LIGUE DES CHAMPION, LES MATCHS DE SADIO MANE EN CHIFFRES
Le Bayern Munich a explosé (5-0) Viktoria Plzeň mardi, à domicile, à l'occasion de la 3e journée de Ligue des Champions. Sadio Mané a réalisé une grosse performance.
iGFM (Dakar) Le Bayern Munich a explosé (5-0) Viktoria Plzeň mardi, à domicile, à l'occasion de la 3e journée de Ligue des Champions. Sadio Mané a réalisé une grosse performance.
Ce mardi, le Bayern avait une belle occasion de prendre une avance quasi définitive en tête du groupe C, après les deux premières victoires probantes contre l'Inter Milan (2-0) et face au FC Barcelone (2-0). Les Bavarois ne laissaient d'ailleurs pas passer cette opportunité et s'imposaient facilement face au FC Viktoria Plzeňà un adversaire trop peu inspiré pour contester leur suprématie. Elu homme du match, Sadio Mané a été le grand artsisan de cette rencontre.
8 duels au sol remportés, 5 dribbles réussis, 4 tirs cadrés, 1 but...
En première période, les attaquants du club allemand torpillaient littéralement la défense tchèque. Conjugué à un pressing de tous les instants qui ne permettait pas aux joueurs de Michal Bilek de sortir le ballon de leur moitié de terrain. Leroy Sané était le premier à s'illustrer avec une frappe limpide qui trompait Marian Tvrdon, après un une-deux avec Jamal Musiala (7e, 1-0). Quelques minutes plus tard, Serge Gnabry pouvait faire le break grâce à un bon travail collectif de ses coéquipiers (13e, 2-0). Dans la foulée, Sadio Mané passait à travers la défense, avec beaucoup trop d'aisance, et ajustait le portier tchèque (21e, 3-0). En résumé, en première période, Mané a remporté 6/7 duels au sol, réussi 4/5 dribbles, cadré 3 tirs. Il a également réussi 1 tacle avant de réussir 1/1 longs ballons.
La seconde période est plus riche. Comme à leur habitude, les joueurs du Bayern ne baissaient pas le pied au retour des vestiaires. Et seulement cinq minutes après la pause, à la suite d'une passe de Sadio Mané dans la profondeur, Leroy Sané pouvait se fendre d'un doublé grâce à un contrôle subtil et une frappe parfaitement exécutée (50e, 4-0). Eric Choupo-Moting, rentré au début de la deuxième période à la place Musiala, profitait d'une passe de Leon Goretzka pour participer à la fête en crucifiant à nouveau le gardien adverse d'une frappe dans la lucarne (59e, 5-0). La rencontre continuait sur le même rythme jusqu'au coup de sifflet final sans nouvelle réalisation malgré quelques occasions bavaroises. Mané a été dans tous les bons coups après son but phénoménal. Globalement, l'international sénégalais a remporté 8 duels au sol, réussi 5 dribbles, cadré 4 tirs, remporté 1 tacle, réussi 1 passe décisive, et marqué 1 but 1. Mieux, Mané figure dans le top 4 des meilleurs buteurs africains en Ligue des champions avec 25 buts.
De son côté, son club prend ses aises en tête du Groupe C avec neuf points mais aussi neufs buts et trois cleans sheets grâce à cette troisième victoire en autant de rencontres.
MANIFESTATION À OUAGADOUGOU CONTRE UNE VISITE DE LA CEDEAO
Plusieurs dizaines de personnes manifestaient mardi à Ouagadougou contre la visite d'une délégation ouest-africaine venue évaluer la situation au Burkina Faso quelques jours après un deuxième coup d'Etat en huit mois
Brandissant des drapeaux russe et criant des slogans à la gloire de Moscou, les manifestants ont affiché leur hostilité à la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et à la France, a constaté un journaliste de l'AFP.
"Non à l'ingérence de la Cédéao", "France dégage", "Ensemble disons non à la France ", ou encore "Vive la coopération Russie-Burkina", pouvait-on entendre de la part des manifestants rassemblés sur l'avenue menant à la présidence burkinabè.
