SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
27 février 2025
VIDEO
LA POPULATION DE NDANE EXIGE LA DÉLOCALISATION DE L'USINE " ÉLÉPHANT VERT"
Selon les résidents de Ndane, une augmentation significative des maladies respiratoires, diarrhéiques, etc., est observée sur le plan sanitaire. Le danger est constant avec l'installation de cette usine à Ndane et dans les villages environnants.
Dans la commune de Thiénaba, les habitants du village de Ndane et les villages environs ( 7 villages au total), ont initié comme prévu un grand rassemblement pacifique pour demander la délocalisation de l'usine " Éléphant vert" qui ne cesse de polluer l'atmosphère.
" Aujourd'ui, la population souffre au plus haut niveau parce qu'elle ne comprenait pas les enjeux. Cette usine fabrique des pesticides et tout ce qui est engrais, et connaissant la composition des pesticides, c'est vraiment chimique. Et quand c'est chimique, il y a vraiment des effets sanitaires. Sur le plan économique, cela tue tout ce qui est élevage et nous pensons que l'agriculture également est menacée" ont-ils martelé.
D'après les habitants de Ndane, sur le plan sanitaire, une forte présence des maladies pulmonaires, diarrhéiques etc, est remarquée. " Le risque est permanent avec l'implantation de cette usine à Ndane et les autres villages environnnants", ont-ils laissé entendre.
Venu de la commune de Thiénaba, Mansour Dièye de faire remarquer. " Nous venons dénoncer une injustice et des paradoxes. Premier paradoxe, des étrangers viennent devant la population de Ndane et environs leur arracher leurs terres. Deuxième paradoxe, que ces terres arrachées là soient utilisées pour installer une usine qui pollue l'atmosphère et qui cause des malades à ces populations. Et paradoxalement, ils veulent installer des éléphants verts, et à ce que je sache, les éléphants sont noirs, c'est un autre paradoxe. Et le dernier paradoxe que la municipalité de Thiénaba leur laisse faire...", a-t-il regretté.
Initiant ce grand rassemblement qui a été autorisé par le Sous-préfet de Thiénaba, Bamba Ly a déploré pour sa part ce qu'il considère comme une injustice liée à l'implantation de cette usine à Ndane. Il a promis d'introduire une autre lettre d'information pour organiser un sit-in dans les prochains jours devant les locaux de la municipalité de Thiénaba...
AMINATOU SAR, NOUVELLE COORDONNATRICE RÉSIDENTE DES NATIONS UNIES AU BÉNIN
Mme Sar compte plus de 16 années d’expérience dans les domaines des droits humains, du développement et de la communication, dans des bureaux nationaux et régionaux.
Le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, António Guterres, a nommé Aminatou Sar Coordonnatrice résidente des Nations Unies au Bénin, avec l’approbation du gouvernement hôte. Mme Sar compte plus de 16 années d’expérience dans les domaines des droits humains, du développement et de la communication, dans des bureaux nationaux et régionaux ainsi que dans des programmes multi-pays.
Elle a, par ailleurs, travaillé avec plusieurs organisations non gouvernementales internationales en tant que Directrice du centre de PATH pour l’Afrique de l’Ouest et Directrice Pays du Sénégal avec Plan International et Amnesty International, promouvant les droits de l’enfant et l’éducation en faveur des droits humain dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, centrale, australe et orientale.
Championne des droits des femmes et des filles, Mme Sar est titulaire d’un diplôme supérieur en journalisme. Elle est issue de la 22e promo du Cesti.
AMINATA TOURÉ ÉVALUE LES PREMIÈRES DÉCISIONS DE DIOMAYE FAYE
"Si l'on envisageait de pourvoir tous ces postes par un appel à candidature complet, conformément aux normes, cela prendrait au moins deux ans pour achever le processus de recrutement, sans même tenir compte des postes de direction des ministères"
L’ancienne Première ministre se dit rassurée par les premières décisions en tant que président de la République de Diomaye Faye qu’elle a soutenu dans le cadre de la coalition qui l’a porté au pouvoir le 24 mars dernier. Elles forment, selon elle, «les signes d’une gouvernance différente». «Moins de bling-bling protocolaire, la publication des rapports de contrôle, la ponctualité et l’efficacité exigées aux fonctionnaires, la prise à bras le corps de la question foncière», complète-t-elle. L’ancienne chef du gouvernement s’est confiée sur ce point dans un entretien paru ce vendredi dans L’Observateur et que nous vous proposons ci-dessous en intégralité. Elle y aborde d’autres sujets comme les premières nominations du nouveau chef de l’État, le faible nombre de femmes dans le gouvernement, son absence dans l’attelage dirigé par Ousmane Sonko…
Dans cet entretien réalisé, Aminata Touré, ancienne Première ministre et présidente du Mouvement pour l'intégrité, le mérite et l'indépendance (Mimi 2024), analyse les premiers actes de gestion du nouveau pouvoir. Candidate recalée à la Présidentielle 2024 et alliée du Président Bassirou Diomaye Faye, Mimi Touré invite les Sénégalais à être patients.
