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27 février 2025
AMADOU BA, LE CANDIDAT QUE MACKY SALL NE VOULAIT PAS
L'ancien ministre Abdoulaye Saydou Sow lève le voile sur les tensions entourant le choix du candidat de Benno Bokk Yaakaar à la présidentielle, révélant que l'ancien président et patron de la coalition envisageait de "changer de candidat"
Après le report de l’élection présidentielle, le président Macky Sall voulait changer de candidat. La confirmation a été faite par Abdoulaye Saydou Sow, ancien ministre de l’Urbanisme et actuel maire Bby de kaffrine, qui déclare avoir tenté d’en dissuader son leader, Macky Sall.
Amadou Ba, le candidat malheureux de Benno bokk yaakaar (Bby), n’a pas reçu le soutien escompté du président Macky Sall. Certains acteurs et observateurs de la scène politique ont même affirmé que Macky Sall roulait pour le camp de l’opposant d’alors et candidat Bassirou Diomaye Faye. Une affirmation que Abdoulaye Saydou Sow, responsable de la coalition présidentielle et ancien ministre de l’Urbanisme, du logement et de l’hygiène publique, semble confirmer. Invité de Maïmouna Ndour Faye de la chaîne privée 7Tv, l’ancien ministre a confirmé ce que beaucoup d’observateurs de la scène politique avaient constaté : Macky Sall voulait changer de candidat. «Le Président n’a jamais dit qu’il lâchait Amadou Ba. Autant pour moi, il me l’a dit une seule fois. Un lundi, il m’a convoqué, m’a dit ce qu’il reprochait à Amadou et qu’il voudrait changer de candidat. Je lui ai dit mon avis, c’est-à-dire qu’il faut continuer avec Amadou, parce que c’est la meilleure solution, même si je m’en remettais à toute décision qu’il prendrait. D’abord parce qu’il a été investi candidat, ce que rien ne pourrait remettre en cause. Il m’a dit : «Je vais consulter les autres et je prendrai la décision mercredi, en Secrétariat exécutif national»», a révélé Abdoulaye Saydou Sow.
Faut-il le rappeler, la réunion du Secrétariat exécutif national de l’Alliance pour la République (Apr) a été organisée trois (3) jours après le début de la campagne qui a duré 12 jours. Ce début de campagne était particulier pour Amadou Ba. En effet, les ténors de sa famille politique avaient brillé par leur absence. Il a fallu que Amadou Ba écourte sa campagne, à l’étape de Tivaouane, pour rallier Dakar. Il se serait entretenu avec le président Macky Sall. Le lendemain, le Sen de l’Apr, dans un communiqué, avait reconnu avoir croisé les bras à la demande de Macky Sall. Le Sen avait, par la suite, pris la décision de soutenir Amadou Ba dont le choix comme candidat n’avait «pas fait l’unanimité au sein du Directoire de l’Apr». C’est à la veille de cette réunion du Sen et au sortir de son tête-à-tête avec Macky Sall que Amadou Ba avait pu disposer des supports de communication que Macky Sall avait payés et stockés à Diamniadio. Amadou Ba, qui devait réunir au-delà de sa famille politique, avait accusé trop de retard pour pouvoir gagner contre le candidat Bassirou Diomaye Faye, en plus de manquer de temps.
Faut-il le rappeler aussi, Amadou Ba n’était pas dans les conditions nécessaires pour prétendre gagner l’élection présidentielle. En effet, devant non seulement assumer l’entièreté du bilan de Macky Sall, le candidat de Bby était entre le marteau et l’enclume. Après le report de la Présidentielle, il devait convaincre ses camarades de la mouvance présidentielle de son innocence sur la supposée tentative de corruption de magistrats du Conseil constitutionnel, accusation formulée contre lui par les députés du Parti démocratique sénégalais (Pds). En même temps, il devait expliquer le bien-fondé du report de la Présidentielle sans froisser l’électorat, qui ne voyait pas l’utilité d’une telle décision.
En plus, c’est avec l’aval de son camp politique que le Pds a entamé des démarches législatives en vue de tirer cette histoire de corruption supposée au clair.
