementaire précise que la direction de l'administration pénitentiaire "a exaucé le souhait de Sonko" en procédant à ce déplacement. "La Direction de l’Administration pénitentiaire a par ailleurs jugé plus prudent de le déplacer tout près à la prison du Cap Manuel pour qu’il puisse avoir ses soins à temps", ajoute Cheikh Thioro Mbacké.
Cette information a été confirmée par El Hadji Malick Ndiaye, de la cellule communication de Pastef. "Oui le président Ousmane Sonko a été transféré au Cap Manuel", a-t-il écrit sur sa page Facebook.
Avant de souligner que ce changement de lieu de détention ne change rien à la situation du leader de l'opposition : "Mais qu’ils sachent que Cité Keur Gorgui, Sebikotane, Hopital Principal, Cap Manuel, quel que soit son lieu de détention le résultat est le même : le président Ousmane Sonko reste un candidat favori à l’élection présidentielle arbitrairement détenu et privé de ses droits par ses adversaires politiques".
Ce transfert à la prison du Cap Manuel, située plus près de Dakar, permettra certainement à Ousmane Sonko d'être plus accessible à ses médecins traitants, alors qu'il avait été précédemment évacué à l'hôpital pour de graves problèmes de santé, à en croire ses conseils.
LES LIONCEAUX EN HUITIÈMES DE FINALE DU MONDIAL U17
L’équipe nationale des moins de 17 ans s’est qualifiée en huitièmes de finale de la coupe du monde de la catégorie, grâce à son succès (4-1) devant la Pologne en match comptant pour la deuxième journée.
L’équipe nationale des moins de 17 ans s’est qualifiée en huitièmes de finale de la coupe du monde de la catégorie, grâce à son succès (4-1) devant la Pologne en match comptant pour la deuxième journée de la poule D de cette compétition qui se joue en Indonésie.
A la mi-temps, les Lionceaux menaient 2-0 grâce à un but d’Idrissa Gueye (18-eme mn) et un but contre son camp de Szala, à la 30-ème minute.
A quelques minutes de la pause, le match a été longuement interrompu à cause des conditions climatiques locales. Après la reprise du jeu, Idrissa Gueye enchaîne deux buts aux 52-ème mn et 69-ème mn. Entre temps, la Pologne avait réduit le score grâce à Regula, à la 65-eme mn.
Avec cette deuxième victoire en autant de sorties, les Lionceaux sont assurés de disputer les huitièmes de finale de la Coupe du monde.
Les protégés de l’entraineur Serigne Saliou Dia vont disputer leur troisième match face au Japon, vendredi.
PLUS DE 120 STRUCTURES D’ENCADREMENT DES ENTREPRENEURS RECENSEES AU SENEGAL
Plus de 120 structures spécialisées dans l’encadrement des entrepreneurs ont été répertoriées au Sénégal
Dakar, 14 nov (APS) – Plus de 120 structures spécialisées dans l’encadrement des entrepreneurs ont été répertoriées au Sénégal, a-t-on appris d’El Hadj Malick Soumaré, adjoint du chef du projet chargé de l’entrepreneuriat et de l’investissement à l’Agence des États-Unis d’Amérique pour le développement international (USAID).
‘’À l’issue d’une étude menée au début du projet, sur toute l’étendue du territoire sénégalais pour répertorier les structures d’accompagnement existantes, nous avons pu nous rendre compte qu’il y a un peu plus de 120 structures d’accompagnement des entrepreneurs’’, a annoncé M. Soumaré.
Il intervenait à une conférence sur ‘’l’écosystème entrepreneurial au Sénégal’’, à l’occasion de la Semaine mondiale de l’entrepreneuriat (13-17 novembre).
L’agent de l’USAID estime que ‘’les partenaires clés des structures d’accompagnement sont les fondations et les ONG, au détriment des entrepreneurs’’.
‘’Les organisations publiques, les programmes nationaux, les organisations internationales et les institutions financières viennent en dernière position’’, a-t-il précisé.
Les petites et moyennes entreprises (PME) génèrent 20 % du produit intérieur brut du Sénégal, a indiqué M. Soumaré, jugeant cette contribution à l’économie nationale très faible.
Cette faiblesse explique le retard du Sénégal dans le développement des PME, selon lui.
Seuls 10 % des 300.000 jeunes intégrant chaque année le marché du travail arrivent à s’insérer
‘’Si on s’amuse un peu à faire la comparaison avec les pays voisins du Sénégal, notamment les pays d’Afrique de l’Ouest, ou les pays francophones, on se rend compte que nos PME sont encore très en retard en termes de compétitivité’’, a souligné El Hadj Malick Soumaré.
‘’Seuls 10 % des 300.000 jeunes qui arrivent chaque année sur le marché du travail arrivent à s’insérer’’, a-t-il signalé.
El Hadj Malick Soumaré déplore le modèle d’affaires en vigueur dans les structures d’accompagnement des entrepreneurs. Il est entièrement basé sur l’aide des partenaires, ce qui, à ses yeux, est regrettable.
Ce modèle, a-t-il expliqué, s’appuie sur la contribution de partenaires économiques, dont l’USAID.
‘’Les structures d’accompagnement des entrepreneurs se positionnent généralement pour capter les subventions ou les fonds des bailleurs, afin d’aider les entrepreneurs à atteindre leurs objectifs’’, a signalé M. Soumaré.
Il précise que 62 % des ressources financières des structures d’accompagnement proviennent des bailleurs.
MACKY DONNE LE TOP POUR REALISTION DE LA ROUTE BEMBOU-KAYAN
Le président de la République, Macky Sall, est arrivé en fin de matinée à Bembou, dans le département de Saraya, pour la deuxième étape de sa tournée économique dans la région de Kédougou (sud-est).
Le président de la République, Macky Sall, est arrivé en fin de matinée à Bembou, dans le département de Saraya, pour la deuxième étape de sa tournée économique dans la région de Kédougou (sud-est).
À l’entrée de la ville, le chef de l’Etat à eu droit à un accueil chaleureux de la part des populations, venues nombreuses lui souhaiter la bienvenue dans une ambiance rythmée de tam-tams et de chants.
Macky Sall et sa délégation ont été accueillis par les autorités administratives, locales et religieuses du département de Saraya.
À Bembou, le président de la République va lancer les travaux de construction de la route reliant Bembou, Khossanto, Sabadola et Kayan. Dans l’après-midi, il se rendra à Salémata pour inaugurer une route de 85 kilomètres reliant cette capitale départementale à la ville de Kédougou.
