«Le scandale foncier de Mbour 4 et tous les autres que nous avons vécus dans ce pays, sont symptomatiques d’une république de copains et d’une gestion de l’État par copinage. L’intérêt général, le principe d’ordre sur lequel l’État a construit sa légitimité, suggère que les gouvernants et les fonctionnaires se mettent exclusivement à son service. Il demeure impératif, pour nous tous, de réhabiliter l’intérêt général au Sénégal. Voilà pourquoi il n’a jamais été question pour moi, chef de parti, de négocier des postes en contrepartie de mon soutien au candidat Bassirou Diomaye Faye.
Il n’a été question que de Thiès, Thiès et Thiès. Il n’a été question que du Sénégal, le Sénégal et le Sénégal. Il en sera ainsi toujours, toujours et toujours». Ces propos ont été tenus hier par Dr Bababacar Diop Maire de la Ville de Thiès, qui se prononçait sur le dossier de Mbour 4, qui l’interpelle au premier chef, en tant que Premier Magistrat de la Ville. Durant cet exercice devant la presse, il s’est lavé à grande eau, affirmant à haute et intelligible voix : «je ne suis attributaire d’aucune parcelle à Mbour 4, ni ailleurs à Thiès». Selon lui, au total 120 parcelles ont été attribuées au Conseil de Ville de Thiès et elles ont été affectées aux conseillers municipaux, qui se décarcassent pour la ville alors qu’ils n’ont ni salaire ni indemnité, mais aussi à des agents de la mairie, à des organisations sociales et religieuses et à certains citoyens qui avaient introduit des demandes.
Et cette distribution, à l’en croire, a été faite plus d’un an après. Il s’empresse d’ajouter : «je n’ai aucun regret d’avoir procédé de la sorte. En ce qui me concerne, si je voulais un quota personnel, on me l’aurait donné, car les propositions n’ont pas manqué. Et la maison où je compte habiter avec ma famille, sera acquise à la sueur de mon front. Il s’y ajoute qu’en ma qualité de maire de la ville, dépositaire de la confiance des Thiessois, je ne pouvais tolérer que nos concitoyens soient lésés, que leur propriété soit aliénée».
Faisant la genèse du scandale foncier de Mbour 4, il a déclaré avoir hérité du dossier de Mbour 4 de la précédente équipe municipale. «Ainsi, nous avons constaté, dès notre prise de fonction, une volonté du régime du Président Macky Sall d’écarter les différents maires du pilotage et de la gestion de cet important dossier. Toute chose qui a motivé et justifié ma visite sur le site, le 29 juillet 2023, où je dénonçais publiquement le scandale et la corruption dans la gestion de Mbour 4», a indiqué Dr Babacar Diop. Pour toutes ces raisons, il s’est félicité du déplacement du président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye, non sans exprimer son soutien aux efforts du Chef de l’Etat «de contribuer à la mise en œuvre
des directives présidentielles, de lutter contre l’injustice sociale sous toutes ses formes, de défendre les droits des Thiessois, de réclamer la justice et de faire la lumière sur ce scandale foncier de grande envergure».
Il estime que certains Thiessois et des personnalités d’ailleurs, de par leur proximité avec l’ancien régime, se sont retrouvés avec un lot de parcelles, voire des hectares, alors qu’ils sont loin d’être plus méritants que les Thiessois. Il renseigne qu’il a eu deux échanges téléphoniques avec le Président Diomaye Faye, détenu politique à l’époque, sur cette affaire de Mbour 4, avant d’aller le rencontrer à la prison du Cap
Manuel à Dakar. Il informe que cette initiative fait suite à son intervention dans une émission d’une télévision de la place et que l’ancien détenu avait suivi depuis la prison. «Lors de notre entrevue, nous avions longuement échangé sur la situation foncière de Mbour 4. Je lui avais fait part des actes de gestion nébuleuse du dossier de Mbour 4 et de la Nouvelle Ville de Thiès», a-t-il ajouté. Etil avait promis, une fois
élu, de prendre en main ce dossier, pour y apporter toute la lumière requise, comme du reste il
l’avait également promis lors de son passage à Thiès, pour les besoins de la campagne électorale.
C’est pourquoi, avec cette visite inopinée, il a respecté cet engagement, alors qu’il était encore dans les liens de la détention. Et depuis lors, dit-il, «des décisions salutaires ont été prises au sujet du foncier national, avec un large écho dans l’opinion publique».
CONDAMNATION POUR DIFFAMATION DANS L'AFFAIRE CHEIKH YÉRIM SECK
Dans son livre, il a notamment mentionné que Seydina Oumar Touré aurait transmis la plainte d’Adji Sarr à Ousmane Sonko via WhatsApp...
L’affaire impliquant le journaliste Cheikh Yérim Seck, Xavier Pryen, Directeur général des Éditions Harmattan, et l’ex-capitaine Seydina Oumar Touré a connu son dénouement ce mercredi 8 mai, avec le verdict du tribunal correctionnel de Dakar.
Après avoir statué publiquement, contradictoirement à l’égard de la partie civile[…] , le juge a reconnu coupable Xavier Pryen, responsable des Éditions L’Harmattan, et l’ancien journaliste de Jeune Afrique, respectivement de diffamation et complicité de ce chef.
Le jugement du 8 novembre 2023 (n° 521/2023) a été prononcé de manière publique, où Xavier PRYEN et Cheikh Yérim SECK ont été respectivement jugés coupable et complice de diffamation. Les prévenus ont été condamnés à une peine de six mois d’emprisonnement avec sursis. Le tribunal a également reçu favorablement la constitution de partie civile de Seydina Oumar TOURE, qui a été alloué une compensation de 5.000.000 FCFA à titre de dommages et intérêts pour préjudices.
La décision a également statué sur la responsabilité civile des Éditions L’Harmattan, l’éditeur du livre contenant les propos diffamatoires. Elles sont déclarées civilement responsables et devront garantir le paiement de la somme due à Seydina Oumar TOURE.
Le tribunal a ordonné la publication de cette décision dans trois quotidiens nationaux, Walfadjri, L’Observateur et Le Soleil, aux frais des prévenus. De plus, ils sont condamnés aux dépens et la contrainte par corps a été fixée au maximum conformément à l’article 460 du Code de procédure pénale.
L’ancien capitaine de la gendarmerie, assisté de son avocat Me Moussa Sarr, a gagné son procès contre l’auteur du livre intitulé « Macky Sall face à l’histoire ». En effet, Cheikh Yérim Seck avait porté des accusations contre M. Touré dans son ouvrage.
Dans son livre, « Macky Sall face à l’histoire », en guise de rappel, Cheikh Yérim Seck a écrit à propos de Seydina Oumar Touré des éléments susceptibles de le mettre en cause. Il a notamment mentionné que Seydina Oumar Touré aurait transmis la plainte d’Adji Sarr à Ousmane Sonko via WhatsApp, et aurait encouragé Adji Sarr à prendre un avocat qui aurait obtenu des informations sur la plainte.
Par Djibril BA
LE FINANCEMENT DE L’AGRICULTURE : UN MAILLON IMPORTANT POUR ATTEINDRE LA SECURITE ALIMENTAIRE
La disponibilité insuffisante ou l’absence des ressources financières, combinées aux échecs de nos politiques de crédit dans le secteur de l’agriculture, impactent négativement les performances du secteur et par ricochet notre économie.