En résumé, Amadou Ba n’était pas à sa place. Ses «frères» de parti n’étaient pas acquis à sa cause et l’opposition avait fini de saboter son image. Il était seul contre tous !
par Nioxor Tine
CONCILIER LA PRATIQUE POLITIQUE AVEC LES EXIGENCES DÉMOCRATIQUES ET ÉTHIQUES
Né seulement deux semaines avant la clôture des Assises en 2009, le blog de Nioxor Tine entend continuer à œuvrer pour la refondation institutionnelle et l'émergence citoyenne, en dehors des logiques partisanes, afin de promouvoir le progrès social
Le blog de Nioxor Tine peut être considéré comme un évènement collatéral des Assises nationales, ne serait-ce que, parce que sa naissance est intervenue, il y a quinze ans, le 7 mai 2009, deux semaines, avant la clôture des Assises nationales, le 24 mai 2009. Ouvertes, presque un an auparavant, le 1er juin 2008, elles ont tenté de faire l’inventaire des cinquante premières années de notre indépendance formelle. Ce travail d’introspection se justifiait d’autant plus, que huit ans après l’alternance de mars 2000, la désillusion était le sentiment le mieux partagé au sein du peuple sénégalais. En outre, il était devenu évident que les tares observées dans la marche de la République découlaient moins de la personne du chef de l’Etat élu, que de l’excès de concentration de pouvoir entre ses mains, lui qui avait tout le loisir d’imposer sa volonté aux autres institutions censées jouer un rôle de régulation voire de contre-pouvoir.
C’est ainsi que le principal axe de changement identifiés par les Assises était la refondation institutions, à côté de la définition d’un projet de société et des perspectives de rupture pour le développement national. Selon Ibrahima Silla du GERCOP[i], les Assises devaient permettre à certains groupes dominés ou laissés pour compte, de refuser cette « logique par et dans laquelle, l’Etat veut les contenir. » Mais pour les simples militants non férus de sciences politiques, c’était simplement l’expression d’un dépit « amoureux » politique vis-à-vis de notre première alternance trahie, que les révolutionnaires, patriotes et démocrates de notre pays avaient attendue pendant quarante ans.
Certes l’alternance de 2000, intervenue, onze ans après la chute du mur de Berlin, suivie, moins d’un an plus tard, du tristement célèbre discours de la Baule[ii], avait progressivement fait perdre, à la plupart des militants de gauche, leurs illusions sur le Grand Soir la révolution nationale démocratique / populaire. Certains d’entre eux avaient même dû sacrifier leur « virginité politique » et leur « pureté idéologique », sur l’autel de l’intérêt supérieur de la Nation, au nom de la fameuse politique de large rassemblement, en participant aux gouvernements de majorité présidentielle élargie du régime « socialiste » d’alors. Dans la même lancée, ils consolidèrent leurs liens avec le parti libéral dirigé par Me Wade, qui leur apparaissait désormais comme incontournable, pour qui voulait mettre fin à l’interminable règne de l’UPS-P "S", synonyme de stagnation aggravée par les mesures antisociales dictées par les officines financières internationales, cause d’indicibles souffrances populaires.
Tant et si bien, que les partis de gauche, devenus beaucoup trop pragmatiques, depuis leurs expériences gouvernementales et/ou fréquentations assidues des cercles libéraux et socio-démocrates, avaient revu leurs ambitions politiques à la baisse, mais ne pouvaient cependant pas totalement renoncer à leurs idéaux de jeunesse. Ils n’avaient pas encore totalement abdiqué leurs convictions relatives au momsarew, synonyme de parachèvement de notre souveraineté nationale, ou au défar sa rew avec davantage de justice sociale par la prise en compte de la demande sociale et l’approfondissement de la démocratie. C’est ce qui explique l’attrait irrésistible exercé par l’exemplaire dynamique citoyenne des Assises Nationales sur la plupart des partis de l’opposition significative d’alors, ainsi que sur plusieurs organisations de la société civile ou de défense des droits humains.
Malheureusement, l’accession de Macky Sall au pouvoir allait, au contraire, instaurer une démarche politique, prenant l’exact contrepied du processus de renouveau démocratique initié par les Assises.
Pire, toutes ces dérives antidémocratiques voire totalitaires ainsi que le pillage éhonté des ressources nationales n’ont été possibles qu’à cause de la complicité des différents appareils politiques, syndicaux, maraboutiques …, ce qui pose la question de la démocratie interne au sein de ces organisations censées être démocratiques.
Nous n’oublierons, pas pour terminer, les nouveaux dangers provenant des réseaux sociaux responsables des fake-news voire de deep fake et d’intolérance outrancière envers les adversaires politiques souvent perçus comme des ennemis mortels et cause d’hostilité envers des alliés politiques jugés trop critiques.
Le blog de Nioxor Tine continuera son combat pour la refondation institutionnelle et l’émergence citoyenne. Il cherchera, avec d’autres bloggeurs et chroniqueurs vertueux, hors des logiques strictement partisanes, à œuvrer pour le progrès social, tout en veillant à concilier la pratique politique avec les exigences démocratiques et éthiques.