Bembou est une commune du département de Saraya. Elle se situe à 13 kilomètres de Saraya et à 46 kilomètres de la ville de Kédougou.
Macky Sall séjourne depuis lundi dans la région de Kédougou, dans le cadre d’une tournée économique qui le mènera aussi à Kaffrine et Kaolack (centre).
Peu après son arrivée, il a présidé un conseil présidentiel, au terme duquel il a annoncé un programme d’investissement prioritaire de 600 milliards de francs CFA pour la région de Kédougou, durant la période 2024-2026.
VERS LA MISE EN PLACE D’UNE STATION D’OBSERVATION SPATIALE A KEDOUGOU
Le président de la République, Macky Sall, a annoncé que la région de Kédougou pourrait accueillir la station d’observation spatiale que l’Agence sénégalaise d’études spatiales (ASES) envisage de mettre en place
Kédougou 14 nov (APS) – Le président de la République, Macky Sall, a annoncé que la région de Kédougou pourrait accueillir la station d’observation spatiale que l’Agence sénégalaise d’études spatiales (ASES) envisage de mettre en place dans le cadre d’un projet global de recherche astronomique et de surveillance de l’espace.
»Au moins votre avantage, c’est d’avoir les reliefs les plus élevés du Sénégal. Donc, avoir une station d’observation à Kédougou, peut-être dans le département de Saraya, aurait du sens », a-t-il déclaré lors d’un conseil présidentiel pour le développement territorial de Kédougou.
Macky Sall précise que l’Agence sénégalaise d’études spatiales (ASES) a prévu la construction d’un observatoire équipé d’un télescope, le premier appareil du genre qui sera acquis par le Sénégal.
Il s’est engagé à créer les conditions d’un développement harmonieux pour la région de Kédougou.
Le président de la République, Macky Sall, a annoncé en mars dernier sa décision de créer l’Agence sénégalaise d’études spatiales (ASES), qui sera, selon lui, ‘’un véritable levier pour davantage de découvertes de l’univers’’.
“J’ai décidé de créer l’Agence sénégalaise d’études spatiales sur laquelle j’ai échangé depuis plus d’un an avec Maram Kaïré au cours de nos rencontres”, a-t-il déclaré, à la fin de la projection en avant-première du film documentaire “Star chasers of Sénégal” (Chasseurs d’étoiles au Sénégal) au Grand théâtre national.
Ce film, réalisé par Ruth Berry et coproduit par la télévision scientifique américaine “Nova-PBS” et la société “Terra Mater” de Vienne, en Autriche, retrace la contribution du Sénégal dans les missions scientifiques de la NASA, en racontant l’histoire de l’astronomie africaine à travers l’astronome sénégalais Maram Kaïré.
L’Agence sénégalaise d’études spatiales est dirigée par l’astronome sénégalais Maram Kaïré. M. Kaïré est également un expert en ingénierie des systèmes et réseaux.
Macky Sall séjourne depuis lundi après-midi dans la région de Kédougou dans le cadre d’une tournée économique qui le mènera aussi à Kaffrine et Kaolack (centre).
Peu après son arrivée, il a présidé un conseil présidentiel, au terme duquel il a annoncé un programme d’investissement prioritaire de 600 milliards de francs CFA pour la région de Kédougou, pour la période 2024-2026.
Ce mardi, Macky Sall va procéder à l’inauguration de la route Kédougou-Salémata et au lancement des travaux de la route reliant Mako, Kédougou et Moussala, celle allant de Bandafassi à Dindéfélo, et une autre reliant Bembou, Khossanto et Sabodala.
RESISTANCE ET EMANCIPATION
Dans le cadre de la célébration du centenaire de la République de Turquie, le Centre culturel turc Yunus Emre de Dakar a organisé une table ronde intitulée «Créer au féminin au cinéma»
Dans le cadre de la célébration du centenaire de la République de Turquie, le Centre culturel turc Yunus Emre de Dakar a organisé une table ronde intitulée «Créer au féminin au cinéma». Une rencontre qui a permis de mettre en lumière les différents métiers exercés par les femmes dans le milieu du cinéma, et les opportunités qui leur sont offertes dans l’industrie cinématographique et audiovisuelle.
Quatre femmes au profil différent, mais animées par la même passion de leur métier, se sont relayées sur l’estrade de l’espace culturel turc Yunus Emre pour briser le silence, vaincre l’invisibilité des femmes dans le monde de l’audiovisuel, du cinéma en particulier. Cette table ronde, qui rentre dans le cadre des activités du centenaire de la République de Turquie, a été animée par Nathalie Vairac, comédienne, directrice artistique, Amina Seck, écrivaine scénariste, la productrice turque, Zeynep Özbatur Atakan, et Kalista Sy, productrice scénariste, et modérée par la journaliste Oumy Ndour.
Durant plus d’une heure, ces femmes intervenantes ont, sans tabou, fait passer leur message, partagé des expériences, des récits de vie et leur vision sur la problématique actuelle dans le monde par rapport au travail des femmes, surtout dans le cinéma. Un partage d’expérience riche en témoignages émouvants avec de nombreuses anecdotes. Ecrivaine, metteure en scène, scénariste, réalisatrice, productrice, ces femmes ont fustigé la discrimination, l’injustice, les pesanteurs sociales, mais ont mis également en lumière les opportunités qui leur sont offertes dans l’industrie cinématographique et audiovisuelle. Et de leurs différents échanges ont germé, sous l’impulsion de l’ambassadrice de la République de Turquie à Dakar, Hatice Nur Sağman, plusieurs idées concrètes qui pourraient servir de leviers à une meilleure représentation des femmes dans le septième art.
Aujourd’hui, le cinéma est un moyen de résistance et d’émancipation, et les femmes s’y font de plus en plus de place. «Ce n’est pas un chemin facile parce que, dans mon cas, il s’agit d’être femme et d’être une femme noire…Ce besoin-là était tellement plus fort que tout dans ma vie», a souligné Nathalie Vairac, comédienne française, rappelant qu’elle a choisi ce métier par la grâce de Dieu, mais aussi qu’elle était en quête de vouloir exister comme toutes les autres comédiennes qui ont commencé. Née d’un père guadeloupéen et d’une mère indienne, Nathalie Vairac, qui a fait 30 ans de théâtre dont 20 ans en Europe, s’épanouit depuis 10 ans au Sénégal. Celle qui a lu en avril 2019 au Panthéon, les écrits politiques de Aimé Césaire et interprète un des premiers rôles du film «Sira» de Appolline Traoré, a décidément le vent en poupe ces dernières années. «Il n’y a rien qui va m’arrêter. Il n’y a personne sur cette terre qui vit déjà et qui a un pouvoir de me donner l’autorisation d’exister ou pas. Donc aujourd’hui, en tant que comédienne, je considère que c’est un acte politique d’exister, c’est un acte de soulèvement, avoir la chance de dire des mots», a-t-elle déclaré avec aisance. A l’en croire sûrement, la faible présence des femmes s’explique aussi par le manque de formation de celles-ci aux métiers du cinéma. «Le cinéma pour moi est un métier que l’on apprend. Et le métier d’acteur, c’est un travail», a-t-elle révélé.
