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27 février 2025
DÉCISIF JARAAF – TEUNGUETH FC POUR LE TITRE
Le sort de la Ligue 1 pourrait se jouer, ce dimanche, au stade municipal de Ngor. avec le match opposant le 2ème au classement Jaraaf et le leader Tengueth Fc
Bés Bi le Jour |
Lamine Mandiang DIEDHIOU |
Publication 04/05/2024
Le sort de la Ligue 1 pourrait se jouer, ce dimanche, au stade municipal de Ngor. Dans un après-midi qui s’annonce tendu au vu de l’enjeu de la rencontre opposant le 2ème au classement, Jaraaf (36 pts+13) et le leader Teungueth Fc (43 pts+16), les deux équipes aborderont ce match avec des ambitions quelque peu opposées. Le Jaraaf de Dakar, club le plus titré (12 championnats), est en quête de reconquête après cinq saisons de disette. Deuxième avec sept points de retard sur Tfc, le club de la Médina doit obligatoirement l’emporter pour continuer à croire au Graal. Une tâche ardue pour des hommes de Malick Daf qui sont à l’étroit à domicile. Même si elle n’a jamais perdu aussi bien à Iba Mar Diop qu’à Ngor, la bande à Aimé Junior Tendeng gagne peu à domicile (seulement 2 victoires et 8 nuls en 10 matchs). Une anomalie qu’il faudra réparer avec cet impératif de victoire afin de maintenir ce rêve de 13ème sacre. Le Jaraaf n’a pas le choix et devra sortir le grand jeu devant des Rufisquois qui sont en pleine bourre.
Leader depuis plusieurs journées, Teungueth Fc est en pleine confiance avec ce matelas de sept points d’avance sur le Jaraaf. Les poulains de Cheikh Guèye peuvent même se contenter d’un nul pour maintenir leur adversaire de ce dimanche à distance. Les coéquipiers de Malick Ndoye ne débouleront certainement pas à Ngor pour se contenter d’un nul d’autant plus qu’ils sont de bons voyageurs. Troisième meilleure équipe à l’extérieur (19 points pris sur 30 possibles), Tfc reste sur une série de quatre victoires de rang hors de ses bases et n’a encaissé que 4 buts en 10 matchs. Autant de points positifs pour le club rufisquois qui voudra décrocher un 5ème succès à l’extérieur et foncer un peu plus vers un 2ème titre de champion du Sénégal.
Troisième avec le même nombre de points que le Jaraaf, Guédiawaye Fc sera en embuscade avec une possibilité de grappiller sur Tfc en cas de nul. Les «Crabes» devront néanmoins s’employer à domicile face au champion en titre, Génération Foot (10ème, 22 pts-9), qui lutte pour le maintien dans l’élite.
Dans le bas de tableau, Diambars (14ème, 17 pts - 11), qui a renoué avec le succès après 14 matchs sans victoire, cherchera à enchainer avec la réception de l’Us Ouakam (9ème, 22 pts -4) qui est sur une série de quatre matchs sans victoire et qui est également la pire équipe à l’extérieur (seulement 6 points en 10 matchs). Premier non relégable, le Stade de Mbour (12ème, 21 pts -2) ira à l’assaut de la Sonacos (6ème, 21 pts +1) alors que Jamono Fatick (13ème, 19 pts -5) défiera des Insulaires de l’Us Gorée (7ème, 27 pts - 1) qui ont perdu leurs trois derniers matchs.
Le Casa Sports (11ème, 22 pts -10), sur une disette de cinq matchs sans succès, accueille l’As Pikine (4ème, 30 pts +3) qui voudra se remettre de sa défaite de la précédente journée face au Jaraaf.
ON CONTINUE DE CONSIDÉRER NOS PRÉSIDENTS COMME DES PROPRIÉTAIRES DU PAYS
Me Doudou Ndoye n’en finit pas de dénoncer l’arrêt des opérations foncières et domaniales. Il décortique ce dossier dans l’émission «Questions directes» d'iTv
Bés Bi le Jour |
Alassane Samba DIOP & SYLLA |
Publication 04/05/2024
Me Doudou Ndoye n’en finit pas de dénoncer l’arrêt des opérations foncières et domaniales. L’ancien président de la Commission nationale pour la réforme foncière (Cnrf) estime que cette décision du président de la République a des conséquences économique et juridique graves. Il décortique ce dossier dans l’émission «Questions directes» de iTv.
