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27 février 2025
Par Mamadou Ndiaye
IVRESSE FONCIÈRE
Du feu couve sous la cendre. Au propre et au figuré, la honteuse convoitise des terres apparaît au grand jour comme la lame de fond d’un énorme brasier susceptible de provoquer des convulsions sociopolitiques aux conséquences incalculables.
Du feu couve sous la cendre. Au propre et au figuré, la honteuse convoitise des terres apparaît au grand jour comme la lame de fond d’un énorme brasier susceptible de provoquer des convulsions sociopolitiques aux conséquences incalculables.
L’onde de choc s’empare de toutes les couches qui découvrent des pratiques dont les acteurs cachés, mais dénichés au fur et à mesure, s’emberlificotent dans des raisonnements spécieux. Ils usent et abusent de ruses sans finesse aucune.
Pire, à force d’accumuler sans efforts, ils s’enrichissent sans cause au grand étonnement de populations médusées par les fortunes amassées et surtout déboussolées par la repoussante arrogance affichée par ces brutes encombrantes.
A la faveur de la récente publication des rapports des organismes de contrôle, des noms sont avancés, des listes s’ébruitent, des visages se découvrent, des réseaux ramifiés se révèlent. Tels des mille-pattes, certains ont des pieds partout, détiennent partout des avoirs, ont de tout un peu, parfois même beaucoup et, plus grave, acquièrent encore et encore sans gêne, sans vergogne, sans pitié. Bref, sans cœur…
Des arrivistes notoires se sont ligués à des fonctionnaires véreux, moyennant le silence coupable de hiérarchies qui « ne voient rien » mais « au courant de tout » et « palpent » de substantiels gains au détour d’une indifférence teintée de malices avec une faune de complicités « inconnues » au bataillon.
Petit à petit, des digues sont en train de céder. Du commandement territorial à la magistrature, des politiques, des parvenus et des élus, d’anciens ministres, des représentants de la haute administration aux intermédiaires véreux, de nouveaux riches sans épaisseur à des tâcherons lilliputiens paient ainsi le revers d’un système, le leur, aux antipodes de celui de l’État et de la République auxquels ils devaient une absolue loyauté et un sentiment élevé de dignité et de fierté. Que nenni !
Sans doute ces attitudes et ces comportements relèvent d’un ordre ancien devenu désormais désuets…
Ayant eu écho de ces clameurs, le Président de la République a été bien inspiré en se rendant l’autre semaine sur les lieux des forfaits pour mieux apprécier l’ampleur des suspicions dans la région de Thiès aux alentours de l’Aéroport Blaise Diagne.
Mbour 4 dit tant de nos terres, du foncier, des appétits féroces, des accaparements, des tentations, des vols et des viols organisés à une vaste échelle, des délits d’initiés et des rapports de forces futurs qui s’y développent à vitesse grand V.
Issu du corps des Impôts et domaines, le Président Diomaye mesure sous ses yeux l’étendue du désarroi, du désastre, de l’outrecuidance ou de la désinvolture des personnalités épinglées parce qu’attributaires de superficies que rien ne justifie. Absolument rien !
C’est à se demander si ces gens sont encore pourvus d’humanité, s’ils possèdent un sens du jugement ou de la modération ! Ainsi, aiment-ils leurs prochains ? Savent-ils que leur boulimie foncière prive nombre de leurs compatriotes de toit, de bien en propre, d’un « chez soi » qui leur ôte des illusions ou leur procure, un équilibre, un rang, une dignité ?
Tout le monde sait que la boulimie autour de la terre est contagieuse ? Et les zones ou les foyers de vives contestations s’énumèrent un peu partout dans le pays saisi par cette frénésie répétitive d’acquisitions. Même les forêts classées ne sont pas épargnées ! D’où l’exaspération des couches paysannes, disons populaires.
Partout le peuple sénégalais grommelle des injures. La frange la plus jeune, sabre au clair, mène le « combat » contre les grimpions, ces affidés des mauvais coups au service de « bras longs » encagoulés comme des braqueurs fantomatiques.
Autrefois, les terres servaient à la culture vivrière sur de modestes étendues. La démographie n’était pas aussi galopante qu’aujourd’hui pour justifier ou, à tout le moins, expliquer les convoitises dont elles font l’objet de nos jours. Dans les temps anciens, les superficies emblavées ne gênaient point l’éclosion des forêts, des ruisseaux, des affluents, des pâturages et des zones fourragères dans une belle harmonie dont la nature a le légendaire secret.
Ce narratif n’est plus de saison. La valeur résiduelle de la terre est passée de mode. En se démultipliant, la population sénégalaise, estimée à 18 millions d’êtres selon le dernier recensement de l’ANSD, a également engendré des héritages fantasmés.
Des appétences plus aiguës parfois, souvent plus graves, se mêlent à de féroces rivalités au sein des familles dépositaires, dans des luttes de clans, de tribus et même d’alliés appelés à la rescousses suivant l’épaisseur du portefeuille ou du carnet d’adresses et du pouvoir d’influence ou de nuisance.
Les litiges en leur sein sont à géométrie variable. En revanche, les blessures jamais guéries, mais endormies, se réveillent sous de nouvelles convulsions que d’amicales pressions familiales ne parviennent plus à étouffer ni à apaiser. Au lieu de quoi, les haines et les jalousies se donnent en spectacle.