Affirmation de soi, créer pour résister
Au Sénégal, il y a des acquis, même si le chantier reste immense. «Aujourd’hui, il y a des acquis, des choses qui sont posées. Il ne faut pas surestimer les acquis que nous avons…On assume de porter à l’écran des femmes qui ne sont pas forcément dans des stéréotypes. On est vraiment à l’ère où la femme se raconte par rapport à ses problématiques et à la réalité sociale», soutient Kalista Sy, réalisatrice et scénariste sénégalaise, connue pour avoir écrit et produit la série télévisée Maîtresse d’un homme marié et Yaay 2.0. A l’en croire, de la douleur, naissent les plus belles créations, les différences aussi. «Et je pense que ma différence, c’est ce qui m’a construite et construit ma trajectoire. Je ne suis pas victime, je ne suis pas conventionnelle. Je m’assume et j’assume la personne que je suis», fait-elle savoir avant de préciser qu’on ne peut pas écrire aujourd’hui le cinéma sans inclure les femmes. Et sur ce, dit-elle, il est important que les femmes fassent des témoignages et accompagnent d’autres femmes et des hommes à comprendre cette importance du vivre-ensemble. «Au quotidien d’aujourd’hui, les hommes et les femmes doivent s’asseoir à la même table», a-t-elle lancé, soulignant que le regard masculin sur le corps féminin n’est pas le même que le regard féminin sur le corps masculin ou sur un corps féminin.
Journaliste de formation, Kalista aime raconter des histoires de femmes, traitant par là des sujets de société tels que la sexualité, l’émancipation des femmes, les violences basées sur le genre, entre autres. A sa suite, Amina Seck, scénariste, réalisatrice et comédienne, déclare : plus jamais la dévalorisation des femmes. «Pour moi, on ne peut pas se battre dans la vraie vie pour que les femmes puissent retrouver leur dignité et les combattre aussi dans la fiction», a-t-elle martelé. Féministe, aujourd’hui, Amina Seck oriente toutes ses activités dans le sens de cette lutte, notamment sur le plan de la promotion des droits des femmes dans et par les arts et la culture.
Elle ne fait pas qu’écrire et faire écrire les autres femmes, elle promeut la création artistique féminine. «Pour moi, on ne se lamente pas pour raconter nos histoires. C’est ce qu’on vit qu’on raconte», argue-t-elle. Amina Seck a déjà fondé une agence pour la promotion des arts et des cultures au féminin. Celle-ci lui a permis de mettre sur pied le premier salon du livre féminin du Sénégal.
LE GUELEWAR VEUT MARQUER L’HISTOIRE
Dans son bureau de l’Hôtel de Ville de Thiès, l’édile de la ville, Babacar Diop, candidat à la présidentielle semble particulièrement à l’aise
Dans son bureau de l’Hôtel de Ville de Thiès, l’édile de la ville semble particulièrement à l’aise. Le candidat à la prochaine présidentielle donne l’impression d’une personne qui ne prend pas ses décisions à la légère, et que sa candidature ne s’est pas faite sur un coup de tête. Aucune question ne semble le gêner, qu’il s’agisse de celles portant sur ses ambitions présidentielles, sa place dans l’opposition, ses rapports avec le pouvoir, sa candidature, ou la gestion de la ville dont il est le maire.
Maire de Thiès, vous êtes aujourd’hui candidat à la présidentielle, alors que vous n’avez pas encore fini votre mandat. N’avez-vous pas l’impression de brûler les étapes ?
Non je n’ai pas cette impression. Évidemment du point de vue de l’âge, je suis un jeune, engagé et militant dans le mouvement scolaire depuis le collège, ensuite au lycée Elhadj Malick Sy. J’étais président du gouvernement scolaire, à la Faculté des lettres et sciences humaines, j’ai eu à diriger la plus grande amicale de l’université, qui a plus de 35 mille étudiants. J’ai fait un cursus honorum, comme disent les Romains. J’ai fait un doctorat et je suis enseignant. Je me suis engagé en politique, au Parti socialiste où j’ai beaucoup appris. Le plus important ce n’est pas l’âge….
Je ne parle pas de l’âge. On a l’impression qu’à peine arrivé à la mairie de Thiès, vous visez une autre station plus haute, comme si ce tremplin était comme un marchepied, que vous n’êtes pas là pour servir les Thiessois, mais pour servir vos intérêts…
Lorsqu’on est maire de Thiès, on est naturellement prédestiné à jouer un rôle national. Ici, on est dans le bureau de Léopold Senghor qui fut le premier maire élu de Thiès et qui est devenu le premier président du Sénégal. Je rêve du même destin. Le problème n’est pas une affaire de mandat ou d’années, mais ce que j’ai pu impulser en termes de changements depuis que je suis à la tête de cette ville. Le plus important, c’est ce que retiennent les Thiessois, la dynamique de changement que j’ai lancée. Je suis prêt et je me suis préparé pendant de longues années pour faire de la politique au plus haut niveau. Je me suis préparé pour être maire de Thiès et je me suis préparé aussi pour être président du Sénégal.
Vous en êtes à la collecte des parrainages comme beaucoup de candidats, mais votre collecte semble connaître différentes péripéties, embûches. Com¬ment analysez-vous les problèmes que vous rencontré ?
