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27 février 2025
Par Madiambal DIAGNE
IL NE RESTE PLUS À DIOMAYE ET SONKO QUE DE NOMMER AMADOU BA PREMIER MINISTRE
Quand Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko voudront innover, changer les choses, opérer une rupture, ce sera à la fin du quinquennat. Ceux qui avaient voté pour la rupture ou pour le « dégagisme » apprécieront
C’est désormais assumé publiquement, vis-à-vis de l’opinion publique sénégalaise et auprès des partenaires techniques et financiers ! La gouvernance du tandem Diomaye-Sonko va s’adosser en quelque sorte sur le Plan Sénégal émergent (Pse). Ils ont fini par avouer, devant leurs électeurs, n’avoir pas eu de programme de gouvernement, contrairement à leurs promesses électorales les plus mirobolantes. Quand on s’amuse à relire les déclarations chocs de Ousmane Sonko pour pourfendre le Pse du temps où Macky Sall et ses équipes en vantaient les mérites, on retrouve des phrases du genre : «Le Pse est un leurre», «le Pse est tout sauf un plan d’émergence», «le Pse est une supercherie», «le Pse est le Plan Sénégal endettement», entre autres ; tout cela sous les vivats des foules excitées de militants. Les leaders de Pastef promettaient de remplacer le Pse par leur «Projet», le sésame qui ouvrirait grand les portes du développement économique et social. Ce miracle était si précieux qu’il fallait le cacher aux yeux curieux, pour mieux le préserver, le protéger du mauvais œil et ne le sortir de son écrin qu’au soir de la victoire électorale. On a vu dans la twittosphère et sur Facebook, et même sur des plateaux de télévision, des radios et des colonnes de journaux, de grands intellectuels plébisciter et défendre bec et ongles le «Projet», avec force arguments, que nous finissions par les considérer comme des auteurs de ce «Projet». L’existence du «Projet» était une évidence pour tout le monde, il peuplait notre quotidien. Pourtant, personne ne l’avait encore vu. Quand nous avions la curiosité de demander à voir ce «Projet», certains contempteurs nous rabrouaient. De grands intellectuels, au même titre que des citoyens moins qualifiés, croyaient à cette Arlésienne. La politique au Sénégal est le lieu où on peut poser ses fantasmes pour des certitudes. Les journalistes, qui relayaient les grandes idées du «Projet» virtuel, se sont aussi fait hara-kiri. J’invite à relire certains posts, et leurs auteurs doivent être dans leurs petits souliers quand le gouvernement leur annonce, sans sourciller, dans le communiqué du Conseil des ministres du 24 avril 2024, que la rédaction du «Projet», comme le nouveau référentiel de la politique économique et sociale du Sénégal, va démarrer et que la finalisation est attendue pour le dernier trimestre de l’année 2024. L’élaboration du «Projet» est confiée aux experts qu’un ministre de l’Economie, des finances et du plan qui s’appelait Amadou Ba, sous l’impulsion de Macky Sall, avait commis pour confectionner le Pse. Les mêmes personnes ont été appelées par un Premier ministre nommé Amadou Ba, pour l’élaboration du Programme d’actions prioritaires (Pap3 du même Pse). Que feront-ils alors de bien nouveau ?
Diomaye et Sonko font du Macky, sans Macky et les siens !
Le supplice des «avocats du Projet» est encore plus dur quand ils apprennent que le gouvernement décide de poursuivre les actions du Pse et accepte le programme signé par le gouvernement de Macky Sall avec le Fonds monétaire international (Fmi), couvrant la période 2023-2026, et que les conditions seront respectées (voir communiqué du Fmi du 3 mai 2024). En d’autres termes, quand Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko voudront innover, changer les choses, opérer une rupture, ce sera à la fin du quinquennat. Ceux qui avaient voté pour la rupture ou pour le «dégagisme» apprécieront ! On ose espérer que le nouveau ministre de l’Economie, du plan et de coopération, Abdourahmane Sarr, n’a pas été recruté sur la base de ses contributions caustiques et acerbes contre le Pse, et pour ses fumeuses théories sur la mise en place d’une nouvelle monnaie.
Finalement, on retiendra que le Pse est un bon programme (Conseil des ministres du 17 avril 2024). Finalement, on retiendra que la politique des bourses familiales et d’un Registre national unique (Rnu) des ménages pauvres et en situation de vulnérabilité (Conseil des ministres du 24 avril 2024) est une excellente trouvaille.
Finalement, le gouvernement plébiscite le Projet du Bus rapide transit (Brt) (Conseil des ministres du 2 mai 2024) et les infrastructures routières. Finalement, il considère que le Pont de Rosso, reliant le Sénégal à la Mauritanie, est un investissement structurant (visite du Président Faye en Mauritanie le 19 avril 2024). Finalement, on admet que les investissements dans les domaines de l’hydraulique, de la santé, de l’éducation, du transport, de Dakar Dem Dikk et dans les transports aériens, ou encore le Programme 100 000 logements, entre autres, sont adéquats et pertinents. Finalement, le gouvernement, à l’issue du Conseil interministériel sur la campagne agricole du 3 mai 2024, va poursuivre la même politique dans le secteur. L’Armée va procéder à la distribution des semences et des engrais. On espère que les militaires seront plus vertueux que les autres Sénégalais. Le ministre de l’Agriculture, de l’élevage et de la sécurité alimentaire, Mabouba Diagne, prend à son compte et se vante de distribuer des tracteurs et autres matériels agricoles acquis par le régime déchu. Allez chercher où sera la rupture ? Les hommes et les femmes, qui avaient en charge de conduire la mise en œuvre du Pse, vont, eux, changer et céder leurs places à d’autres têtes d’œuf. Ces dernières qui n’ont pas réfléchi ou pensé la politique, ou écrit le Pse qu’ils vont devoir appliquer ! Ceux qui avaient fait ce travail et engrangé quelques succès sont des nigauds, des corrompus, des nullards et des voleurs. Ce sont les ressources humaines qu’il faudra changer, «dégager», pour reprendre leur rhétorique violente ou musclée. Seulement, comme pour leur faire un pied de nez, le Fmi, à l’issue de sa Mission de la semaine dernière, prodigue des satisfécits pour l’équipe sortante. Dans le communiqué rendu public, on lit que le gouvernement du Sénégal (est-il besoin de rappeler qu’il était dirigé par le candidat malheureux Amadou Ba qui se voulait en quelque sorte le candidat d’une certaine continuité) «s’est montré résilient» en 2023. Puisqu’il faudrait dire toutes les vérités, le Fmi ajoute que l’installation de la nouvelle équipe gouvernementale a été facilitée par la mise en place fort opportune «des réserves de liquidités de plus de 320 milliards de francs». On apprend alors que les caisses n’étaient pas aussi vides que le ministre des Finances et du budget, Cheikh Diba, avait voulu le faire croire. Le paradoxe est alors que Bassirou Diomaye Faye, élu sur la promesse de la rupture contre la continuité préconisée pourtant par le candidat Amadou Ba, va finalement être le Président de la continuité que les électeurs ont refusée. Ils se sont convertis au Pse au point qu’on a pu lire un commentaire, tournant en dérision la situation, pour rebaptiser le Pse : «Plan Sonko émergent.»
«Puisque vous renierez plus tard, pourquoi ne pas renier tout de suite ?»
Ils sont arrivés au pouvoir sans y avoir été préparés.C’est en quelque sorte les mains dans les poches qu’ils ont pris les rênes du Sénégal. Que faudra-t-il faire ? Poursuivre ce qui était en train de se faire et alors renier tous leurs engagements et promesses. La grande promesse de réduire le coût de la vie sera renvoyée aux calendes du Kayor. Le Président Bassirou Diomaye Faye semble avoir trouvé une excuse aux difficultés de baisser le coût de la vie. Au Daaka de Médina Gounass, un événement religieux musulman, il a indiqué que les soubresauts et tensions sur la scène internationale constituent des handicaps pour un pays comme le Sénégal, car cela renchéritles coûts des importations. En outre, le Fmi a exigé et obtenu du gouvernement de rester dans la logique de diminution, pourne pas dire de suppressiondes subventions sur les denrées de base ou sur l’énergie. L’institution financière internationale relève notamment «des dépenses élevées de subventions à l’énergie (620 milliards de francs Cfa, soit 3,3% du Pib)». La seule concession laissée à Ousmane Sonko et à son équipe est de jouer peut-être sur les tranches de facturation de l’électricité. En termes moins ésotériques, le gouvernement pourra travailler sur les grilles tarifaires de la Senelec pour faire baisser le prix du kilowatt heure pour les tranches concernant les couches sociales les plus défavorisées (environ 1 150 000 ménages qui paient des factures mensuelles de moins de 15 000 francs), mais que cette baisse sera répercutée sur les factures des consommateurs relativement plus aisés.