Le désespoir explique-t-il cette déchéance des mœurs ? A quoi ou à qui attribuer ce délitement des valeurs ? Il s’inscrit dans l’âpre compétition pour la domination, le prestige et un égoïsme surdimensionné qui, hélas, entretient les guéguerres sur fond de dénigrement.
La politique se fait sur des réalités. En appréhendant mieux le phénomène foncier, les nouveaux dirigeants cernent davantage ses contours en lui appliquant les solutions idoines.
Seulement, en arrière-plan de ces crispations, se faufilent des écarts de revenus qui, en se creusant toujours plus, fissurent la société sénégalaise. Or le foncier surgit comme une nouvelle frontière de prospérité agitée par des esprits mercantiles discrètement soutenus par des « mains invisibles ».
Ce gouffre, s’il n’est pas comblé à temps, va accentuer la césure avec l’aide d’acteurs qui s’affranchissent des règles de jeu. La terre, au même titre que les ressources naturelles, pétrole et gaz entre autres, appartient au peuple qui le délègue à des dirigeants dignes de confiance, investis de missions à l’issue d’élections libres, régulières et transparentes.
Le foncier aiguise donc des appétits. Il suscite de plus en plus de convoitises souvent orchestrées par des puissances d’argent qui ne reculent devant aucun obstacle. N’est-il pas temps de se montrer moins naïf face aux dangers d’instabilité ? Le grand écart qui s’observe crée des inégalités qui s’accroissent en s’accentuant.
Des Sénégalais sont assis sur d’épais matelas financiers et se détournent ostensiblement de l’économie réelle pour privilégier les actifs spéculatifs. L’essor de l’immobilier, surtout de l’immobilier de luxe, ne s’explique pas autrement. Certains banquiers de renom n’hésitent pas à pointer l’indexe sur les réseaux de drogues qui investissent dans la pierre comme des filières-relais de blanchiment de l’argent sale.
A qui échoit le devoir d’endiguer le chaos qui se généralise et se perpétue ? « On a du mal à vivre », crient à tue-tête les Sénégalais dans une relative pudeur. Pendant ce temps, les nouveaux riches gambillent dans les hautes herbes alors que l’opinion s’attriste du spectacle des rabat-joie.
LE PATRIMOINE DE CHEIKH BETHIO THIOUNE EN QUESTION
Le lotissement de Médinatou Salam fait par Cheikh Bethio Thioune pour le compte de ses disciples, ses enfants et ses épouses en 2007 est remis en cause avec un litige sur 1500 parcelles. Les disciples du défunt guide religieux sont montés au créneau....
Le lotissement de Médinatou Salam fait par Cheikh Bethio Thioune pour le compte de ses disciples, ses enfants et ses épouses en 2007 est remis en cause avec un litige sur 1500 parcelles. Les disciples du défunt guide religieux sont montés au créneau pour défendre son patrimoine.
Ce sont des thiantacounes furieux, regroupés autour d’un Collectif pour l’émergence de Médinatou Salam qui ont tenu un point de presse le dimanche 5 mai pour dénoncer une remise en cause du lotissement initial fait par leur guide. «En 2007, Médinatou Salam a été loti par Cheikh Bethio Thioune qui avait mis sur pied une commission d’attribution. Le mode d’attribution était le même aussi pour ses enfants, ses épouses que pour ses disciples que nous sommes. Aujourd’hui, c’est ce lotissement initial qui est remis en cause», déplorent Arona Fall et ses condisciples. «En 2020, le maire de Malicounda, Maguette Sène, avait fait un recensement avec les services départementaux. Mais jusqu’à présent, il n’y a pas eu de régularisation mais plutôt une gestion nébuleuse avec des actes administratifs signés du maire, une superposition inacceptable», ajoutent-ils.
Selon eux, feu Cheikh Béthio Thioune a permis à beaucoup de ses talibés d’avoir un toit en achetant des parcelles pour eux avec ses «adiya» ( argent reçu de ses disciples). «C’est un administrateur civil qui a fait 35 ans de service, un as de l’aménagement territorial que personne ne peut corriger. Il était en avance sur son époque. Il a créé Dianatou Mahwa et Médinatou Salam qui n’étaient rien du tout avant lui», clame M. Fall
Ces thiantacounes, qui dénoncent des «ventes illicites de parcelles, une fraude foncière», disent avoir fait un «blocus» pour barrer la route aux courtiers interdits «de mettre les pieds sur le patrimoine de Cheikh Bethio Thioune». Par ailleurs, le Collectif pour l’émergence de Médinatou Salam déplore le «manque d’infrastructures socioéconomiques de base : poste de santé, eau, éclairage public…
LE COUP D'ESSAIE
Bow et Soringo, des villages de la région de Matam (nord), abritent des projets-tests de culture du blé, dont les résultats, jugés satisfaisants par des ingénieurs agronomes, incitent à développer la culture de cette céréale au Sénégal.
Matam, 6 mai (APS) – Bow et Soringo, des villages de la région de Matam (nord), abritent des projets-tests de culture du blé, dont les résultats, jugés satisfaisants par des ingénieurs agronomes, incitent à développer la culture de cette céréale au Sénégal.
La Société d’aménagement et d’exploitation des terres du delta du fleuve Sénégal (SAED) déclare vouloir vulgariser la culture du blé dans la région de Matam, à la suite des tests effectués dans ces deux villages du département de Kanel. La SAED juge ‘’satisfaisants’’ les résultats des essais.