[i] GERCOP - Groupe d'Etudes et de Recherches constitutionnelles et Politiques
[ii] Discours de l’ancien président François Mitterrand tenu à la Baule appelant les présidents africains à aller à la démocratisation par le biais du multipartisme
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INCIDENT À L'AIBD, LES GRAVES RÉVÉLATIONS D'UN EX-EXPERT DE L'ANACIM
Jeudi, vers 1h du matin, les passagers du vol HC301 ont frôlé le pire à l’aéroport de Dakar. Leur appareil a fait une sortie de piste, provoquant des blessés graves et des dégâts matériels sur l’avion.
Jeudi, vers 1h du matin, les passagers du vol HC301 ont frôlé le pire à l’aéroport de Dakar. Leur appareil a fait une sortie de piste, provoquant des blessés graves et des dégâts matériels sur l’avion. Ancien expert à l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie, Dr Mbacké Dia a fait de graves révélations sur la gestion de l’aviation civile au Sénégal.
LA FSF VEUT CRÉER UN TRIBUNAL ARBITRAL DU SPORT SÉNÉGALAIS
Le vice-président de la FSF en charge de la communication, Seydou Sané, en a fait l’annonce dans un entretien avec l’équipe TV de l’instance nationale de football.
Dakar ,10 mai(APS) – La Fédération sénégalaise de football(FSF) va créer prochainement un tribunal arbitral du sport sénégalais(TASS) pour régler certains litiges au niveau local , a-t-on appris de source officielle, vendredi.
Le vice-président de la FSF en charge de la communication, Seydou Sané, en a fait l’annonce dans un entretien avec l’équipe TV de l’instance nationale de football.
‘’ C’est ainsi, nous avons retenu différentes commissions. La commission discipline , la commission éthique, la commission de contrôle des clubs, et surtout le tribunal arbitral du football du Sénégal. Ce tribunal nous permettra, chaque fois que nécessaire, après avoir épuisé tous les recours, de saisir le tribunal local, comme on le fait avec le tribunal arbitral en Suisse’’, a-t-il dit en rendant compte de la dernière réunion du Comité exécutif de la Fédération sénégalaise de football (FSF), tenue mercredi dernier.
Selon le vice-président de la FSF, toute la procédure va se dérouler au niveau local, permettant ainsi de régler certains problèmes localement avant de les porter éventuellement devant le tribunal arbitral des sports au niveau international.
Par Nicolas Silandibithe BASSENE
SCANDALES DES RAPPORTS : IL A FALLU UNE BRISE POUR BOUTER LA TONNE DU COUDE DE MACKY SALL
Depuis la publication des rapports des organes attitrés de contrôle de l’Etat du Sénégal suite à l’ordonnance du chef de l’Etat Bassirou Diomaye Diakhar Faye de publier les rapports des 5 dernières années, les débâcles financières et foncières s’enchaînen
Nicolas Silandibithe BASSENE |
Publication 10/05/2024
Depuis la publication des rapports des organes attitrés de contrôle de l’Etat du Sénégal suite à l’ordonnance du chef de l’Etat, Son Excellence Bassirou Diomaye Diakhar Faye, le 17 avril 2024, de publier les rapports des 5 dernières années, les débâcles financières et foncières s’enchaînent. Qu’il s’agisse des rapports de l’Ige, de l’Ofnac ou encore de la Cour des comptes, ces affaires montrent le visage d’une partie peu reluisante de la gestion faite antérieurement. Gestion dans laquelle l’appât de l’enrichissement personnel semble faire oublier toute notion de résultat et de la bonne gouvernance.
Alors que l’actualité récente a illustré la gravité et l’implication de hautes autorités dans le carnage de nos finances et la dilapidation de nos terres au profit d’un groupe de personnes appartenant le plus souvent au camp du pouvoir sortant pour la majorité, à notre modeste échelle, dans notre analyse, nous ne définissons pas forcément ce que l’on détecte comme une simple faute de gestion. Ce que nous avons observé après exploitation à fond de ces différents rapports, n’est uniquement qu’une volonté expressément manifeste de nuisance et d’auto-enrichissement personnel d’un clan. C’est un spectre de comportements à partir de la comptabilité. La comptabilité mélange à la fois l’extra-financier, c’est-à-dire les comportements éthiques des acteurs, et le financier, soit les chiffres euxmêmes.
En effet, la complexité de certaines pratiques des dirigeants de structures publiques ou parapubliques de puiser frauduleusement dans les fonds réservés à conduire un programme ou un projet devant contribuer significativement à alléger les conditions des Sénégalais utilisés pour maximiser leurs avoirs personnels d’une part, le silence répréhensible et l’aveu lors de son grand entretien avec la presse le 31 décembre 2020 du Président Macky Sall, d’autre part, ont fini d’ouvrir impitoyablement le pays dans la mal gestion et l’impunité qui sont empreintes de lourdes conséquences. Quelle prouesse diabolique et satanique d’irresponsables véreux ! Les symptômes quasi-concomitants surtout, et particulièrement inquiétants de ces rapports montrent que le mal est profond et qu’il faudrait vraisemblablement que le «juub, juubal, juubantii» ne soit, à l’image de ses aînés de «la gouvernance sobre et vertueuse», «la Patrie avant le parti», «le Sénégal de tous pour tous», qu’un vain un cri de ralliement pour endormir le Peuple.