Le Fmi reviendra au mois de juin pour évaluer le respect des engagements souscrits par le Sénégal, avant de pouvoir procéder à un décaissement, courant juillet 2024, de la deuxième tranche des prêts d’un total de 1150 milliards de francs. Là également, les autorités gouvernementales vont devoir renier leurs promesses de renoncer à l’endettement. Opposants, ils avaient pourfendu le sinistre Fmi, accablé de tous les torts et de tous les maux du Sénégal. «Les nouvelles autorités ont réaffirmé leur engagement à poursuivre le programme actuel soutenu par le Fmi. Elles reconnaissent que les principaux piliers du programme s’alignent sur leurs propres objectifs stratégiques.» Dire qu’elles avaient aussi fustigé la politique d’endettement pour financer les projets ! Diomaye et Sonko, une fois au pouvoir, se retrouvent à chercher et obtenir la caution du Fmi pour aller sur les marchés internationaux afin de lever de gros financements pour profiler la dette déjà existante, par des efforts de «réduction de sa vulnérabilité», afin de rester dans la situation d’un «pays à endettement à risque modéré». Le principe est assez connu, ils vont augmenter l’encours en faisant baisser le service de la dette. Résultat des courses ? Ils vont alors continuer à endetter le pays de plus belle. On leur disait que l’économie du Sénégal n’a pas la capacité de générer des recettes intérieures de 15 mille milliards de francs Cfa, comme le proclamait le leader de Pastef dans ses envolées populistes.
La bonne touche des réformes à apporter au Pse
Le gouvernement pourra, dans une logique d’une amélioration continue, jusqu’à l’horizon temporel de 2035 du Pse, introduire plus de transparence et de bonne gouvernance dans la gestion des projets. Ce que le Président Bassirou Diomaye Faye pourra apporter dans l’exécution du Pse, sera sans doute de mener le train de réformes prévues dans la gouvernance publique. Au Groupe consultatif de décembre 2018 à Paris, le Président Macky Sall s’était engagé à mener des réformes attendues par les partenaires, mais qu’il mettra sous le boisseau, au lendemain de la Présidentielle de 2019. Les réformes dans les secteurs de la Justice, de l’Administration centrale, comme la digitalisation des procédures, du secteur de l’énergie, de l’agriculture ou de la fiscalité. Le Code général des Impôts, déjà vieux de dix ans, a besoin d’être revu. Les réformes du secteur de l’énergie étaient aussi prévues dans le Millenium challenge account (Mca) alors que la transparence et la rationalisation des dépenses dans le secteur de l’agriculture avaient été dans les accords avec la Banque mondiale, du temps où Mme Louise Cord était représentante de l’institution au Sénégal.
LA LONGUE LISTE DES HOMMES À HECTARES
202 personnes se sont partagées les hectares de Thiès-Fandène-Notto-Keur Mousseu, dont des stars de la musique, des responsables religieux et de hauts fonctionnaires. La population réclame aujourd'hui la régularisation des ayants-droit légitimes de Mbour4
On peut «oublier» Mbour 4 au vue de ce qu’on a découvert dans l’autre assiette, Nouvelle ville de Thiès-Fandène-Notto-Keur Mousseu ! Le président Diomaye Faye avait donc lu le partage de cette zone qui dont les lotissements se mesure en hectares. Des personnalités du régime de Macky Sall se sont servies. Ou plutôt ont été bien servies. La liste est longue et Bés bi publie quelques bénéficiaires. Les 13 ha d’un homme politique de Thiès qui avaient indigné le chef de l’Etat sont ceux de Idrissa Seck. Et puis, il y a Youssou Ndour, Mor Ngom, Jean Paul Dias, Abdou Mbow, Cheikh Oumar Anne, Ami Ndiaye Gniby, Kalidou Wagué. C’est au total 202 personnes.
Lors de sa visite à Mbour 4, le président Faye s’était indigné de voir des noms d’hommes politiques dans cette assiette foncière. C’était plutôt à Nouvelle ville de Thiès-FandèneNotto-Keur Mousseu. Ici, c’est le ministère de l’Urbanisme et le Directeur des Domaines qui sont chargés du partage. Et, contrairement à Mbour 4, les attributions se mesurent en hectare. «Il est impensable, pour la justice sociale, pour le droit de tout citoyen à un toit décent, de voir un citoyen Thiessois, qui n’est pas mieux né que les autres, se faire octroyer 13 ha pendant que la Ville n’a que 3 ha. Et que cette personne-là se sente à l’aise à se réveiller et à regarder ses concitoyens thiessois et souvent même à leur demander leurs suffrages pour présider aux destiner de cette ville-là. Croyez-moi, ça ne passera pas», avait déclaré Bassirou Diomaye Faye. Alors, il avait ainsi aiguisé la curiosité. Qui est donc ce politicien de Thiès ? Bés bi a enquêté et a retrouvé des noms de gros pontes politiques, d’hommes d’affaires, de religieux et autres.
Idy, l’homme des 13 ha qui avait suscité la colère du Président Faye
Pour commencer, Diomaye Faye parlait donc de Idrissa Seck qui détient le TFNKM/27 de 13 ha au niveau de la Zac. Puis viennent Pape Diop avec le TFNKM/26 d’une superficie de 10 ha dans la même zone, Abdou Mbow avec son TFNKM/117 d’un hectare et du TFNKM/170 d’une superficie de 01 ha. Youssou Ndour aussi est le propriétaire du TFNKM/75 dont la superficie est de 5 ha, le ministre de l’Intérieur au moment des faits en juillet 2023 (Antoine Diome), Augustin Tine TFNKM/96 avec 5 ha, le TFNKM/145 de 05 ha. Mouhamadou Lamine Massaly est l’un des rares à n’avoir bénéficié «que» de 40 parcelles avec son TFNKM/104. L’ancien ministre Daouda Dia dispose du TFNKM/132 d’un ha et Arona Dia TFNKM/98 10 ha. Mor Ngom TFNKM/138 avec 1 ha, Doudou Ka 10 ha. Kalidou Wagué aussi avec trois titres fonciers pour un total de 17 ha. Cheikh Oumar Anne détient 3 TF qui font 5 ha. La députée-maire de Ami Ndiaye Gniby est attributaire du TFNKM/169 de 01 ha. Jean Paul Diaz a son TFNKM/208 de 05 ha. Ouf… Ce n’est pas fini.
Les attributaires de Mbour 4 Extension : «Délégués de quartier, communicateurs traditionnels, presse, Société civile, Religieux»
Mbour 4 Extension est la partie qui restait à être attribuée. Une zone qui dépend de Thiès contrairement à Nouvelle ville de Thiès. Ici, les lotissements qui reviennent à plusieurs services et organisations sont des parcelles. Thiès a été bien servie par ses différentes collectivités territoriales. «Commue Keur Moussa 25 parcelles, Commune Thies Nord 50, Ville de Thiès 120, Commune de Fandène 50, Commune de Thiès Ouest 65, Commune de Thiès Est 50, Conseil départemental 50», a consulté Bés bi. Ensuite, viennent les «Délégués de quartier 47, les Communicateurs traditionnels 10, la Presse 27, la Justice 163, la Société civile 50, les Religieux 100». Et la liste n’est pas complète. Certains justifient ces attributions à une «décision de l’Autorité» et son « souci de ne laisser aucune composante» de la population. Y compris les handicapés avec 10 parcelles ou encore les anciens combattants avec 25. Il reste, cependant, d’autres attributions non encore répertoriées et qui font l’objet de demandes de parcelles et divers contentieux au nombre de 636.
Mbour 4 - Les éclairages de Pape Cissé, président du collectif
«Mbour 4 était une forêt classée. C’est après la fermeture de l’usine Sts (Société des textiles du Sénégal) que nos parents ont commencé à y mener des activités agricoles. C’est après que l’administration, ayant constaté, que des gens vendaient les parcelles, a débuté la régularisation. Il y a des collectifs qui se sont battus. Nous avons trouvé une oreille attentive auprès du Président Macky Sall qui a signé le décret de déclassement. Une commission réunissant tous les services techniques et les ayants droit a été créée. Ceux qui disposaient de documents de 2006 et habitaient à l’intérieur ont été régularisés. Ceux qui y habitaient mais n’avaient pas les documents ont été recasés au niveau de la zone de recasement ZR. Depuis un an, nous procédons à la régularisation de ceux-là qui avaient des terrains dans la zone non lotie qui était vraiment anarchique. 3643 lots existent dont 2025 titres sont disponibles. A ce jour, 1673 personnes ont reçu leurs titres de propriété, 252 n’ont pas reçu leurs titres de propriété parce que confrontés à des problèmes de papiers. Actuellement, 1193 terrains nus restent à Mbour 4. Sur 975 bénéficiaires de lettres d’attribution de 2006, 734 sont recasés. A ce jour, 241 personnes doivent aller déposer leurs papiers parce qu’on ne veut pas que des non ayants droit disposent de ces parcelles.»
LA OU LES CHOSES ONT DERAILLE !
Boulimie foncière à Mbour 4 et Nouvelle ville - Dans les assiettes foncières, il y a à boire et à manger. Des arrangements, des compromis et, peut-être des compromissions.
Dans les assiettes foncières, il y a à boire et à manger. Des arrangements, des compromis et, peut-être des compromissions. Dans les méandres de ces sites de Mbour 4 et Thiès Nouvelle ville, on s’y perd parfois. Tellement tout s’entremêle au point que, avec cette enquête faite par Bés bi, l’on se rend compte que même le chef de l’Etat s’est trompé de lieu en lisant la liste des bénéficiaires de Mbour 4, qui dépend effectivement du bureau des Domaines de Thiès. Or, là où il y a eu un dépeçage en règle, c’est plutôt à la Nouvelle ville, gérée par le ministère de l’Urbanisme et la Direction des Domaines. Les échanges entre les personnes qui interviennent sont incroyables. Les directives des plus hautes autorités intéressées. Bienvenue à Thiès, là où les choses ont déraillé.