De nos jours, le financement constitue un véritable casse-tête pour les acteurs des chaînes de valeurs agricoles et agroalimentaires. La disponibilité insuffisante ou l’absence des ressources financières, combinées aux échecs de nos politiques de crédit dans le secteur de l’agriculture, impactent négativement les performances du secteur et par ricochet notre économie.
A cela, s’ajoutent la faiblesse de la productivité agricole, l’instabilité de la pluviométrie, le manque de structuration des chaînes de valeurs agricoles et agroalimentaires dans certaines zones agroécologiques, l’absence de modèles de financement intégrés, l’absence de garantie, etc. Malgré l’existence de certains instruments de garantie tels que le Fonsis et le Fongip, et d’autres mécanismes mis en place par l’Etat et le secteur privé sous forme de fonds de garantie, le déficit des crédits bancaires dans le secteur demeure une préoccupation pour les acteurs. Parallèlement, le Covid-19 et ses corollaires ont impacté négativement la qualité du portefeuille des institutions financières qui ont comme cible le monde rural. Les producteurs à la base enregistrent une ardoise d’impayés dans certaines institutions financières de la place et occasionnent une rupture de relation et/ou un déclenchement de processus de recouvrement aux contentieux conformément aux principes qui réglementent l’activité bancaire.
Fort de tous ces constats, pour relancer le secteur de l’agriculture, l’Etat devra impérativement trouver, avec les parties prenantes, des moyens pour renforcer les mécanismes de financement des banques parapubliques et trouver une solution aux impayés comptabilisés par les producteurs grâce à l’impact du Covid-19 et de la baisse de la productivité agricole. A cela, s’ajoute aussi son obligation de régler, sans délais, les montants dus aux opérateurs privés stockeurs afin de préparer la prochaine campagne d’hivernage.
Sous ce rapport et dans une perspective d’amélioration de l’efficacité des filières agricole et agroalimentaire, il devient nécessaire et urgent de revoir le système de la politique de financement dans notre pays. Ledit système devra être corrélé avec les objectifs de production agricole et agroalimentaire, tout en intégrant la contribution du secteur privé.
Si nous nous référons aux premières sorties du ministre de l’Agriculture, de la souveraineté alimentaire et de l’élevage, force est de constater que les autorités se sont à nouveau engagées à faire du développement de l’agriculture et de l’agro-industrie une priorité. La finalité de cet objectif est d’atteindre l’autosuffisance alimentaire et de mettre fin à la dépendance du pays aux importations, notamment en riz, et à certains produits horticoles pendant une certaine période de l’année. Parallèlement, certaines industries comme la Sonacos, les agroindustriels dans les chaînes de valeurs riz et arachide en particulier, la Sodefitex, etc., ne parviennent plus à atteindre leurs besoins en collecte et de relèvement du niveau de leur plateau technique. Toutes ces faiblesses expliquent l’absence de performances dans le secteur agricole et par ricochet des difficultés pour assurer un retour sur investissement par les entrepreneurs agricoles
Pour atteindre la souveraineté alimentaire et contribuer à résoudre la problématique de l’emploi des jeunes à travers le secteur primaire, l’Etat du Sénégal, à défaut de procéder à des réformes qui les regrouperont en un seul instrument fort et performant, doit impérativement promouvoir la mise en valeur du potentiel agricole en appuyant les institutions financières comme La Banque agricole (Lba), la Banque nationale de développement économique (Bnde), la Der-Fj et les autres instruments de financement. Cet accompagnement devra aboutir à la mise en place d’offres spécifiques de crédits à l’investissement pour accompagner le développement d’une agriculture plus performante sur les plans agronomique, économique, écologique, commercial, et plus résiliente face aux aléas, notamment climatiques. En sus, pour minimiser les risques intrinsèques à l’activité agricole, la Compagnie nationale d’assurance agricole doit être accompagnée afin de rendre notre agriculture résiliente et d’inciter les institutions de financement à injecter leurs ressources dans le secteur. Le développement de partenariats public-privé, à travers des fonds de garantie, des lignes de crédit à des taux concessionnels, une organisation des acteurs à la base seraient aussi une excellente opportunité pour minimiser les risques.
Si nous faisons un diagnostic du financement de l’agriculture, nous comprendrons que les crédits de court terme au profit des acteurs des chaînes de valeur ont montré leurs limites et ne sont pas performants face aux nombreux aléas auxquels le secteur fait face. En d’autres termes, toute organisation de producteurs et d’entrepreneurs agricoles qui rate une campagne agricole a moins de chances pour cheminer avec les institutions financières. Certes des mécanismes existent, mais ils ne sont pas performants, sans impact et non pérennes.
A date, quel est le niveau d’endettement des producteurs et des autres acteurs du secteur agricole ? Quel est leur niveau d’impayés dans les portefeuilles des institutions financières locales ? Quelle stratégie pour une reprise de relation entre certains agri-entrepreneurs et les institutions financières de la place ? Quel mécanisme innovant pour toucher tous les acteurs des chaînes de valeur ? En amont du financement, pour assurer un retour sur investissement, quelle stratégie pour rentabiliser la production agricole ? Voilà tant d’interrogations qui méritent une réponse si nous envisageons de développer les chaînes de valeurs agricoles et agroalimentaires à travers l’échiquier national.
Quelques alternatives pour un financement durable du monde rural
Pour pallier toutes ces contraintes relatives à l’accès au financement, plusieurs leviers doivent être actionnés : amélioration de la productivité et de la production agricole, structuration des chaînes de valeur, démocratisation du financement avec des taux concessionnels, financement des jeunes entrepreneurs agricoles, gestion des risques de crédits.
Financement des jeunes entrepreneurs agricoles
Pour améliorer la qualité des ressources humaines porteuses de projet de développement dans le secteur primaire et régler partiellement la problématique de l’emploi des jeunes, les sortants des écoles de formation comme l’Ecole nationale supérieure d’agriculture de Thiès (Ensa), l’Ufr S2ata de Saint-Louis, du Master en développement rural et coopération de l’Ugb, l’Ufr agro de Ziguinchor, les Isep, entre autres, doivent être incubés pendant quelques mois, juste avant ou après leur formation. Des passerelles et canaux de communication doivent être établis entre ces instituts de formation agricole, le secteur privé et les institutions financières pour préparer les diplômés à l’activité entrepreneuriale. Bien entendu, ils devront au préalable être sensibilisés et motivés pour avoir le goût du métier. Plusieurs métiers, depuis la fourniture des intrants jusqu’aux activités post-récoltes, peuvent être créés pour permettre à la jeunesse de régler la problématique de l’employabilité et de l’emploi.
Des mécanismes devraient aussi être mis en place pour assurer leur insertion dans la vie professionnelle, à travers l’entreprenariat agricole et la mise à disposition de produits et services financiers à leur profit. Les Technologies de l’information et de la communication (Tic) constituent aussi une excellente niche à explorer. Cette niche permet de maîtriser l’information agricole et joue un rôle important dans la mise en place de systèmes de marché, de cartographie des parcelles de production, etc. Si tous les préalables sont établis, les institutions financières mettront à leur disposition des produits et services taillés sur mesure
Le Système de financement décentralisé (Sfd) doit s’impliquer plus activement dans l’accompagnement des petits entrepreneurs agricoles. Cela peut être soutenu par la mise en place de ressources affectées par des structures comme la Fonamif, entre autres. Les banques, quant à elles, devront déployer des ressources pour accompagner les Pme et Pmi, afin de tirer les petits exploitants à travers des schémas intégrant les producteurs, les agrégateurs, les agro-industriels, etc
Enfin, La Banque agricole, instrument incontournable dans le financement de l’agriculture, doit être fortement renforcée et appuyée pour porter dans ses livres toutes les lignes de crédits et les fonds venant des partenaires financiers et du secteur privé, et destinés au secteur agricole.