L’Observateur : Vous avez participé à la victoire de Bassirou Diomaye Faye, comment analysez-vous les actes déjà posés jusque-là ?
Aminata Touré : Il faut d’abord se féliciter du fait que notre démocratie a fini par triompher en dépit de tout se qui s’est passé. Le Sénégal a fait la Une de l’actualité mondiale pendant de longs mois et beaucoup d’amis du Sénégal ont eu peur de nous rejoignions le lot des pays africains instables. Finalement, nous avons tous été fiers que le processus démocratique ait été rétabli et que notre réputation démocratique ait été sauve. Comme un roseau, notre démocratie a plié sous le poids des multiples agressions de Macky Sall mais elle n’a pas rompu. Mais hélas, de jeunes compatriotes ont perdu la vie, une cinquantaine selon des organisations de défense des droits humains. Des centaines de détenus ont injustement souffert des affres de la prison pendant des mois. Et toutes ces personnes méritent justice.
Pour en venir directement à votre question, les actes posés par les nouvelles autorités vont dans le bon sens et nous souhaitons plein succès au Président Bassirou Diomaye Faye et au Premier Ministre Ousmane Sonko. Il faut dire qu’ils ne sont là que depuis exactement un mois et il faut quand même leur donner le temps de s’installer. Mais déjà les signes d’une gouvernance différente se manifestent comme moins de bling-bling protocolaire, la publication des rapports de contrôle, la ponctualité et l’efficacité exigées aux fonctionnaires, la prise à bras le corps de la question foncière. Je les encourage à persévérer dans la voie du changement car c’est le vœu de la grande majorité des sénégalais. A mes compatriotes sénégalais, je dirais aussi, comme pour paraphraser l’autre, nous devons être le changement que nous voulons voir en acceptant de changer de comportements et de mentalités, en respectant davantage les lois et règlements, en privilégiant le travail et en essayant de vivre avec nos moyens car le changement ne se fera pas seulement avec nos dirigeants mais aussi avec tous les secteurs de la Nation afin que le potentiel sénégalais dont on parle tant depuis des décennies se concrétise enfin à travers une productivité accrue, un bien-être partagé dans une société de bienveillance.
• Beaucoup s’attendaient à votre nomination dans le nouveau gouvernement, avez-vous été consultée ? Si oui, que vous a-t-on proposé ? Certains alliés de Pastef ont déjà été récompensés par des postes, pourquoi pas vous ?
Je me suis battue pour notre démocratie et mon combat qui a rejoint celui de très nombreux sénégalais a été récompensé par une belle victoire le 24 mars. C’est la meilleure des récompenses. Je suis une militante depuis l’âge de 14 ans et je ne m’engage pas en pensant au poste à occuper sinon le plus simple était de rester à BBY, accepter un 3ème mandat de Macky Sall et continuer à bénéficier des privilèges du pouvoir, à l’Assemblée nationale ou à un autre poste. Je me suis engagée par conviction dans des moments difficiles et quand les sénégalais nous ont donné raison contre le troisième mandat, contre le report de l’élection à dix heures de l’ouverture de la campagne électorale, la satisfaction a été grande. De plus, je pense qu’il est important d’avoir de nouvelles personnalités dans le nouveau gouvernement qui viendront avec une nouvelle énergie et de nouvelles idées. Nous ne sommes là que depuis quatre semaines et nous avons une grande coalition avec des talents multiples qui, je suis sûre, apporteront leurs contributions à différents niveaux de l’Etat.
• Les premières nominations effectuées ont suscité une certaine polémique, rappelant l’appel à candidatures promis, quel est votre avis ?