J’ai entamé une tournée nationale depuis plusieurs mois, qui m’a successivement conduit dans les régions de Kaolack, de Diourbel, de Louga, Saint-Louis de Matam, de Thiès, de Dakar. Quand j’arrive dans une région je fais au moins 3 jours, je sillonne tous les départements, je discute avec les gens. Parce que moi, je n’ai qu’un seul interlocuteur et c’est le peuple. Je dialogue directement avec ce peuple, j’écoute les doléances et ça me permet aussi de nourrir mon projet pour le Sénégal et le faire dans la co-construction. Mais récemment lorsque je suis arrivé à Sédhiou, j’ai été chaleureusement bien accueilli par les jeunes, par les femmes, par les sages. Le préfet a tenté de bloquer ma tournée avec son commissaire de police. Et il s’est rendu vite que son intimidation n’est pas passé et c’est ce que j’ai dit au commissaire, au préfet. Si un préfet n’est pas capable d’arrêter les tournées politiques de Amadou Ba, il ne doit pas avoir le pouvoir d’arrêter mes tournées politiques. Je poursuivrai mes tournées, j’irai à la rencontre du peuple, des sénégalais aucun préfet, aucun gouverneur ne peut arrêter mes tournées.
Pour vous c’est deux poids deux mesures ?
Oui c’est deux poids deux mesures. Amadou Ba est venu ici à Thiès sous prétexte d’une tournée économique, il a utilisé les institutions de l’Etat, il a utilisé la gouvernance pour recevoir son parti politique, pour recevoir les membres de sa coalition, pour recevoir des notables, pour recruter, pour débaucher, pour autant personne n’a trouvé mot à dire.Et nous on lui a laissé le terrain, en tant que maire on a eu un comportement correct. Je suis Sénégalais j’irai à la rencontre des Séné-galais. Aucun préfet je le répète, aucun petit fonctionnaire de l’Etat, ne peut m’empêcher de faire mes tournées politiques.
Concernant les parrainages, pour les parrainages de Ousmane Sonko on assiste à la situation où la Cena a été totalement modifiée. Il y a des spécialistes qui s’insurgent contre cette situation. Quelle est votre analyse à vous ?
Ce qui s’est passé c’est un coup de force. La Cena n’a fait que se conformer à la loi, à une décision de justice rappelant à la direction générale des élections qu’on est dans un État de droit. Un État de droit, c’est un État soumis au droit. A partir seulement d’une lettre de la Cena, le président de la République a pris la décision de manière unilatérale, avec une brutalité que personne ne comprend, de limoger les membres de la Cena…
Néanmoins, certains rétorquent que les membres de la Cena limogés étaient déjà forclos depuis très longtemps….
S’il avait pris la décision depuis fort longtemps, personne n’aurait trouvé mot à dire. En limogeant les membres de la Cena, un corps très important dans le processus électoral, et une élection doit fortement être marquée par des consensus forts. Le président de la République ne peut pas de manière unilatérale sans consultation, sans concertation, sans dialogue avec l’opposition, nommer de nouveaux membres comme ça dont nous doutons de leur impartialité, nous doutons de leur intégrité, de leur neutralité. Ce qui fait que nous avons un processus électoral corrompu qui est source de violence pré et post-électorale. La prochaine présidentielle risque d’être très violente et je pense que Macky Sall en portera l’entière responsabilité.
N’est-ce pas paradoxal pour une présidentielle où le sortant ne se représente pas, cela aurait dû être un scrutin plus pacifique?
Oui mais lorsque vous avez le complexe de Senghor, vous pensez que vous avez un statut dans l’histoire de votre pays qui va vous permettre d’avoir un dauphin, Macky Sall aurait dû avoir le courage d’aller jusqu’au bout en réformant la Cons¬titution et faire revenir l’article 35. Ce serait plus facile pour lui, plus logique et à partir de ce moment faire face au peuple sénégalais.
Mais personne ne l’aurait accepté ?
Cela aurait été plus cohérent en tout cas vu sa démarche aujourd’hui. Mais tout ceci également, c’est l’absence d’une opposition capable de prendre en charge la question électorale. Si vous voyez les deux alternances que nous avons eues, il y a eu des divergences au niveau de l’opposition ; ce n’est pas la première fois. Et les gens ne s’entendront jamais, ou bien ils s’entendront autour de l’essentiel. En 2000 j’étais plus jeune, mais je pense que les gens ont pu trouver une entente sur la question électorale qui a réuni tous les candidats, toutes les forces vives de la Nation pour exiger des élections libres et transparentes. Et ce rapport de force a permis à l’opposition d’imposer au président Diouf de nommer une personnalité neutre au ministère de l’intérieur. Il y a eu l’Onel, Ceni… C’étaient des acquis démocratiques. Le président Abdoulaye Wade en 2012 a été acculé par l’opposition Benno siggil Sénégal. Pourtant, les gens ne s’entendaient pas au sein de cette opposition, Ousmane Tanor Dieng était candidat, Moustapha Niasse aussi. Il y avait de fortes têtes au sein de cette opposition ; Abdoulaye Bathily, Amath Dansakho étaient des foretes têtes. Mais les gens ont pu taire leurs querelles et se retrouver autour de l’essentiel. Abdoulaye Wade était obligé de reculer et il nous a trouvé un ministre chargé des élections en l’occurrence Cheikh Gueye. Notre opposition aujourd’hui, manque de maturité, c’est cela la vérité. Elle n’a pas un agenda politique précis sur des questions, c’est cela qui nous a amené cette situation qui fait que Macky Sall peut dérouler sans avoir un contre-pouvoir assez sérieux capable de prendre en charge les questions essentielles. Regardez notre opposition sur ces questions essentielles vitales, elle est quasiment absente. Et on veut aller vers des élections libres et transparentes. Il est urgent pour l’opposition sénégalaise de construire un Front démocratique pluraliste qui devra rassembler tous les candidats de l’opposition, toutes les forces démocratiques, les mouvements citoyens, les mouvements sociaux et qui luttent pour la défense de notre démocratie et pour exiger, imposer des élections libres, transparentes et inclusives.
Qu’est-ce qui pourrait être fait dans l’immédiat ?
Que les gens reviennent à plus d’humilité, plus de maturité, plus de tolérance.