Si nous voulons intensifier notre agriculture incontestablement, des mécanismes de financement innovants doivent être mis en place pour permettre aux associations de coopératives d’acquérir de gros investissements comme les tracteurs, les moissonneuses-batteuses, des infrastructures de stockage et de conditionnement, la réhabilitation et l’extension des périmètres irrigués dans certaines zones agro-écologiques du pays.
Enfin, pour accéder aux petits matériels agricoles et faire de gros investissements, les institutions financières doivent être appuyées afin de booster leurs portefeuilles de crédit-bail et de micro-leasing à travers des modèles de financements intégrés.
GESTION DU FONCIER : DEMBA KANDJI DÉFRICHE LE PROBLÈME
La préoccupation majeure du Sénégal, c’est la terre. Où habiter ? Où cultiver ?
Le médiateur de la République a initié des réflexions sur la gestion du foncier dans le pays alors que celui-ci est secoué depuis quelques jours par la succession de révélations sur l’attribution supposée de terres à certaines personnalités. Au-delà des centres urbains, Demba Kandji a insisté sur «la nécessité de protéger le foncier rural».
Si Macky Sall avait soutenu que l’essentiel des alertes qu’il recevait provenait des problèmes fonciers, le problème reste encore plus profond. Alors que le pays bruit des dernières révélations sur les attributions de terres et la suspension des constructions au niveau de certains sites avant que les autorités n’autorisent la reprise des travaux en douce, le médiateur de la République, Demba Kandji, a aussi entrepris des discussions sur le secteur pour mieux cerner la question. Comme l’ex-Président, il a annoncé que «des plaintes qui sont plus ou moins récurrentes par rapport aux aliénations de sols en milieu rural dont les paysans se plaignent et pour lesquelles le médiateur est saisi par des élus locaux et agents de l’Administration».
La Médiature a tenu hier un atelier d’échanges sur le foncier, en collaboration avec l’Association des anciens gouverneurs, des mouvements de la Société civile, l’Association des chefs de village et d’autres acteurs de la zone sylvo-pastorale. Dans son discours, il a insisté sur «la nécessité de protéger le foncier rural» et a préconisé des réflexions approfondies pour une réglementation du foncier au Sénégal. «La préoccupation majeure du Sénégal, c’est la terre. Où habiter ? Où cultiver ? Donc, nous avons entrepris cette réflexion pour essayer, dans le cadre de nos pouvoirs de proposition et de suggestion, de ficeler des directives à confier à ceux qui décident», a-t-il déclaré. Aux yeux du médiateur, les discussions vont permettre «proposer des solutions à l’autorité sur le foncier», notamment à «l’intérieur du pays» où on assiste à «une décomposition de la configuration sociale de l’habitat». Pour lui, la problématique de la Corniche-ouest de Dakar «n’est qu’une petite bande par rapport à ce qui est en train de se passer dans le pays».
En écho, Babacar Diop, Point focal foncier du Cadre national de concertation et de coopération des ruraux (Cncr) et du Cadre de réflexion sur le foncier au Sénégal, enchaîne : «Il nous faut aller vers une réforme foncière consensuelle, participative et inclusive. J’invite les autorités compétentes à écouter la position des communautés locales au niveau du foncier, les agrobusiness qui occupent nos terres et tous les autres acteurs pour éviter ces différents conflits fonciers.»
LA LIGUE PRO APPELEE A SEVIR
Alors que le football sénégalais, par l’entregent de ses équipes nationales, est très respecté en Afrique et dans le monde, il est en train de mourir sur le plan interne. La preuve, la violence inouïe qui commence à s’installer dans les différents stades
La violence s’invite de plus en plus dans les stades sénégalais. La ligue pro, qui gère le championnat de l’élite, semble impuissante devant des spectateurs en furie et des voitures caillassées. Ce, sans compter des pelouses devenues de véritables champs de patate à cause des tonnes de pierre qui y sont jetées par les supporters des clubs. Pendant ce temps, la ligue pro ferme les yeux. Même si dans un communiqué, elle dit condamner de tels actes.
Alors que le football sénégalais, par l’entregent de ses équipes nationales, est très respecté en Afrique et dans le monde, il est en train de mourir sur le plan interne. La preuve, la violence inouïe qui commence à s’installer dans les différents stades du pays. A Yoff, lors du match entre le Jaraaf de Dakar et Tengueth Fc, des supporters ont fait la pluie et le beau temps devant des officiels de la ligue pro et des arbitres. Pendant qu’on croyait que la structure dirigée par Djibril Wade allait sévir, celle-ci sort un communiqué dans lequel il s’offusque des violences perpétrées. Il faut reconnaître qu’avec son prédécesseur, Saer Seck, des sanctions importantes étaient notées à l’endroit des clubs récidivistes. Mais aujourd’hui, on note une main molle à l’endroit des clubs réputés avec des supporters agressifs. Que ce soit Jaraaf, Guediawaye, Tengueth Fc etc... leurs rencontres sont souvent émaillées d’incidents. Il y a eu trop de laisser aller sans que la commission de discipline ne bande les muscles pour sévir. Les mesures prises lors de la rencontre entre Jaraaf et Pikine montrent le manque de respect et la mollesse de la ligue pro à l’égard des clubs. Comme interdire aux supporters de l’équipe visiteuse de se rendre au stade. Alors que si on avait sanctionné en amont lors des incidents de la phase aller, on n’aurait pas besoin de dire aux supporters du Jaraaf de ne pas se déplacer à Pikine.
Pour beaucoup, le président de la ligue pro veut être ami avec tout le monde. Pour cause, il a en tête sa réélection à la tête de la structure. C’est pourquoi il veut plaire à tout le monde. Pendant ce temps, le football local, qui peine à décoller du fait d’un manque criard d’infrastructures sportives mais aussi et surtout le nerf de la guerre: l’argent, meurt à petit feu. Qu’il est loin le temps où les clubs sénégalais brillaient sur le continent, même s’ils n’ont jamais remporté de trophées sur le plan africain. Actuellement, il urge de régler ce fléau qui gangrène le football local avant de s’engager sur les véritables réformes nécessaires pour la survie du foot pro.
Le président de la République sortant avait invité les différents acteurs à pousser la réflexion pour booster l’économie des clubs locaux par le biais du sponsoring. Maintenant qu’il n’est plus là, il faut prendre date avec les nouvelles autorités afin de prendre les mesures idoines pour la viabilité du foot pro au Sénégal. N’est-ce pas que l’Etat est une continuité ? Il est temps d’apporter des réponses urgentes à ces problèmes afin que le football Sénégalais n’existe que par ses équipes nationales.