Dans un monde idéal, l’appel à candidature serait l’idéal mais laissez-moi vous dire qu’à l’heure où on se parle le portefeuille de l’Etat du Sénégal est ainsi composé : vingt (20) sociétés nationales, vingt(20) sociétés à participation publique majoritaires, vingt quatre (24) sociétés publiques minoritaires, quinze (15) établissements publics à caractère industrie et commercial, trois (3) établissements publics à caractère scientifique et technologique, quinze (15) établissements publics à caractère administratif, un (01) établissement public de formation professionnelle et technique, sept (07) Centre des Œuvres universitaires et sociales, quarante-six (46) agences d’exécutions et de structures administratives similaires ou assimilées, trente-neuf (39) établissements publics de Santé et quatre (4) établissements à caractère spéciale. Soit 188 postes de directions d’agence à pourvoir ! Si on voulait faire passer tous ces postes par appel à candidature dans les règles de l’art dans 2 ans on n’aurait pas fini l’exercice de recrutement, sans compter les directions générales des ministères. Or il y’a urgence à prendre en charge des besoins de sénégalais qui sont fatigués à l’extrême.
• N’est-on pas entrain de faire face à la réalité, loin des promesses électorales ?
Non, s’éloigner des promesses électorales serait de faire du népotisme, nommer des parents, amis ou militants incompétents. Il a fallu faire preuve de pragmatisme pour remettre rapidement le pays au travail. Certains postes pourraient être mis en appel à candidature, mais mettre TOUS les postes de directions d’agence et de ministères, plus de 300 postes à candidature, ce n’est ni réaliste ni réalisable à cette étape de notre pays où il faut urgemment prendre en charge la campagne agricole qui pointe son nez, le spectre des inondations, la jeunesse qui attend impatiemment, etc. Le plus important et je pense que c’est le cas, c’est de nommer des cadres dont la compétence ne souffre d’aucun doute.
• Après les premières nominations, d’aucuns parlent déjà de partage du gâteau, est-ce là le signe de la rupture systémique promise ?
Au USA, on parle de l’Administration Biden, de l’Administration Obama ou de l’Administration Trump, cela veut tout simplement dire que quand un président part, il part avec ses collaborateurs qui mettaient en œuvre sa vision et le nouveau président qui arrive arrive avec ses nouveaux collaborateurs. Les deux présidents désignent chacun une équipe de transition et les deux équipes font la passation des dossiers entre le mois de l’élection, novembre et le mois de janvier, mois de l’investiture du nouveau président. Les USA c’est quand même un pays démocratique. Lorsqu’on gagne, on gouverne avec ses compagnons de combat, chacun à son niveau de compétence et d’expertise car ces compagnons sont les plus aptes à mettre en œuvre votre mission et méritent d’être mis aux commandes pour réaliser le changement pour lequel ils se sont battus. Encore une fois chacun à son niveau de compétence et d’expertise. Ce n’est pas un partage du gâteau mais un partage de responsabilités entre personnes qui partagent une même vision. Vous connaissez un pays où une coalition gagne et ce sont d’autres qui dirigent ? Le plus important c’est de mettre des personnes compétentes et honnêtes.
Il y’a peu de femmes dans le gouvernement et les nominations de directeurs généraux, cela ne vous choque pas ?
Il va falloir effectivement que l’on fasse plus et mieux car il y’a suffisamment de femmes compétentes et engagées dans le pays. J’invite aussi les femmes intellectuelles à s’engager davantage en politique car, comme je l’ai dit plus haut, on gouverne avec ses compagnons de combat. En tout état de cause, je souhaite voir beaucoup plus de femmes dans les prochaines nominations en tant que militante de la parité.
• L’attente de la réduction des prix des denrées et du loyer se fait longue. Pensez-vous que ce soit facile ?
Loin s’en faut ! l’essentiel de notre inflation est importé puisque nous importons presque tout ce que nous consommons donc nous ne contrôlons pas les prix fixés par les pays qui fabriquent les produits que nous choisissons de consommer. Pour baisser les prix dans l’immédiat, il faudrait subventionner les prix ; pour cela, il faudrait trouver des niches d’économies dans le budget. Donc les mesures de réductions du train de vie de l’Etat, telles que amorcées, sont à saluer et encourager. Ce n’est pas un exercice simple face au urgences multiples dans tous les secteurs du pays. Il va falloir que nous soyons résilients et j’appelle nos concitoyens qui ont massivement voté pour le changement à accorder leur patience à la nouvelle équipe qui, comme je l’ai dit, n’est là que depuis 4 semaines.