«Je suis un vieil inspecteur des impôts et domaines d’abord. Je suis de la formation 1970 de Clermont Ferrand et j’étais major de tous les Sénégalais qui étaient làbas. Je connais très bien la fiscalité du Sénégal et les questions domaniales et j’ai été professeur de droit aussi à l’Université, avocat pendant 50 ans. J’ai écrit peut être autant que tout le monde, sinon plus, sur le foncier du Sénégal. J’ai passé tout mon temps à dire ce qui ne va pas dans le foncier jusqu’à ce que Macky Sall, président de la République, en 2012, m’invite au Palais pour me confier le foncier. Alors, pendant trois mois, j’ai préparé tout un système pour arriver à rassembler 90 personnes compétentes. C’est moi-même qui ai écrit et de ma main tous les décrets, alors que je n’étais qu’un avocat dans un cabinet. La commission que j’ai créée sous son autorité a été installée officiellement et a commencé à travailler. J’ai fini par démissionner. Le foncier n’est pas une bombe au Sénégal. C’est parce qu’ils ne comprennent pas ce qu’est le foncier».
«Un problème économique gravissime»
«Un journaliste d’une radio m’a contacté pour dire : ‘’Me Doudou Ndoye, nous venons d’apprendre que le Président de la République a ordonné la suspension de tous les travaux sur le littoral.’’ Je lui ai dit : ‘’Qu’est-ce que vous me racontez ?’’ Il le répète. Je lui ai dit qu’il en a l’autorité parce que c’est le président de la République. Mais il n’en a pas le droit. Je le maintiens. En travaillant, j’ai découvert une circulaire du Directeur général des impôts et domaines qui dit, en s’adressant à ses agents de l’administration fiscale et domaniale : ‘’Messieurs les fonctionnaires qui dépendent de moi, tout ce qui concerne des attributions de parcelles, il faut l’arrêter. Tout ce qui concerne des cessions de terrains que l’Etat doit faire et qu’il est en train de faire il ne faut pas le finir. Tout ce qui concerne les autorisations pour céder des parcelles, on arrête. Tout ce qui concerne les autorisations qu’on devait vous donner pour hypothéquer les terrains, des titres fonciers de l’Etat qu’ils vous ont donnés en bail et qu’on doit vous autoriser à hypothéquer, on les arrête. Toutes les études cadastrales au Sénégal sur les sols pour donner un Nicad, on ne le fait plus.’’ La conservation foncière, c’est là où c’est plus grave. Le bureau d’enregistrement qui doit récolter de l’argent pour l’Etat en enregistrant ne doit plus fonctionner. Ils ont fait une liste des lieux concernés. C’est un problème économique gravissime. Ce n’est pas l’Etat ni les usagers, mais un problème d’emploi. Personne ne travaille dans ce pays et on dit on va développer l’emploi. Tous les candidats à la présidence de la République avaient promis des emplois».
«C’est juridiquement dangereux»
Mais tous ces projets de toutes ces zones, à mon avis si c’était fait, c’est à peu près 100 mille emplois au moins. Déjà combien de personnes avaient commencé à préparer des dossiers ? Ensuite, c’est juridiquement dangereux. Quand le Directeur général des impôts et domaines dit dans sa circulaire aux conservateurs ne faites plus rien. Ils appartiennent tous au ministre des Finances. Mais pour ce qui concerne le travail de conservateur, il ne dépend de personne, mais de la loi. Et la loi 2011- 07 du 30 mars 2011 sur le droit de la propriétaire foncière est on ne peut plus clair. Aucun ministre ne peut lui donner une circulaire, a fortiori un directeur général. Les notaires savent que ce que je dis est vrai. Le conservateur n’a pas le droit, lorsqu’un acte a été régulièrement fait et qu’on vient le lui proposer aux fins de l’inscription foncière, de dire : ‘’j’ai des instructions de mon directeur général de ne pas le faire. Il sera condamné par la justice s’il y a un préjudice’’». Un pays ne peut progresser sans la loi. On corrige avec les lois, mais pas en les violant. En le faisant on fait pire. Personne, au Sénégal, n’a fait autant de critiques sur le foncier que moi. Jusqu’à sacrifier mon temps et mon cabinet pour faire une réforme et démissionner. Je fais partie de ceux qui se sont battus pendant deux ans au moins pour que les dernières lois du Président Macky Sall ne fassent pas autorité. Pour que le Conseil constitutionnel les annule. Pour que ceux qui sont aujourd’hui au pouvoir puissent participer aux élections et les gagner».