CAMPAGNE AGRICOLE 2024-2025, LES SILLONS D’UNE BONNE RECOLTE
Économistes et acteurs du secteur tracent la voie a suivre...Depuis des années, la lancinante question de l’échec des campagnes agricoles se pose
Alioune Badara DIALLO (Correspondant permanent à Kaolack) |
Publication 08/05/2024
Depuis des années, la lancinante question de l’échec des campagnes agricoles se pose. Ceci malgré les centaines de milliards cfa injectées dans le circuit agricole, (d’après en tout cas des chiffres officiels des régimes qui se sont succédés à la tête du pays). Il est à constater pour le regretter que le fiasco est le terme qui qualifie le mieux les résultats obtenus. Un état de fait si évident que le Premier ministre, Ousmane Sonko, lors du récent conseil interministériel tenu à Diamniadio sur la campagne agricole 2024-2025, a pris la décision de corriger ces manquements liés à un amateurisme. Pour y remédier, l’une des décisions phares prise par le chef du gouvernement, c’est l’implication des forces de défense et de sécurité dans les opérations de distribution des intrants agricoles. D’où la création d’une « cellule logistique militaire»
Rappelons que le gouvernement du Sénégal a annoncé l’instauration d’un identifiant pour chaque producteur bénéficiaire de la subvention de l’État et pour chaque fournisseur d’intrants agricoles. La mise en place d’une plateforme de gestion et de suivi en temps réel assurant une traçabilité complète des subventions agricoles. Des mesures saluées par des professionnels du secteur agricole notamment le président de «Aar Sunu moomél «. En effet, le patron de cette organisation paysanne, Bassirou Ba, estime qu’il était temps que l’on nous fasse sortir de ce schéma d’échec dont les principaux acteurs ne seraient autres que les autorités étatiques et les opérateurs privés véreux et sans scrupules et qui se nourrissent de la sueur des paysans qui peinent à voir le bout du tunnel. D’après lui, avec l’implication de l’Armée, idée qu’il avait prônée depuis 2019, pour que les ressources allouées aux paysans puissent arriver à leurs bénéficiaires, les lignes vont bouger. C’est justement le but recherché par le Premier ministre qui dit vouloir faire de l’agriculture « un levier essentiel du développement économique » et « le principal moteur de la croissance économique ». Tout compte fait, cette tournure dans le dispositif de gestions des ressources est bien accueillie par le monde paysan qui a toujours crié sur les toits afin de trouver la réponse à cette équation de la misère des acteurs agricoles, les paysans en bas de l’échelle surtout, malgré ces perfusions à coût de milliards sans effets. D’ailleurs la situation est si catastrophique, selon des paysans interrogés, que dans bien des localités du pays, les intrants sont si rares et insuffisants que les producteurs se prêtent «au jeu de tirage au sort pour pouvoir désigner le ou les paysans qui devront en bénéficier «.
PAPE ABDOULAYE SECK, ÉCONOMISTE : « il faut que les semences de qualité soient accessibles …».
Dans le même sillage, l’économiste Abdoulaye Seck, ancien conseiller à la Cellule des grands projets, soutient que le problème d’allocation des ressources et des rendements très faibles soulevé par Ousmane Sonko, est effectivement une des contraintes pour le développement de ce secteur, mais elle n’est pas la seule. Selon le spécialiste des questions économiques, il est très important de veiller à une allocation efficiente de ressources de qualité et une meilleure maîtrise de l’eau pour une bonne productivité et des rendements supérieurs à la normale. Donc, dans le court terme, c’est-à-dire d’ici à l’installation de l’hivernage, la seule action salutaire réside dans la mise en place d’un dispositif de surveillance du processus qui présente plusieurs goulots d’étranglement, allant de l’effectivité des tonnages disponibles à celle des quantités distribuées. Sous ce rapport, il regrette que beaucoup « d’argent liquide est distribué en lieu et place des tonnages de semences et d’engrais». Tout en adhérant à l idée de l’implication des Forces de défense et de sécurité (Fds), Pape Abdoulaye Seck plaide pour la révision de la composition des commissions de distribution avec plus de responsabilité des FDS et des représentants du ministère en charge de l’Agriculture autres que les DRDR. Toujours est-il que, dans un souci de productivité, il faudrait à son avis, «nécessairement que les semences de qualité soient accessibles à tous les cultivateurs et que par la même occasion qu’on puisse disposer de fichiers mis à jour et qui serviront de base à toutes les projections et nouvelles orientations futures». Ainsi, considérant l’impertinence de l’ancien dispositif, l’économiste préconise, dans l’urgence, de casser l’ancien dispositif composé d’opérateurs, de sous-préfets, chefs de village entre autres et qui « a montré depuis très longtemps ses limites dans l’équité, la transparence et la lutte contre la corruption ». Il semble tout de même omettre que dans les commissions de distribution de semences et d’engrais il y a aussi des gendarmes. C’est ce que souligne Tamsir Ndiaye, Secrétaire Général du Syndicat national des paysans sénégalais. Comme pour dire que les forces de défense et de sécurité ont été déjà dans la chaîne de distribution de semences et d’engrais.
TAMSIR NDIAYE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DU SYNDICAT NATIONAL DES PAYSANS SÉNÉGALAIS : « l’implication de l’Armée dans le dispositif est à saluer mais...»
Les avis des paysans fusent de partout après le premier conseil interministériel sous l’ère Diomaye et Sonko et concernant la campagne agricole. Un autre acteur de l’agriculture et pas des moindre, Tamsir Ndiaye qui frôle les 80 ans, est un pionnier dans le syndicalisme de défense des intérêts des paysans. Pour lui, tout comme bon nombre des paysans, le hic dans la gestion des intrants agricoles est l’intervention des opérateurs économiques qui « grignotent sur leurs portefeuilles ». Il explique à ce sujet que l’implication de l’Armée mettra un frein aux magouilles des opérateurs véreux. Pour assoir sa thèse, le syndicaliste très connu dans le monde des paysans du Sine Saloum met à nu le procédé des faiseurs de roi (opérateurs): « ces opérateurs, délégués par les commissions de distribution des semences, font le tour de plusieurs communes avec un seul camion de semences de 20 à 30 tonnes. Arrivés sur les lieux, au lieu de débarquer la cargaison, ils proposent à ces pauvres paysans de leur racheter leurs parts qui varient entre 3 et 15 kg par paysan moyennant un prix cassé. C’est à dire moins du prix officiel du kg d’arachides». Par la suite, ces opérateurs, qui sillonnent les communes avec le même procédé, repartent avec la cargaison qu’ils revendent aux autorités lors de la saison suivante avec des bénéfices qui dépassent les 100%. Les autorités leur redonnent les mêmes missions de distribution des semences et ils en abusent encore chaque année sans que celles-ci ne découvrent la vérité. Poursuivant, Tamsir Ndiaye explique que le pire dans tout cela est que même le peu de paysans qui refusent de rependre leurs semences se retrouvent avec de très mauvaises semences en ce sens que les opérateurs ramassent toutes sortes de graines pour gonfler les chargements. Conséquence, il y a du tout dans ces semences. C’est pourquoi Tamsir Ndiaye salue l’implication des Forces de défense et de sécurité dans la gestion des intrants agricoles tout en émettant une réserve. En effet, même s’il se dit sûr que cette astuce est très bonne, il n’en demeure pas moins, selon lui, qu’il faille comprendre que la solution va au-delà d’une simple implication des forces de sécurité. En ce sens que d’après lui, il faut reconstituer le capital semencier qui est presque inexistant. Donc, à son avis, « les forces de sécurité n’auront pas de bonnes semences à distribuer car il n’en existe plus car détruites par ces opérateurs privés ». Des lors, le syndicaliste préconise le retour à la case départ. Elle consiste, comme cela se pratiquait sous le régime socialiste, à confier les semences à l’Office national de coopération et d’assistance au développement (Oncad), l’équivalent de la Sonacos dirigée alors par des spécialistes des semences très sérieux qui sillonnaient les champs à la quête de la bonne graine. Apres sélection des graines destinées à la semence, elles sont par la suite distribuées de façon équitable aux paysans qui parvenaient à assurer de bons rendements agricoles mais également à renforcer le capital semencier pour les saisons à venir. Cependant, il déplore le fait que cette démarche soit supprimée d’abord par le régime libéral du Président Abdoulaye Wade puis sous le magistère de Macky Sall. En conclusion, le syndicaliste adhère certes au changement de paradigmes prôné par l’actuel régime, mais se dit conscient que, malgré cela, les résultats escomptés ne seront pas obtenus si le capital semencier n’est pas renouvelé. C’est dans ce sillage qu’il soutient que le régime devrait subventionner l’engrais plutôt que les semences puisque cet intrant chimique va booster l’agriculture et la replacer au cœur de notre économie. Pour cela, il est nécessaire, selon notre interlocuteur, de veiller à ce que l’engrais soit accessible à tous les paysans en brisant la chaîne traditionnelle de distribution de l’engrais. En clair, cet intrant doit être vendu dans des boutiques du coin comme le riz avec une subvention de l’Etat. Il a plaidé pour l’augmentation du budget alloué à l’agriculture car « avec les 100 milliards de 2024, les paysans s’étaient retrouvés avec 5 kg d’engrais et parfois moins. Là, il s’agit des plus chanceux puisque beaucoup de paysans ne bénéficient pas d’engrais ».