La délégation de la Cédeao est arrivée mardi matin et devait se rendre à la présidence pour y rencontrer le nouvel homme fort du pays, le capitaine Ibrahim Traoré, a appris l'AFP de source officielle burkinabè.
"Cette mission est une prise de contact avec les nouvelles autorités de la transition dans le cadre de l’accompagnement dont notre pays bénéficie" de la part de ses voisins ouest-africains, a déclaré dans un communiqué le capitaine Traoré, qui a renversé vendredi dernier le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, lui-même arrivé au pouvoir lors d'un putsch en janvier.
Ibrahim Traoré en a profité pour prévenir les manifestants anti-Cédéao que "toute personne qui entreprendra des actes de nature à perturber le bon déroulement de la mission de la Cédeao se verra appliquer la rigueur de la loi". Regrettant "la circulation de messages appelant à empêcher le bon déroulement de cette mission", il a renouvelé "son appel au calme" et "à la retenue".
Avant la manifestation de mardi matin, de petits groupes avaient dressé dans la nuit des barrages dans le centre de Ouagadougou pour protester contre la venue de la délégation, et des messages appelant à entraver sa visite ont été postés sur les réseaux sociaux.
Pendant le week-end, des bâtiments diplomatiques et représentant des intérêts de la France avaient été pris à partie par des manifestants favorables au capitaine Traoré. Après s'être dans un premier temps opposé à sa destitution, le lieutenant-colonel Damiba avait fini par accepter de démissionner dimanche et partir à Lomé.
En fin de semaine dernière, des manifestants qui réclamaient le départ de M. Damiba, accusé d'avoir été protégé par Paris, avaient déjà brandi des drapeaux russes, demandant un renforcement de la coopération militaire avec Moscou. L'influence russe ne cesse de croître dans plusieurs pays d'Afrique francophone, particulièrement au Mali et en Centrafrique.
Cédéao critiquée
La Cédéao est régulièrement accusée par ses opposants de défendre systématiquement les dirigeants en place sans tenir compte des aspirations populaires, et certains de ses dirigeants d'être inféodés à l'ancienne puissance coloniale française.
La délégation de la Cédéao à Ouagadougou est conduite par la ministre bissau-guinéenne des Affaires étrangères, Suzi Carla Barbosa, dont le pays assure la présidence de l'organisation, et comprend notamment l'ancien président nigérien Mahamadou Issoufou, médiateur pour le Burkina Faso.
Elle vient évaluer la situation au Burkina Faso après le départ de M. Damiba, à qui le capitaine Traoré reprochait en particulier "la dégradation continue de la situation sécuritaire" dans un pays miné par la violence jihadiste et où les attaques sanglantes contre civils et militaires se sont multipliées ces derniers mois.
Depuis 2015, les attaques régulières de mouvements armés affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique (EI) ont fait des milliers de morts et provoqué le déplacement de quelque deux millions de personnes.
Le capitaine Traoré a promis de respecter les engagements pris par son prédécesseur à l'égard de Cédéao sur l'organisation d'élections et un retour de civils au pouvoir au plus tard en juillet 2024.
par l'éditorialiste de seneplus, félix atchadé
LES AVATARS DE LA GUERRE CONTRE LE TERRORISME AU SAHEL
EXCLUSIF SENEPLUS - Aider les pays sahéliens, c’est créer un cadre de mise en œuvre des choix de développement endogènes, créateurs d’emploi, valorisant les richesses du sol au profit des populations. Il faut ajouter du contenu au concept de sécurité
Félix Atchadé de SenePlus |
Publication 04/10/2022
Le vendredi 30 septembre 2022, le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba qui présidait la transition au Burkina à la suite du coup d’État de la fin du mois de janvier a été déposé par un putsch. Son intermède à la place du président Roch Marc Christian élu en 2015 et réélu en 2020 a duré huit mois. Selon les militaires qui ont décidé d’occuper les antennes de la Radiotélévision burkinabè (RTB) pour annoncer la nouvelle, c’est le capitaine Ibrahim Traoré qui prend la tête du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), l’organisation militaire qui avait mené le coup de force contre le président Kaboré.