«Sur le littoral, toute personne qui touche à une construction commet un délit»
«Le Président Diomaye a une bonne volonté. Mais ce n’est pas parce qu’on a une bonne volonté qu’on sait. Etre inspecteur des impôts et domaines ne veut pas dire qu’on a travaillé sur le foncier. Sur le littoral, entre le village et Ouakam et l’hôtel Terrou bi, on l’appelait le «Kakalam». A l’époque, ce n’était que des rochers. Il n’y avait pas de plage là-bas. Après la zone maritime, c’est la zone terrestre qui était titrée. Un titre foncier au nom de l’Etat qui donnait des baux. Des baux emphytéotiques où les gens construisaient des maisons. Parce qu’à l’époque le Sénégal n’était pas riche. Les fonctionnaires n’avaient pas de richesse. Les hommes d’affaires n’existaient presque pas. Toute personne qui avait une maison était heureuse. Maintenant, quand on s’enrichit un peu plus, on construit un immeuble. Donc, c’est sur un terrain qu’on a reçu légalement avec un titre foncier donné par l’Etat. Et puis on vous donne une autorisation de construire légalement. Quiconque touche votre construction commet un délit au sens du Code pénal sénégalais».
«Ils sont jeunes, il faut les aider»
«Le rôle de la gendarmerie, c’est de contribuer à assurer l’ordre public. Lorsque la police ou la gendarmerie voit une infraction, si c’est en flagrant délit d’infraction grave, elle peut vous arrêter, vous amener chez le procureur de la République, qui vous fait juger. Mais, il a été créé au Sénégal, une direction spéciale rattachée au ministère des Forces armées qu’on appelle Dscos (Direction de la surveillance et du contrôle de l’occupation du sol). Mais on lui demande de recevoir les plaintes et dénonciations et de faire des enquêtes, conformément aux lois et règlements en vigueur et on lui dit que la direction peut être mise en mouvement sur ordre de Monsieur Le Président de la République, du ministre des Forces armées ou sur demande des autres ministères et administrations. En termes clairs, elle n’a pas le droit d’arrêter une construction de qui que ce soit. Je l’affirme, c’est ma thèse. L’arrêt des travaux est une atteinte à la propriété. Si tout est régulier dans les papiers, vous avez porté atteinte à la propriété de quelqu’un, vous avez porté atteinte à la Constitution du Sénégal. On continue de considérer nos présidents comme des propriétaires du pays. Récemment, j’ai vu ceux qui avaient participé aux Assises nationales réclamer l’application des conclusions. Il faut reconsidérer, remodeler les pouvoirs du président de la République. Le président est mon président, nous avons voté pour lui. Ils sont jeunes, nous devons les aider. Mais, aider son président, ce n’est pas faire comme ça. Tout le monde l’a fait avec Macky Sall jusqu’à ce qu’il saute. Je ne suis pas ce genre d’homme. Si je veux aider quelqu’un, je lui montre la voie. Notre rôle, c’est de montrer actuellement la voie au président de la République.
LES PREMIÈRES COOPÉRATIVES PRÉSIDÉES PAR SERIGNE BASSIROU MBACKÉ, BAYE NIASSE…
Un document du Réseau des organisations paysannes et pastorales du Sénégal (Resopp) revient largement sur l’histoire des coopératives agricoles dans notre pays
Un document du Réseau des organisations paysannes et pastorales du Sénégal (Resopp) revient largement sur l’histoire des coopératives agricoles dans notre pays. Le Sénégal a quand même eu une tradition de coopératives, mais la réussite n’a pas été au rendez-vous, malgré les tentatives
Les premières coopératives avaient comme présidents des autorités religieuses : Serigne Bassirou M’Backé, Serigne Cheikh M’Backé, El hadji Ibrahima Niasse ou des chefs traditionnels comme Fodé Diouf. Dès 1956, Mamadou Dia, chef du Gouvernement de la Loi Cadre ou Autonomie interne, réalisant les dangers que courait le mouvement coopératif noyauté par des hommes politiques en quête de légitimité, décide d’y mettre de l’ordre. Cette tentative de moralisation du mouvement coopératif a pris fin avec son arrestation en 1962, liton sur le site resopp-sn.org. Initialement organisées à l’échelle du territoire national et fonctionnant selon des principes démocratiques, les coopératives agricoles regroupaient un ensemble de plusieurs villages dont les coopérateurs élisaient un bureau qui était le répondant des sociétés d’encadrement et des services de l’État.