CONFIDENCES GLAÇANTES D’UN DRDR DU SALOUM : « Les maires empêchaient les représentants de l’Armée dans les commissions de faire leur travail … »
Les confidences font froid dans le dos. Notre interlocuteur, Directeur régional du développement rural (Drdr), les assume certes, mais nous avons préféré le faire parler sous le couvert de l’anonymat. Ce responsable de la chaîne de distribution des semences, de l’engrais et d’autres intrants agricoles s’est d’abord félicité du changement de régime. « Avec ce nouveau régime, les lignes vont bouger parce qu’on a assisté pendant des années à du n’importe quoi dans les commissions de distribution d’intrants. Les maires dictaient leur loi et imposaient des pratiques frauduleuses sans que personne n’ose les dénoncer. Et pour cause, ils sont craints même par les représentants de l’Exécutif dans les régions. Lesquels ont compris qu’à chaque fois, les gouverneurs, préfets et sous préfets se mettaient à les empêcher de distribuer à dessoit disant gros producteurs qui n’ont même pas de champs. Ces représentants de l’Exécutif risquaient leurs postes car les maires politiciens de la mouvance présidentielle les dénonçaient. Et ensuite, c’est le ministre de l’Agriculture, lui-même, qui appelait sur ordre de Macky Sall pour que l’on laisse ces maires faire ce qu’ils voulaient « a-t-il dit. D’après ce Drdr, les marabouts, des faux paysans et même des députés étaient servis en semences et engrais pendant que les paysans restaient sans intrants. Très affecté par cette pratique, il soutient que même les gendarmes qui figurent dans les commissions ne parvenaient pas à faire leur travail de contrôle des semences et engrais. Car menacés par des politiques qui mettent tout en œuvre pour que les éléments des forces de l’ordre ne puissent pas aller jusqu’ au bout de leur vérification.
« Le colonel de l’Armée qui dirige la cellule logistique du ministère de l’Agriculture ne parvient pas à faire le suivi grâce aux lobbies…. même les députés étaient servis… »
C’est pourquoi d’ailleurs notre interlocuteur rappelle au nouveau régime que le dispositif qui implique les forces armées existait déjà. Mais ces dernières ne poussaient pas très loin leur enquête et contrôle. « L’implication des forces de sécurité a toujours existé aux côtés du service de commerce, la douane, il y a même une cellule logistique au niveau du ministère de l’Agriculture dirigée par un Colonel de l’Armée. Pour chaque campagne, son rôle est de faire une mission de suivi. Mais au bout de d’un ou de deux sites, il arrête car les politiques et le système frauduleux mis en place lui mettait le bâton dans les roues. C’est pourquoi le député Moustapha Cissé Lo l’a dénoncé au parlement. Et il a raison. On assiste à du n’importe quoi dans les commissions. Moi-même, chaque fois que je notifie que tel opérateur n’a pas le droit de participer à la campagne car n’ayant pas un bon chargement ou le quota exigé, je m’en sors avec des représailles. Et finalement, je laisse faire malgré moi. Car personne n’y peut rien. C’est le système politicien qui a pourri les campagnes »
KADIALY GASSAMA ÉCONOMISTE: il faut au moins 10% du PIB, sinon nous risquons d’avoir les mêmes problèmes quels que soient les régimes car le budget actuel ne fait même pas 1% du Pib»
L’avis de l’économiste Kadialy Gassama est simple et il n’y va pas par le dos de la cuillère. Selon lui, la décision du Premier ministre Ousmane Sonko, de porter à 120 milliards de Cfa le budget alloué à la campagne agricole 2024-2025 n’a pas la portée escomptée pour reconstruire notre agriculture au regard des attentes de faire de celle-ci, un levier économique durable. Le spécialiste des questions économiques soutient que le Sénégal a certes besoin d’atteindre la sécurité alimentaire, mais pour y arriver, il lui faut hisser très haut la barre budgétaire destinée à l’agriculture. Donc, il préconise que les autorités sénégalaises augmentent considérablement le budget afin qu’il représente 10% du produit intérieur brut. Ce qui va permettre de maîtriser notre agriculture. Sans cette approche, l’économiste explique que ce conseil interministériel sur l’agriculture ne fera que se rajouter à ceux tenus par les régimes précédents. Par contre, Gassama applaudit des deux mains après la décision issue du conseil interministériel de changer de paradigmes dans la gestion des ressources. Autrement dit, le fait que le gouvernement ait décidé de tout mettre en œuvre pour que les allocations budgétaires puissent toucher les vrais acteurs du secteur, en impliquant les forces de défense et de sécurité dans le dispositif de distribution de semences par exemple. En effet, il affirme qu’il faut que des stratégies soient mises en œuvre pour que les « spéculateurs ne captent pas les fonds. Il déclare aussi qu’avec une population à 65% rurale, l’augmentation des ressources financières est plus que nécessaire pour assurer la souveraineté alimentaire ».