C’est ce qui avait été essayé avec Yewwi
Mais qu’est-ce que ça a donné ? Yewwi a foulé au pied ses propres principes, son propre texte, yewwi s’est perdu. C’est ça que je dénonce. Il faut accepter le pluralisme, personne ne peut avoir le monopole de la vérité. Giscard d’Estaing disait à François Mitterrand : «Vous n’avez pas le monopole du cœur», mais nul n’a le monopole de la vérité, personne n’a le monopole du patriotisme. Il faut respecter les gens, traiter les gens dans la dignité même si vous avez des différends. Il y a des gens qui ne s’agenouilleront jamais, au plus grand jamais, devant qui que ce soit. Parce que nous n’avons de leçons morales à recevoir de personne. On respecte les gens, on respecte les partis mais on revendique le même respect, sinon il y aura des problèmes. Oui je peux le comprendre dans toute organisation, il y a des mouvements dominants, des partis dominants ce sont des règles politiques que tout le monde peut comprendre mais ça ne signifie pas écraser des gens, ça ne signifie pas avoir le monopole de la décision et l’initiative, de l’orientation. Non il faut plus d’humilité, c’est ça que Yewwi n’a pas su comprendre. Aujourd’hui j’ai quelques inquiétudes lorsqu’on me dit qu’on veut mettre sur pied un front pour l’inclusivité sans Khalifa Sall et Karim Wade. Il n’y a pas de commission morale chargée d’étudier le comportement des gens, il faut arrêter. Vous savez, moi je ne suis pas le meilleur ami de Khalifa Sall tout le monde le sait. Parce qu’il a une entière responsabilité dans ce qui s’est passé au Yewwi. Il était là personne morale de Yewwi, il fait partie des gens qui m’ont exclu. Ce n’est pas pour autant une raison pour cautionner ce que Yewwi lui a fait. Ce n’est pas une raison pour mettre en place un front en excluant Khalifa. Khalifa. Khalifa est une réalité politique si on veut gagner. Il y aura forcément un second tour, on ne sait pas ce qui va se passer. Je ne suis pas sur la même ligne politique que Khalifa même si on me dit vous avez les mêmes valeurs politiques, mais moi mon socialisme est différent du socialisme des Boy Dakar de Khalifa et de Barthélémy Dias. Mon socialisme c’est un vrai socialisme africain, démocratique, progressiste, écologique. C’est ce socialisme-là renouvelé que je défends…
Mais vous revendiquez tous l’héritage de Senghor ?
Vous savez, j’ai un parcours un peu différent des Khalifa et autres. Ma différence avec ces gens-là, à un moment je peux être Senghoriste ou senghorien. Mais si vous êtes Senghoriste il faut l’être jusqu’au bout. Etre Senghoriste, c’est de savoir que Senghor avait intégré un grand parti dirigé par Me L’amine Gueye, la Sfio. Être Senghoriste jusqu’au bout c’est de retenir et de savoir qu’en 1948 il a eu le courage de démissionner à travers une lettre qui est restée célèbre, la Lettre à Guy Mollet, et il est allé former l’une des formations les plus historiques de notre pays. Ces gens là n’ont pas eu le courage de Senghor. Moi j’ai eu le courage de partir et d’adresser une lettre à Ousmane Tanor Dieng, de lui dire que je vais sortir pour bâtir une formation qui va être plus importante socialement que le Ps: Fds les Guelewaar et je veux que cette formation politique soit l’une des plus importantes du 21e siècle. C’est cela être Senghoriste si ces gens-là se revendiquent de Senghor. Ma différence avec eux, c’est que j’ai fréquenté Senghor à travers les textes. J’ai lu Senghor certains de ces gens-là n’ont rencontré une seule ligne dans les Libertés de Senghor. Moi j’ai lu les 5 volumes des Libertés de Senghor. Je les ai dans ma bibliothèque. J’ai fait un mémoire sur la pensée politique de Senghor, une thèse sur la pensée politique de Senghor. Mais à côté de cela, j’ai eu la chance de fréquenter physiquement et spirituellement le président Mamadou Dia. Je suis un fils spirituel du président Dia. Si je suis Senghoriste, je le serai du premier Senghor, celui du Bds, celui des textes de jeunesse, celui d’avant la rupture en 1962, ce Senghor qui était engagé avec Mamadou Dia dans une révolution démocratique, africaine, dans une utopie africaine. Mais le Senghor d’après 1962, est un Senghor rattrapé par la corruption politique, par le clientélisme politique. Parce que c’est un Senghor affaibli politiquement parce qu’il s’est séparé de Mamadou Dia et le camp politico-affairiste a pris le dessus et a contrôlé le pouvoir politique.
C’est paradoxal de vous entendre dire cela alors que vous avez été militant du Parti socialiste sous Diouf et sous Tanor
Non, pas sous Diouf. Je suis arrivé au Parti socialiste après la défaite quand, après ma licence à l’Université, vers 2005-06n je me suis rendu compte que le seul parti structuré dans l’opposition était le Parti socialiste. Mais vous savez, moi, on ne m’enferme pas. Je suis un insoumis. C’est cela être Guelewar.
Je ne m’agenouille pas devant Senghor. J’ai beaucoup de respect pour lui. Quand je vois des jeunes insulter Senghor à travers les réseaux sociaux, je me dit qu’il n’y a que l’ignorance pour conduire à cela. On peut ne pas être d’accord avec lui, mais si on fait l’affort de s’approcher de Senghor, on ne peut qu’avoir du respect pour lui. Pour autant, je ne m’agenouille pas devant lui. Je ne m’agenouille pas non plus devant Mamadou Dia, qui est pourtant mon père spirituel. Il a fait des erreurs politiques, c’est cela la vérité de l’Histoire. Les gens créent aujourd’hui des mythes au Sénégal ; chacun parle de Mamadou Dia, sans jamais avoir lu une seule ligne de lui.
A partir de ce moment, qu’est-ce que je fais ? Mon interlocuteur, ce n’est ni l’opposition, ni Macky Sall. Je n’ai qu’un seul interlocuteur devant l’histoire, et c’est le peuple sénégalais. Le seul qui aura à me juger.
Aujourd’hui, ce peuple semble déchiré entre deux pôles, qui sont l’opposition concentré autour de Ousmane Sonko et le pouvoir du président Macky Sall. Pensez-vous qu’il y a de la place pour une troisième voie, celle que vous prônez ?
L’histoire n’est jamais pleine, il y a toujours de la place pour ceux qui veulent y croire, ceux qui sont audacieux.
Un candidat à la présidentielle vient de se retirer de la course sous le motif qu’il y a une pléthore de candidatures. Cette pléthore ne serait-il pas un signe d’une certaine maladie de notre démocratie ?
Moi, je ne me trouve pas d’excuses. S’il y avait 1000 candidats et que l’Etat du Sénégal exigeait 100 mille signatures pour participer à la présidentielle, je participerai. Il n’y a pas d’excuses. Je me suis préparé à faire de la politique. Je suis allé à la politique aussi naturellement que le canard va à l’eau, comme disait Jean Jaurès. J’ai pris le temps de ma préparer intellectuellement pour engager une carrière politique. J’ai aussi pris le temps de faire un «Cursus honorum», comme disent les Romains. Je pense que moralement, politiquement, intellectuellement, socialement, je suis prêt.