La loi de janvier 1983 sur les coopératives du Sénégal
L’arrivée d’Abdou Diouf, successeur de Senghor en 1981, va inaugurer l’ère du «Moins d’État, mieux d’État», c’est-à-dire de la responsabilisation et de l’ouverture démocratique. «En 1983, suite aux divers problèmes de gestion des sociétés d’encadrement et des Coopératives arachidières, l’État décide de la réforme coopérative. La loi n° 83- 07 du 28 janvier 1983 portant statut général des coopératives du Sénégal et son décret d’application n° 83-320 du 25 mai 1983 verront la création de sections villageoises (4.500) et de coopératives rurales (337)», rapporte la source. Cette réforme n’apporta pas cependant des réponses idoines aux problèmes des coopératives rurales trop dépendantes de la culture arachidière en plein déclin. Devant le manque de remboursement, l’État fut amené à pratiquer le prélèvement d’importantes marges sur les graines d’arachides commercialisées pour financer les services de la Bnds. Cette dernière sombra à son tour en 1990. Le mouvement coopératif sénégalais tomba en disgrâce et on lui substitua d’autres formes d’organisation comme les Groupements d’intérêt économique (Gie) dont l’action se révéla peu structurante et peu bénéfique à l’économie nationale. Que de chemin parcouru !
Référence - Dia, «le père du mouvement coopératif au Sénégal»
Toutefois, Ibrahima Dème émet quelques réserves sur la disponibilité des surfaces proposées pour les Coopératives agricoles communales (Cac). «C’est possible de trouver les 200 ha par commune mais à condition de faire un bon aménagement du territoire. Il y a des terres qu’on peut affecter aux producteurs. Tout doit se faire selon l’esprit de Mamadou Dia que je surnomme ‘’le père du mouvement coopératif au Sénégal’’. Il avait tracé une voie claire et précise pour l’évolution du mouvement coopératif dans ce pays. Et, à partir de sa fameuse circulaire n°32, il était au-delà des coopératives agricoles pour parler déjà, en 1962, des communes rurales. Et, aujourd’hui que c’est d’actualité, il faut qu’on se réfère sur le Plan Mamadou Dia qui est toujours là en ce qui concerne le monde rural», a-t-il conseillé, nostalgique.
Babacar Mbaye, 2ème promotion du Centre horticole de Mamadou Dia - «Je ne crois pas que le Sénégal dispose d’assez de terres cultivables»
Le septuagénaire, Babacar Mbaye, 2ème promotion du Centre horticole mis en place par Mamadou Dia, travailleur agricole à la retraite, note lui aussi : «Je ne crois pas que le Sénégal dispose d’assez de terres cultivables pour réaliser cette proposition du ministre de l’Agriculture parce que le pays ne dispose que de 410 000 ha de terres cultivables. Est-ce que ces surfaces de 200 ha par commune sont réelles ? Il faut voir sur le terrain.»
AVEC LES COOPÉRATIVES, IL N’Y AURA PLUS D’INTERMÉDIAIRES ENTRE L’ETAT ET LES PRODUCTEURS
Le directeur de l’Union régionale des coopératives agricoles de Diourbel, Ibrahima Dème, Inspecteur de la coopération à la retraite, trouve que cette idée de Coopératives agricoles communales lancée par le nouveau régime est «une bonne chose».
Sonko et Diomaye sont des diaïstes et tentent de réussir là où le Président du Conseil a échoué. Parce que beaucoup sont convaincus que cet échec est aujourd’hui la cause de la situation du secteur.
Le directeur de l’Union régionale des coopératives agricoles de Diourbel trouve que cette idée de Coopératives agricoles communales lancée par le nouveau régime est «une bonne chose».
Ibrahima Dème argumente : «C’est très faisable parce qu’une chose pareille a été faite mais, il n’y avait pas la volonté politique de poursuivre cette trouvaille du président Mamadou Dia. Auparavant, c’étaient des coopératives rurales mais avec la communalisation universelle, ce sont des coopératives communales. Cela fait partie de l’intégration coopérative qui part de la base jusqu’au niveau national».
L’Inspecteur de la coopération à la retraite d’ajouter : «L’organisation coopérative doit se faire au niveau des communes avec des unions locales, ensuite créer des unions départementales, et après les unions régionales et enfin nationales. Il y avait des commissions ad hoc dans chaque village avec des activités diversifiées.