Or, contrairement à la tonne que pesait le «coude» d’alors de Macky Sall posé sur beaucoup de dossiers brûlants qui méritaient des éclaircissements pour soit protéger des alliés, soit les utiliser comme arme de chantage contre des adversaires politiques, le Président Diomaye semblerait user d’une brise pour lever la tonne de ce coude qui favorisait l’impunité dévastatrice de tout espoir de voir la vérité jaillir et des sanctions poindre. En ordonnant à la Cour des comptes, à l’Office national de lutte contre la corruption, tout comme à l’Inspection générale d’Etat de publier les rapports des cinq dernières années, le mercredi 17 avril 2024, mister Président a ainsi confirmé la rupture. Imprimant ainsi la nouvelle démarche dans la gestion des finances et par ricochet la voie à suivre dorénavant. Sur ce, nous voyons que le temps de la transparence dans la gestion des derniers publics a sonné. Au demeurant, si l’élection du 24 mars 2024 ayant plébiscité le candidat Diomaye au premier tour est un événement marquant de l’histoire politique du Sénégal, son courage politique de faire publier les rapports n’en demeure pas moins. Va-t-il continuer sur cette lancée ou va-t-il opter pour des arrestations ciblées comme l’ont fait ses devanciers ?
En y pensant bien, le Président Faye et son équipe ne tomberont pas dans la désuétude, la paresse, l’arrogance et la couvrance en érigeant comme valeurs la transparence et l’information tout au long de leur gestion, en bannissant l’impunité. La transparence et l’information dans la gestion de nos derniers publics, devenues une demande voire une exigence sociale et sociétale à laquelle tout dirigeant doit se conformer, guideront certainement leurs actions.
Par ailleurs, la publication, au grand jour, de ces rapports a permis de voir plus les scandales financiers et fonciers les uns plus rocambolesques que les autres que nous n’avons jamais imaginés, diaboliques, malveillants et sadiques que certains Sénégalais ont perpétrés durant ces années de gestion. Pourtant, le pays leur a tout donné et malgré cela, dans l’exercice de leurs fonctions, ils se sont adonnés à une telle mafia dont nul n’a besoin d’être expert pour voir soi-même qu’il y a eu des malversations, des détournements et de la surfacturation sans retenue. Ironie du sort, au moment où une partie du Peuple souffre de manque d’eau, manque d’électricité, d’impraticabilité des pistes de production, d’enclavement, manque d’infrastructure de base, d’un système sanitaire et éducatif défaillant…, d’autres Sénégalais s’amusaient à piller nos maigres moyens par des montages financiers saugrenus et se taper des centaines d’hectares, des villas luxueuses et des voitures rutilantes sur le dos plein de boue, de sueur et parfois de sang des Sénégalais goorgoorlu. Quelle injustice ! L’injustice a existé et le Peuple a sanctionné. Cette galopante injustice de ces 5 dernières années doit cesser, de même que l’impunité. Autrement dit, il faut donner les pleins pouvoirs à la Justice. Il faut laisser exclusivement à la Justice le travail qui lui permet de faire le suivi et de voir là où il faut sanctionner sans complaisance. Que tous ceux qui ont porté un préjudice au Peuple paient dans la rigueur qui sied.
Chemin faisant, avec le changement de régime et la publication de rapports, l’espoir semblerait naître car les persécutés d’hier, nouvellement élus aujourd’hui, sont tenus pour ne pas faillir à leurs promesses et au pacte de changement qui les lie à la jeunesse en particulier, au Peuple en général de se conformer. Se conformer, c’est arpenter une nouvelle démarche. Cette nouvelle étape de la marche doit donner le tempo à suivre sur le chemin de la gestion financière et comptable de nos deniers publics et sur notre foncier. Au-delà de la simple publication de ces rapports financiers et comptables, et leur consignation dans des documents de synthèse, nos finances publiques portent encore les stigmates d’un vampirisme financier sans pitié. Ces rapports constituent une trame de fond qui révèle en filigrane que le nouveau régime doit apporter des changements structurels et conjoncturels dans la gestion de nos ressources et dans l’information. «Osons le changement.»
Nicolas Silandibithe BASSENE
UN MEDIA PANAFRICAIN DE QUALITE POUR RACONTER L’AFRIQUE AU QUOTIDIEN
Une des propositions phares du Sommet des leaders des médias africains a été la création prochaine d’un média continental pour vendre au monde une Afrique positive.