« Il faut que notre agriculture soit compétitive sur le plan mondial «
Par ailleurs, l’économiste est allé plus loin dans ses analyses en évoquant le volet de la modernisation de notre agriculture. En effet, il se dit très sûr que sans cela, tout le processus menant vers une agriculture qui respire la prospérité sera raté. En termes simples, « il faut que notre agriculture soit compétitive sur le plan international «. Puisque dit-il, il faut que les rendements agricoles soient à la hauteur du marché international. La qualité doit impérativement suivre ainsi que le prix. Avec cela, les Sénégalais vont devoir consommer ce que nous produisons et exporter, au besoin, nos produits issus de nos propres industries de transformation. Mais au-delà, il faut penser à exporter, selon lui, d’autres produits agricoles même à l’état brut. Seulement, Gassama réaffirme que les autorités devraient veiller à la productivité de l’agriculture d’ abord avant de penser à l’exporter pour entrer en compétition sur le marché international. En tout état de cause, l’économiste insiste sur nos avantages comparatifs en mettant un accent particulier sur les cultures maraîchères et céréalières car ces formes de culture, sont très rentables et maîtrisables par nos producteurs. Cette touche va d’ailleurs contribuer à diminuer sensiblement les importations et promouvoir le consommer locale. Sur ce point, l’économiste invite l’actuel régime à changer le modèle alimentaire des Sénégalais. Lesquels, ditil, malheureusement, consomment plus des produits importés. Et ce changement se fera avec une production agricole massive et de qualité sous l’impulsion de nos industries de transformation. Souhaitons que l’Etat s’engouffre les sillons tracés par les acteurs et économistes pour une bonne récolte…
Alioune Badara DIALLO
(Correspondant permanent à Kaolack)
LE RENFORCEMENT DES RELATIONS BILATÉRALES ENTRE LE SÉNÉGAL ET LA CÔTE D’IVOIRE À LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE MERCREDI
Les quotidiens parus mercredi s’intéressent principalement à la visite de travail effectuée par le président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, en Côte d’Ivoire
Dakar, 8 mai (APS) – Les quotidiens reçus mercredi à l’Agence de presse sénégalaise s’intéressent principalement à la visite de travail effectuée par le président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, en Côte d’Ivoire où il a convenu avec son homologue ivoirien, Alassane Dramane Ouattara, de renforcer les relations bilatérales entre les deux Etats et aux solutions préconisées par le Médiateur de la République, Demba Kandji, pour une meilleure gestion du foncier au Sénégal.
‘’Bassirou Diomaye Faye et Alassane Ouattara renforcent l’axe Dakar-Abidjan’’, affiche à sa Une Yoor-Yoor.
Le journal souligne qu’ ‘’à l’invitation d’Alassane Ouattara, le président Bassirou Diomaye Faye a effectué ce 7 mai, une visite officielle en République de Côte d’Ivoire’’.
‘’Il était accompagné d’une forte délégation composée de membres du Gouvernement et de hautes personnalités sénégalaises. Le séjour du chef de l’Etat s’inscrit dans le cadre du renforcement des liens d’amitié, de fraternité et de coopération existant entre les deux pays’’, rapporte la publication.
Sur plusieurs sujets relatifs à la coopération bilatérale, la démocratie, la CEDEAO ou encore l’ UEMOA ‘’BDF en phase avec Ouattara’’, note L’Info.
‘’L’axe Dakar-Abidjan se porte bien ! C’est la conclusion qu’on peut tirer des déclarations des Présidents Alassane Dramane Ouattara et Bassirou Diomaye Faye suite à leur entretien, à l’occasion de la visite de travail effectuée hier, en Côte d’Ivoire, par le nouveau président sénégalais’’, mentionne le journal.
La publication relève que ‘’le doyen Ouattara et le jeune BDF ont affiché + une convergence totale de points de vue+ sur les questions liées à la coopération multiforme entre les deux pays, mais aussi du partenariat au sein des organisations sous-régionales’.
‘’En visite d’amitié, hier à Abidjan, le chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye et son homologue Alassane Dramane Ouattara ont revisité les axes de coopération à consolider entre les deux pays’’, rapporte Le Soleil, soulignant que ‘’ le chef de l’Etat sénégalais, s’est réjoui du dynamisme des relations bilatérales entre le Sénégal et la Côte d’Ivoire’’.
‘’ Il a toutefois fait savoir à son homologue Alassane Dramane Ouattara que les deux pays peuvent encore faire mieux dans le cadre de cette coopération’’, écrit la publication.
‘’Le Sénégal et la Côte d’Ivoire dans l’UEMOA et la CEDEAO, un solide duo qui veut peser plus’’, titre le quotidien national.
‘’Bassirou Diomaye Faye expose à Ouattara sa vision’’, de la CEDEAO, de la coopération bilatérale entre le Sénégal et la Côte d’ivoire, note de son côté L’As.
Le journal précise qu’au cours de cette visite de travail entre Bassirou Diomaye Faye et Alassane Dramane Ouattara ‘’le fonctionnement de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et la coopération bilatérale entre les deux pays étaient au menu des discussions’’.
WalfQuotidien s’intéresse à la diplomatie de bon voisinage développé par le président Bassirou Diomaye Faye depuis son installation officielle, le 2 avril 2024.
‘’Il rompt ainsi avec ses prédécesseurs. Animé par un esprit souverainiste, il semble privilégier la diplomatie du bon voisinage entre le Sénégal et ses voisins de la sous-région’’, relève le journal.
‘’Contrairement à ses prédécesseurs qui étaient plus liés aux puissances étrangères en termes de coopération, le président Faye privilégie la diplomatie du bon voisinage. Depuis sa prise de fonction, ses visites à l’international sont effectuées dans les pays de la sous-région avec une première visite en Mauritanie, suivie de la Gambie, avant de s’envoler pour la Guinée Bissau’’, mentionne Walf.
En matière de coopération bilatérale, d’intégration sous-régionale ‘’BDF et ADO regardent dans la même direction’’, indique Le Quotidien.
Le même journal dans sa parution du jour aborde la gestion foncière avec la sortie du Médiateur de la République Demba Kandji, lors d’un atelier d’échanges sur le foncier organisé par la Médiature de la République en collaboration avec l’Association des anciens gouverneurs, des mouvements de la société civile et d’autres acteurs.
Gestion du foncier ‘’Demba Kandji défriche le problème’’, affiche à sa Une la publication qui écrit : ‘’le Médiateur de la République, a initié des réflexions sur la gestion du foncier dans le pays alors que celui-ci, est secoué depuis quelques jours par la succession de révélations sur l’attribution supposée de terres à certaines personnalités’’.
‘’Au-delà des centres urbains, Demba Kandji, a insisté sur la nécessité de protéger le foncier rural’’, ajoute le journal.
Vox Populi met en exergue l’alerte de Demba Kandji, le Médiateur de la République, sur le problème du foncier rural.
‘’ Ce qui se passe dans le monde rural dans 10 ans, 15 ans ça va être pire que la Corniche de Dakar. Il faudrait qu’on réfléchisse sur le foncier rural (… ). Allez vers l’intérieur du pays, vous vous rendrez compte de la décomposition, de la configuration sociale de l’habitat, c’est inquiétant ’’, rapporte le journal, citant des propos du Médiateur de la République.
Par Kaccoor Bi - Le Temoin
FUTILITÉS
Pour crétiniser une jeunesse, le moyen le plus rapide, c’est de lui proposer des jeux, toujours des jeux !
On nous présente souvent comme des gens beaux et intelligents. En tout cas, dans un pays comme le Gabon, nous sommes une denrée très recherchée. Vous en doutez ? Renseignez –vous autour de vous ou discutez avec de bons compatriotes qui ont pris leurs aises dans ce doux pays où les donzelles n’ont pas peur de dire leurs fantasmes. Vous voulez quoi?
Saturé de politique politicienne, il faut bien que je braque les yeux ailleurs. Surtout dans ce pays où de bienheureux se promènent sur des hectares de terre. Mais voilà, on a beau être exhibés comme des gens brillants, il arrive que l’on se demande si les autres ne nous trompent pas pour mieux nous b…
J’ai entendu dire que de plus en plus, des jeunes sont devenus accrocs aux jeux du hasard. Ils sont dans les casinos ou tentent leur chance dans différents jeux dont le fameux site de paris sportifs 1Xbet. Des élèves y misent ainsi leur frais de scolarité pendant que des pères de famille parient leurs salaires. Au niveau des casinos, d’anciennes célébrités appauvries y cherchent fortune. Il y a quelques années, la Lonase (Loterie nationale sénégalaise) nous bombardait d’un spot publicitaire. Il s’agissait d’un vieux vendeur de charbon de bois qui s’offre le jackpot avec 50millions de francs Cfa. Plus tard, on le retrouve en costard, cigare à la bouche et entouré de belles filles qui boufferont certainement son fric avant qu’il ne retourne à son charbon de bois.