Avec la mise en place de ces coopératives, il ne sera plus question d’intermédiaires entre l’Etat et les producteurs. Les coopératives vont permettre de dégager les intermédiaires qui ne font que s’enrichir au détriment des producteurs et de l’Etat. Ce serait une bonne chose mais pourvu qu’on fasse revenir la direction de l’Action coopérative avec des services déconcentrés».
LA GAUCHE AU POUVOIR
Cette politique des coopératives communales est bien de la gauche
Cette politique des coopératives communales est bien de la Gauche. Madièye Mbodj l’avait dit dans un entretien avec Le Quotidien, en 2021 : «Sonko incarne la Gauche nouvelle contemporaine».
Puis Alla Kane, mi-avril dernier, dans un entretien avec Bés Bi relevait : «Les précurseurs de ce combat n’ont pas démérité. Et c’est l’occasion de leur rendre hommage dans cette consécration politique du 24 mars 2024. Parce que c’est également le fruit de l’engagement des figures emblématiques de la Gauche. Ils se sont donnés pour élever la conscience du peuple. On peut citer le Pra-Sénégal avec Amadou Makhtar Mbow et Abdoulaye Ly, la Ld/Mpt de Abdoulaye Bathily, le Rta-S de Momar Samb, le Pai de Majhemout Diop, Aj/Pads de Landing Savané et autres. C’est important d’engranger cette victoire dans leur action». Du Mamadou Dia aussi, une des références de Sonko et de son Pastef dont le siège porte le nom d’ailleurs «Kër Maodo».
LE RÉGIME MISE SUR LES COOPÉRATIVES AGRICOLES COMMUNALES
Au Sénégal, chaque régime met en place une stratégie pour asseoir une souveraineté alimentaire. Le successeur de Macky Sall, qui a avait compté sur les domaines agricoles communautaires (Dac), mise sur les Coopératives agricoles communales (Cac).
Au Sénégal, chaque régime met en place une stratégie pour asseoir une souveraineté alimentaire. Le successeur de Macky Sall, qui a avait compté sur les domaines agricoles communautaires (Dac), mise sur les Coopératives agricoles communales (Cac). Le ministre de l’Agriculture, Mabouba Diagne, a dévoilé cette initiative qui ressemble à bien des égards à une vieille idée du président du Conseil, Mamadou Dia. Des acteurs applaudissent et sont nostalgiques de l’esprit de Dia, mais s’interrogent sur la faisabilité. Bés bi décortique les coopératives et leur histoire.
«Le Sénégal importe par an plus de 1070 milliards de francs CFA en denrées alimentaires», selon le nouveau ministre de l’Agriculture, de la souveraineté alimentaire et de l’élevage. Ce qui, aux yeux de Mabouba Diagne, n’est pas la bonne voie pour atteindre la souveraineté alimentaire. Il propose donc, sur la base de la philosophie souverainiste de Diomaye et Sonko, «la création, dans les 5 ans, de Coopératives agricoles communales (Cac) dans chacune des 525 communes rurales pour permettre à la jeunesse de produire en quantité». Et pour ce faire, il détaille : «Des programmes spéciaux seront dédiés pour le riz, le maïs, le blé, mil, sorgho, l’arachide, le coton, la production d’huile et le lait. Chaque Coopérative sera une ferme de 200 hectares, équipée et allouée à 200 personnes».
Cac contre Dac
Ce sera donc la politique agricole de proximité du nouveau gouvernement. Comme Macky Sall en avait avec «ses» Domaines agricoles communautaires (Dac) dans le cadre du Prodac, créé en 2014 pour assurer «plus de production et d’emplois des jeunes et des femmes», notamment dans le monde rural. Même si ce programme a été plus célèbre avec le présumé scandale qui fait encore l’actualité. Mais dans cette logique aussi, le régime sortant avait lancé ses Agropoles, au nombre de 5 (Sud, Est, Ouest, Nord et Centre), sous-tendus par le Plan Sénégal émergent (Pse) qui, eux, étaient davantage orientés vers la transformation agroindustrielle pour créer plus d’emplois chez les femmes et les jeunes. Le Projet de transformation systémique du Président Diomaye veut aller plus loin et plus près des populations avec ses coopératives. Pas si surprenant de la part de ces hommes qui ont parmi leurs références Mamadou Dia.