Assiettes déclassées de la forêt de Thiès : 2 dossiers différents, même racine
Mbour 4 et extensions, perçu comme une aubaine, se révèle être le cauchemar des habitants de la cité du rail. Mais à côté, il y a l’autre assiette, Thiès Nouvelle ville, qui a été charcutée. Bés bi explique l’origine et la situation de ces deux dossiers. C’est la clé pour tout comprendre.
Le président Macky Sall avait annoncé le 8 février 2023, lors du Conseil des ministres décentralisé à Thiès, que son objectif était d’«offrir des logements décents et accessibles par la construction de 100 000 logements sociaux sur 5 ans qui constitue plus que jamais un programme de haute priorité dans le cadre de ma politique d’inclusion sociale et d’équité territoriale». Une déclaration qui avait soulagé beaucoup de personnes qui pensaient acquérir enfin un toit décent. Leur rêve sera de courte durée. Et, pour cause, ce que les Thiessois perçoivent comme «Nouvelle ville» a été morcelée et distribuée à des pontes de l’ancien régime mais aussi à des personnalités très influentes. La semaine dernière, le Président Diomaye Faye a visité Mbour 4, mais a «oublié» Nouvelle ville. En effet, Mbour IV et la Nouvelle ville de Thiés-Fandène-Notto-Keur Moussa sont deux dossiers différents, même si les deux assiettes foncières sont issues du déclassement d’une partie de la forêt classée de Thiès. Le dossier Mbour IV, renseignent des sources bien introduites dans les questions foncières, est géré au niveau local notamment par le service des Domaines de Thiès. Il a pour objet de «régulariser les impactés du lotissement de Mbour 4 et comprend la zone à restructurer, la zone de recasement, des lotissements d’extension de Mbour 4 et deux Zac». Son déclassement date du 22 juillet 2022 et son assiette s’étend sur 484 hectares. Il y a d’un autre côté, une autre assiette dénommée la Nouvelle ville qui est, a-ton appris, «un projet d’envergure national qui vise à encadrer et promouvoir la croissance urbaine rapide des zones polarisées», selon les motifs de l’Etat. Ce dossier est piloté par le ministère de l’Urbanisme et porte sur une assiette foncière déclassée le 3 février 2023. C’est dans cette zone justement qu’il y a beaucoup de grandes superficies avec des attributions faites depuis Dakar par la Direction des Domaines et la Direction générale de l’Urbanisme.
Nouvelle ville, là où les attributions de grandes superficies ont été faites
Constatant que l’assiette foncière de la ville de Thiès était épuisée et que les demandes en parcelles à usage d’habitation augmentaient de plus en plus, le Président Macky Sall a pris l’option du décret n° 2022-1441 portant déclassement de 484 ha de la forêt de Thiès. A la suite de ce déclassement, il a pris le décret 2022-1442 du 25 juillet 2022 ordonnant l’élaboration des «Plans d’urbanisme de détail et prescrivant des mesures de sauvegarde, prescrivant l’immatriculation au nom de l’État du Sénégal des sites non encore immatriculés situés dans la zone déclassée et créant l’extension de la Zone d’aménagement concerté (Zac) Thiès. L’assiette déclassée comprend le site déjà occupé à restructurer et à régulariser : 135 ha et le site réservé aux lotissements d’extension de Mbour 4 : 176 ha. Ce dossier de Mbour 4 a été géré au niveau de Thiès et les attributions des parcelles à usage d’habitation (200m2) ont été faites par le Receveur des Domaines sauf pour les 2 Zac qui sont gérés par la Direction générale de l’urbanisme à Dakar. Par contre, celui de la Nouvelle ville de Thiès-Fandène-Notto-Keur Moussa qui est un projet d’envergure national est piloté par le ministère de l’Urbanisme et les attributions (des grandes superficies) ont été faites par le Directeur des Domaines et le Directeur général de l’Urbanisme à Dakar. «C’est à ce niveau que les attributions de grandes superficies ont été faites», a-t-on appris.
RAPPEL L’ALERTE DU MAIRE DR BABACAR DIOP
Le maire de la ville de Thiès avait pourtant alerté au mois de septembre 2023 sur Mbour 4. «La gestion des 484 hectares est en train d’être un scandale foncier au Sénégal. Elle risque même d’être le plus grand scandale foncier de notre pays. J’alerte, j’avertis, j’interpelle et en premier lieu le président de la République, car je pense qu’il n’est pas informé de ce qui se passe aujourd’hui sur le terrain», avait insisté Dr Babacar Diop. Les récents développements donnent raison à l’édile de la capitale du rail. C’est parce que, d’après plusieurs sources contactées par Bés bi, plusieurs pontes de l’ancien régime ont acquis de nombreuses parcelles dans cette partie de la cité aux deux gares. En effet, le Président Macky Sall avait projeté d’y créer un véritable cœur de ville doté d’infrastructures modernes de dernières générations. L’ancien régime avait prévu de construire 22 infrastructures à Mbour 4 pour pallier le déficit de services à Thiès en termes de logements et d’équipements structurants. Une gare des gros porteurs sur 10 hectares et une nouvelle gare routière sur 10 hectares doivent être construites à Mbour 4. Qu’en sera-t-il avec la détermination des nouvelles autorités à mettre la lumière d’abord sur cette boulimie foncière ?
DIRECTIVES PRESIDENTIELLES, ACTES DE FONCTIONNAIRES - CHACUN AVEC SA PARCELLE DE RESPONSABILITE
Les attributions des parcelles de Mbour 4 et de la Nouvelle ville de Thiès ont fait l’objet d’échanges au niveau du service des domaines. A Thiès, il y a eu plusieurs niveaux d’attributions de parcelles. L’ancien président de la république a attribué beaucoup de parcelles.
Macky Sall, tel un distributeur automatique de parcelles
Le responsable des domaines de Thiès est dans l’incapacité de procéder à l’immatriculation des parcelles de Mbour IV et extensions. Outre cet impair, il y a les attributions faites par le Comité régional. Il s’agit principalement, renseignent des sources documentaires, «des actes délivrés à titre de régularisation dans la zone à restructurer sous la codification ZAR (TF 9449/TH) et à titre de recasement dans la zone codifiée ZR (TF 9474/TH)». Ces attributions ont débuté en février sous la signature du responsable et «les 20 premiers actes ont été personnellement remis aux ayants droit par le président de la République à l’occasion du Conseil présidentiel tenu à Thiès le 9 février 2023». A la date du 4 juillet 2023, a-t-on appris, il a été délivré «plus de 2 000 actes d’attribution et le chef de l’Etat continue d’insister par le canal du Gouverneur de la région, pour l’accélération du processus. Les attributions de cette catégorie, y compris dans la zone codifiée «ZET» concernant également les victimes de démolition en 2021, les contentieux des lotissements administratifs notamment les cas de désaffectation, le recasement des occupants, du TF 1365/7, les parcelles attribuées à l’entrepreneur en charge des travaux de terrassement, et d’aménagement conformément à la convention qui le lie à la Direction générale de l’urbanisme et de l’architecture (Dgua), les parcelles réservées aux collectivités territoriales, et à l’administration de Thiès suivant la validation de la haute autorité transmise au gouverneur par la Dgua». Outre ces attributions, il y a celles décidées par le chef du bureau des domaines.
Un fonctionnaire fait arrêter «plusieurs procédures judiciaires de dossiers sensibles»
Le bureau des domaines étant le siège naturel des requêtes institutionnelles et privées tendant à l’attribution de parcelles, plusieurs demandes provenant de la Direction des Domaines, de la gouvernance et de la Préfecture de Thiès sont en attente de satisfaction. C’est ce qui explique qu’un haut fonctionnaire des Domaines, dans un document adressé à l’ancien directeur des Domaines, a écrit : «J’ai également plusieurs dossiers sensibles qui font l’objet de procédures judiciaires et qui ont pour cause ou origine des défaillances administratives ou des manquements d’autorités administratives. Pour ces dossiers, j’ai convaincu les parties et les autorités en charge des enquêtes et poursuites de suspendre les procédures judiciaires afin de me laisser le temps de rechercher une solution administrative que j’espère trouver et mettre en œuvre grâce aux lotissements de Mbour IV».
«La liste validée par la haute autorité»
Le Président Macky Sall revient encore. Il a été presque un distributeur automatique de parcelles, mettant mal à l’aise les hauts fonctionnaires des Domaines. Par exemple, il y a la liste qui fixe des quotas d’attribution de parcelles sous la codification «TFNKM». Cette liste «VIP» a, en effet, été «validée par la haute autorité». Pas une haute autorité. Donc, entendez bien le chef de l’Etat lui-même. Il s’agit d’actes pris lors des séances de la Commission de contrôle des opérations domaniales (Ccod) du 15 mars 2023 et du 16 mai 2023.
Sur 1071, seules 191 détenteurs ont des attributions régulières
La commission a constaté que sur 1071 occupations recensées, seules 191 personnes sont détentrices de lettres d’attribution régulièrement délivrées dans le cadre du lotissement de 2006. Parmi ces détenteurs de lettres d’attribution, 120 ont construit en restant dans les limites des terrains du lotissement, 55 ont construit sans se conformer aux limites du plan de lotissement, 16 ont construit sur une parcelle autre que celle qui leur a été attribuée. «Il convient également de souligner que sur les 191 occupations faisant l’objet d’une lettre d’attribution, 146 familles habitent effectivement à Mbour 4», a conclu la Commission.