Une des propositions phares du Sommet des leaders des médias africains a été la création prochaine d’un média continental pour vendre au monde une Afrique positive. Cette initiative compte dans ses rangs le président de la Banque africaine de développement comme militant, qui s’est engagé à trouver les voies et moyens pour financer cette initiative.
A l’heure où la production d’information n’est plus l’apanage exclusif des médias, avec une multiplication des acteurs et la diversité des plateformes, l’Afrique sombre davantage dans le spectre du traitement déséquilibré de l’information concernant notre continent. L’Intelligence artificielle et les réseaux sociaux impulsent une transformation des médias qui mérite d’être adressée. Mais celle-ci ne pourra se faire en occultant que dans la fabrique mondiale de l’information, l’approche pour parler de l’Afrique est biaisée dès le départ. C’est à cet effet que le président du Forum des leaders des médias d’Afrique (Amlf), Amadou Makhtar Ba, considère, lors de la conférence inaugurale des assises des éditeurs africains à Nairobi, qu’il n’y a rien de plus important pour un média que de disséminer son contenu à travers le monde. Mais, cela se fait dorénavant avec un sentiment de frustration et d’incertitude selon M. Ba, parce qu’on a énormément de mal à distinguer le vrai de l’irréel.
Les challenges de la désinformation et le spectre des fake news se posent en obstacles majeurs pour les médias partout en Afrique, avec une concurrence déloyale d’une multitude d’acteurs générant du contenu. A moyen et long termes, ce qui est créé est une désinformation systématique, avec une information portant sur l’Afrique biaisée au départ ou vendant une image de l’Afrique qui n’arrange guère ses fils. Il y a une guerre d’information qui a cours dans le monde et pour plusieurs responsables de médias présents au sommet Amls 2024, l’Afrique ne doit pas perdre ce front. Les plus grandes victoires comme les plus grandes défaites se jouent aujourd’hui sur le champ médiatique à l’ère de l’information. Il est évident que l’Afrique, en tant que continent, aura assez prêté le flanc pour que scripts et discours sur son quotidien soient entre les mains d’acteurs hors du continent
Le président de la Banque africaine de développement (Bad), le docteur Akinwumi Adesina, face aux inquiétudes des acteurs des médias africains, conseillera qu’il n’y a aucun intérêt à fuir une réalité des faits ou baser des reportages et du contenu sur ce qui n’est pas factuel. Il pense néanmoins, en donnant l’exemple de sa structure et de ses performances toute cette dernière décennie, que l’information véhiculée est importante dans la perception pour aider au progrès. C’est parce que l’information positive et objective sur l’Afrique est bien véhiculée qu’il sera possible d’augmenter les opportunités pour l’Afrique pour consolider la dynamique d’essor. Au terme d’une présentation magistrale sur l’état des médias en Afrique, il prendra l’engagement avec la Banque africaine de développement (Bad) en invitant l’Africa Import-Export Bank et les différentes institutions régionales à mettre à disposition des ressources pour créer un média international de qualité afin de présenter l’information de l’Afrique au monde. Cette initiative permettra, de l’avis du Dr Adesina, que l’Afrique présente au monde le discours sur elle et valorise ses potentialités et opportunités. Cette proposition n’a pas manqué de faire des enthousiastes qui la voient comme un chaînon manquant et essentiel dans l’avenir des médias en Afrique.
Les autorités kényanes présentent à la manifestation et donnant l’exemple des stations-radios présentes dans leur pays (299 chaînes de radio dont 70 opérant dans un même bassin régional) ont insisté sur la nécessité de créer des synergies entre acteurs des médias africains pour développer cette industrie partout en Afrique et éviter la logique de concurrence à outrance. C’est en créant des synergies que l’information la plus exhaustive et complète pourra être donnée.
Les dirigeants africains ont pris rendez-vous avec l’histoire, espérons qu’un jour un média continental de qualité et avec les moyens, comme le souhaite le Dr Adesina, verra le jour. Pour citer son compatriote, Chinua Achebe, les histoires de chasse seront à la gloire des lions, le jour où ceux-ci auront leurs historiens.
NAIROBI POUR IDENTIFIER LES PROBLEMES ET AVOIR UNE MATRICE COMMUNE
Le Forum des leaders des médias d’Afrique (Amlf), mis en place en 2008, se déroule à Nairobi sous le thème : «Repenser les médias d’Afrique en période de mutations profondes.»
Les dirigeants et leaders de médias africains sont rassemblés à Nairobi au Kenya, depuis le 8 mai, pour échanger sur l’avenir des médias en Afrique. Les mutations auxquelles ils font face en Afrique, imposent à leurs responsables de s’accorder sur la meilleure façon de s’attaquer aux maux qu’ils ont en partage.