Dans son champ, à Bow, un village situé à 30 km de Matam, Aboubakry Bâ a aménagé une superficie d’un hectare et y cultive du blé, une première dans la région de Matam.
Son champ et celui d’un autre du village de Soringo ont été choisis pour la phase-test d’un programme de production de blé, à l’initiative de la SAED.
M. Bâ s’apprête à terminer un travail entamé il y a trois mois. Mais faute de moissonneuse-batteuse, il devra encore patienter. À cause de ce contretemps, des tiges de blé sont encore rangées sur une bâche, pour être décortiquées.
Aboubakry Bâ est l’un des pionniers de la culture du blé au Sénégal.
Une écharpe au tour du coup et un bonnet à rayures sur la tête, Aboubakry Bâ explique que la culture a duré quatre-vingt-dix jours. Il espère que sa récolte va avoisiner cinq tonnes.
‘’Nous avons testé la culture du blé pour la première fois dans la région de Matam, à Bow et à Soringo, sur une superficie de deux hectares. Nous trouvons que c’est bien faisable. Notre ambition est de mettre en place un programme de culture du blé dans la région’’, a dit Moussa Mbodj, un ingénieur de la SAED, lors d’une visite du champ de Bow, dimanche.
Le programme blé de la SAED découle des difficultés économiques causées par la guerre entre la Russie et l’Ukraine, d’où provenait une bonne partie des importations sénégalaises de ladite céréale, selon M. Mbodj.
‘’L’essentiel était de démarrer la production. C’est ce que nous avons fait à une période qui n’était pas appropriée, car le calendrier cultural du blé s’étend de novembre à décembre. C’est en janvier que nous avons commencé la culture, qui a duré quatre-vingt-dix jours, pour un rendement de cinq tonnes’’, explique l’ingénieur de la SAED.
Moussa Mbodj, un ingénieur de la SAED
Malgré le retard, ‘’les résultats ont été […] satisfaisants’’, observe-t-il, estimant que le rendement serait meilleur si le blé avait été cultivé en novembre et décembre.
De l’avis de Moussa Mbodj, il est temps de passer aux étapes suivantes, notamment la commercialisation, la transformation et la sensibilisation des producteurs.
‘’Les producteurs en sont conscients, les terres existent et sont propices à la culture du blé. Il reste à développer les segments de la chaîne, dont la disponibilité des semences’’, signale l’ingénieur.
Les premières récoltes de blé au Sénégal
Moussa Ngom, un conseiller agricole de la SAED, se souvient des doutes qui ont assailli les responsables de cette société nationale chargée d’agriculture, lors du lancement programme-test. Il relève surtout l’insuffisance d’informations relatives au blé, une céréale fortement consommée au Sénégal mais peu connue dans le pays.
‘’Il faut encourager les producteurs à cultiver du blé, la céréale la plus consommée au Sénégal après le riz. Il est important de se lancer dans la culture du blé pour atteindre l’autosuffisance alimentaire du pays’’, souligne M. Ngom.
Pour la phase-test, la SAED a utilisé une variété égyptienne dénommée Misri 1, qui a permis de produire deux types de blé, le tendre et le dur, avec lesquels on peut faire du pain et de la pâte alimentaire.
UAM, LES ÉTUDIANTS RÉCLAMENT L’ACHÈVEMENT DES TRAVAUX DU CAMPUS SOCIAL
Les étudiants de l’université Amadou Mahtar Mbow (UAM) de Diamniadio, par la voix de leur représentant, Lamara Ba, ont invité le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Abdourahmane Diouf, à aider à achever les travaux
Les étudiants de l’université Amadou Mahtar Mbow (UAM) de Diamniadio, par la voix de leur représentant, Lamara Ba, ont invité le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Abdourahmane Diouf, à aider à achever les travaux du campus social et ceux du complexe sportif de l’université.
M. Diouf effectuait lundi une visite de prise de contact à l’UAM, où il a échangé avec le personnel enseignant mais également avec les étudiants. Il a visité les différentes infrastructures et équipements de cette université.
”Nous voulons l’achèvement des travaux en cours du campus social et ceux du complexe sportif de l’université, un accompagnement financier pour équiper le laboratoire de l’université”, a lancé M. Ba.
“Nous avons besoin d’un renforcement de notre service médical pour des soins de santé de qualité. Nous réclamons le remboursement de nos frais médicaux, qui constituent un réel fardeau pour nous”, a poursuivi le représentant des étudiants de l’UAM, devant Abdourahmane Diouf.
Lamara Ba a aussi demandé à la tutelle de renforcer le budget du centre des œuvres universitaires, afin de mieux soutenir les étudiants non boursiers.
“Ces appuis permettront de créer au sein de l’université des conditions de performances et des études de qualité “, a expliqué M. Ba.
Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation Abdourahmane Diouf a demandé à son tour aux étudiants de l’UAM de ”mettre à profit les atouts de leur université pour éviter toute perturbation et se concentrer exclusivement sur leurs études afin de réaliser des performances”.
Il a magnifié ”les bonnes conditions offertes aux étudiants de l’université pour réaliser des performances dans leurs études”.
“On m’avait dit beaucoup de bien de votre université. Quand je suis entré ici j’ai été agréablement surpris. Effectivement, je puis vous assurer que les conditions de travail ici sont meilleures que celles dans certaines universités européennes. Il faut en être très fier”, a-t-il martelé.