• Avec la conjoncture économique mondiale et la tension financière au Sénégal, est-ce qu’il sera possible d’agir sur les prix des denrées ?
Je pense que le Président et le Premier ministre ont fait de la question de la réduction du coût des denrées une super-priorité et ils y travaillent. Il ne s’agit pas de faire des annonces politiciennes et de ne pas pouvoir tenir après deux ou trois mois ; c’est pour cela qu’il faut leur laisser le temps de trouver des solutions pérennes. Heureusement que nous ne sommes pas loin de nos premières productions de pétrole et de gaz et qu’avec une bonne gouvernance de nos ressources les sénégalais, les jeunes en particuliers, verront les retombées bientôt.
• La publication des rapports 2023 de la Cour des comptes et de l’Ofnac a révélé beaucoup de cafards de l’ancien régime, pensez-vous qu’une suite sera réservée à ces rapports ?
Ma réponse sur cette question est invariable : l’impunité en matière de mauvaise gouvernance doit définitivement prendre fin. Je pense qu’en toute sérénité, les lois et règlements en la matière doivent suivre leur cours normal. Que ceux qui ont pris l’argent public rendent compte comme c’est le cas dans tous les pays qui fonctionnent normalement. Je suis pour un audit annuel de tous les organes qui utilisent l’agent public. Ces audits accompagneraient la loi de règlement soumise chaque année par le ministère des Finances à l’Assemblée nationale, loi qui présente la manière dont les budgets votés l’année précédente ont été exécutés.
• L’avocat Me Ciré Clédor Ly a évoqué la possibilité d’accuser le président Macky Sall de haute trahison, qu’en pensez-vous, sachant que vous avez travaillé avec lui durant près de 10 ans ?
Je dois dire que j’ai été choquée par les tous derniers actes du Président Macky Sall qui dans les tous derniers jours de son mandat a tenu à engager financièrement notre pays à hauteur de centaines de milliards et en signant des décrets tout azimut. On ne fait pas cela à un pays qui vous a tout donné !
• Le problème de la cohabitation à l’Assemblée nationale est également agité, Pastef n’ayant pas la majorité, à votre avis comment le pouvoir devrait agir ?
Le pouvoir va présenter des projets utiles aux sénégalais et les députés qui ne sont pas des députés de Macky Sall mais des députés du Peuple sénégalais devraient voter les lois qui vont impacter favorablement nos compatriotes. En tout cas, c’est ce que je leur recommande de faire. Macky Sall est parti s’installer au Maroc, nous vivons ensemble au Sénégal et nous nous préoccupons tous ensemble du sort de nos compatriotes d’ici et de la diaspora quelque soient nos obédiences politiques respectives.
• Quelle relation entretenez-vous avec le Président et le Premier ministre ? Est-ce qu’ils vous consultent sur certains sujets ?
Nous entretenons de très bonnes relations ; nous nous sommes battus ensembles, nous avons gagné ensemble et nous souhaitons un succès jamais égalé à notre régime afin que toute l’espérance populaire se réalise au niveau de tous les segments de la Nation, tout particulièrement au niveau des jeunes, des femmes et des couches les plus vulnérables de notre pays.
• Comment voyez-vous votre avenir politique ? Allez-vous rester aux côtés de Pastef ou faire cavalier seul ?
Nous sommes dans notre grande coalition et nous souhaitons que la dynamique unitaire qui nous a porté au pouvoir se renforce et même s’élargisse afin que nous travaillons ensemble à réaliser nos promesses faites aux sénégalais.
LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE A DÉPASSÉ LES ATTENTES, SELON LE FMI
Malgré les tensions politiques et les chocs extérieurs, la croissance économique a dépassé les attentes (4,6 %), reflétant une bonne campagne agricole et un secteur tertiaire solide.
Une équipe du Fonds Monétaire International (FMI), dirigée par M. Edward Gemayel, a séjourné au Sénégal du 25 avril au 3 mai 2024 pour faire le point sur les développements économiques et Politiques récents et jeter les bases de discussions de la seconde revue du programme soutenu par le FMI.