Lotissement de Mbour 4 - Les recommandations de la commission de régularisation
La superficie du lotissement de Mbour IV et de ces deux zones non loties fait 159 ha 80a et 74 ca. Un rapport daté du 18 juin 2021 produit par la commission chargée de la régularisation du lotissement de Mbour. Cette commission présidée par l’ancien préfet de Thiès, Moussa Diagne, avec comme rapporteur le chef du bureau Alain Paul Sène avait indiqué que les besoins sont estimés à 2451 parcelles en dehors de la voierie et des équipements collectifs conformes au règlement d’urbanisme. Ainsi, après le déclassement des 641 ha 18a 48 ca de la forêt classée, la commission avait proposé, entre autres, «la mise à disposition d’une assiette de 119 hectares 74 ares 20 centiares permettant de restructurer le lotissement de Mbour IV, correspondant à 2451 parcelles, en plus de la voirie et des équipements collectifs». Pour les membres de cette commission, «cette solution permettrait notamment la régularisation et le recasement, selon le cas, des six catégories d’occupants ou d’attributaires, la délimitation et la sécurisation de l’emprise de la conduite d’eau de KMS3 et de la piste latéritique qui traversent le lotissement initial, le repositionnement du boulevard de 60 m pour éviter la démolition des impenses substantielles, la prise en charge des attributaires et acquéreurs de bonne foi victimes de manœuvres spéculatives».
Attribution de parcelles des citoyens 6743 demandes, la solution à Notto
Le Président Bassirou Diomaye Faye ne savait bien dire en s’insurgeant que des hommes politiques ou d’affaires s’accaparent d’hectares ou de Dizaines de parcelles au détriment des citoyens des zones concernées. Le service des Domaines de Thiès a reçu au moins 6743 demandes d’attribution de parcelles formulées individuellement par les citoyens. Il admet que les lotissements d’extension de Mbour 4 ne suffiront pas à prendre en charge toutes ces requêtes mais assure qu’elles seront prises en charge «dans la mesure du possible». Parmi les solutions envisagées, il y a la zone de Notto, une «zone à problèmes» aussi. La commune de Notto et la Dgua ont quelque peu sauvé la face pour la prise en charge des milliers de demandes d’attribution de parcelles.
IL FAUT VOIR LA COMPLICITE DES IMPOTS ET DOMAINES ET DE LA JUSTICE
Invité du Jury du dimanche sur iRadio, le coordonnateur du Forum social sénégalais dénonce ces pratiques. Mamadou Mignane Diouf parle aussi du foncier, des lanceurs d’alerte, des appels à candidatures pour certaines fonctions
Bés Bi le Jour |
Cheikh Moussa SARR & Pape Doudou DIALLO |
Publication 06/05/2024
La publication des rapports des corps de contrôle occupe l’actualité ces derniers jours. Plusieurs autorités du régime du président Macky Sall ont été épinglées pour diverse infractions. Invité du Jury du dimanche sur iRadio, le coordonnateur du Forum social sénégalais dénonce ces pratiques. Mamadou Mignane Diouf parle aussi du foncier, des lanceurs d’alerte, des appels à candidatures pour certaines fonctions.
Détournements de deniers publics, surfacturations, violations du code des marchés publics… C’est, entre autres griefs sortis des rapports de la Cour des comptes et de l’Ofnac. Invité du Jury du dimanche (Jdd) sur iRadio, le coordonnateur du Forum social sénégalais (Fss) s’indigne qu’il y ait «beaucoup d’avaries, d’anomalies et d’injustices». «C’est quand même inquiétant et très frustrant de constater que ceux qui étaient engagés en politique et qui nous disaient ‘’confiez-nous votre vie, vos biens, vos budgets, votre sécurité’’ qui sont indexés», a dit Mamadou Mignane Diouf. Pour lui, «les causes et les solutions sont politiques». Et dans ces solutions politiques, estime-t-il, «il faut de la volonté politique de ceux qui dirigent, de ceux qui sont chargés de sanctionner». Mais aussi savoir encourager positivement. M. Diouf est d’avis que seule la justice doit s’occuper des dossiers liés à la publication des rapports. «Mais tant qu’on essaiera de régler un compte à un ancien adversaire, ça va faire une roue tournante tout le temps», a-t-il dit.
«Cet accaparement des terres aussi, c’est la faute de l’Etat»
Le coordonnateur du Forum social sénégalais a évoqué l’arrêt des opérations foncières et domaniales décidées par le nouveau régime. Mais Mignane Diouf n’exclut pas l’implication des fonctionnaires. «Je donne à quelqu’un l’autorisation de venir construire pour y habiter ou faire habiter. Cette personne qui a donné cette autorisation est à la fois aussi fautive que celui qui a construit. Et il faut les trouver dans l’administration, parce qu'ils existent. Et ce sont eux les premiers coupables, les premiers bourreaux pour notre bien commun», souligne-t-il. Parlant du déplacement du Président Diomaye Faye sur les terres de Thiès, il a rappelé que les promesses électorales étaient aussi dans ce sens. «Le président Diomaye Faye avait dénoncé cet accaparement des terres lors de sa campagne en rappelant d’ailleurs le cas de Ndingler. Mais c’est aussi la faute de l’Etat. Si l’Etat avait gardé les options des années 60- 70 où la terre était construite par des sociétés dites nationales, la Sicap et les HLM, on n’aurait pas dû faire appel à des privés, des promoteurs privés qui courtisent l’Etat, les agents de l’administration des impôts et domaines pour disposer des surfaces importantes du domaine dit national», a-t-il expliqué. Mignane Diouf estime donc qu’en se déplaçant à Mbour 4, le Président Diomaye Faye a touché du doigt le mal. «Sans doute, il y a eu Mbour 2, Mbour 3, Kaolack 1, Kaolack 3, Diamniadio, etc. Il faut s'arrêter et faire le point sur tout ce mal. Et savoir comment est-il possible que sur le même site, quelqu'un puisse avoir deux ou trois parcelles, ou même plus. Au moment où l’État veut faciliter la construction d’habitats sociaux pour les populations. C’est quand même un paradoxe qui ne peut pas continuer. Il reste maintenant à ce que désormais le reste du travail soit fait par les services compétents. Les services des impôts et domaines, la justice sénégalaise, pour voir qui sont les complices et jusqu’à quel niveau chacun est complice de ce qui est arrivé et comment faire de sorte que plus jamais cela ne se reproduise», a-t-il plaidé.
«Les appels à candidatures sont tout à fait faisables»
Le régime de Diomaye Faye est confronté à la réalité du pouvoir. L’application de la procédure d’appel à candidatures pour certaines fonctions tarde à voir le jour après les premières nominations. Le coordonnateur du Forum social sénégalais admet que l’on gouverne avec ses amis et ses hommes de confiance. Il estime, cependant, que parmi les hommes de confiance, il y en a qui ne sont pas dans le landerneau politique et qui méritent une confiance pour leur «sincérité, leur engagement patriotique et leur expertise». Il considère qu’il faut «savoir aller les chercher et les associer si on veut faire des ruptures dans le système. Donc les appels à candidatures sont tout à fait faisables». L’essentiel, pour lui, c’est que le jury aussi qui dépouille tout ne soit pas un jury partisan, mais un jury de patriotes, un jury d'experts, un jury non partisan. «A mon avis, il est possible de marcher sur les deux pieds. Voir dans le dispositif administratif quels sont les postes où on a besoin vraiment d’une expertise au-delà de la camaraderie. On a exclu beaucoup de gens uniquement parce qu’ils n’applaudissent pas un parti politique, une coalition. Donc, c’est un gâchis énorme et ce pays est rempli d’experts, de cadres, hommes et femmes capables de contribuer positivement au développement du pays».
«Il faut éviter que des mécontents politiques se convertissent en lanceur d’alerte»
Le président de la République a évoqué dans son discours à la nation du 3 avril dernier l’idée d’une «protection des lanceurs d’alerte et la divulgation des bénéficiaires effectifs de la propriété réelle». Le coordonnateur du Forum social sénégalais rappelle qu’il fait partie de ceux qui avaient initié en Afrique et dans le monde des groupes où on pensait qu’il fallait protéger les lanceurs d’alerte. «On a mis cette affaire-là en marche dans beaucoup de pays en Afrique depuis quelques années et on a même essayé de voir dans ces lanceurs d’alerte comment faire de sorte à les protéger. Ce n’était pas vraiment une proposition institutionnelle de l’Etat, mais une démarche citoyenne. Comment est-ce que nous pouvons arriver à protéger ceux qui dénoncent la mal gouvernance, l’accaparement des biens et des services, les détournements des deniers publics ? Il faut éviter que des mécontents politiques se convertissent en lanceur d’alerte et essayent de faire atteindre l’adversaire politique dans le département, dans la commune ou dans le territoire national. Le lanceur d’alerte est une option de militance citoyenne ou d’adversaire», a dit Mignane Diouf.