Il ne faut jamais chercher des excuses qui pourraient donner des prétextes à M. Macky Sall. Il faut être prêt, faire un diagnostic réel de la situation et se donner les moyens de triompher.
Vous êtes de ceux qui disent craindre des élections violentes. D’autres, qui ont fait le même constat, prônent un report de la présidentielle.
Ceux qui entretiennent ce débat veulent apporter plus de confusion, alors qu’il y en a déjà trop. Je pense qu’on cherche de la visibilité et de la lisibilité. Ce débat-là est inutile, stérile. Comme lorsqu’il s’était posé à la veille de la Présidentielle de 2012. Je m’opposerai au report de la présidentielle. Le calendrier républicain doit être respecté. Nous irons à la présidentielle le 25 février 2024. Le peuple sénégalais choisira son nouveau président.
Dans l’éventualité d’un second tour, si vous n’y êtes pas, comptez-vous vous allier avec le candidat de l’opposition ou celui du pouvoir ?
La prochaine présidentielle ne doit pas seulement être une élection pour élire le 5ème président de la République. Ce serait alors simplement, un président de plus. L’enjeu, c’est de voter pour un projet de changement. De changement radical. Le Sénégal aspire au changement. Ma différence avec les autres est que ce changement radical doit être construit dans la paix, dans la stabilité.
Quel est le projet de changement des Guelewar ?
Quand je suis arrivé à la Ville (de Thiès. Ndlr), je me suis rendu compte que ce pays-là pouvait changer. Dans un contexte démocratique, que fait-on pour changer un pays ? On adopte une stratégie de pénétration des institutions. Il faut occuper les institutions, il faut être au cœur des institutions. Une fois à la tête de ces institutions, vous les transformez et faites en sorte qu’elles soient conformes aux attentes des populations. C »’est ce que j’ai réussi à Thiès. Transformer l’institution municipale pour qu’elle puisse répondre aux aspirations. C’est simplement comme cela que l’on mène une révolution démocratique, pacifique, écologique. Et c’est notre projet des Fds. Un projet de souveraineté démocratique. Le peuple doit avoir la possibilité de décider. Souveraineté économique. Aujourd’hui, nous sommes assujettis au Fmi, à la Banque mondiale. Le Sénégal est riche de son pétrole, du gaz, du fer, de notre forêt, du zircon, de la mer, mais ces richesses ne profitent pas aux populations. Elle ne nourrit pas nos populations. Cette richesse est captée par les multinationales.
Nous devons avoir la capacité de décider pour nous-mêmes, de faire nos propres choix économiques. Donc, souveraineté économique, souveraineté sanitaire, écologique, monétaire, ainsi que souveraineté sécuritaire et militaire. Je veux bâtir une seconde indépendance, une seconde émancipation de notre peuple. Une indépendance réelle.
Comment tout ce projet que vous exprimez ici, se traduit-il dans le champ de Thiès dont vous êtes le Maire ?
Lorsque je suis arrivé à la Mairie de Thiès, la première chose que j’ai fait a été de dire à toutes les grandes entreprises établies ici – Sonatel, Cbao, et autres, que, vous occupez des espaces appartenant à la propriété communale, et vous payez des montants dérisoires. Lorsque j’ai informé les Thiessois de ce que pait Sonatel, cela a été un scandale ! Je me suis rendu compte que la coopération décentralisé, servait à faire voyager des Maires, à donner des perdiems, à donner de la visibilité à certaines villes européennes. Nous avons ici une avenue de Caen. En dehors de cela, à quoi sert notre coopération ? Absolument à rie, et je l’ai dit au niveau international. En dehors de faire voyager les maires, à quoi sert cette coopération ? C’est pour cela que vous ne me voyez pas beaucoup voyager. Cela ne sert absolument à rien.
Je veux construire une coopération fondée sur la dignité de notre ville, sur le respect, et qui peut nourrir des projets pour la ville de Thiès.
Cette posture ne vous a-t-elle pas mis en conflit avec le pouvoir central ?
Je veux être honnête. J’ai tous les problèmes avec Monsieur Macky Sall. Mais je serais très malhonnête en disant que le gouverneur, ou le Préfet de Thiès a bloqué mes projets. Je n’ai pas de problème particulier avec le pouvoir. Il y a des divergences, c’est vrai. Par exemple, sur certains projets qu’ils gèrent, avec certaines direc¬tions, ils ne sous associent pas, ce qui n’est pas normal. Mais je ne vais pas passer mon temps à pleurnicher. Moi, j’ai un mandat, je cherche à faire des résultats. Et dans ce but, il y a ce qui dépend de moi et ce qui ne dépend pas de moi. Il y a des choses qui dépendent de Macky Sall, de la coopération internationale.
Ce qui dépend de moi, ma propre capacité à innover, à chercher des ressources, à augmenter les capacités financières de la ville, à engager des projets et à les auto-financer, c’est cela le plus important. Et je concentre mes efforts sur ce qui dépend de moi, car je sais qu’un mandat, ça va très vite.
Parlant de recettes, comment évoluent-elles ?
Je touche du bois. Quand je suis arrivé, j’avais trouvé un budget d’à peine 1,5 milliard. Mais je peux dire aux Thiessois que nous allons dépasser les 3 milliards bientôt. Pour une première dans l’histoire de cette ville, on a mobilisé des recettes de plus d’un milliard de francs Cfa.
Le premier point de ma politique, quand je suis arrivé à la tête de cette ville, a été la gouvernance. J’ai trouvé une mairie qui était à terre. Une institution municipale qui n’existait pas. Nous étions en train, de perdre la ville de Thiès en tant qu’institution. Elle ne servait plus qu’à faire des recrutements politiques et à payer quelques salaires. Il n’y avait pas de projet, pas d’ambitions, rien ! Aujourd’hui, on est en train de reconstruire la ville de Thiès, et je peux vous dire que, déjà, on est premiers au niveau du Pacasen, devant Dakar, Mbour et d’autres villes, en moins d’un an. Nous sommes l’une des rares mairies à avoir réussi une maitrise de notre masse salariale.
Parlant de la jeunesse, il y a le phénomène de l’émigration des jeunes qui prennent des pirogues pour l’Europe. Or, les politiques n’en parlent pas ou très peu. Ce n’est pas une préoccupation ?