Il a rappelé aux étudiants que c’est l’argent du contribuable sénégalais qui a permis la réalisation de cette université.
“La meilleure manière d’exprimer votre reconnaissance, c’est de très bien travailler et de faire des performances”, a lancé le ministre.
LES GRANDS CHANTIERS DE MOUSTAPHA GUIRASSY
Le ministre de l’Education nationale a décliné lundi une dizaine d’axes stratégiques sur lesquels il compte s’appuyer pour ‘’faire évoluer le système éducatif vers une société éducative inclusive et efficiente’’
Le ministre de l’Education nationale, Moustapha Mbamba Guirassy, a décliné lundi une dizaine d’axes stratégiques sur lesquels il compte s’appuyer pour ‘’faire évoluer le système éducatif vers une société éducative inclusive et efficiente’’.
‘’Il s’agit de faire évoluer notre système éducatif vers une société éducative inclusive et efficiente pour enfin former à l’horizon 2035 un citoyen bien adossé à son socle endogène de valeurs africaines et spirituelles tout en étant préparés aux défis du développement durable, des sciences et technologies, du numérique et de l’intelligence artificielle’’, a-t-il expliqué.
Le ministre rencontrait lundi, à la sphère ministérielle de Diamniadio qui abrite le siège de son département, les inspecteurs d’académie (IA) et les inspecteurs de l’éducation et de la formation (IEF).
L’objectif était de ”partager la vision du Chef de l’Etat pour la transformation systémique, qui se résume à l’édification d’une société éducative”.
Devant les inspecteurs, le ministre a listé une dizaine d’axes stratégiques, parmi lesquels figure la valorisation de la profession enseignante pour une transformation systémique de l’éducation, l’amélioration du bien-être, de l’environnement et du cadre d’apprentissage de l’élève.
Il a évoqué également la nécessité de ‘’renforcer l’équité et l’inclusion sociale et scolaire mais aussi d’accélérer et généraliser l’introduction des langues nationales dans le système éducatif.
Moustapha Mbamba Guirassy estime que ‘’favoriser l’émergence d’une société éducative passe par le développement des ‘’daaras’’ (écoles coraniques), de l’éducation religieuse et d’autres modèles alternatifs’’
‘’Il faut également développer l’humanité et la citoyenneté de l’élève par l’éducation aux valeurs, promouvoir l’enseignement de l’anglais, des sciences et technologies, du numérique et du développement durable’’, a-t-il expliqué.
L’idée de ‘’promouvoir une politique inclusive d’excellence scolaire et éducative mais surtout de procéder à la réforme curriculaire’’, figure aussi parmi ces axes stratégiques, a-t-il rappelé.
Le nouveau ministre compte ‘’développer des modes de financements innovants et l’industrie de l’éducation tout en amélioration l’efficacité et la gouvernance du ministère’’.
Au cours de la rencontre, les responsables de l’éducation au niveau déconcentré ont présenté tour à tour leur circonscription scolaire, mais également leurs préoccupations d’ordre logistique, pour les infrastructures en fonction des localités et de leur spécificité.
La rencontre, qui s’est déroulée en présence de 59 IA et IEF, a été l’occasion pour le ministre de leur remettre des équipements sportifs pour les élèves, en guise de symbole pour une relance des activités sportives dans les établissements scolaires.
LA CORNICHE DE NOUVEAU SOUS LE BÉTON
Le gouvernement cède face aux lobbies du BTP et lève la suspension des chantiers. Sous la pression des cimentiers, entrepreneurs et des milliers d'emplois en jeu, les autorités autorisent de nouveau les travaux, même sur des sites sensibles
Après avoir fait grand bruit, la mesure de suspension des constructions sur plusieurs parties du pays dont la Corniche de Dakar, est en train d’être rapportée en douceur. Certains responsables de chantiers confient avoir obtenu l’autorisation de reprendre leurs chantiers. Loin des bruits et de la fureur. Pour dire que les enjeux sont très importants pour tous.
L’architecte-ingénieur Pierre Goudiaby Atépa avait, le premier, donné l’information le 29 avril 2024, avant même l’annonce officielle. Les pouvoirs publics avaient décidé, à la fin du mois d’avril, de l’arrêt de tous les travaux de construction sur le littoral sénégalais. En dehors de la Corniche de Dakar, lieu emblématique, il y avait aussi des zones aussi importantes situées dans plusieurs lieux de Dakar, mais aussi à l’intérieur du pays, dans des sites aussi sensibles que Bambilor, le Lac Rose ou la Pointe Sarène, en dehors des périmètres de la Dgpu ou de la Sapco.
Si beaucoup de personnes, particulièrement à Dakar, se sont hautement félicitées de cette mesure, un nombre tout aussi important n’a pas manqué de s’en désoler. L’une d’elles étant l’avocat Me Doudou Ndoye, ancien Garde des sceaux, qui a dénié au président de la République l’autorité de prendre de lui-même une telle mesure de suspension, surtout qu’il s’agit, pour la plupart des terrains concernés, de baux emphytéotiques en bonne et du due forme, ou de titres fonciers. Toutes ces lamentations semblaient noyées par les fortes voix de ceux qui encourageaient le Président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko à ne pas céder et à maintenir la suspension de ces constructions, «sur ces zones non aedificandi» !