Une dalle s’effondre et tue deux fillettes
Deux enfants âgées de 4 et 6 ans ont trouvé la mort dans l’effondrement de la dalle de leur chambre à la cité Niakh. Le drame a plongé la vieille ville dans une grande consternation. La nouvelle s’est vite propagée comme une traînée de poudre. Les deux victimes fréquentaient la petite et la moyenne section de l’école maternelle de cité Niakh. Le drame s’est produit aux environs de 6 heures du matin alors que les enfants étaient dans les bras de Morphée. Elles partagent la même chambre que leur sœur collégienne. Cette dernière s’était levée tôt pour aller à l’école. C’est pendant qu’elle était sous la douche que l’irréparable s’est produit. Un des enfants est décédé sur le coup tandis que l’autre qui avait une hémorragie a succombé à ses blessures au cours de son évacuation à l’hôpital. D’après certaines indiscrétions, les membres de la famille des victimes avaient quitté leur maison qui est en train de recevoir une cure de jouvence pour en louer une autre le temps des travaux. Il nous revient que la maison en location serait vieille, mais elle aurait été repeinte par son propriétaire. La mère des victimes qui dormait avec ses enfants s’est retrouvée avec des blessures. Elle est transportée à l’hôpital régional de Saint-Louis pour y recevoir des soins. Les corps des deux victimes ont été récupérés par les sapeurs-pompiers et transportés à la morgue. Le préfet du département de Saint-Louis, Diadia Dia, s’est rendu sur les lieux en compagnie d’une délégation importante pour s’enquérir de la situation. Il a décidé de fermer la maison où s’est produit l’effondrement. Une enquête est ouverte.
Sonko démissionne de la mairie de Ziguinchor
C’est désormais officiel. Ousmane Sonko a démissionné de la tête de la mairie de Ziguinchor qu’il dirige depuis deux ans. Le chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye, ne voulant plus de cumuls de fonctions, avait invité les ministres qui avaient des postes électifs à démissionner. Le Premier ministre s’est exécuté ainsi que le ministre de l’Energie, Birame Soulèye Diop, le désormais ex-maire de Sandiara et ex-président du Conseil départemental de Bignona
Un homme d’affaires emporte 94 millions et retrouve en taule
Commerçant de son état, I. Sarr est actuellement dans les liens de la détention. Il devra s’expliquer devant le juge sur les accusations portées à son encontre. Poursuivi pour escroquerie au visa, il avait réussi à plumer plusieurs personnes. Le préjudice est évalué à 94 millions 100 mille francs. A. Niang a déposé une plainte à la Division des investigations criminelles (Dic). Selon nos sources, les faits remontent au courant de l’année 2023. Voulant des billets d’avion pour le Nicaragua, A. Niang s’est approché de I. Sarr qui lui promet de régler l’affaire d’un commun accord avec sa femme S. Sall. Les deux parties s’accordent sur la rondelette somme de 84 millions 100 mille francs. En charge alors à I. Sarr de fournir à A. Niang 29 billets d’avion pour le Nicaragua. Cependant, après avoir empoché l’argent, le commerçant I. Sarr n’a jamais honoré ses engagements. Sommé plus tard par son client de lui rembourser son argent, Sarr donne un rendez-vous à Niang. Il a promis de payer. Une promesse qu’il ne va jamais honorer. A. Niang se rend à la Dic pour porter plainte contre le commerçant. Devant les enquêteurs, il a reconnu en partie les faits. Dans un premier temps, le commerçant a nié avoir reçu de l’argent de Niang avant de passer aux aveux. Ce qui va motiver son placement en garde à vue pour escroquerie au visa et l’ouverture d’une enquête. Moment alors choisi par ses autres victimes dont Abdou O. Sy et Th. Ka qui se sont présentés aux services du Commissaire Adramé Sarr pour porter plainte contre le mis en cause pour escroquerie portant sur la somme de 10 millions. Le commerçant a été déféré au parquet pour escroquerie au visa.
Association de malfaiteurs
A. Seignane et Dj. Mbaye se reposent à la citadelle du silence pour association de malfaiteurs, vol en réunion avec utilisation de moyens de transport. Selon nos sources, les mis en cause au nombre de trois sur une moto ont tendu une embuscade à un autre conducteur de moto. Ils ont emporté son porte-monnaie avant de tenter de prendre la fuite. Les faits ont eu lieu au croisement Cambérène. Mais c’était sans compter avec la détermination de la victime A. Guissé qui a engagé une course poursuite contre les agresseurs. Arrivés à hauteur du centre de santé Nabil Choucair de Patte d’oie, la victime en informe un agent de police qui réussit à interpeller A. Seignane et son acolyte. Le troisième élément de la bande a réussi à prendre la fuite. Conduits au poste de Police des Parcelles assainies, les quidams ont eu la malchance de tomber sur une autre victime du nom de R. Seck. Cette dernière a reconnu ses bourreaux qui avaient emporté son sac contenant de l’argent et un téléphone portable. Ce qui va motiver leur garde à vue et leur défèrement au parquet.
Arrestation de dealers à Guédiawaye
M. M. Cissé et D. Diallo croupissent en prison pour détention et trafic de chanvre indien. Les mis en cause ont été alpagués par les hommes du Commissaire Daouda Bodian de Guédiawaye au cours d’une descente inopinée à leur domicile. Les limiers avaient reçu une information anonyme faisant état d’un vaste trafic de chanvre indien au quartier Cheikh Wade de la commune de Ndiarème Limamoulaye. Les policiers ont surpris les susnommés en possession de plus de 05 kilogrammes de chanvre indien. Ils sont gardés à vue et déférés au parquet pour détention et trafic de chanvre indien.
Abattages clandestins
Les abattages clandestins font foison à la société de Gestion des abattoirs du Sénégal (Sogas), selon les syndicalistes de ladite société. Les travailleurs sont montés au créneau pour réclamer la redynamisation de la brigade de lutte contre l’abattage clandestin (Blac) mais aussi la révision de la convention nationale collective régissant le secteur de l’agroalimentaire.
Remise de diplômes aux mandataires de justice
L’ordre des experts du Sénégal a procédé à la remise de diplôme aux 14 nouveaux mandataires de justice. C’était en présence de la présidente du Tribunal de commerce hors classe de Dakar, Aissatou Diémé Diallo et du Directeur des affaires civiles et du sceau, qui assure la charge de la présidence de la Commission nationale de contrôle et de discipline des mandataires judiciaires. Cette cérémonie marque la fin de la formation du certificat de capacité « Pratique des procédures collectives par les mandataires de justice » que l’École de Droit Gestion et Économie (Institut EDGE) a organisée en partenariat avec l’Ordre National des Experts du Sénégal. Ces professionnels jouent un rôle crucial pour la réussite des procédures collectives. D’autant que la question des mandataires de justice est un problème récurrent dans le droit des entreprises en difficultés et aucune solution satisfaisante ne lui est trouvée en réglementation. Le droit OHADA a proposé une solution avec la création d’un corps professionnel issu des experts comptables ou des professions assimilées sous la supervision et la régulation d’une autorité étatique. A l’occasion de la cérémonie, la présidente Aissatou Diémé Diallo a plaidé pour l’implication du ministère public dans les procédures et dans les audiences afin qu’il puisse poursuivre, en cas d’infraction, les auteurs.
Scènes de violence à l'arène nationale
Au terme du combat de lutte entre Sa Thiès et Eumeu Sène, des scènes de violence ont été notées. En effet, les supporters des deux écuries se sont affrontés. Dépassés par les scènes chaotiques, les forces de défense et de sécurité ont dû utiliser les grenades lacrymogènes pour disperser la foule aux abords du stade bâti à coups de milliards. Des actes de vandalisme qui témoignent encore du manque de sportivité de certains supporters. Les autorités devront vite remédier à ce fléau qui gangrène la lutte.
Ça bouge au Samu National
Ça chauffe au Samu National où le personnel est remonté contre la direction. Dr Mouhamed Traoré, Délégué du personnel et secrétaire général SAMES/Section Samu renseigne que les médecins urgentistes, infirmiers et ambulanciers sont en train de mener une lutte cruciale pour le respect de leurs droits. Il rappelle que le Samu national est un établissement public de santé dont le siège se situe à l'hôpital Fann.
Un nouveau médecin pour le Président
Diomaye a pris un décret pour changer le médecin du président de la République. Désormais, c’est le médecin-colonel Khalifa Babacar Wade, anesthésiste réanimateur à l’hôpital Principal de Dakar, qui s’occupe de la santé du locataire du Palais, qui a décidé de remplacer Mouhamed Mbengue, médecin général de brigade (2s).
L’amateurisme du Secrétaire d’Etat, Ibrahima Thiam déploré
L’absence de planification de la visite officielle du Secrétaire d’Etat aux Sénégalais de l’Extérieur, Ibrahima Thiam, en Espagne a été déplorée par la communauté. D’après notre compatriote Momar Dieng Diop, la communauté sénégalaise a réagi de manière nuancée à l'annonce de la visite officielle de M. Thiam prévue pour jeudi prochain. Cette information, relatée par les services consulaires, a été interprétée comme une continuation des pratiques antérieures des autorités consistant à éviter d’aller en contact avec la communauté qui le perçoit comme un manque de considération. En fait, l'absence de planification préalable de cette visite en catimini compromet la participation effective des compatriotes à ces événements officiels. D’après M. Diop, organiser un déplacement en Espagne, un pays aux vastes étendues, requiert un temps de préparation adéquat. Car la visite du Secrétaire d’État des Sénégalais de l'Extérieur revêt une importance capitale dans ce contexte particulier. Il est d’avis qu’une planification transparente et inclusive des visites officielles des autorités favoriserait ainsi une participation significative des compatriotes et renforcerait les liens entre le Sénégal et sa diaspora dans son ensemble. La rupture ne devrait pas se limiter à un simple slogan, mais plutôt être une pratique concrète intégrée à toutes les actions gouvernementales, fulmine Momar Diop Dieng.