Le Forum des leaders des médias d’Afrique (Amlf), mis en place en 2008, se déroule à Nairobi sous le thème : «Repenser les médias d’Afrique en période de mutations profondes.» Ce rendez-vous a pu rassembler des centaines de propriétaires et d’exploitants de médias, des leaders d’opinion, des responsables gouvernementaux, des universitaires et spécialistes de la communication, et des partenaires au développement pour amorcer une conversation que les enjeux de l’heure rendent inévitable. Pour les organisateurs du Sommet All Africa des leaders des médias africains (Amls 2024) dont le Sénégalais Amadou Makhtar Ba, l’Afrique au présent et celle à venir ne peuvent se faire sans que les médias ne jouent un rôle crucial. Il y a des mutations que l’essor technologique a apportées, ainsi que le changement des modes de consommation de l’information. Il y a désormais des populations de plus en plus jeunes, dont les acteurs des médias ne peuvent faire fi pour parler et analyser tout ce qui se fait en Afrique.
Amadou Makhtar Ba invite à ce qu’un état des lieux des médias en Afrique soit fait avant toute chose, pour voir comment avancer et s’adapter aux changements qui se sont imposés depuis le début de la propagation du Covid-19. Le rapport à l’information des citoyens s’est transformé partout en Afrique, avec des médias classiques fortement concurrencés, voire dépassés par des médias nouveaux et la force des réseaux sociaux. Internet devient partout le premier moyen pour s’informer, avec une exposition à des contenus au format audiovisuel, écrit et interactif, auxquels beaucoup de médias classiques tentent vaille que vaille de s’adapter. On ne peut nier le retard accusé dans plusieurs nations africaines par les médias classiques dans leur transition dans cette ère du tout numérique. Mais, l’intérêt de l’état des lieux que fait le Forum des leaders des médias d’Afrique est d’avoir des repères ou «une matrice», pour reprendre le mot de Amadou Makhtar Ba, afin de pouvoir mesurer l’ampleur des responsabilités dans un secteur des médias qui fait face à des défis comme la transformation systématique des économies, de Nairobi à Dakar et du Caire au Cap, ainsi que l’impératif de bâtir une paix durable et de renforcer les passerelles de solidarité pour que l’intégration continentale cesse d’être un vœu pieux.
Dans les défis qui s’imposent aussi aux médias africains, la création de modèles économiques viables pour un continent avec une classe moyenne en plein essor est plus que d’actualité. Le drame qu’est la faillite des médias face aux changements majeurs de nos économies et le défaut de viabilité de certains modèles d’affaires dans des environnements fortement concurrentiels suffit comme sonnette d’alarme sur les dangers qui guettent la survie des médias africains. A tous ces défis, il est à rajouter tous les effets de la «quatrième révolution industrielle» consacrant le primat de la technologie sur tout, avec un usage incontrôlé et peu régi de l’Intelligence artificielle, entraînant comme conséquence un règne d’un couple désinformation et mésinformation, qui a fini d’affecter la cohésion de nations et d’affaiblir la parole des Etats et de toute forme d’acteurs intentionnels.
La jeunesse comme compagnon de transition
Une invitation de plusieurs acteurs des médias prenant part au Sommet All Africa des leaders des médias africains (Amls 2024) est une plus grande prise en compte de la place des jeunes dans tout ce qui se fait dans l’industrie médiatique. Les médias et leurs opérateurs ne peuvent pas voir le plus grand bastion pour une audience et un lectorat à même d’aider à la survie des médias comme une couche démographique marginale. L’adaptation des contenus des médias aux méthodes de consommation de l’information par les jeunes est nécessaire dans un monde où le téléphone portable et les réseaux sociaux ont démultiplié les canaux pour trouver de l’information. En prélude aux activités du Sommet Amls 2024, un rassemblement de milliers de jeunes kényans s’est tenu à l’université de Nairobi pour que ces derniers communiquent leurs attentes des médias africains et de la façon dont ils souhaiteraient que l’information leur soit présentée.
Le chercheur zimbabwéen Ellington Kamba, collaborant avec l’Agency For Global Media du gouvernement américain, soutiendra, sur la prise en compte des jeunes dans les schémas à adopter pour les médias en Afrique, qu’il y a plusieurs rédactions qui tentent désormais de s’adapter. Il affirme qu’il y a beaucoup de jeunes actifs dans les médias, avec de nouvelles formes de rédaction, et le rajeunissement des effectifs est une réalité irréversible en Afrique. Le problème qui se pose avec ce changement de paradigmes dans l’industrie africaine des médias, reste celui des ressources financières et d’un capital conséquent pour amorcer les transitions.