Plus que cela, c’est un scandale moral, ce qui se passe. C’est le suicide collectif de notre jeunesse, au fond de la mer, dans l’indifférence totale. On a l’impression que la vie d’un jeune africain, d’un jeune sénégalais, n’a point de valeur. Quel est l’origine de ce phénomène ? C’est l’absence d’espoir, c’est des mauvaises politiques publiques fondées sur la corruption, qui ont causé tout cela. Ce qui se passe au fond de la mer est la preuve la plus éloquente de l’échec du président Macky Sall au plan économique et social. Il avait promis Xeyu ndaw nyi, qui devait mobiliser une enveloppe de plus de 450 milliards. Je pense qu’à part caser une clientèle politique, créer des postes pour des membres de son parti ou bien des gens de leurs familles, le Xeyu ndaw nyi a plus créé de chômage au Sénégal. Quels sont les résultats du Prodac ? Le président Macky Sall s’était engagé, au début de son quinquennat, de créér un million d’emplois. Où en est-on ? C’est ce que j’appelle la Nécro¬politique, une politique qui produit la mort. Alors que la vraie politique doit créer la vie. Il faut reconstruire cette nation, recréer l’espoir. Il faudra reconcilier les jeunes avec leur pays, pour qu’ils aient le courage de rester au Sénégal et de construire ici.
Que faut-il faire ?
Récréer l’espoir. Voyez Singapour. C’est un pays dont la trajectoire n’est pas très éloignée du Sénégal. Lee Kwan Yew a réussi un grande prouesse en très peu de temps. La première phase de son travail a été une lutte farouche contre la corruption. Tant qu’il y aura des histoires semblables à celle de la Covid avec Mansour Faye et ses dossiers sans lendemains, on restera dans le sous-développement. Tant qu’il y aura des histoires semblables à celle de Mame Mbaye Niang, sans lendemain, on restera dans le sous-développement. Tant qu’il y aura des histoires semblables à celles de tous ces dossiers traités par l’Ofnac, sans lendemain, par ce que tous les incriminés sont protégés parce qu’ils font partie du camp du pouvoir, on restera dans la pauvreté. On ne peut pas bâtir le développement avec ce niveau de corruption.
Arrivera un moment où il faudra que l’on dise la vérité à notre jeunesse et à notre peuple. Le premier point de mon programme politique c’est la gouvernance. Et le premier point de cette gouvernance, c’est une lutte sans concession contre la corruption.
LA PROMMESSE D'INVESTIR A KEDOUGOU ET LA PRESTATION DE SERMENT DES MEMBRES DE LA CENA A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE MARDI
la décision du gouvernement d’investir 600 milliards de francs CFA dans la région de Kédougou (sud-est) au cours des prochaines années et à la prestation de serment des nouveaux membres de la Commission électorale nationale autonome (CENA).
Dakar, 14 nov (APS) – La presse quotidienne s’est intéressée à la décision du gouvernement d’investir 600 milliards de francs CFA dans la région de Kédougou (sud-est) au cours des prochaines années et à la prestation de serment des nouveaux membres de la Commission électorale nationale autonome (CENA).
La promesse d’investir 600 milliards dans cette région a été faite à ses habitants lors d’un conseil présidentiel, à l’occasion de la visite que le président de la République y effectue.
Une partie de ce budget sera dédiée à la lutte contre la migration irrégulière, selon EnQuête.
‘’Il faut 200 milliards de francs CFA pour arrêter cette hémorragie causée par l’émigration irrégulière, qui ne nous vaut que des morts’’, note le même journal en citant Macky Sall.
‘’Il faut un programme spécial pour lutter contre l’émigration irrégulière’’, lit-on dans L’info. Il cite le chef de l’État.
Quinze mesures ont été prises pour la matérialisation de la promesse faite à la région de Kédougou, selon Vox Populi. Il énumère les mesures, dont deux vont consister à ‘’renforcer le maillage sécuritaire’’ et à ‘’accélérer le désenclavement intégral de la région en infrastructures routières et en pistes de production’’.
‘’Érigée en région en 2008, Kédougou était considérée par les mauvaises langues comme un gros village. Si cette étiquette est quelque peu exagérée, elle n’était pas loin de la vérité, car la localité manquait vraiment presque de tout en termes d’infrastructures sociales et économiques de base. Les efforts de l’État ont largement contribué à lustrer [son] visage’’, écrit Le Soleil.
Des ‘’violations manifestes de la loi’’
Selon le même journal, le niveau d’exécution des engagements pris par l’État en termes d’investissements pour cette région en 2014 est de 223 %.
Les quotidiens relayent les assurances données par le nouveau président de la CENA, Abdoulaye Sylla, concernant les outils de collecte de parrainages que la Direction générale des élections (DGE) refuse de mettre à la disposition du mandataire de l’opposant Ousmane Sonko.
‘’On consultera les dossiers pour appliquer ce que la loi prévoit’’, rapporte Vox Populi en citant M. Sylla.
Ses 11 collaborateurs et lui-même ont été nommés après que leurs prédécesseurs ont demandé à la DGE de remettre au mandataire de M. Sonko les outils avec lesquels il va collecter les parrainages en vue de sa candidature à l’élection présidentielle de 2024.
‘’Le nouveau président de la CENA annonce que lui et ses collègues vont examiner ce dossier en assemblée générale’’, rapporte Le Quotidien.
‘’Jamais la nomination de membres d’une institution n’a engendré autant de suspicions. Même à la veille de leur prestation de serment, les récriminations continuaient’’, note Bés Bi Le Jour en faisant allusion au tollé consécutif à la désignation des 12 nouveaux membres de la Commission électorale nationale autonome.
Un collectif d’organisations de la société civile, constatant des ‘’violations manifestes de la loi’’ dans le décret de nomination des nouveaux membres de la CENA, demande au président de la République, dans une déclaration, de le retirer et de le remplacer par un autre, qui soit ‘’conforme à nos lois et règlements’’.
‘’Climat de méfiance et de défiance autour de la CENA’’, titre EnQuête. ‘’Le choix d’une nouvelle équipe pour la CENA ne semble pas convaincre la société civile et l’opposition, qui dénoncent une violation de la loi électorale’’, observe-t-il, estimant que la commission électorale, ‘’en quête de crédibilité, doit surmonter les nombreux obstacles liés à la méfiance d’une grande partie des acteurs politiques’’.
‘’Le Premier ministre peine toujours à incarner la posture d’un candidat rassembleur’’
Méfiance. Selon L’As, Amadou Ba devrait avoir la même attitude envers ses ‘’faux frères’’ de l’APR, le parti politique qui, avec ses alliés, l’a désigné candidat à l’élection présidentielle. Le candidat de la majorité présidentielle ‘’fait face à plusieurs fronts […] Ce qui est surprenant, c’est ce que ce sont des membres de sa propre coalition qui posent le plus grand nombre d’obstacles’’ sur son chemin, signale-t-il.