QUATORZE MANDATAIRES JUDICIAIRES CERTIFIES
Des mandataires judiciaires au nombre de quatorze ont reçu samedi dernier, à Dakar, leur certificat de capacité pratique des procédures collectives au terme d’une formation sur l’Acte uniforme de l’Ohada portant sur l’apurement du passif
Des mandataires judiciaires au nombre de quatorze ont reçu samedi dernier, à Dakar, leur certificat de capacité pratique des procédures collectives au terme d’une formation sur l’Acte uniforme de l’Ohada portant sur l’apurement du passif
Beaucoup d’entreprises, après quelques années d’activités vivent des difficultés et pour lesquelles, sans assistance et accompagnement nécessaires, elles entrent en procédure de liquidation judiciaire. Pour amoindrir les dégâts y afférents, le spécialiste des procédures collectives, communément appelé mandataire judiciaire se doit d’être à la hauteur du contentieux. Et c’est dans ce cadre que 14 mandataires judiciaires, capacités en procédures collectives ont réceptionné samedi dernier leur certificat. Ce cours inaugural portant sur entre autres modules relatifs à l’organisation de la profession de mandataire judiciaire, l’exercice de profession de mandataire judiciaire et le management des aspects techniques des solutions, est le fruit d’un partenariat entre l’Ecole de droit, gestion et économie (Edge) et l’Ordre national des experts du Sénégal (Ones).
Saliou Dièye, expert fiscal et président de l’Ordre national des experts du Sénégal de préciser que le métier de mandataire judiciaire, devenu incontournable requiert de la compétence comme être membre de l’Ordre national des experts comptables et comptables agréés (Onecca) ou de l’Ordre national des experts du Sénégal (Ones). Selon le non moins manager judiciaire, il faut être formé sur les techniques qui ont été mises en place par l’Acte uniforme de l’Ohada portant organisation des procédures collectives d’apurement du passif, impliquant nécessairement des acquis en management et des techniques pour répondre aux besoins du marché. Aujourd’hui, « le mandataire ou l’avocat n’ayant pas reçu cette formation est automatiquement rejeté par la commission en charge de l’agrément et de la discipline des mandataires. Et sans cet agrément, point de dossier au niveau du tribunal. Et c’est tout le sens de cette formation », a-t-il expliqué.
A l’en croire, des gens créent des sociétés et d’autres les tuent. Et donc, le rôle du mandataire judiciaire, c’est de donner la chance à l’entreprise de vivre par le règlement préventif (procédures collectives), ensuite le règlement judiciaire si besoin en est et enfin la liquidation des biens au pire des cas de l’entreprise (dépôt de bilan). En clair, dans les deux premières étapes, l’entreprise peut être sauvée. Donc, l’objectif recherché, c’est de doter le mandataire judiciaire de suffisamment de techniques d’entregent et de relations pour lui permettre de sauver l’entreprise. La présidente du Tribunal de commerce hors classe de Dakar, Aissatou Diémé Diallo, a salué cette initiative de l’Edge et de l’Onecca visant à doter de compétences aux mandataires judiciaires pour sauver les entreprises en difficultés. Elle a, en outre, encouragé l’Onecca et l’Ones à former leurs membres dans ce sens pour assister et ainsi minimiser le risque de faillite des entreprises et par ricochet préserver les emplois.
LE SOUTIEN DU PRÉSIDENT FAYE À LA CAUSE PALESTINIENNE À LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE LUNDI
Les quotidiens de ce lundi ont principalement mis l’accent sur le soutien du président de la République Bassirou Diomaye Faye à la cause palestinienne ainsi que sur les décisions de la première réunion du bureau politique du parti Patriotes africains.
Dakar, 6 mai (APS) – Les quotidiens reçus lundi à l’Agence de presse sénégalaise (APS) ont principalement mis l’accent sur le soutien du président de la République Bassirou Diomaye Faye à la cause palestinienne, lors du 15e sommet de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), ainsi que sur les décisions de la première réunion du bureau politique du parti Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (PASTEF).
Le président de la République Bassirou Diomaye Faye a pris part au 15e sommet de l’OCI, qui s’est tenu du 4 au 5 mai, à Banjul, la capitale gambienne.
‘’Le Président, avocat de la cause palestinienne’’, affiche à sa Une Le Soleil. Le quotidien national souligne que ‘’lors du 15e sommet de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), qui s’est tenu à Banjul, en Gambie, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a plaidé la cause palestinienne, au nom de la solidarité islamique, mais surtout par simple humanisme’’.
‘’A Banjul, le chef de l’Etat a fustigé le regard indifférent de la communauté internationale et l’inertie du Conseil de sécurité’’, note Libération, ajoutant qu’il a également affirmé que ‘’le Sénégal est particulièrement préoccupé par la situation catastrophique à Gaza’’.
Sud Quotidien rapporte qu’à l’ouverture du sommet de l’OCI, le samedi 4 mai 2024, à Banjul, le chef de l’Etat sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a renouvelé le soutien indéfectible du Sénégal aux revendications légitimes du peuple palestinien pour un Etat viable et souverain, avec Jérusalem-Est comme capitale, conformément aux résolutions pertinentes des Nations unies. ‘’Le Sénégal restera fidèle à son engagement’’, titre le journal à propos des revendications du peuple palestinien.
Le président de la République Bassirou Diomaye Faye ‘’ renouvelle le soutien indéfectible du Sénégal pour un Etat palestinien’’, titre à son tour Yoor-Yoor.
‘’ Le chef de l’Etat a réitéré le soutien indéfectible du Sénégal aux revendications légitimes de nos frères et sœurs palestiniens, pour un Etat viable et souverain, avec Jérusalem-Est comme capitale, conformément aux résolutions pertinentes des Nations unies’’, écrit la publication.
‘’Dakar dénonce un +génocide+ à Gaza’’, souligne Le Quotidien, relevant que le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, ‘’a défendu la cause palestinienne’’ au 15e sommet de l’OCI.
Le président Faye a par la même occasion ”appelé à une mobilisation plus conséquente de la Oummah islamique pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza’’, note le journal.
Les quotidiens se sont également intéressés aux décisions et conclusions de la première réunion du bureau politique de Pastef, présidée dimanche par son leader, Ousmane Sonko.
Vox Populi signale qu’”après l’épisode de la dissolution et le retour à la légalité, le parti Pastef a tenu la première réunion de son bureau politique’’.
‘’PASTEF: 2e acte de la résurrection après la prise du pouvoir’’, affiche le journal.
‘’Sonko annonce la reprise des activités de Pastef, avec en vue l’organisation de son premier congrès dans quelques mois. Le parti assumera son option panafricaniste et souverainiste, son rapprochement avec les juntes de la Guinée Conakry, du Mali, du Burkina Faso, et du Niger, mais également le réchauffement de relations existantes et l’exploitation des nombreuses nouvelles sollicitations provenant de tous les continents ’’, écrit le journal.
‘’Pastef privilégie ses partenaires : +les putschistes+ et Mélenchon’’, affiche Les Echos. Le journal annonce qu’une tournée de PASTEF, ‘’va démarrer par la Guinée Conakry, le Mali, le Burkina Faso et le Niger’’. ‘’Une délégation des insoumis français composée d’élus et conduite par Jean Luc Mélenchon à Dakar du 14 au 18 mai’’, ajoute la publication.
‘’Sonko à la conquête de l’Afrique’’, écrit à sa une WalfQuotidien.
‘’Pastef prend un nouveau cap’’, titre l’Info. Le journal relève que ”c’est le soulagement chez les patriotes, qui ont vu leur parti renaitre de la mort, à laquelle l’avait prédestiné le régime déchu de Macky Sall”. ”Ousmane Sonko a présidé hier [dimanche] pour la première fois depuis lors, la réunion politique du bureau politique” de son parti, signale-t-il.
”Une occasion de revenir, longuement, sur la position actuelle de Pastef, qui est au pouvoir, avec ses alliés, mais qui doit être la locomotive de la rupture et de la transformation positive promise aux populations”, écrit la publication.
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LE JARAAF SE DEFOULE SUR TEUNGUETH FC ET RELANCE LA COURSE POUR LE TITRE
Le mano-à-mano continue de plus belle entre l’actuel leader et son dauphin Jaraaf qui s’affrontait hier, dimanche 5 mai pour le compte de la 22e journée de la Ligue 1. Un duel au sommet que les «Vert et Blanc» ont remporté sur la marque de 3-0
Le suspense pour le titre de champion va encore prolonger dans le championnat de Ligue 1. Sorti largement victorieux (3-0) du duel au sommet qui l’a opposé à Teungueth FC, actuel leader (43 points), le Jaraaf a resserré l’écart et accentué la pression sur le leader rufisquois. Au sortir de cette 22e journée, la bataille pour le maintien s’annonce tout aussi indécise aussi bien en milieu du tableau qu’au bas du tableau. Si Diamono de Fatick et Diambars restent relégables, ils gardent encore intact leurs chances de maintien dans l’élite.