Les problèmes sont bien identifiés et sensiblement identiques dans toutes les régions de notre continent. Il reste à œuvrer de façon concrète, de concert avec les pouvoirs publics et les institutions actives sur le continent. Le président de la Banque africaine de développement (Bad), Akinwumi Adesina, qui a animé la conférence inaugurale du sommet des leaders des médias d’Afrique, aura proposé des pistes sérieuses sur l’avenir des médias.
HABIB BEYE QUITTE RED STAR
C’est désormais officiel, Habib Bèye ne sera plus l’entraîneur du Red Star l’année prochaine. Le technicien sénégalais a expliqué son choix et les raisons de son départ, sans pour autant dévoiler sa future destination.
C’est désormais officiel, Habib Bèye ne sera plus l’entraîneur du Red Star l’année prochaine. Le technicien sénégalais a expliqué son choix et les raisons de son départ, sans pour autant dévoiler sa future destination.
Promu en Ligue 2, le Red Star ne poursuivra pas l’aventure avec Habib Bèye. Après avoir laissé planer le suspense sur son avenir, l’entraîneur sénégalais de 46 ans va bel et bien quitter la formation francilienne à l’issue de son contrat qui s’achève à la fin de la saison. «Le Red Star et Habib Bèye à la tête de l’équipe pro depuis 3 saisons ne poursuivront pas leur collaboration la saison prochaine. Le club est d’ores et déjà concentré sur la préparation de son retour en L2, et souhaite à Habib ses meilleurs vœux de réussite», a indiqué le club francilien sur son site officiel. Le choix de ce dernier aura été motivé par l'envie d'un nouveau challenge, après trois ans passés au club. «Pourquoi je quitte leRed Star ? Je l’ai annoncé à mes joueurs aujourd’hui et à la direction. C’était un projet qu’on m’a donné il y a presque 3 ans avec l’ambition de monter en Ligue 2. Aujourd’hui, on arrive au bout de ce projet, à la fin de mon contrat. On a vécu une aventure exceptionnelle avec les joueurs et aujourd’hui, à partir du moment où on a atteint cet objectif, on s’est dit que c’était peut-être le moment de changer de vision pour moi. Comme je l’ai dit, je veux entraîner au très haut niveau», a expliqué Bèye.
Arrivé en 2021 du côté de Saint-Ouen, le technicien sénégalais a marqué l'histoire du club en permettant à ce dernier d'être sacré champion de National et d'accéder à la Ligue 2 pour la première fois depuis cinq ans.
L'ancien international sénégalais et joueur de l'OM s'est donc découvert un vrai talent pour le métier d'entraîneur et avait déjà avoué il y a quelques semaines réfléchir à son avenir, lui qui était pisté par plusieurs clubs de Ligue 1. Evoquant également son avenir, Habib Bèye a fait savoir : «Etre sur un banc de Ligue 1 la saison prochaine ? J’ai exprimé mon ambition et quand vous êtes ambitieux, vous voulez vous entraîner au plus haut niveau. On sera à l’écoute avec mes conseillers des opportunités qui se présenteront pour entraîner au plus haut niveau», a-t-il ajouté.
Alors que certains l'envoient à la tête de Reims où il est en discussion avec les responsables de ce club, l’ancien défenseur des Lions a tenu à démentir cette information. Et en ce qui concerne l’option Reims, il a lâché : «J’en profite d’être ici ; partout on m’annonce à Reims, on dit que je me suis déplacé la nuit pour visiter les infrastructures, je le dit haut et fort, je n’ai ni rencontré le directeur sportif de Reims, ni le président, ni visité les infrastructures de nuit. Même de jour. Je ne suis jamais allé à Reims pour visiter les infrastructures», a-t-il conclu.
Par Yoro BA
HOMMAGE A BOCANDE
Dors en paix Gaïndé, dors Essamay, nous ne t’oublierons jamais. On te tue, on ne te déshonore pas !
Il est 17h. Le temps est beau. La pelouse est verte et les fleurs exubérantes. Le stade est comble, 60 000 âmes crient et chantent à tue-tête : Essamay, Essamay, Essamay… Au fond ce peuple se demande encore comment te dire assez merci ? Aujourd’hui, trente-neuf ans plus tard, ce peuple est toujours sous l’impression du bien-être physique et moral dans lequel ton courage, ta détermination, ta vaillance, ta force, ton éclatante intelligence tactique, pour tout dire ton patriotisme, l’ont fait littéralement baigner, un soir de septembre 1985 sur cette bien verte pelouse du stade Demba DIOP. Mais encore JULES, permets à l’homme politique que je suis, de te dire ma respectueuse sympathie pour ton rôle dans la consolidation de la nation sénégalaise.