LE CONSEIL INTERMINISTÉRIEL SUR LA CAMPAGNE AGRICOLE 2024 ET LES PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES DU SÉNÉGAL À LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS DU WEEK-END
Les parutions du week-end traitent dans leur ensemble du Conseil interministériel, présidé vendredi par le Premier ministre, Ousmane Sonko, et consacré à la campagne agricole 2024. Et c’est pour mettre en exergue la hausse du budget qui lui est consacré.
Dakar, 4 mai (APS) – Les quotidiens dakarois parvenus samedi à l’APS consacrent pour l’essentiel leur Une au Conseil interministériel, présidé vendredi par le Premier ministre, Ousmane Sonko, et consacré à la campagne agricole 2024. Et c’est pour mettre en exergue la hausse du budget qui lui est consacré.
‘’L’État met un budget record de 120 milliards de francs CFA’’ titre à sa Une Vox Populi. ‘’La campagne de production agricole 2024 est dotée d’une enveloppe de 120 milliards FCFA au titre de la subvention des intrants agricoles (semences et engrais), soit 20 milliards de plus que lors de la campagne précédente’’, écrit ce journal.
La publication signale que le gouvernement sénégalais est, par ailleurs, engagé à solder la dette de l’État due aux opérateurs sur la période 2021 et 2023, au plus tard le 10 mai prochain.
Le quotidien Le Soleil revient sur la campagne agricole 2024 pour évoquer les autres mesures prises par le gouvernement pour son bon déroulement.
‘’L’Amée mise à contribution pour la distribution des intrants’’, signale le journal, qui annonce l’‘’audit du programme de distribution du matériel’’.
L’Observateur, qui comptabilise vingt-trois mesures prises lors de ce Conseil interministériel consacré à la campagne agricole 2024, notamment la digitalisation de la distribution des intrants, rapporte des propos du PM qui dit que ‘’désormais, les ressources et moyens consentis à l’agriculture iront à ceux qui la pratiquent’’.
Pour le quotidien Enquête, à travers ce Conseil interministériel préparatoire de la campagne agricole de cette année, « Ousmane Sonko enclenche la révolution de l’agriculture’’.
Les quotidiens L’As, L’Info et Le Quotidien, pour leur part, s’intéressent à la mission du FMI à Dakar, du 25 avril au 3 mai.
‘’ Le FMI revoit à la baisse ses perspectives’’, titre L’Info indiquant que ‘’la croissance économique du Sénégal pour 2024 (…) est maintenant à 7,1% contre 8,3 auparavant’’, selon les estimations de l’institution financière internationale.
Parmi les causes de ce repli, L’As note ‘’la crise politique que le Sénégal a traversée avant l’élection présidentielle’’ du 24 mars dernier, ‘’ les chocs exogènes tels que la guerre russo-ukrainienne’’.
Le Quotidien, par un jeu de mots, estime que ‘’l’État (est) à fonds avec le FMI’’, dans la même lancée que Le Soleil qui affiche à sa manchette que ‘’le FMI (est) en phase avec les nouvelles autorités’’ du Sénégal.
En sport, les journaux traitent de la quatrième saison de la Basketball Africa League (BAL) et du choc que constitue le combat de lutte entre Eumeu Sène et Sa Thiès, dimanche.
”Que la Bal commence” affiche à sa une Le Quotidien, pour parler de l’ouverture de cette compétition de basket, Conférence Sahara, qui débute samedi à Dakar ‘’à guichets fermés’’, selon le président de la BAL, Amadou Gallo Fall.
‘’Eumeu Sène – Sa Thiès, vengeance par procuration’’, signale L’Observateur à sa page Sports.
‘’Le hasard qui n’existe pas aura tout fait pour mettre Eumeu Sène sur le chemin de Sa Thiès qui voudra saisir l’occasion pour faire payer au double bourreau de son grand frère (Balla Gaye 2) toutes les humiliations qu’il lui a fait subir’’, rappelle le journal.
IL FAUT REFORMER LES EXAMENS QUI SONT DEPRECIES DANS LE PAYS
Ahmadou Bamba Sakho, coordonnateur départemental du Mouvement national des enseignants patriotes (MONEP), s’est exprimé en marge de la cérémonie d’installation des MONEP des différentes communes du département de Saint-Louis
Le coordonnateur départemental du Mouvement national des enseignants patriotes (MONEP) affilié au Parti les Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (PASTEF) a plaidé hier pour une réforme des examens tels que le Certificat de fin d’études élémentaires (CFEE), le Brevet de fin d’études moyennes (BFEM) et le Baccalauréat qui sont à son avis dépréciés.