Le mano-à-mano continue de plus belle entre l’actuel leader et son dauphin Jaraaf qui s’affrontait hier, dimanche 5 mai pour le compte de la 22e journée de la Ligue 1. Un duel au sommet que les «Vert et Blanc» ont remporté sur la marque de 3-0. Souleymane Cissé, Aimé Tendeng d’Ababacar Sarr ont porté le Jaraaf (2e, 39 points) en lui permettant de se rapprocher du club rufisquois (43 points) à quatre journées de la fin du marathon. Le podium de ne change pas à l’issue de cette 22e journée. Surpris (1-0) par Génération Foot (8e 25 points), avec une réalisation du jeune international Amara Diouf, Guédiawaye FC (3e ; 36 points) se maintient au podium.
Ce n’est pas le cas pour l’As Pikine qui est revenue de son déplacement à Kolda avec le point du nul (0-0) face au Casa Sports (11e, 23 points). Avec ce résultat, les Pikinois quittent la 4e pour la 5e place (31 points). Ils sont distancés par Dakar Sacré Cœur (4e, 33 points) qui a réussi la meilleure opération de cette 22e journée en étrillant la Linguère de Saint Louis (9e ; 24 points) sur le score de ( 4 à 0). Pour les autres rencontres, la Sonacos de Diourbel a réussi à conserver la 6e place (31 points) après son court succès (1-0) obtenu face au Stade de Mbour, première équipe non relégable (12e, 21 points). De son côté, l’Us Gorée (7e ; 30 points) s’est imposé ( 1-0) sur sa pelouse du stade Djagaly Bagayoko de Patte d’Oie face au promu, Jamono de Fatick. Un revers qui enfonce encore les Fatickois au bas du tableau (13e ; 19 points).
Après son probant succès obtenu lors de la précédente journée, Diambars de Saly a été contraint au match nul par l’Us Ouakam (10e ; 23 points). S’il reste confiné à la place de lanterne rouge (14e ; 18 points), les Académiciens tiennent encore leur destin en main. Il leur faudra arriver un sursaut pour leur survie dans l’élite lors de leurs quatre dernières sorties en championnat.
DIAGNA ET SON EQUIPE LIVRENT LEURS RAPPORTS
Exercice de transparence ! C’est ce à quoi se sont livrés les membres du Comité directeur du Comité national olympique et sportif sénégalais (CNOSS) devant la presse ce samedi à l’hôtel Terrou Bi en étalant sur la place publique leurs activités 2021-2024
Exercice de transparence ! C’est ce à quoi se sont livrés les membres du Comité directeur du Comité national olympique et sportif sénégalais (CNOSS) devant la presse ce samedi à l’hôtel Terrou Bi en étalant sur la place publique leurs activités menées lors de l’olympiade 2021- 2024. A quelques semaines seulement des Jeux olympiques de Paris 26 juillet - 11 août prochain et à moins de 1000 jours des Jeux olympiques de la jeunesse (JOJ), la Fédération des Fédérations s’est encore sacrifiée à ce traditionnel exercice cher au mouvement olympique.
Solde positif ! Plus de 1,100 milliard dépensé ! Six athlètes disposant de bourses olympiques en raison de 4000 dollars par trimestre. Sans occulter 8 autres chèques représentant trois mois de la bourse dite CAP 2024 en raison de 1000 euros par mois. Un rapport d’activités validé. Les présidents de Fédérations et groupements sportifs qui composent le Comité national olympique et sportif sénégalais (CNOSS) se sont livrés à un exercice de transparence, une des valeurs de l’olympisme à quelques jours des Jeux olympiques Paris prévus du 26 juillet au 11 août prochain.
C’était ce samedi au Terrou Bi. Toutefois, ce sont les Jeux olympiques de la jeunesse (JOJ) qui ont naturellement occupé une place de choix dans les débats, notamment les préparatifs et autres chantiers devant changer le visage des infrastructures sénégalaises.
Aussi bien à Dakar (stade Iba Mar Diop, la piscine olympique, etc.) qu’à Diamniadio et Saly Portugal devant abriter les sports nautiques.
C’est ainsi que tour à tour, le Secrétaire général, Seydina Oumar Diagne et le Trésorier Babacar Mokhtar Wade ont étalé sur la place publique les rapports d’activités et financiers, qui ont été adoptés par acclamation. Quant à l’ancien double champion d’Afrique de Taekwondo et médaillé de bronze aux championnats du monde, Balla Dieye, directeur sportif des JOJ, il est revenu sur plusieurs aspects techniques et fait le point sur la situation des athlètes sénégalais ayant déjà composté leur ticket pour Paris2024.
Sur ce point qui visiblement tenait à coeur les présidents des Fédérations, il a mis le curseur sur les préparatifs en démontrant les dispositions prises par le président Mamadou Diagna Ndiaye et le Cnoss pour mettre les «ambassadeurs» du Sénégal dans d’excellentes conditions de séjour et de performance au pays de Marianne. De quoi rassurer les présidents des athlètes déjà qualifiés en déployant leur savoir-faire dans des tournois de qualification ou dans des compétitions officielles comme des championnats d’Afrique, des Mondiaux de certaines disciplines comme l’athlétisme, le Canoë Kayak ou autres. Il s’agit de Louis François Mendy (athlétisme), Bocar Diop (taekwondo), Combé Seck et Yves Bourhis (canoe kayak), Ndéye Binta Diongue (escrime) et Idrissa Keita (para-taekwondo) qui ont tous décroché leur qualification sur le terrain. Pour avoir mis «l’athlète au coeur de ses préoccupations», Mamadou Diagna Ndiaye peut alors se permettre de réclamer des résultats au lieu d’attendre les invitations et de rester dans l’esprit de Pierre de Coubertin: «l’essentiel, c’est d’y participer». «Nous voulons que tous nos athlètes se qualifient sur le terrain et non qu’ils aillent à Paris par le biais des Wild Card», a d’ailleurs déclaré le vice-président du Cnoss, par ailleurs coordonnateur du COJOJ, Ibrahima Wade qui dirigeait les travaux. A noter que le quota des qualifications n’est pas encore bouclé puisqu’il reste Mbagnick Ndiaye (judo) même s’il est déjà qualifié grâce à son ranking mondial, Edmond Sanka (canoe Kayak), Saly Sarr (athlétisme), Oumy Diop Steven Aimable (natation) voire Abderrahmane Diao et Monica Sagna (judo).
A la suite de la présentation des états financiers faits par le trésorier général du Cnoss, Babacar Mokhtar Wade, le directeur de cabinet du ministre de la jeunesse, des sports et de la culture, Tanor Gningue, s’est réjoui de la parfaite collaboration entre son département et le Cnoss. «Le ministère de la jeunesse, des sports et de la culture est tout à fait disposée à travailler avec vous en étroite collaboration. D’ailleurs Mme la ministre va bientôt vous rencontrer pour discuter sur les grandes orientations du sport ne matière d’infrastructures, de financement du sport mais aussi et surtout sur la préparation de Paris 2024 et des Joj Dakar 2026 », a déclaré Tanor Gningue.
ON MIGRE OU BIEN ON FAIT MIGRER POUR L’HONNEUR ET PAR DEVOIR
Aly Tandian, professeur titulaire en sociologie et directeur du laboratoire Germ/Ugb parle de la migration irrégulière qui semble reprendre de plus belle.
Après un répit, la migration irrégulière notamment par voie maritime semble reprendre de plus belle. Plusieurs départs, dont certaines tentatives tuées dans l’œuf, ont été enregistrés ces derniers jours. Interrogé sur le phénomène, le sociologue des migrations Aly Tandian, professeur titulaire CAMES, au Département de Sociologie de l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis, relève qu’au Sénégal, en delà de l’insuffisance ou manque de connaissances sur les causes profondes des migrations irrégulières, la migration est souvent analysée comme un «phénomène alors que la migration est un fait social total». Le consultant international, directeur du Laboratoire d’études et de recherches sur le Genre, l’Environnement, la Religion et les Migrations (GERM) qui a créé l’Observatoire Sénégalais des Migrations, souligne qu’au Sénégal, «on migre ou bien on fait migrer pour l’honneur et par devoir… Les populations migrent parce qu’il leur est impossible de gagner assez et d’épargner».
Ces derniers jours, nous avons constaté plusieurs départs de pirogues à partir des côtes sénégalaises, contre toute attente. Comment expliquer cette situation et quelles sont les causes profondes des migrations irrégulières ?
Au Sénégal, nous avons peu ou pas assez de connaissances sur les causes profondes des migrations irrégulières. Nous analysons souvent la migration comme un phénomène alors que la migration est un fait social total. En clair, premièrement, migrer est une charge émotionnelle qui renvoie au bien-être personnel ; deuxièmement, migrer est une charge morale à cause des pressions familiales et troisièmement, migrer est une charge mentale à causes des injonctions sociales. Il faut également noter qu’au Sénégal, il y a une sorte de fabrication du consentement au tour de la migration. On migre ou bien on fait migrer pour l’honneur et par devoir.
A mon avis, il faut se pencher sur les causes immatérielles pour comprendre l’actualité des migrations sénégalaises. Les populations migrent parce qu’il leur est impossible de gagner assez et d’épargner. Elles partent à cause de la pénibilité du travail et du faible salaire obtenu. Elles partent parce que les bénéfices gagnés n’appartiennent pas aux travailleurs. Il y a également la pression des parents qui poussent les populations à migrer. Des parents imposent à leurs enfants ce qu’ils n’ont pas pu offrir à leurs propres parents. A côté, il y a des populations qui migrent à cause d’un manque de financement, à la suite de plusieurs demandes faites auprès de structures en charge d’accompagner des jeunes. Il y a un autre lot de personnes qui migrent pour acquérir plus de prestige au sein de leur famille ou de leur communauté.