« En 2023, l’économie sénégalaise a fait preuve de résilience en dépit d’un contexte difficile. Malgré les tensions politiques autour de l’élection présidentielle et les chocs extérieurs, la croissance économique a dépassé les attentes (4,6 %), reflétant une bonne campagne agricole et un secteur tertiaire solide. L’inflation a également connu une baisse plus rapide que prévu, retombant à 5,9 % », a déclaré Edward Gemayel, à l’issue de la mission de l’institution mondiale.
Des réserves de liquidités en prévision de l’élection présidentielle
Selon le chef de la mission, des dépenses élevées de subventions à l’énergie (620 milliards de francs CFA, soit 3,3 % du PIB) et d’intérêts sur la dette ont été compensées par des réductions des dépenses d’investissements afin de contenir le déficit budgétaire à « 4,9 % » du PIB, conformément à l’objectif du programme.
En outre, le gouvernement a constitué des réserves de liquidités en prévision de l’élection présidentielle, « ce qui a contribué à une augmentation de la dette du gouvernement central (73,4 % du PIB) au-delà du plafond de dette fixé dans le cadre de l’UEMOA », a-t-il souligné.
Le déficit du compte courant est resté important (18,8 % du PIB), reflétant la faiblesse persistante des exportations de biens.
Edward Gemayel ajoute que la croissance de l’activité économique au premier trimestre 2024 a été plus faible que prévu, du fait les incertitudes politiques liées à l’élection présidentielle.
Prendre des mesures ambitieuses pour rationaliser les dépenses fiscales
« Les indicateurs de conjoncture montrent que la croissance de l’activité économique a été modérée, les entreprises ayant reporté leurs investissements et les consommateurs réduit leurs dépenses. L’inflation s’est repliée à 3,3 % (en glissement annuel). L’exécution du budget a été marquée par une moins-value au niveau des recettes et un dépassement du coût des subventions à l’énergie par rapport à l’enveloppe budgétaire initiale », a-t-il soutenu.
Il précise que les perspectives économiques restent toutefois favorables.
« La croissance économique pour 2024 est maintenant projetée à 7,1 % contre 8,3 % auparavant, reflétant une activité économique impactée au premier trimestre par le contexte électoral et un démarrage retardé de la production de gaz jusqu’en décembre 2024 »
Les données préliminaires pour la fin de l’année 2023 indiquent que le programme soutenu par le FMI reste globalement sur la bonne voie.
PAIX EN RDC ET RCA, 540 GENDARMES SÉNÉGALAIS DÉPLOYÉS
Selon, le numéro 2 du Général Martin Faye, 540 éléments seront déployés du 08 au 12 Mai prochain vont relever leurs camarades qui étaient dans ces lieux d’opérations pendant un an.
Dans le cadre des missions de MONUSCO et MINUSCA, la gendarmerie sénégalaise a décidé de déployer 540 éléments pour le rétablissement de la paix à Centrafrique et en République Démocratique du Congo. Ces trois contingents dont les deux seront en RDC ont reçu le drapeau national du Sénégal des mains du Général Papa Diouf, Haut commandant en second de la gendarmerie nationale. Selon, le numéro 2 du Général Martin Faye, 540 éléments seront déployés du 08 au 12 Mai prochain dont 109 femmes qui vont relever leurs camarades qui étaient dans ces lieux d’opérations pendant un an.
Le Général Diouf d’expliquer que tous ces gendarmes qui seront dans ces missions sont choisis dans un processus transparent et durant trois mois, ils ont bénéficié d’une formation dans le centre d’entraînement de la gendarmerie pilotée par une équipe d’inspection des Nations Unies. Ces gendarmes sénégalais, informe le Général Papa Diouf, auront pour missions de protection des civiles, de garantir la sécurité de l’État dans les terrains où ils seront déployés.
Pour le commandant Khaly Boye qui a reçu l’emblème national et qui dirige l’un des contingents qui seront en République Démocratique du Congo: “Nous avons entendu les conseils et recommandations du Général Diouf et nous nous donnerons corps et âme pour la réussite de cette mission qui nous est confiée. On va veiller pour maintenir le rang du Sénégal dans ses missions de maintien de la paix.”