Dans l’autre spot, c’est toujours le même vieil homme qui cherche à s’enrichir, il touche le jackpot et on l’aperçoit encore à une soirée traditionnelle avec une orgie de musique et entouré de belles dames et de griots qui chantent ses louanges pour lui soutirer du fric comme dans le premier spot. Depuis lors, rien n’a changé…
Tout cela représentait la belle illustration de nos « sénégalaiseries » ou de nos comportements d’une autre époque ! On gagne de l’argent non pas pour l’investir dans des projets porteurs et générateurs de revenus, mais pour faire la fête et sauter de belles femmes !
Des images insipides que l’on offre ainsi à une jeunesse qui ne croit plus aux études, mais qui passe son temps à parier avec l’espoir de devenir millionnaire et sortir de la pauvreté qui continue de gagner du terrain.
Et tout se joue à travers nos télévisions locales qui sont devenues de vraies poubelles, des déchets de notre société. Des futilités fortement sponsorisées par des sociétés qui se détournent des émissions éducatives ou qui font appel à l’intellect pour des fadaises. Tout est jeu ! Une jeunesse passe son temps à parier. Ce qui constitue une vraie arnaque pour des jeunes qui ne savent pas qu’on se joue d’eux pour enrichir d’autres.
Au lieu d’offrir à une jeunesse d’autres rêves, tout est devenu jeu, toujours des jeux et encore des jeux où l’on gagne du fric, des portables et d’autres appareils qui nous enfoncent encore dans l’ignorance. Rien que de l’accessoire !
Pour crétiniser une jeunesse, le moyen le plus rapide, c’est de lui proposer des jeux, toujours des jeux !
L’ETAT FAIT SA MUE
Avant le début de l’exploitation du pétrole et du gaz, prévu dès ce mois de juin, une rencontre de validation du rapport de l’Evaluation environnementale stratégique (Eess) du secteur pétrolier et gazier offshore et onshore du Sénégal, a été tenue hier
Les communautés côtières notamment celles de Saint-Louis et des dix-neuf (19) îles du Delta du fleuve Saloum craignent les impacts de la future exploitation des projets pétroliers et gaziers GTA et de Sangomar. Pour disposer d’un outil de décision et de mesure des conséquences des activités offshore en mer, l’Etat du Sénégal a lancé, depuis 2021, une évaluation environnementale stratégique. Une réunion de partage du document a eu lieu hier, mardi 7 mai 2024.
Avant le début de l’exploitation du pétrole et du gaz, prévu dès ce mois de juin, une rencontre de validation du rapport de l’Evaluation environnementale stratégique (Eess) du secteur pétrolier et gazier offshore et onshore du Sénégal, a été tenue hier, mardi 7 mai 2024. L’objectif est de faire le point sur les mesures à mettre en œuvre pour préserver l’environnement. Il devrait connaître sa version finale en juin prochain.
En attendant, le consultant a trouvé qu’il existe des zones de pêche très sensibles qui devraient motiver l’octroi de certains blocs pour que l’Etat puisse prendre les mesures idoines pour les protéger. La recommandation c’est aussi d’imposer aux compagnies l’installation de forages obliques dans les zones protégées, pour éviter les accidents. Ce conseil est une dépense supplémentaire ; il faut de ce fait, l’obligation de l’Etat pour que les entreprises s’y soumettent. Toutes les activités devront se faire en mer, pour éviter d’impacter les communautés côtières. Dans les recommandations de l’étude d’évaluation, les sociétés pétrolières et gazières sont aussi invitées de faire des démonstrations sur comment éliminer les gaz à effet de serre sinon, de les minimiser. Il importe, selon lui, de renégocier avec les compagnies pétrolières pour prendre en compte cet aspect. Une orientation stratégique est aussi demandée, afin de préserver les activités de pêche. L’Etat doit aussi veiller à la gestion des bruits sous- marins, car les activités pétrolières et gazières changent le milieu marin. Des activités sont prévues dans ce sens, mais sans une forte instance des autorités, les compagnies pétrolières et gazières ne s’exécuteront pas, prévient l’évaluateur. Il faut aussi que l’Etat s’assure que les ressources matérielles des compagnies sont en place, conformément aux études d’impact environnemental et les engagements pris.
L’électrification des usines du gaz naturel liquéfié doit être faite. Le Sénégal doit également aligner ses normes environnementales avec celles de la Banque mondiale ; ce qui facilite, à son avis, l’attraction d’investissements étrangers. En outre, le Sénégal est appelé à préparer un Plan national de développement social. Comme directive, il est également recommandé la réforme juridique, avec la mise à jour des contrats existants et déjà signés avec les sociétés pétrolières, afin de prendre en considération les exigences de l’Etude d’évaluation environnementale. L’étude préconise ainsi le développement d’une loi-cadre pour la gestion sociale. Elle recommande, par ailleurs, une stratégie de communication nationale sur le secteur pétrolière et gazière, comme il en existe présentement en Mauritanie. Une communication est nécessaire puisque, estime-t-il, il faudrait combler le vide communicationnel pour éviter la diffusion de fausses nouvelles sur le secteur pétrolier et gazière.
De même, il faudrait établir des normes environnementales spécifiques pour le secteur pétro-gazier, mettre à jour la Contribution nationale déterminée du Sénégal. Il faut aussi établir un programme de renforcement de capacité de toutes les institutions ayant un rôle dans la gestion des impacts environnementaux et sociaux du secteur pétro-gazier. L’évaluateur recommande encore de mettre à disposition des parties prenantes un guide pour la préparation et évaluation des études d’impact environnemental et social. Il est en même temps suggéré la mise en œuvre d’une plateforme digitale pour la gestion de l’information pour le secteur pétro-gazier. Cela suppose surtout la mise à disposition de données nécessaires pour compléter l’état référentiel des indicateurs de performance de l’Etude d’évaluation social et les intégrer dans la plateforme digitale.
DONNÉES OBSOLÈTES, NON PRISE EN COMPTE DE CERTAINES SPÉCIFICITÉS, TEMPS DE MISE EN ŒUVRE : Des acteurs font le procès de l’étude
Les participants à la rencontre de validation du rapport d’Evaluation environnementale stratégique, ont toutefois relevé des observations et inquiétudes non prises en compte par le document. Il s’agit de référence à des données obsolètes qui ne peuvent pas justifier le contexte actuel. Ils ont également invité les rédacteurs à l’élargir aux actions prévues dans le secteur de la pêche, la qualité de l’air, entre autres. Ils ont aussi appelé à faire état des mesures prévues pour la protection de la mangrove, écosystème très fragile et importante niche d’activités pour les insulaires.
Une plus grande attention à des aires marines protégées et des mammifères marins (espèces menacées de disparation très sensibles au bruit et au déplacement des navires), est nécessaire, selon le conservateur de l’Aire marine protégée (Amp) de Sangomar, le capitaine Cheikh Amadou Diallo. L’enseignant chercheur à l’Institut des sciences de l’environnement (Ise), Bienvenue Séne, pense nécessaire d’avoir des données référenciées. La Direction de la protection civile a plaidé pour une meilleure prise en compte de la gestion des risques dans le document. Il faut aussi prendre en charge les enjeux culturels et sociaux des communautés impactées. L’étude devrait aussi être orientée vers les moyens de suivi des recommandations des différentes études d’impact environnemental.