Il faut signaler que la structure de la famille est également à prendre en compte car des gens migrent parce qu’étant ainés de leur fratrie ou bien vivant dans un ménage polygénique où des coépouses et leurs progénitures semblent être dans une situation de compétition pour gagner l’estime du conjoint et du père. Une situation socioéconomique difficile fait que des gens cherchent à migrer à cause de l’angoisse ou du sentiment d’abandon et de la frustration. Ajouté à cela, le diplôme ne garantit plus l’emploi et l’influence des connaissances établies à l’étranger influent pour beaucoup sur les départs, sans oublier les effets du changement climatique.
Comment expliquer les liens entre les migrations irrégulières et le changement climatique ?
Au cours des dernières années, au Sénégal, le constat est que le changement climatique a modifié la distribution et la disponibilité des stocks de poissons. L’élévation du niveau de la mer et l’intrusion d’eau de mer dans les zones côtières a augmenté la salinité des estuaires, affectant, par conséquent, les habitats de reproduction et de croissance des espèces marines. Une telle situation a rendu très fragiles de nombreuses communautés de pêcheurs sénégalais qui ne cessent de connaître un effectif important de perte d’emplois, une diminution des revenus et une détérioration des conditions de vie. Avec le changement climatique, des pêcheurs sénégalais sont obligés de se rendre vers des destinations lointaines pour trouver du poisson. Malheureusement, loin des terres, ils sont confrontés à une présence frauduleuse de chalutiers étrangers qui, selon des pêcheurs rencontrés à Saint-Louis, détruisent des pirogues de pêcheurs locaux et emportent avec eux Lle matériel de travail de pêcheurs locaux. Ces accidents occasionnent souvent de lourdes pertes humaines et matérielles, au détriment des pêcheurs locaux qui sont obligés de s’engager dans les migrations irrégulières, devenues leur seule alternative pour subvenir à leurs besoins.
Pourtant l’État du Sénégal a pris d’importantes mesures
Oui ! Des mesures sont prises, mais il est encore difficile de surveiller toute la côte sénégalaise. Cela nécessite des moyens colossaux et une présence permanente de garde-côtes sénégalais. S’agissant des migrations irrégulières, des mesures sont également prises par l’État du Sénégal, mais elles sont plus visibles au plan juridique, sans véritablement limiter les migrations irrégulières. Un Comité Interministériel de Lutte contre l’Émigration irrégulière a été créé, sur la base du décret n°2020-2393 du 30 décembre 2020. Des initiatives sont également disponibles avec des procédés de sécurisation, alors qu’une politique migratoire a besoin d’une réponse holistique. Une réponse politique ne devrait pas se limiter exclusivement au ministère de l’Intérieur et au ministère de l’Intégration africaine et des Affaires Étrangères. En termes de politique migratoire, les agendas au Sénégal devraient aller au-delà de la gestion nourrie souvent de campagnes de sensibilisation peu adaptées souvent faites dans des zones de départ et non aux zones d’origine qui en ont le plus besoin.
Donc la logique sécuritaire a montré ses limites ?
Des pays comme le Sénégal se sont mobilisés pour faire face aux migrations irrégulières ; mais le constat est que les migrations irrégulières n’ont pas du tout diminué, bien au contraire, elles se sont intensifiées au cours des dernières années. Selon un document du ministère de l’Intérieur espagnol, 32.436 migrants ont accosté aux îles Canaries entre le 1er janvier et le 15 novembre 2023. C’est 118% de plus qu’en 2022 à la même période. Pire, au Sénégal, les sites de départ sont devenus plus nombreux qu’avant. Je pense qu’il faut sortir de la gestion sécuritaire des migrations au profit de la gouvernance des migrations.
Comment sortir de la gestion des migrations au profit de la gouvernance des migrations ?
La gouvernance des migrations implique la coordination de politiques et de pratiques à différents niveaux, y compris local, national, régional et international. Pour le succès d’une gouvernance des migrations, il nous faut avoir une compréhension commune des migrations et un discours moins polarisé. Ce n’est pas encore le cas car, sur les questions des migrations, l’agenda de l’Europe est différent de celui des pays du Sud. Il nous faut une approche holistique et reconnaître que la migration est un fait multidimensionnel à savoir les dimensions économiques, sociales, politiques, culturelles et environnementales.
Sur les questions de migrations, le Sénégal doit promouvoir un nouveau paradigme de gouvernance. Le Sénégal doit encourager des assises sur les questions des migrations, avec des pays de transit et de destinations des migrants, ainsi qu’avec les organisations internationales, des acteurs de la société civile et le secteur privé, pour élaborer des politiques et des stratégies communes susceptibles de produire des réponses efficaces. Il faut également intégrer la migration dans les stratégies de développement durable, en favorisant la création d’emplois, le renforcement des capacités et la promotion d’opportunités économiques. Je pense qu’il est fondamental de favoriser le dialogue et la consultation populaire avec les migrants, les candidats à la migration irrégulière et leurs communautés, ainsi qu’avec les acteurs concernés, dans l’élaboration et la mise en œuvre d’une politique migratoire inclusive afin de garantir sa pertinence, sa légitimité et son efficacité. Un autre élément à prendre en compte, c’est la place de la recherche dans la gouvernance des migrations. Sans des évidences scientifiques actualisées et basées sur une collecte de données rigoureuse, il sera difficile d’apporter des réponses fortes et de faire face aux migrations irrégulières.
Quelles autres réponses pour faire face aux migrations irrégulières ?
L’impératif est de soutenir le développement économique, social et institutionnel, d’une part, en favorisant la création d’emplois, l’accès à l’éducation et aux services de base et, d’autre part, en renforçant les systèmes de gouvernance des migrations. Il est quasi impossible de faire face à la migration irrégulière avec des concepts qui, à la limite, infantilisent les populations. Le Sénégal doit se mobiliser et en partenariat avec d’autres pays qui sont en demande de main-d’œuvre pour promouvoir des voies migratoires légales et sûres. Il me semble important d’encourager la migration circulaire, en élargissant les opportunités d’une migration légale et sûre, telles que les programmes de travail saisonnier, les visas de travail afin de réduire la demande de migration irrégulière. Il est bien possible d’étendre cela avec d’autres pays ayant besoin d’une main-d’œuvre qualifié sur des domaines spécifiques.
Quid des campagnes de sensibilisation qui semblent peu efficaces ?
A la place d’une vision politique, au Sénégal, nous avons vu prospérer, avec l’ancien régime, des campagnes de sensibilisations qui cherchent à vouloir faire peur aux candidats à la migration irrégulière. Les candidats aux voyages irréguliers sont bien conscients du danger et des risques ; donc ce ne sont pas des activités récréatives dites campagnes de sensibilisations qui vont arrêter les voyages irréguliers. Et d’ailleurs, il faut le signaler, les campagnes de sensibilisation sont organisées au niveau des zones de départ et non aux zones d’origine des candidats à la migration irrégulière. A la place des campagne de sensibilisation, je pense qu’au Sénégal, les candidats à la migration irrégulière ont plus besoin de renforcement des capacités institutionnelles et des formations professionnelles accompagnées de financements bancables en tenant en compte les spécificités territoriales. Pour cela, il faut améliorer la collecte de renseignements sur les besoins des populations, en impliquant le secteur privé. Malheureusement, avec des financements reçus à travers les fonds fiduciaires, on a voulu offrir des formations peu ou pas du tout adaptées, sans associer les candidats à la migration irrégulière. Non, il faut corriger et rapidement. De ces fonds fiduciaires, il a été organisé plus de séminaires que d’actions concrètes ayant un impact réel sur le quotidien des jeunes.
Vous parlez de migrations circulaires comme une réponse, pouvez-vous expliquez davantage ?
Laissez-moi vous dire, en toute modestie, que la migration circulaire, connue sous le nom de migration temporaire, fait référence à un modèle de migration où des Sénégalais pourraient se déplacer entre leur pays d’origine et un ou des pays d’accueil de manière répétée et temporaire. Ce type de migration peut être motivé par divers facteurs, tels que le travail saisonnier, les opportunités d’emploi temporaires, l’éducation, le commerce, etc. Le Sénégal devrait davantage se mobiliser pour une politique de migration circulaire qui pourrait permettre aux migrants sénégalais de ne pas s’installer de manière permanente dans le ou les pays d’accueil, mais de pouvoir retourner périodiquement dans leur pays d’origine, au Sénégal, après une période de travail définie par les contrats de travail. Ce modèle de migration circulaire offrirait une plus grande flexibilité aux Sénégalais qui souhaiteraient concilier leurs activités économiques ou d’apprentissage à l’étranger avec leurs liens familiaux et sociaux dans leur pays d’origine. Ce faisant, les migrants circulaires pourraient contribuer au développement économique et social de leur pays d’origine en transférant des compétences, des connaissances, des technologies, des innovations et des ressources financières acquis à l’étranger. A mon intime conviction, la migration circulaire peut présenter des défis, notamment en termes de protection des droits des travailleurs migrants, d’accès aux services sociaux, de cohésion sociale et de gouvernance des migrations à long terme. En résumé, une approche équilibrée et inclusive de la migration circulaire est nécessaire, pour maximiser les avantages de la migration tout en atténuant des défis potentiels. En résumé, mobilisons pour que la migration ne soit plus analysée comme un problème, mais plutôt comme une opportunité à la fois au Sénégal et les pays de destinations.