Cet épisode a fait dire à certains commentateurs que le coup d’État est redevenu un moyen parmi d’autres de la conquête et de la conservation du pouvoir en Afrique de l’Ouest et au Sahel en particulier. Cette thèse est plus que contestable pour ne pas dire fausse. Depuis le premier coup d’État réussi de l’histoire contemporaine de la région (le 13 janvier 1963, Sylvanus Olympio, président du Togo est assassiné par des militaires qui mettent à sa place un civil, Nicolas Grunitzky), il est difficile de trouver une discontinuité chronologique dans ce phénomène même si on doit reconnaître que les années 1970 et 1980 ont été son « âge d’or ». Ce qui donne l’illusion d’un changement est l’attitude de la « communauté internationale » et des organisations interétatiques.
Elles ont rompu avec le sacro-saint principe de la non-ingérence dans les affaires intérieures des États et peuvent par conséquent peser sur l’ordre interne en prenant des sanctions contre le pays et les autorités issues du coup d’État. C’est d’abord, l’Organisation de l’unité africaine (OUA) qui deviendra Union africaine (UA) en 2002, qui a proscrit, en juillet 1999, les coups d’État. Cette même année, des putschs ont eu raison des gouvernements au Niger, en Sierra Leone, aux Comores et en Côte d’Ivoire.
En 2001, la CEDEAO dans son « Protocole sur la démocratie et la bonne gouvernance additionnel au protocole relatif au mécanisme de prévention, de Gestion, de règlement des conflits, de maintien de la Paix et de la Sécurité » ira plus loin encore en stipulant en son article 1er que « tout changement anticonstitutionnel est interdit de même que tout mode non démocratique d’accession ou de maintien au pouvoir. » Depuis la signature de ce protocole et en ayant une lecture généreuse qui passe sous silence les manœuvres en vue du « maintien au pouvoir », on compte quatorze coups d’État. Il est évident que le changement anticonstitutionnel est une donnée constante de la politique sur le continent. Ce que les trois dernières années ont de particulier, si on compare cette période aux deux premières décennies du vingt et unième siècle, est la fréquence, plus rapprochée, des prises pouvoirs par les militaires. Ces bruits de bottes récurrents ont une racine : « la guerre contre le terrorisme » sur fond de crises socioéconomiques de tous ordres ! Ces révolutions de palais prennent prétexte de la détérioration de la situation sécuritaire causée les actions des groupes djihadistes et les divers groupes d’insurgés.
De quoi la « lutte contre le terrorisme » est-elle le nom ?
Depuis près d’une décennie la violence politique qui se réclame du djihadisme et d’autres logiques sévit dans le Sahel central en particulier au Burkina, Mali, Niger et Tchad. Au nom de la lutte contre ce phénomène trop rapidement nommé terrorisme, des coalitions hétéroclites d’États concernés et de puissances étrangères, d’organismes interétatiques, etc. se livrent à une guerre que tous admettent inadéquate pour résoudre les conflictualités et de ramener la paix. Pourtant, rien n’est fait dans la pratique pour un traitement politique des questions que tous reconnaissent comme relevant de cette sphère. La seule réponse aux contradictions qui minent la cohésion des sociétés sahéliennes reste l’escalade sécuritaire et la militarisation des processus décisionnels. Ainsi l’action publique se spécialise dans la « lutte contre le terrorisme », donnant corps avec ses administrations, ses juges, ses arsenaux juridiques, ses académies, ses corps d’élites, ses unités « cobras », etc.
Il faut dire que cette approche s’inscrit dans la grammaire de l’ordre international de la fin de la guerre froide. En effet, depuis le 11 septembre 2001 est apparue une rhétorique sécuritaire qui autorise la projection de forces militaires contre des groupes armés identifiés comme « terroristes » et hostiles à l’Occident et ses alliés. La guerre est portée dans leurs sanctuaires avec comme objectif de les faire disparaître militairement. Ce changement de paradigme est exploité par les pouvoirs pour ôter toute légitimité et criminaliser tous ceux qui les contestent. Au nom de la lutte contre le terrorisme, les opposants les plus radicaux ou les moins accommodants sont traqués, les révoltes paysannes réprimées, l’espace des libertés publiques et individuelles restreints, l’autoritarisme grimé en « État de droit » et le militarisme érigé en mode de gouvernement.