Pourtant, il semble que, sans le crier sur les toits, les plus hautes autorités ont entendu les doléances de ceux qui se disent lésés par ces mesures. Ainsi, Le Quotidien a appris que le chef de l’Etat a reçu la semaine dernière, une délégation composée de «cimentiers» et d’entrepreneurs en bâtiment, qui sont allés plaider pour la reprise des chantiers. Les membres de la délégation, qui ont été reçus par la suite par le Premier ministre Sonko, ont fait valoir qu’en dehors du préjudice subi par ceux qui ont emprunté des millions pour faire leurs constructions, il y avait aussi une autre bombe qui se préparait au Port autonome de Dakar, avec des cargaisons de fer à béton commandées, ou de carreaux et autres céramiques, et qui ne pouvaient plus être dédouanées, et qui risquaient bientôt d’encombrer le Pad.
Plus grave encore, la mise en chômage technique de nombreux ouvriers et journaliers qui vivent des travaux effectués au jour le jour sur différents chantiers. Il s’agit de maçons, apprentis, ferrailleurs, carreleurs ou plombiers, qui, pour la plupart, sont payés à la tâche, et donc, dépendent de leur travail au jour le jour. L’un de ces entrepreneurs, qui a accepté de parler au journal Le Quotidien, a confié que pour ses deux chantiers sur la Corniche, il utilisait environ 500 journaliers. Et selon ses estimations, si l’on voulait faire une estimation sur le nombre de chantiers suspendus, on pourrait affirmer que ce sont environ 150 mille personnes dont les familles seraient ainsi plongées dans la précarité du fait de cette mesure.
Raison suffisante pour les autorités de l’Etat ? En tout cas, notre entrepreneur se réjouissait hier de ce que les responsables de l’Etat l’ont appelé pour lui dire qu’il pouvait reprendre ses chantiers après-demain jeudi. La même bonne nouvelle aurait été également communiquée à d’autres acteurs, même s’ils n’ont pas voulu parler à visage découvert.
SEPT SPORTIFS QUALIFIÉS POUR PARIS 2024 RÉCOMPENSÉS
Lors de leur réunion, les membres du CNOSS ont remis des bourses d'un montant total de plus de 10 millions à des athlètes engagés sur la route des Jeux
Le comité national olympique sportif sénégalais (CNOSS) était en réunion de comité directeur, samedi dernier, dans un hôtel de la place. A l’issue de cette réunion, les membres du CNOSS ont adopté à l’unanimité les rapports d’activité et financier de la structure au cours de l’année précédente. Au terme de la réunion, des bourses ont été octroyées aux athlètes des fédérations.
Les différentes fédérations s’étaient données rendez-vous, samedi dernier, dans un hôtel de la place pour un comité directeur de la «mère des fédérations», le CNOSS. Le président de cette structure, M.Diagna Ndiaye, absent du territoire national, s’est invité dans le débat par le biais d’une vidéo conférence. Il s’est réjoui de la tenue de cette réunion et a adressé des mots de bienvenue à l’endroit de tous les participants.
« La rencontre s’est tenue dans les règles avec le quorum qui a été atteint et le comité directeur a voté à l’unanimité les rapports d’activité et financier de la période 2021- 2023 », a d’emblée soutenu M. Ibrahima Wade, vice-président du comité national olympique et sportif sénégalais.
A l’en croire, le comité directeur du CNOSS a aussi fait l’état de la préparation des athlètes aux prochains Jeux Olympiques de Paris 2024. « Nous avons saisi cette occasion pour parler de l’état d’accompagnement de nos athlètes Cap 2024. C’est-à-dire, les 18 athlètes qui avaient bénéficié, soit d’une bourse de la solidarité olympique, soit d’un appui spécial du comité olympique avec des résultats extrêmement probants en termes de résultat sportif et de qualification. D’autres sont en recherche de qualification et nous fondons beaucoup d’espoir sur eux. Nous avons encore saisi l’occasion pour présenter l’état d’avancement des JOJ que notre pays doit accueillir en 2026 », a poursuivi M. Ibrahima Wade.
Les rapports d’activité et financier ont été adoptés à l’unanimité. Il a aussi saisi l’occasion pour présenter les vœux de succès à Mme le ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture à son directeur de cabinet. « Nous sommes prêts à faire les chemins avec elle et cela commence par les jeux de Paris 2024 » a-t-il ajouté. Tanor Gning a renouvelé les remerciements de Madame la Ministre des Sports au CNOSS. « Je voudrais renouveler les remerciements de la ministre à l’endroit des membres du CNOSS. Votre réunion d’aujourd’hui va en droite ligne avec la reddition des comptes. Tout ce que vous avez mené comme activité durant ces dernières années au plan financier et moral et autres ont été passés en revue par les présidents de fédération ici présents. Je vous félicite au nom de Madame le ministre des Sports pour cet exercice de transparence et de démocratie. Tout ce qui est élaboration et mise en œuvre se fera naturellement avec l’instance faîtière qu’est le CNOSS. Je réitère sa disponibilité de vous rencontrer dans les brefs délais avec le président Diagna Ndiaye en tête pour échanger avec vous sur les nouvelles orientations de la politique sportive codifiée par le président de la République surtout en ce qui concerne le financement du sport », a révélé le directeur de cabinet du ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture.