‘’Candidat choisi et imposé par le président Macky Sall pour maintenir la coalition Benno Bokk Yaakaar au pouvoir, Amadou Ba est loin de faire l’unanimité’’, écrit L’Observateur.
‘’Amadou Ba à l’épreuve de l’APR’’, mentionne Sud Quotidien sur sa une, ajoutant que ‘’le Premier ministre peine toujours à incarner la posture d’un candidat rassembleur’’.
L’APR, qui l’a désigné candidat, est le ‘’premier adversaire d’Amadou Ba’’, selon WalfQuotidien. ‘’La camaraderie n’est plus de mise à Benno Bokk Yaakaar […] Le Premier ministre et candidat est la cible de ses camarades de parti’’, ajoute-t-il.
Record annonce que les Lions du Sénégal ont tenu leur premier rassemblement, lundi, à Diamniadio (ouest), pour les préparatifs du match à jouer contre le Soudan du Sud, dans le cadre de la première journée des éliminatoires de la Coupe du monde de football 2026.
‘’Quatorze Lions ont effectué le premier galop’’, affirme-t-il. Nampalys Mendy et Krépin Diatta pourraient déclarer forfait, selon Stades.
ENTRE LE MARTEAU DE L’OPPOSITION ET L’ENCLUME DE SES FAUX FRÈRES
Rien n’est plus pesant que le statut de candidat de la majorité présidentielle pour le scrutin du 24 février 2024. Amadou Ba ne dira pas le contraire.
D’un côté, l’opposition affûte ses armes. De l’autre, il est soit délaissé soit critiqué par les membres de son propre camp. Amadou Ba devra composer avec ces deux fronts et même les neutraliser s’il veut véritablement conquérir le fauteuil présidentiel.
Rien n’est plus pesant que le statut de candidat de la majorité présidentielle pour le scrutin du 24 février 2024. Amadou Ba ne dira pas le contraire. L’actuel Premier ministre, choisi le samedi 9 septembre dernier par le Président Macky Sall pour le compte de la coalition Benno Bokk Yaakaar, fait actuellement face à plusieurs fronts. Le plus surprenant, ce sont les membres de sa propre coalition qui lui posent plus d’obstacles vers cet objectif de conquête du fauteuil présidentiel. Déjà, il ne fait pas l’unanimité au sein du camp présidentiel où de nombreux leaders ont choisi de ne pas se ranger derrière lui. Aly Ngouille Ndiaye, Mahammad Boun Abdallah Dionne et Mame Boye Diao ont tous retiré des fiches de collecte de parrainage et continuent dans leur logique de se présenter au scrutin présidentiel alors que des responsables comme Abdoulaye Daouda Diallo se sont rétractés au dernier moment. Ces candidatures multiples laissent entrevoir un certain malaise au sein de BBY où l’électorat risque de s’éclater.
Conséquence : Amadou Ba perd des électeurs en moins. En plus de ce risque d’émiettement de l’électorat dommageable au Premier ministre et candidat de BBY, il faut noter que l’image d’Amadou Ba en pâtit en amont. En effet, le fait de ne pas mobiliser toutes ces forces précitées derrière projette l’image d’un homme sans poigne et pas du tout convaincant au sein de son propre appareil. Ainsi, dira-t-on, si on ne peut pas mobiliser et rassembler ses troupes, pourrait-on mobiliser et rassembler les Sénégalais autour de l’essentiel ? Pis, il est constaté depuis quelques jours une campagne médiatique tendant à le dénigrer. Et ce sont de gros pontes du régime qui se sont ouverts à ce sujet, crédibilisant la thèse selon laquelle Amadou Ba ne maîtrise pas encore l’appareil que lui a cédé le Président Macky Sall.
AMADOU BA, AURA-T-IL LE GENIE POUR SURVIVRE ET CONQUERIR LE POUVOIR ?
Dans l’émission Grand Jury sur RFM, Souleymane Jules Diop, par exemple, n’y est pas allé par quatre chemins : “Je le trouve amorphe. Je trouve qu’il ne montre pas assez aux Sénégalais, aux gens de sa majorité qu’il a les épaules, qu’il a l’étoffe. Il ne le fait pas assez, il doit se bouger, il doit aller vers les gens. À un moment donné, il faut vous assumer. Je m’impatiente de voir Amadou Bâ s’affranchir, se lever et dire aux Sénégalais : c’est moi. (...) Il commence à susciter de l’inquiétude dans nos rangs. C’est profond ce que je vous dis. Moi je suis 100% Amadou Bâ et depuis longtemps. C’est un homme pétri de qualités. Mais il ne fait pas assez. Et si ça continue comme ça, l’opposition bien organisée peut nous battre à la prochaine présidentielle.»
Pendant ce temps, Abdoulaye Bibi Baldé pense qu’Amadou Ba «n’assure pas et ne rassure pas»; non sans lui demander de revoir sa démarche et corriger les erreurs avant qu’il ne soit encore trop tard. L’ancien maire de Kolda, d’habitude très réservé, indique que les militants manquent de confiance au Premier ministre et qu’ils doutent de sa capacité à porter sur ses frêles épaules le PSE ; et la prise en charge des aspirations du peuple laisse perplexe. Ces deux sorties renseignent suffisamment sur l’ampleur de la crise dans le camp présidentiel. En effet, à partir du moment où ces responsables sortent publiquement pour dénigrer le PM alors qu’ils pouvaient en parler dans leurs différentes instances, cela signifie que le malaise est profond.
Affaibli, Amadou Ba risque de ne pas tenir sur l’autre front plus délicat. Le candidat du pouvoir devra également faire face à une opposition qui se mobilise, se réorganise et se radicalise. Furieux contre le pouvoir, les membres de l’opposition n'hésitent pas à utiliser des armes non conventionnelles contre lui pour le détruire au fur et à mesure qu’on s'approche du scrutin présidentiel. En plus, le PM sera mal à l’aise dans le débat programmatique parce que les vagues d’émigration, le chômage des jeunes, la crise dans le système éducatif, entre autres, seront difficiles à défendre au sein de l’opinion. Aussi, Amadou Ba sera obligé de défendre le bilan de Macky Sall, qu’il soit matériel ou immatériel. Ce qui en fait également une cible. En effet, c’est lui qui recevra malheureusement tous les coups que l’opposition va donner à Macky Sall. Aura-t-il le génie politique pour surmonter tous les obstacles devant lui. Wait and see !