Pour le Directeur exécutif d’Action justice environnementale (Aje), Mamadou Lamine Diagne, « l’Eess viole les dispositions pertinentes du Code de l’environnement (ancien 2001, art L48 et nouveau 2023, art L30) qui dispose que l’Eess est une étape préalable et obligatoirement réalisée avant tout développement et mise en œuvre d’un programme…) Ensuite, ajoute-t-il, «elle annonce des questions essentielles et importantes sans les développer (même pas une phrase) ; c’est le cas avec la question de la gestion de l’écosystème de mangrove avec tous les impacts que l’exploitation des hydrocarbures peuvent avoir pour son équilibre».
Lamine Diagne a aussi regretté le fait que le rapport d’évaluation ne parle pas de l’impact des hydrocarbures sur le potentiel avifaune du Sénégal, pourtant elle l’annonce. «C’est aussi le cas avec la gestion et la conservation des plancton qui constitue un maillon essentiel dans la chaîne alimentaire au niveau de la vie aquatique et en même temps très sensible au rejets en mer et aux déversement de produits chimiques et d’hydrocarbures». A la suite des interventions, les autorités ont donné l’assurance que toutes les remarques seront prises en compte, afin de disposer d’une bonne politique de gestion environnementale du secteur.
BABA DRAMÉ, DIRECTEUR DE LA RÉGLEMENTATION ENVIRONNEMENTALE ET DU CONTRÔLE : «Disposer d’un Atlas de l’Environnement du milieu offshore et côtier du Sénégal»
Pour le Directeur de la Règlementation environnementale et du Contrôle, Baba Dramé, à travers cette évaluation, il s’agit d’avoir «un Atlas de l’Environnement du milieu offshore et côtier du Sénégal dont l’objectif est de répertorier et cartographier l’ensemble des zones et activités sensibles et vulnérables, aussi bien sur le milieu marin que sur le littoral, afin de minimiser les impacts de l’exploitation de l’industrie pétrolière». Il rappelle aussi que cette étude a démarré en 2021, aprés avoir été une forte recommandation de la troisième édition de la Conférence nationale sur le développement durable (Cndd), tenue à Dakar en 2018 et dont le thème portait sur «L’intérêt et la pertinence d’une exploitation durable et saine des ressources gazières et pétrolières». Les travaux du Comité scientifique avaient conclu, dit-il, «que les outils de gouvernance requis par l’industrie pétrolière et gazière dont disposait le Sénégal ainsi que les faibles capacités techniques et opérationnelles des acteurs en général et des administrations impliquées en particulier, ne garantissaient pas une maîtrise des risques environnementaux et sociaux de l’exploitation du pétrole et du gaz». Pour Phillipe Bacoumba Faye, Chef de l’Unité de gestion de l’Unité Ges-petrogaz, il s’agira de permettre à «l’Etat de disposer de l’ensemble des outils de contrôle et de supervision environnementaux des opérations pétrolières et gazières et d’avoir enfin une feuille de route de suivi environnemental». Le Directeur des hydrocarbures, Pape Samba Ba, juge «qu’il est hors de question de remplacer la structure économique avec du pétrole et du gaz». Mieux, ajoute-t-il, «les économies qui tournent autour du système marin doivent être conservées. L’étude permettra de disposer d’un référentiel pour que les dispositions soient prises de façon scientifique pour une cohabitation de l’exploitation de la pêche et la préservation de l’écosystème marin. Le vrai challenge est de mettre en œuvre les études et là c’est où le Sénégal devra s’investir».
UNE MENACE POUR LA SANTE ET L’ENVIRONNEMENT
Au Sénégal, l'essor des pesticides est étroitement lié au développement du maraîchage. L'usage de ces pesticides dans l'agriculture s'est développé de manière considérable, avec des impacts négatifs sur l'environnement, la santé humaine et animale
La Fondation Heinrich Böll et Enda Pronat ont procédé hier, mardi 07 mai 2024, au lancement de l'Atlas des Pesticides/Sénégal. Le but de cette rencontre est d’informer sur l'impact des pesticides au Sénégal et les alternatives en faveur de systèmes alimentaires durables. Selon l’Atlas, au Sénégal l’État et les Directions régionales subventionnent entre 500 et 700 tonnes de pesticides par an.
Au Sénégal, l'essor des pesticides est étroitement lié au développement du maraîchage. L'usage de ces pesticides dans l'agriculture s'est développé de manière considérable, avec des impacts négatifs sur l'environnement, la santé humaine et animale. En effet, l’État et les Directions régionales subventionnent entre 500 et 700 tonnes de pesticides par an. L’annonce a été faite par Fabian Heppe, Directeur de la Fondation Heinrich Böll. Il présentait hier, mardi 7 mai 2024, la version sénégalaise de l'Atlas des Pesticides. Un travail qui est le fruit d'une collaboration entre la Fondation Heinrich Böll et Enda Pronat, regroupant 27 contributions sur la propagation, l'utilisation et les risques des pesticides pour l'humanité et l'écosystème, dont trois proviennent du Sénégal. Idéalement, les pesticides sont utilisés pour prévenir les pertes de rendement agricole..
Toutefois, il souligne que leur utilisation excessive engendre désormais des problèmes de santé et de dégradation des sols, nuisibles pour l'écosystème. «Chaque année, 385 millions de personnes sont victimes d'empoisonnement par les pesticides. Les agriculteurs étant les plus exposés. Cependant, les pesticides affectent également ceux qui ne travaillent pas directement dans ce secteur, contaminant l'environnement et la nourriture. Dans des pays à faible revenu comme le Burkina Faso, jusqu'à 83% de la population agricole active est touchée par des empoisonnements», déplore M Heppe. Face à ces dangers, indique-t-il, des mesures significatives ont été prises au Sénégal. Il rappelle, par ailleurs, que la Direction de la Protection des Végétaux (DPV) a pour mission de mettre en œuvre la réglementation sur les pesticides et d'émettre des avertissements agricoles. «L'adoption du programme pour la souveraineté alimentaire durable en 2022, vise à réduire de 30% l'utilisation d'intrants de synthèse d’ici à 2035. Cependant, en raison du manque de contrôle et de traçabilité, les risques de contamination et d'intoxication persistent», prévient-il.
Pour lui, il est possible d'augmenter la productivité agricole sans recourir aux pesticides ni aux engrais artificiels. «L'agro écologie qui combine des pratiques de protection traditionnelles et l'utilisation prudente de pesticides sûrs et efficaces, apparaît comme une alternative fiable et facile à mettre en œuvre. La société civile sénégalaise prône une véritable transition vers des systèmes de production plus durables. Des plateformes multi-acteurs, comme la DyTAES, regroupent divers acteurs pour promouvoir la transition agro écologique au Sénégal par le plaidoyer, le partage d'expériences et l'accompagnement des territoires en transition», préconise-t-il.
Face à cette réalité inquiétante, il est impératif, selon Jean Michel Waly Sène, Secrétaire exécutif de l’ONG Enda Pronat, que des mesures concrètes et immédiates soient prises. Il a ainsi souligné la nécessité de repenser notre modèle agricole et explorer des alternatives durables aux pesticides chimiques. Il estime que cela nécessite un engagement collectif des gouvernements, de l'industrie agricole, des chercheurs, des organisations de la société civile et des consommateurs.