De quoi la violence djihadiste est-elle le nom ?
Depuis 2011, le Sahel ne cesse de s’enfoncer dans la crise. Le Burkina Faso, le Niger, le Mali, et le Tchad sont aujourd’hui le théâtre d’événements violents quotidiens, résultant d’actes de terrorisme djihadiste, de conflits qui mobilisent des identités communautaires pour l’accès aux ressources et d’opérations de répression menées par les forces de défense et de sécurité. Cette forte insécurité a aussi pour toile de fond des trafics d’armes, de drogues, du grand banditisme. Cette situation provoque des drames humanitaires. Au Burkina Faso, le nombre de personnes forcées de fuir à cause des violences est passé de 82 000 en début 2019 à plus de 1,5 million au 30 avril 2022, 708 341 élèves sont affectés par la fermeture de 4258 écoles. De fin janvier à la mi-mai, 160 000 personnes supplémentaires ont été déplacées, tandis que plus de 530 incidents violents se sont produits soit une augmentation de 115 % par rapport à l’année précédente.
Les États sahéliens sont en difficulté, aux prises avec la pauvreté, les inégalités, la violence et l’existence de vastes espaces échappant au contrôle des États, administrés par des groupes armés avec des économies parallèles qui s’insèrent dans les réseaux internationaux de trafics divers. Cette déliquescence générale est à mettre en rapport avec les politiques d’ajustements structurels et le chaos néolibéral qui ont démantelé la capacité d’action des États. Les données en matière de développement humain en sont l’expression : le Burkina Faso, par exemple, est classé 182e sur 189 pays sur l’indice de développement humain du PNUD. Cet état des lieux est également l’expression de l’incapacité de l’État postcolonial à répondre aux immenses besoins sociaux de la majorité de la population. Il traduit aussi l’étendue des contradictions de classes au sein des sociétés. La violence constitue parfois la réponse des laissés-pour-compte à l’iniquité et la répression de la classe dominante. La question foncière ou immobilière, les rapports entre éleveurs et agriculteurs, le contrôle des marchés transfrontaliers, la gestion des communs sont des causes de cette conflictualité. La « guerre contre le terrorisme » au Sahel exacerbe les divers conflits et participe au délitement des États qu’elle est censée protéger.
Le militarisme est le terreau des aventures antidémocratiques
Encouragés par les pays occidentaux au premier rang desquels la France, les gouvernants des pays du Sahel se sont lancés dans l’escalade militaire comme réponse aux nombreux défis auxquels ils sont confrontés. À la violence des groupes djihadistes, des mouvements insurrectionnels ou des bandes de brigands, les autorités ont opposé la violence d’État. Celle-ci en arrive parfois, par manque de discernement, à pousser des communautés entières dans le camp des forces djihadistes. Le traitement politique des conditions socioéconomiques qui produisent les conflits est relégué au second plan pour ne pas dire occulté. L’action militaire est considérée comme l’alpha et l’oméga de la sortie de crise au lieu d’être un instrument parmi d’autres de la recherche de la solution. De proche en proche, on en est arrivé à une subordination du politique au militaire. Qui est le plus apte à, dans ses conditions, diriger si ce n’est le militaire ?
La violence dans le Sahel procède de plusieurs mécanismes et la résolution des crises nécessite des approches politiques. Il n’est nullement question ici de laisser entendre que les militaires sont inaptes à cette tâche, mais d’en souligner le caractère éminemment politique. L’histoire regorge de figures militaires qui par des approches politiques ont été de grands hommes d’État. Dans la sous-région, on peut citer Yacubu Gowon, Olesegun Obasanjo, Jerry John Rawlings, Thomas Sankara. Nul ne se fait d’illusion sur le caractère démocratique des pouvoirs que les putschistes font tomber. Il faut avoir une piètre idée de la démocratie et des principes constitutionnels pour considérer que Paul-Henri Damiba ou Alassane Dramane Ouattara en sont des incarnations.