Au terme de la réunion, le comité national olympique et sportif sénégalais a remis à chacun des athlètes qualifiés pour Paris 2024 et pour les jeux paralympiques de la même année un chèque de 3000 euros soit plus de deux millions FCFA. Sept athlètes sont concernés, il s’agit de Combe Seck et Ives Bourhis (Canoë), Mbagnick Ndiaye (Judo), Bocar Diop (Taekwondo), Luis François Mendy ( Athlétisme), Ndeye Bineta Ndiongue ( Escrime) et Idrissa Keita ( Para Taekwondo).
Par Ibrahima DIALLO
QUELQUES REMARQUES SUR LE RELIGIEUX ET LE FONCIER
A Touba, à Tivaouane, à Medina Gounass, en visite chez le clergé catholique, vous déconstruisez, de jour en jour , l’image que l’on posait sur vous et sur le premier ministre Ousmane Sonko, de leaders qui allaient déstabiliser les foyers religieux.
Encore félicitation au président Bassirou Diomaye Faye qui confirme, lors de chaque visite dans les familles religieuses et confrériques, son engagement à soutenir les valeurs spirituelles et culturelles qui fondent l’identité collective du Sénégal. Un peuple, un but, une foi ancrés dans le respect du sacré des uns et des autres dans un pays qui travaille à faire du religieux un acteur déterminant du vivre ensemble et de la paix sociale.
A Touba, à Tivaouane, à Medina Gounass, en visite chez le clergé catholique, vous déconstruisez, de jour en jour , l’image que l’on posait sur vous et sur le premier ministre Ousmane Sonko, de leaders qui allaient déstabiliser les foyers religieux. Vos premiers pas indiquent le contraire. Il n’est pas demandé dans un État laïc de dompter les religions. Il n’est pas demandé d’imposer une religion mais de respecter la liberté de croyances. Ce que l’Etat laïc doit éviter est de mettre en avant des préférences religieuses ou des préférences confrériques. C’est cela la neutralité de l’Etat qui ne veut pas dire l’insensibilité aux faits religieux. Je vous souhaite, monsieur le Président de la république, une participation réussie au Sommet de l’OCI. Votre prédécesseur, le président Macky Sall, a toujours fait entendre la voix d’une Oummah de la solidarité économique, sociale et religieuse. Aussi la voix d’un monde musulman ouvert au dialogue, à la tolérance et qui s’oppose, à la stigmatisation, au terrorisme, à la radicalisation et à l’insécurité.
La position de notre pays dans son soutien à la Palestine est claire et engagée. Il faut la réaffirmer. Je vous exprime, M. le président de la République, ma fierté pour la réaffirmation de la vision diplomatique de l’Etat du Sénégal par le soutien indéfectible à un État palestinien viable et souverain avec Jérusalem est comme capitale, conformément aux résolutions des Nations Unies. Le cessez le feu immédiat à Gaza que vous avez mentionné est une haute exigence d’humanité. M. le. Président, je ne peux manquer de vous citer encore pour vos propos de valorisation de l’Islam: « il est important que l’OCI et les États membres renforcent la diffusion des valeurs authentiques de l’islam, religion qui prône la modération, le savoir, le savoir-faire et le savoir -être
Dans tous les domaines de la vie de la nation, je vous conseille d’être le président raisonnable, de pondération et de hauteur. Vous êtes déjà apprécié et donc vous n’avez pas besoin du show et de l’exhibitionnisme démesurés. Vous avez jusqu’ici dégagé la pondération. Il en est de même du premier ministre Ousmane Sonko qui déroule avec un rythme maîtrisé. La pondération sur tout et l’analyse détaillée de l’impact de toutes vos décisions sont les voies d’une gouvernance réussie. C’est pourquoi, dans une récente contribution dans la presse nationale sur vos récentes décisions sur la gestion du foncier, je vous adressais mes félicitations pour votre engagement à lutter contre les abus. Mais aussi, je vous disais qu’après avoir ouvert la boîte de Pandore, il vous faudra vous arrêter sur tous les impairs commis et la chaîne d’acteurs qui en permettent la prolifération à tous les niveaux, y compris les fonctionnaires de l’Etat. La population ne réclame pas une justice des vainqueurs, une justice de revanche, une justice du système, mais plutôt une justice à l’endroit de tous, sans exclusive. Les méfaits dans le foncier ne datent pas d’aujourd’hui. C’est une longue histoire de laxisme dont ont même bénéficié certains qui aujourd’hui crient fort et pensent être des saints.
J’alertais le président Bassirou Diomaye Faye afin qu’il ne tombe pas dans le piège de quelques activistes, maires, députés, politiciens, entrepreneurs, ou même d’agents des domaines qui sont dans l’excès et dans l’intimidation et qui cherchent ainsi un capital de visibilité professionnelle, politique et sociale. Monsieur le président de la république, sur ce dossier du foncier, il ne s’agit pas de s’engouffrer dans des réunions et des créations de comités à n’en plus finir. Il faut faire vite et clair. Celà est possible. Il faut sanctionner ceux qui ont abusé ( et on les connaît) et permettre vite à ceux qui sont dans leurs droits de bénéficier rapidement de leurs droits. Sinon, on participe à léser ces derniers dont certains ont déjà assez souffert. Les brebis galeuses ne doivent pas pénaliser les bénéficiaires légitimes et aussi empêcher le corps des notaires de leur apporter le soutien auquel ils ont droit. Nous prions pour le succès du Sénégal et pour l’application juste du « Jub Jubal Jubanti «
LES POPULATIONS DE LA LANGUE DE BARBARIE EXPRIMENT LEURS PREOCCUPATIONS...