LA CPI DÉNONCE DES MENACES CONTRE SON ENQUÊTE ISRAÉLO-PALESTINIENNE
Dans un communiqué alarmant publié vendredi, la Cour pénale internationale (CPI) a dénoncé les "tentatives d'entraver, d'intimider ou d'influencer indûment ses responsables" et appelé à une "fin immédiate" de ces agissements
(SenePlus) - Dans un communiqué alarmant publié vendredi, la Cour pénale internationale (CPI) a dénoncé les "tentatives d'entraver, d'intimider ou d'influencer indûment ses responsables" et appelé à une "fin immédiate" de ces agissements, selon les dépêches de l'AFP. Sans désigner nommément les auteurs de ces menaces, la mise en garde vise manifestement Israël, dans un contexte de vives tensions autour de l'enquête ouverte par la Cour sur d'éventuels crimes de guerre commis dans les territoires palestiniens.
"Cette indépendance et cette impartialité sont toutefois mises à mal lorsque des individus menacent de prendre des mesures de représailles contre la Cour ou contre le personnel de la Cour" en lien avec des "décisions" relevant de son mandat, a ainsi déploré le bureau du procureur en chef Karim Khan, cité par l'AFP.
Les services de M. Khan ont refusé de préciser qui était visé, mais tout porte à croire qu'il s'agit bien d'Israël. Comme l'a rapporté Le Monde, "des responsables israéliens ont déclaré au New York Times s'attendre à ce que la CPI délivre des mandats d'arrêt contre des membres du gouvernement israélien en lien avec les opérations militaires menées par Israël à Gaza".
Le président israélien Isaac Herzog a d'ores et déjà dénoncé "un danger pour les démocraties" si des dirigeants israéliens étaient inculpés par la Cour. Une étape que le Premier ministre Benyamin Nétanyahou a jugé viser à "menacer les dirigeants et soldats d'Israël, essentiellement pour paralyser la capacité d'Israël à se défendre", selon les informations du quotidien français.
Signe des tensions extrêmes, la Maison Blanche elle-même, pourtant très critique de l'enquête de la CPI, a dû condamner "toute menace ou intimidation de responsables publics, dont des fonctionnaires de la CPI". Tout en rappelant que "les Etats-Unis ne soutiennent pas cette enquête" qu'ils jugent hors de leur ressort, comme l'a rapporté l'AFP.
Ce bras de fer inédit entre la Cour pénale internationale et l'Etat hébreu, sur fond d'escalade militaire à Gaza, illustre les défis croissants dans la mise en oeuvre de la justice pénale internationale. La menace de représailles brandie par Israël constitue une attaque sans précédent contre l'indépendance et l'autorité d'une institution certes imparfaite, mais gardienne des principes universels du droit humanitaire.
par Souleymane Gueye
LA DIGITALISATION DES PROCÉDURES ADMINISTRATIVE, UNE OPPORTUNITÉ CRUCIALE POUR SAUVER LA POSTE
Pour assurer son avenir dans un monde numérique, la Poste doit se réinventer en devenant un acteur clé de la modernisation des services publics
Dans un monde où la digitalisation des procédures administratives est en pleine expansion, la Poste au Sénégal se trouve à un moment charnière. Confrontée à des difficultés financières et à la menace de la faillite, elle doit se réinventer pour demeurer pertinente dans un paysage en constante évolution. La déclaration du Président Bassirou Diomaye Faye, le 3 avril 2024, selon laquelle "Nous entendons investir massivement dans la digitalisation des services et des procédures administratives", souligne l'importance cruciale de cette transformation pour l'avenir du pays.
Lorsque l'on parle de digitalisation, le concept de "zéro papier" est souvent mis en avant. Toutefois, il est essentiel de comprendre que la digitalisation va bien au-delà de la simple substitution du papier par des données numériques. Elle vise à transformer les processus et les interactions, dans le but ultime de simplifier la vie des citoyens.
Dans ce contexte, la digitalisation des services administratifs peut jouer un rôle déterminant dans la réinvention de la Poste au Sénégal. Au lieu de se focaliser uniquement sur la dématérialisation des documents, il est impératif de prendre en compte l'intégralité du parcours du citoyen. Un aspect souvent négligé de ce parcours est la connexion entre le service demandeur et le citoyen lui-même.
Dans ce nouveau paradigme, le citoyen initie sa demande, qui est ensuite traitée dans un workflow défini. Une fois le document en sortie du workflow, un agent assermenté doit être en mesure de le délivrer au citoyen, garantissant ainsi l'authenticité et la sécurité du document. Cet agent, qui est un fonctionnaire de l'État, pourrait être le postier lui-même, déjà en service.