Au Sahel, il faut ajouter du contenu au concept de sécurité et se rendre à l’évidence qu’elle ne peut se résumer à celle de l’État et des institutions. Il faut une approche multidimensionnelle centrée sur les populations. La légitimité de l’État à promouvoir doit reposer sur sa capacité à créer un cadre propice à l’épanouissement des populations. L’accès aux services sociaux de base est l’une des modalités et pas des moindres qui permet de légitimer les prétentions de l’État à assurer l’ordre et la concorde civile. Aider les pays sahéliens, c’est créer un cadre international qui leur permet de mettre en œuvre des choix de développement endogènes, créateurs d’emploi, valorisant les richesses du sol et du sous-sol au profit des populations, avec de larges programmes sociaux et des services publics accessibles aux populations.
Par Mamadou Ndiaye
MÉLANCOLIE
Les campagnes sourient. Les villes grimacent de douleurs urbaines. Ce contraste saisissant entre deux univers que tout oppose reflète la permanente quête de « bien-être » des populations. Vivre à l’étroit ou prendre le large ?
Les campagnes sourient. Les villes grimacent de douleurs urbaines. Ce contraste saisissant entre deux univers que tout oppose reflète la permanente quête de « bien-être » des populations. Vivre à l’étroit ou prendre le large ?
La réponse n’est guère tranchée. Mais le déséquilibre démographique renseigne sur l’attrait des grands centres au détriment de l’arrière-pays qui se dépeuple à vue d’œil. De part et d’autre, il en découle une vulnérabilité et fatalement s’en suit une précarité galopante qu’aucune politique publique ne peut enrayer.
Que faire alors ? Dégager une ligne consensuelle autour d’un regain d’intérêt pour les pôles territoires capable de nous sortir (ou de nous éviter) l’équation « cul-de-sac ». D’aucuns pensent que l’on ne peut se soustraire à cette fatalité de conditions. Pire, les mêmes, broyant du noir, n’entrevoient d’autre perspective que de fermer les yeux et… subir !
Or la réalité est tout autre. Car Dakar, pour ne prendre que l’exemple de la capitale, se dote d’infrastructures de grande modernité quand dans les régions la paupérisation s’étend ou s’enfonce, c’est selon. D’où l’afflux massif des ruraux sur la presqu’île. Par endroits, l’agglomération est méconnaissable tant se chevauchent des activités et des pratiques qui jurent avec toute urbanité.
Quelque vingt-trois mille personnes entrent chaque jour dans Dakar. Très peu en sortent. Conséquence : l’hypertrophie accouche d’une anxiété elle-même débordante. La nervosité ambiante et les excès qui s’observent traduisent un profond désespoir après des rêves d’épanouissement caressés par ces « nouveaux exclus ». Il y a lieu de rectifier la trajectoire pour redonner du souffle à tout le monde, sans gémir toutefois.
Du pragmatisme, il nous en faut pour conjurer le « vague à l’âme » ambiant ! Pourquoi autant de lenteurs pour décliner une option alternative ? A cet égard, le pays profond s’offre comme une « nouvelle frontière » à explorer pour inverser la courbe de tristesse qui se lit sur les visages. En outre, les nouvelles sont bonnes en provenance du monde rural où renaît l’espoir avec le bon cru attendu de la saison agricole.
Les fortes pluies tombées cette année ont arrosé presque tout le pays. Mieux, s’ouvre pour près de cinquante ans un nouveau cycle de pluviométrie abondante, selon l’ANACIM. Naturellement une telle perspective enchante les agriculteurs qui doivent maintenant assimiler les règles du changement climatique perçu désormais comme inéluctable.
En clair, l’adaptation s’impose. Les aléas, hypothétiques et incertains, deviennent des facteurs de gouvernance, de prévision, d’anticipation et d’alerte. Petit à petit, le paysan se mue en agriculteur, statut plus valorisant, porté vers la création et l’innovation et initié à la gestion basique pour fructifier son travail de la terre. Il cesse d’être un éternel assisté pour apparaître comme un acteur en devenir et constamment en éveil vis-à-vis des évolutions de filières.