C’est avec la création du mouvement pour la défense des intérêts de la Langue de Barbarie que les populations impactées par l’exploitation du gaz à Saint-Louis comptent exprimer leurs préoccupations.
Baye Diagne ( Correspondant permanent à St-Louis) |
Publication 07/05/2024
C’est avec la création du mouvement pour la défense des intérêts de la Langue de Barbarie que les populations impactées par l’exploitation du gaz à Saint-Louis comptent exprimer leurs préoccupations.
Les membres de cette nouvelle entité ont tenu un point de presse, le samedi 04 mai à la Place Pointe à Pitre de Guet Ndar, pour d’abord présenter leur mouvement mis sur pied et dont l’objectif est de défendre l’intérêt de la communauté de la Langue de Barbarie. « Nous allons discuter des implications de l’exploitation du gaz dans notre localité, mais surtout exprimer nos préoccupations et revendications pour notre communauté. La Langue de Barbarie est riche en ressources naturelles avec comme activité principale la pêche, mais elle est aussi fragile et vulnérable », a d’emblée déclaré Mamadou Moustapha Wade, président du mouvement pour la défense des intérêts de la Langue de Barbarie qui ajoute que l’annonce de l’exploitation du gaz a suscité de l’espoir des populations de la Langue de Barbarie, mais aussi elle a installé l’inquiétude parmi plusieurs habitants de la zone.
Même s’ils se disent conscients des avantages, certains que le gaz peut apporter en termes de développement économique et d’opportunités d’emplois, ces jeunes sont très préoccupés par les impacts environnementaux et les conséquences néfastes que pourraient engendrer son exploitation. « La pêche artisanale est menacée, ce qui influe négativement sur le mode de vie de la communauté des pêcheurs. Il y a la pollution de l’eau, de l’air, les risques de catastrophes écologiques tels que : le déversement et l’écoulement du gaz », a listé Mamadou Moustapha Wade. Le mouvement de défense des intérêts de la Langue de Barbarie exige que toutes les activités ayant trait à l’exploitation des ressources naturelles dans la région soient menées de manière durable, en tenant compte de la préservation de l’écosystème et des moyens de subsistances des communautés.
Par rapport à la transparence et à la recevabilité, ces habitants de la Langue de Barbarie réclament une transparence dans tout le circuit de la gestion de l’industrie extractive (gaz et pétrole) y compris dans la négociation des contrats, l’utilisation des revenus générés avec une participation significative des communautés locales dans les prises de décision et dans la gestion des ressources. Les camarades de Mamadou Moustapha Wade exigent également une compensation juste et équitable et des mesures de réhabilitation appropriée pour les dommages causés à l’environnement et aux moyens de subsistance locaux des impactés. Pour eux, il ne s’agit guère d’une quelconque revendication, mais d’une alerte à l’Etat du Sénégal et aux industries gazières et pétrolières pour qu’ils puissent prendre langue avec la communauté afin de prendre en compte leurs préoccupations dans leur responsabilité sociétale d’entreprise. « La Langue de Barbarie est fortement impactée par l’exploitation du gaz à Saint-Louis et nous demandons que les revenus générés soient réinvestis dans les projets de développement communautaire », a- t-il estimé.
Les doléances n’ont pas manqué
Le mouvement pour la défense des intérêts de la Langue de Barbarie veulent une amélioration des infrastructures de base de la localité, un accompagnement des secteurs de l’éducation et de la santé. Sur le plan culturel, ils demandent la protection et la promotion du patrimoine culturel de la Langue de Barbarie et de Saint-Louis. Ils appellent également à la mise en place de mesures de sécurité sociale de protection pour les travailleurs de l’industrie gazière. Pour booster la compétence des jeunes et favoriser l’emploi local et l’autonomisation économique, le mouvement pour la défense des intérêts de la Langue de Barbarie veut des programmes de formation pour ces derniers. Dans ce contexte d’exploitation du gaz, les populations impactées réitèrent leur engagement à défendre les intérêts matériels et moraux de la Langue de Barbarie. « Nous resterons vigilants et mobilisés pour garantir que le gaz exploité dans nos côtes puissent profiter réellement à notre peuple et à notre chère région, le tout dans la préservation de l’environnement et du mode de vie des générations futures », a précisé le porte-parole. Ils appellent les responsables à prêter une oreille attentive à la communauté et aux vrais acteurs pour un partenariat et un avenir durable de la Langue de Barbarie.
CES GROS PONTES THIESSOIS FONT LE TONG-TONG DE MBOUR 4
Lors de sa visite surprise dans ce lotissement, le président a directement accusé d'anciens pontes du régime et des hommes d'affaires proches du pouvoir de s'être octroyés des centaines de parcelles de manière indue. Le mal serait plus profond que prévu
Lors de sa visite inopinée au lotissement polémique de Mbour4, le président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye a directement indexé des « gros pontes de l’ancien régime et des hommes d’affaires qui lui sont proches, qui se sont partagé les terres ». Selon le chef de l’Etat, qui a détaillé, à l’occasion, le scandale entouré d’une grande opacité, avec des «forfaitures, de graves distorsions à l’égalité et à l’équité entre les citoyens», « Certains se sont retrouvés avec 3, 5, 10, 30, 50 ha, il y a même un qui a reçu 200 ha, pour la simple raison de sa proximité avec ce pouvoir. Un autre, qui sait que c’est à lui que je parle, a eu 40 parcelles à lui seul ».