Ahmadou Bamba Sakho s’est exprimé en marge de la cérémonie d’installation des MONEP des différentes communes du département de Saint-Louis. « Les examens sont en quelque sorte dépréciés car ils ne se passent pas comme il se doit. Il est temps de les réformer », a-t-il fait savoir.
Selon lui, le contrat de performance signé avec les Inspections d’Académie et les Inspections d’éducation et de formation (IEF) dans le cadre de l’organisation du BFEM ne reflètent pas la réalité du terrain. « Il peut arriver que pour les essais et autres examens blancs, un établissement obtienne un taux de 10 % et se retrouve par la suite avec un taux de 80 ou 100 % à l’examen », a-t-il expliqué.
M. Sakho a en effet qualifié cette situation de tromperie pour l’élève, pour le corps professoral et même pour l’État. C’est ainsi qu’il a préconisé à ce que les programmes scolaires soient débarrassés de tout ce qui est superflu pour l’élève afin que ce denier puisse réussir dans ses études. M. Sakho a également plaidé pour une école plus formative avec des possibilités pour l’apprenant de s’orienter très tôt vers des filières de formation qui peuvent aider au développement du pays.
S’agissant toujours de l’organisation de ces examens, le coordonnateur départemental du MONEP a plaidé pour que les enseignants déplacés soient payés d’avance et qu’ils puissent se prendre en charge au risque d’être à la merci des parents qui leur offrent le gite et le couvert en ces occasions.
L'ÉDUCATION NATIONALE NUMÉRISE SA GRH
Le ministre de l'Éducation demande à tous les agents d'actualiser leur situation administrative sur Mirador, le portail de gestion des ressources humaines
Le ministre de l’Éducation nationale a demandé aux agents de son département de confirmer leur position administrative à partir de leur compte Mirador. Ces derniers peuvent le faire durant la période du 02 au 11 mai prochain.
Cette décision contenue dans une note circulaire datée du 30 avril dernier, a été envoyée à tous les inspecteurs d’académie pour une large diffusion.
Selon le ministre de l’Education nationale, Moustapha Guirassy, cette décision entre dans le cadre du recensement du personnel en cours afin de mettre à jour les données liées à la situation administrative des personnels dans Mirador qui est un portail pour la gestion des ressources humaines.
Par Mamadou Ndao
RENVERSEZ LA TABLE !
Il faut un début à tout, et de grâce que le nouveau gouvernement ne se laisse pas distraire par des débats sans prise sur le réel, que certains nostalgiques veulent nous imposer du haut de « leur science».
Le Quotidien |
Mamadou Ndao |
Publication 04/05/2024
Jub, Jubbal Jubbanti vous avez dit ? Osez aller jusqu’au bout.
Un Peuple ne se trompe jamais, disait le poète. Le Peuple sénégalais, en décidant d’élire au premier tour, avec 54, 29% des suffrages, Monsieur Bassirou Diomaye Faye comme 5ème président de la République du Sénégal, avait lancé un message puissant au Sénégal, et au monde.
Monsieur le Président, vous allez prendre sur vous de nous faire mal pour notre bien, en optant pour le Jub, le Jubbal et le Jubbanti. Le sens de ce tryptique est profond et sans ambages.
Il commence par être réflexif, c’est-à-dire s’adresse à vous-même. Vous avez montré des gages, ceux qui vous connaissent en témoignent, ceux qui vous ont élu ont adhéré à votre «Projet» dont ce tryptique en constitue la trame. Là n’est pas le problème.
Là où beaucoup d’attentes, d’appréhensions, voire d’interrogations se font jour, c’est bien la volonté politique de conduire ce vaste chantier du «Jubbal», je dirais de la rectitude de la conduite. Je sais que vous avez lu Descartes qui, dans son «Regulæ Ad Directionem Ingenii», trace, ne serait-ce que de manière indicative, les axes qui doivent conduire, par une réflexion profonde, à la vérité. Je ne parle pas de l’irrationnel dans lequel le conservatisme ambiant veut nous engager, sous le prétexte d’un juridisme qui nous a conduit à l’état actuel de profonde exaspération, voire de déprime où nous sommes, et qui conduit des milliers de jeunes à l’exil ou dans la béance des profondeurs de l’Atlantique. Il faut mettre un terme à cette tragédie du siècle, par la Justice et la justice sociale. Ce n’est pas la même chose, vous le savez bien pour l’avoir vécu. Les forces d’inertie qui ont «miné» tous les segments de progrès du pays (Administration, secteur privé, société civile lato sensu, acteurs politiques…) ne vous feront pas de cadeau. Elles sont à la manœuvre pour vous faire échouer. Il vous faut faire «échec à l’échec», pour reprendre les propos de notre regretté aîné Babacar Touré, président du Groupe Sud Communication.