En effet, tu as compris très vite, comme Ernest Renan, que la nation finalement était «un plébiscite de tous les jours», qu’elle ne pouvait pas être fondée sur la base de critères géographiques, biologiques ou linguistiques, mais sur la volonté exprimée par un groupe d’hommes et de femmes de vivre ensemble.
En étalant ton patriotisme partout et tout le temps, tu montras par l’exemple que la nation était une sorte de contrat passé volontairement entre des individus, afin de rendre possible une vie commune. Ce faisant, tu légitimais le rattachement de la Casamance au Sénégal. Et il a raison ATEPA, le bien nommé, bâtisseur de la paix, de nous rappeler que tu eusses tellement aimé que la paix s’installât en Casamance avant ta disparition.
Merci donc Pierre ATEPA, merci doyen Abdoulaye DIAW, historien de notre football, merci FADIGA cœur de lion, merci El Hadj Diouf enfant prodige qui nous rappelle si justement que «Gaïndé dou dé, dafay nopalou». Un être bon à l’esprit rayonnant, un patriote sincère et courageux s’en est allé. Nous te pleurons parce que nous t’aimons, mais il nous semble entendre d’ici le chant des Bienheureux, et te voir au milieu d’eux ! En nous quittant pour gagner la maison du Père, tu as fait naitre une étoile dans les cieux.
Dors en paix Gaïndé, dors Essamay, nous ne t’oublierons jamais. On te tue, on ne te déshonore pas !
Yoro BA
Sociologue Master 2 Défense, Sécurité et Paix
Président NAFORE
Email : bayoro 27106@gmail.comPaix
Par Pape Sadio Thiam
NOTRE RAPPORT AU TRAVAIL ET A LA CORRUPTION
Le caractère d’un peuple, sa discipline, sa résilience peuvent se mesurer par la nature de son rapport avec le travail.
La splendeur de la Chine d’aujourd’hui n’est pas un hasard, c’est la morale du travail : abnégation dans le travail, respect de l’assiduité et de la ponctualité, la culture de la performance, la valorisation de soi dans la façon de faire son travail, le contrôle et la maitrise de son énergie vitale, le respect du bien d’autrui et du bien commun. Le caractère d’un peuple, sa discipline, sa résilience peuvent se mesurer par la nature de son rapport avec le travail. Tout le monde a droit à la paresse : la société a déjà réglé cela par les congés, la réglementation de la durée de la journée de travail et les vacances. Ce que l’on ne saurait comprendre, c’est par contre une culture de la paresse. Bâtir une civilisation sur la base de l’oisiveté payante, c’est un non-sens. Travailler et accumuler des richesses, c’est selon la lecture protestante, une manière de s’enrichir pour Dieu, et c’est exactement la même chose pour toutes les confessions religieuses. Ce n’est donc pas concevable qu’une société constituée à majorité de croyants opte pour la facilité et la corruption. La corruption avilit les âmes et détruit la société, car elle s’attaque à tous les ressorts qui constituent la ceinture de sécurité morale de l’individu.
Un homme corrompu n’a plus de dignité, il n’a plus de liberté parce qu’il a accepté de souiller son âme par avidité ou par impatience. C’est pourquoi l’école de la république, les médias, les écoles coraniques doivent inscrire dans leurs cahiers de charges l’engagement à faire intérioriser aux jeunes la gravité de la tentation à la corruption. C’est une honte que d’être citoyen d’un pays où l’indice de la pauvreté et celui de la corruption sont dans une gémellité constante. La corruption agit sur la rentabilité et le développement de nos entreprises et de notre économie comme un cancer sur l’organisme. C’est pourquoi nous n’avons pas le choix : soit nous le combattons, soit nous en mourons en tant que nation civilisée, épanouie et fière devant les autres nations. Les hommes ne forment pas une communauté humaine pour que chacun ruse avec celle-ci afin de vivre à ses dépens. La cannibalisation de l’Etat par les citoyens est une des causes de la pauvreté des pays africains. C’est complètement indécent de vampiriser l’Etat en attendant tout de lui. La vocation d’un Etat n’a jamais été de se substituer aux individualités ; il a été plutôt institué pour, encourager, faciliter encadrer, promouvoir et protéger les initiatives individuelles.
Le Sénégal sera un peuple le jour où il commencera à faire une introspection sans complaisance sur ses tares et à s’engager résolument à extirper de ses mœurs toutes les causes d’involution. Notre rapport au bien public ainsi qu’au service public doit désormais être marqué du sceau de la coresponsabilité. Être exigeant avec soi-même et avec les serviteurs de l’Etat est l’acte fondateur de la véritable citoyenneté (commander et obéir à la fois).