Au regard de la situation décrite devant le président de la République, le mal serait beaucoup plus profond qu’on l’aurait cru. Puisque des pontes de l’ancien régime, des responsables politiques, surtout de la mouvance présidentielle, se sont retrouvés avec des centaines de parcelles, entre 180 et 585 chacun. À Thiès, en particulier, des noms auraient même été cités. Seraient-ils ministres, députés, hautes autorités administratives et/ou judiciaires, leaders de parti politiques, entre autres ? A en croire l’expert en communication et relations publiques, Ousseynou Masserigne Gueye : « Des hommes du pouvoir sortant sont indexés de s’être octroyés, à titre indu, des terrains sur le site de Mbour 4 et de Thiès Ville Neuve comme un gâteau d’anniversaire avec une boulimie foncière qui démontre leur cupidité et leur soif de s’enrichir sur le dos du contribuable sénégalais ». Aussi d’indiquer que « plusieurs dignitaires du régime sortant notamment des présidents d’institutions, des ministres, des directeurs généraux, des députés, des PCA, des guides religieux entre autres sont cités parmi les grands bénéficiaires car disposant de quotas de parcelles injustifiables »
Comment un citoyen Thiessois, qui n’a rien fait d’exceptionnel, peut se faire octroyer 13 ha, pendant que la ville n’a été créditée que de 3 ha soit 120 parcelles, à distribuer à ses citoyens. Et comment cette personne puisse se sentir à l’aise, au point même de demander à ses concitoyens leurs suffrages, pour présider aux destinées de la ville », s’est interrogé sur un ton ferme, le Président de la République. Pour lui, le projet concerne près de 3.000 ha et de ce point de vue, beaucoup de Thiessois ayant des problèmes d’accès au logement, pouvaient bel et bien y trouver leur compte. « Mais des hommes politiques de l’ancien régime se sont partagé le lotissement dont certains se sont retrouvés avec 30 ha, voire 50 et 200 ha » s’est-il désolé.
Le Président de la République a réaffirmé sa ferme volonté de mettre fin à toutes ces forfaitures, d’où la première décision conservatoire de suspendre toutes les opérations sur les terrains de Mbour 4 et sur tous les terrains présentant des situations similaires.
Certains auraient dû restituer ce qu’ils ont indûment reçu avant même la mesure
Il est évident que le lotissement de Mbour 4 est un projet à contentieux, qui a fait l’objet de beaucoup de polémiques, de beaucoup de réclamations et jusqu’ici, il n’y a en réalité aucune décision claire », a remarqué le candidat recalé à la dernière présidentielle de mars 2024, Charles Emile Ciss. De ce point de vue, dit-il, « la mesure de suspension prise par le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, qui est une très bonne chose, permettra d’apaiser les tensions mais aussi de pouvoir reprendre éventuellement le processus et clarifier l’historique du découpage foncier ».
Le Coordonnateur régional de Thiès de la coalition Diomaye Président trouve que « ces histoires d’accaparement de terres sont indignes du Sénégal et elles risquent de frustrer des milliers de citoyens, raison pour laquelle, il était temps que les bonnes mesures soient prises ». Et d’indiquer qu’il appartiendra aux services compétents, sur les instructions du président de la République et du gouvernement, de voir « comment reprendre éventuellement ce processus, si reprise il y aura ». Il pense que « la première mesure, c’était d’abord d’arrêter car, quand un projet est polémique, avec beaucoup de tensions, marquées par des divisions, des soupçons de spoliation, de corruption, il faut arrêter et l’auditer de fond en comble. Ce qui permettra d’assainir le dossier, d’expliquer le processus, de faire ressortir les tares et voir qui a droit à quoi et qui n’y a pas droit, etc. ».
« Tout responsable public, qu’il soit de l’ancien ou du nouveau régime ne doit bénéficier d’assiette foncière, de par sa position. Il faut prêcher par l’exemple et les bénéficiaires, dans ce cas, ne devraient même pas attendre que le président de la République prenne des mesures. Ils doivent restituer ce qui a été pris indûment », indique Charles Emile Ciss. Qui ne manque pas d’inviter le président de la République à « inciter les responsables publics à arrêter de spolier, de s’approprier des hectares de manière indue ». Il salue la dynamique enclenchée avec ces mesures prises par le Président Faye et souhaiterait qu’ « on aille jusqu’au bout, pour rétablir la confiance entre les usagers et l’administration », indiquant, dans ce cadre, qu’« il urge désormais de faire en sorte que toute mairie impliquée dans une spoliation foncière soit mise sous délégation spéciale ».
D’après l’ancien Directeur de la Solde, « les mesures prises ces dernières temps sont bien incorporées dans le projet Diomaye Président. Et la suspension du lotissement de Mbour 4, entre dans le cadre de la bonne gouvernance et du rétablissement de la confiance entre les usagers et l’administration ». Selon lui, « de telles mesures permettent également de sécuriser les assiettes foncières, étant entendu que tout le monde sait dans quelles conditions se font les attributions, lesquelles ne sont généralement pas claires et ne permettent pas aux citoyens de savoir ce qui construit dans une zone déterminée ».