Dans le Ndoucoumane, précisément à Nganda, cet esprit d’entreprise prévaut déjà, même si c’est à une faible échelle. Les agriculteurs s’informent, échangent des données, surveillent la météo, acquièrent à temps les semences (et les variétés) et disposent de tracteurs pour étendre les superficies cultivables avec à la clé des rendements substantiels à l’hectare.
On le devine, la traction animale s’efface progressivement. Elle a eu son heure de gloire, son âge d’or aujourd’hui passé de mode avec les exigences de modernité et d’efficience. Une telle rupture recrée de la valeur et suscite plus d’enthousiasme. Pourvu que la puissance publique favorise plus la dignité des agriculteurs. Et surtout en devenant moins encombrante par un encadrement décrié pour son inefficacité paralysante.
Un tel retrait a pour effet de desserrer l’étau et de libérer l’initiative des contraintes qui assaillent l’agriculture. Les petites productions en se développant s’apercevraient des limites de leur périmètre pour, en définitive, s’orienter vers des alliances stratégiques afin de conquérir des marchés conséquents.
Les pistes de production et les routes secondaires maillent le pays en divers endroits. Le décloisonnement entraîne une facilité d’accès aux marchés ou aux sources d’approvisionnement. Ensuite les conditions de conservation s’améliorent grâce au relais des chaînes de distribution. Ce qui a pour avantage d’impulser un fort élan de réengagement dans l’agriculture qui a besoin de se modéliser pour rayonner.
La tomate du nord du pays est vantée pour son caractère onctueux. La pomme de terre du Potou est plébiscitée. Le miel du Fouladou est prisé. Le maïs dans le Saloum résiste mieux face à l’emprise de l‘arachide en net recul dans les choix de culture des paysans. Dans le pourtour de Kédougou, le niébé s’impose dans les recettes culinaires, à l’image des études menées par l’Institut de technologie alimentaire (ITA).
Réputé pour ses travaux qui font autorité, l’organisme est passé maître dans la protection des labels d’exception. Il veille surtout à préserver les meilleures inventions des « pâles imitations » à l’affût, notamment les Chinois qui ne jouent pas le jeu sur ce terrain. Hélas !
De ces labels de terroirs, il y a à concevoir un imaginaire de notoriété. Concilier art traditionnel, goût, saveur et senteurs constituent des facteurs de succès pour une agriculture de marques ou de produits de qualité. Jusqu’à une époque récente, les prix au producteur tiraient vers le bas.
Cet injuste rémunération a longtemps asséché la capacité de production de notre pays au seul profit des distributeurs. Sur dix mille francs d’achats alimentaires (riz, mil, maïs, haricots, légumineuses), ils raflent les huit mille et seuls les deux mille reviennent aux producteurs. Et encore ! Comment, dans ces conditions, attendre des exploitants qu’ils investissent davantage dans les unités de production ?
Entendons-nous bien : l’agriculture constitue la base de décollage de l’économie de demain. Et de toujours d’ailleurs. Les opérateurs censés mobiliser du capital se retiennent faute de clarté et de résolution dans les politiques agricoles souvent assujetties aux humeurs des politiques.
Quelles passerelles construire pour permettre à l’agriculture sénégalaise de changer d’échelle et de vitalité ? Le retour des pluies devrait inciter à bâtir un avenir durable et innovant. Des vents favorables soufflent pour capter le mouvement de modernisation qui se dessine dans le monde agricole.
Faut-il craindre une main basse sur les riches terres laissées en jachère ? Le risque est d’autant plus réel que le grand capital ne lésine pas sur les moyens pour s’octroyer des domaines. Peu lui chaut les misères résiduelles des paysans qui portent toujours le bonnet d’âne.
LE RÊVE UTOPIQUE DE LA RÉUNIFICATION DE LA FAMILLE LIBÉRALE
Le slogan « réunification de la famille libérale » est revenu au premier plan de l’actualité, depuis la décision du président Macky Sall, de confier au ministre de la Justice, un « projet d’étude pour restituer les droits civiques »
Le slogan « réunification de la famille libérale » est revenu au premier plan de l’actualité, depuis la décision du Président Macky Sall, de confier au ministre de la Justice, un « projet d’étude pour restituer les droits civiques », à ceux qui en ont été privés, suite, à des condamnations fermes.