Les premiers actes que vous avez posés me laissent croire que vous avez pris le bon chemin, à l’instar de certains de vos prédécesseurs à leurs débuts. Hélas, que d’espoirs ont-ils déçus !
Vous avez touché du doigt là où ça fait mal, là où vous êtes attendu. L’accaparement des ressources du pays par un clan, qui s’auto-reproduit à la vitesse des «piranhas», ce poisson vorace des fonds des rivières et lacs d’Amérique du Sud ; clan qui, comme ces bestioles, démembrent, déchiquettent et se partagent leur proie d’un appétit inégalé, ne laissant sur place qu’une mare de sang. La métaphore n’est pas excessive. C’est l’image que renvoie cette prédation, qui se nourrit du sang de braves gens qui, à force de lutter, se sont agrippés au dernier espoir que suscitent ces jeunes dirigeants issus de l’école publique que représentent Sonko-Diomaye ou vice-versa et les autres.
Il ne peut y avoir une quelconque illégalité, lorsque l’acquisition d’un bien ou d’un privilège s’est faite sans cause. Je me réjouis de la contribution du Pr Samba Traoré de ce 2 mai 2024 concernant la décision révolutionnaire du Président Bassirou Diomaye Faye d’ordonner l’arrêt de tous les travaux sur tous les sites objets d’une suspicion de prédation foncière en toute illégalité, notamment sur le domaine public maritime.
Des voix intéressées, les mêmes qui se dressent toujours de manière suspecte en de pareilles circonstances où le vent de changement véritable souffle sur le pays, ne manqueront pas de s’élever pour parler de «chasse aux sorcières ou de droits acquis». Il n’y a pas de chasseur, encore moins de sorcières. On ne peut asseoir un droit sur une illégalité doublée d’une illicéité !
De qui se moque-t-on ? Où est-ce qu’ils étaient ceux-là pendant qu’un groupuscule faisait main basse sur le foncier, et notamment le littoral, au vu et au su de tout le monde ? Où est-ce qu’ils étaient pendant que les différents régimes et leurs partisans s’octroyaient des libéralités et s’enrichissaient sans cause ?
Il faut un début à tout, et de grâce que le nouveau gouvernement ne se laisse pas distraire par des débats sans prise sur le réel, que certains nostalgiques veulent nous imposer du haut de « leur science».
Que fait-on du sort des producteurs de Lendeng, de Ndinguelèr, de Sangalkam, de Mbane, ou des usagers des 7 plages de Dakar, Pointe Sarène, Mbodiène, du sort de Mbour 4… On en a le vertige à force d’énumérer les sites spoliés. Le mal est profond, il faut des solutions radicales, bien sûr légales, mais sans faiblesse, ni haine, mais pour simplement rendre Justice.
Monsieur le Président, on vous encourage, car vous allez vous faire mal vous aussi, vous n’avez pas le choix, et on vous a à l’œil. On le sait, car le Sénégal est un tout petit pays, où tout le monde quasiment est parent direct ou par alliance, mais vous n’avez pas le droit de différer un problème que certains ont qualifié de «bombe foncière».
Renversez la table, disais-je.
Vous allez éclabousser certainement dans votre entourage, ce sera pour l’exemple, le bon exemple pour tous. Vous allez aussi rétablir certains dans leurs droits. Oui ! Vous serez juste alors, et l’histoire retiendra que fort de la légitimité du suffrage des électeurs dans leur écrasante majorité, vous avez répondu à l’appel des cœurs meurtris par tant d’arrogance et de mépris, qui ne demandent qu’à vivre de leur force de travail pour gagner dignement leur vie. Qu’y a-t-il de plus normal ?
Le Peuple vous a fait confiance dans l’espoir que vous saurez la mériter en étant Jub, en conduisant le destin de ce pays dans la rectitude qui sied et en redressant les torts subis par les veuves, les orphelins et les néwgui doolé du fait des puissances «économiques, politiques et coutumières».
Jub, Jubbal et Jubbanti pour un Sénégal souverain, juste et prospère, n’est-ce pas ?