Et cela, dans un contexte d’une division accrue de cette « famille libérale », au lendemain de la mise en place du Bureau de l’Assemblée nationale, et du nouveau gouvernement
La « famille libérale » est désormais, à « quatre têtes », que sont : le Président Macky Sall, Idrissa Seck, Karim Wade, et Aminata Touré, qui sont difficilement réconciliables, dans le court terme, dans un « même Parti », ou même, au sein, d’une même « coalition » !
C’est cette situation, qui vide, ce slogan, de tout sens, même repris, au nom de la conservation du pouvoir par les libéraux !
Les protagonistes de ce vœux pieux, semblent avoir oublié, que le Sénégal, a atteint un stade de son évolution, où, pour accéder au pouvoir et s’y maintenir, le clivage « Gauche/Droite est dépassé.
Tous ceux qui ont tenté de s’en tenir à ce clivage, n’ont jamais réussi à accéder au pouvoir, ou, le conserver, par contre, ceux qui ont intégré ce dépassement, », dans leur stratégie de conquête du pouvoir, sous forme de « large rassemblement », sans exclusive, autours « de valeurs républicaines, démocratiques, et de justice sociale », l’ont toujours réussi.
En effet, les valeurs libérales, ou de gauche, à elles seules, ont épuisé leur capacité historique, de se relier au pouvoir, à tour de rôle.
Tandis que, les « valeurs nationales de développement inclusif et participatif, d’éradication des inégalités sociales et territoriales », que porte la stratégie de large rassemblement, s’imposent de plus en plus dans le monde entier.
Ce tournant historique, au Sénégal, est l’œuvre des forces de gauche, depuis 1989, avec l’avènement de la « stratégie de large rassemblement « , élaborée par le PIT, et matérialisée, en 1991, par le « premier gouvernement de Majorité présidentielle », dans lequel, ont cohabité des forces de » gauche « communiste et social-démocrate », et des « forces libérales », pour sortir le Sénégal de sa grave crise politique post -électorale, et stabiliser le pays, permettant, ainsi, de réformer, de façon consensuelle, en 1992, le code électoral, qui plombait la vie politique du pays.
C’est aussi, cette stratégie qui a prévalu, au détriment des Socialistes, qui rêvaient d’un retour au « clivage Gauche/Droite », pour conserver le pouvoir, en appelant la « Gauche communiste, à une union de la famille de Gauche », contre la « famille libérale ».
L’échec de cet appel au retour du clivage « Gauche/ Droite » a été matérialisé par l’avènement d’une vaste coalition, dénommée, Coalition 200, qui regroupait la « Gauche, non social-démocrate » et la » famille libérale », pour assurer la première Alternance démocratique, qui a mis fin à plus de 40 ans de règne de du Parti Socialiste, divisé en deux chapelles, autour de Djibo Ka, et de Moustapha Niasse, respectivement.
C’est ce vaste rassemblement que la composante libérale, une fois au pouvoir, a cassé, dans un rêve fou, d’imposer, pour 50 ans, son règne exclusif, sur le pays.
Il a fallu, régénérer la « stratégie de large rassemblement », sous forme de coalition, sans exclusive, appelée BSS) et la renforcer, par une « coalition » plus large encore, dénommée « BBY », pour venir à bout, des libéraux, restés, au pouvoir durant 12 ans.
C’est cette coalition « BBY », regroupant des forces de « gauche », des « forces libérales », et « des républicains démocrates », issus de la « société civile », que la composante libérale de la coalition a su garder, et même renforcer, pour gouverner le pays, dans la paix civile et la stabilité.
C’est cela qui a permis de jeter, après l’adoption du « Programme Sénégal Émergent » (PSE), les bases, d’une part, du « recouvrement de notre souveraineté économique », avec le « retour de l’État », dans les secteurs marchands, réduisant, peu à peu, le poids du « capitalisme libéral », dans notre économie, et, d’autre part, de la construction d’une « République démocratique », participative, et inclusive, décentralisée », avec des politiques publiques de réduction des inégalités sociales, et territoriales, évoluant vers l’avènement d’un contrôle citoyen sur les « Élus » et les « Grands Commis de l’État », pour plus de souveraineté du peuple, dans un « État de Droit ».
C’est cette évolution progressiste que veulent stopper des forces rétrogrades, nostalgiques du « Parti unique, et qui sont d’ardents partisans du monopole exclusif du pouvoir.
D’où les appels anachroniques de « retrouvailles », dans leurs familles respectives, « libérales », ou de « Gauche » pour régénérer le « clivage Gauche/ droite », pour « la conservation du pouvoir » au sein des libéraux, en faisant éclater BBY, ou pour la « conquête du pouvoir », au sein de la gauche, en sortant de BBY, afin de constituer une « force alternative », face à l’émergence d’une opposition petite bourgeoise, d’extrême gauche, et d’islamiste extrémiste !
Ce retour va replonger le Sénégal dans une période de violences et de déstabilisation, qui lui serait fatal, dans le contexte actuel, où l’extrémisme djihadiste est à nos frontières.
Barrer la route à ces » apprentis sorciers » dans la famille libérale, et dans la » famille de gauche », est un « devoir patriotique, républicain, et démocratique de premier ordre » !
MULTIPLE PHOTOS
L’APPROCHE HOLISTIQUE DE L’ÉMERGENCE PORTÉE PAR L’AGEROUTE
Un développement à la fois inclusif et porteur d’espoir sous-tendu par des réalisations à forte valeur ajoutée. Tel est le défi que l’Ageroute est en train de relever à travers son Programme spécial de désenclavement (PSD).
Un développement à la fois inclusif et porteur d’espoir sous-tendu par des réalisations à forte valeur ajoutée. Tel est le défi que l’Ageroute est en train de relever à travers son Programme spécial de désenclavement (PSD). Pour une croissance endogène incluant la modernisation des infrastructures, la création d’emplois et l’essor des secteurs phares de l’économie du Sénégal.
Sur les routes du développement durable inclusif, l’Ageroute entend jouer pleinement un rôle d’accélérateur de la croissance économique à travers son Programme spécial de désenclavement (PSD). Une approche novatrice conciliant deux exigences complémentaires qui permettront, sans doute, à l’Etat de mettre en œuvre la phase décisive de son Plan Sénégal Emergent (PSE). Il s’agit de l’inclusion prenant en compte des besoins des centres urbains, des espaces périurbains et des et zones rurales et du développement des secteurs phares tels que l’agriculture, l’élevage et le tourisme pouvant booster de manière significative et rapide la politique nationale de création d’emplois.
Le PSD est, selon le Directeur de la gestion et de l’entretien du réseau routier, M. Ibrahima Sall, un ambitieux programme qui, traduit en chiffres, donnera à terme comme résultats : « 2700 Km de routes, 150 km de voiries, 100 km de mise à niveau de routes structurantes et des ouvrages d’art. » En terme d’impact sur les populations bénéficiaires, le Programme spécial de désenclavement permettra, selon M. Sall à 80% de la population rurale d’accéder à une route praticable, tout en améliorant la qualité du réseau routier avec un taux de 90% de routes revêtues en bon ou moyen état.
Un développement programmatique par des réalisations à forte valeur ajoutée
Mieux, indique ce dernier, 60 entreprises nationales sont impliquées
dans la mise en œuvre dudit programme pour une création de 50 000 emplois. Revenant sur la dimension investissement, le Directeur de la gestion et de l’entretien du réseau routier souligne que 453 milliards seront injecté dans le PSD pour l’atteinte des objectifs fixés par l’Etat du Sénégal. « Pour les cinq années à venir, il y aura vraiment une activité économique dynamique dans le secteur des infrastructures routières avec le PSD. Parce que c’est un programme qui va permettre de relancer les entreprises locales qui évoluent dans ledit secteur. Et c’est extrêmement important pour l’économie du pays, pour la création d’emplois mais aussi pour amener nos entreprises à s’agrandir, parce qu’il y aura, quand même du travail sachant que cela permettra à celles-ci de se mettre à niveau », explique M. Sall annonçant un autre programme de connectivité des zones agricoles financé par la Banque Mondiale.