La Poste doit saisir cette opportunité pour se réinventer et jouer un rôle central dans la distribution des documents administratifs. Si elle peut être à l'avant-garde de cette transformation, c'est la meilleure option. Cependant, même si elle ne peut pas prendre la tête de ce chantier, elle peut au moins servir d'interface pour la distribution des documents, créant ainsi de nouvelles sources de revenus.
De plus, la Poste peut explorer d'autres moyens de financement dans ce nouvel écosystème numérique. Par exemple, elle pourrait envisager de proposer un abonnement à une application de stockage sécurisé des documents administratifs individuels, offrant ainsi aux citoyens un moyen pratique et sécurisé de gérer leurs documents avec un système de livraison à la demande.
En conclusion, la digitalisation du service public offre à la Poste au Sénégal une opportunité sans précédent de se réinventer et de prospérer dans un environnement en mutation. En utilisant la digitalisation comme un levier de croissance, la Poste peut jouer un rôle central dans la modernisation de l'administration publique et dans l'amélioration de la vie des citoyens sénégalais.
par El hadji Gora Sène et Khalifa Ababacar Tall
DE LA GESTION DES DOCUMENTS ADMINISTRATIFS ET ARCHIVES
Malgré un arsenal juridique solide, la gestion des documents administratifs et archives dans l'administration publique sénégalaise souffre de nombreuses insuffisances qui nuisent à la transparence et au contrôle de l'action publique
El hadji Gora Sène et Khalifa Ababacar Tall |
Publication 03/05/2024
Un pilier essentiel à la mise en œuvre du « Jub, Jubal, Jubbanti » (Transparence et Bonne gouvernance)
L'élection de monsieur Bassirou Diomaye Faye à la présidence de la République du Sénégal a replacé dans le débat public les questions de la bonne gouvernance, de la transparence et de la reddition des comptes dans la gestion des affaires publiques. Rappelons aussi que lors de la campagne électorale, le candidat Bassirou Diomaye Faye avait fait de ces questions son thème de prédilection. Une fois élu, le président Faye porte un discours qui traduit une volonté affichée de faire de la reddition des comptes un impératif et de la transparence une obligation, d’où le triptyque « Jub Jubal Jubbanti ».
La bonne gouvernance, transparence et la reddition des comptes font partie des cinq orientations majeures du « Projet de transformation systémique du Sénégal » qui est le nouveau référentiel des politiques publiques. Ce changement s'inscrit en droite ligne avec les principes de la Constitution qui proclame dans son préambule que le Sénégal affirme « son l’attachement à la transparence dans la conduite et la gestion des affaires publiques, ainsi qu’au principe de bonne gouvernance ».
Par ailleurs, face à un environnement économique difficile et des urgences sociales, le Sénégal se voit contraint de prendre des mesures visant à instaurer la bonne gouvernance, et l’efficacité et l’efficience dans la gestion des ressources publiques.
Les dispositifs de bonne gouvernance, de transparence et de reddition des comptes s’appuient sur plusieurs outils dont les documents administratifs et archives. Ces derniers découlent des activités de l’administration et reflètent la façon dont les affaires publiques ont été conduites et gérées par les agents de l'Etat. D’où les précieuses sources d’information qu’ils constituent pour les organes de contrôle (audits) et les citoyens (accès à l’information administrative).
Ainsi, il est pertinent d’aborder et de montrer la contribution d’une gestion optimale des documents administratifs et archives au développement d’une culture de bonne gouvernance dans l'administration publique sénégalaise.
Clarification conceptuelle des archives et des documents administratifs
À tort, le périmètre des archives et des documents administratifs a tendance à être élargi à tous les documents produits ou reçus par les organismes publics et les institutions étatiques. D’où la nécessité de préciser ces deux concepts. Compte tenu de leur importance dans les administrations publiques et dans le but de délimiter leur champ d’application, leur définition est généralement donnée dans les dispositifs juridiques nationaux qui leur sont dédiés.
Ainsi, dans son article premier, la loi n° 2006-19 du 30 juin 2006 relative aux archives et aux documents administratifs définit les archives comme suit : « Les archives sont constituées par l’ensemble des documents, quels qu’en soient la nature, la date, la forme ou le support matériel, produits ou reçus par une personne physique ou morale dans le cadre de son activité publique ou privée. Les archives sont soit publiques, soit privées »[1].
Cette définition englobe les trois catégories d’archives à savoir les archives courantes (utilisées régulièrement pour la gestion quotidienne des affaires), les archives intermédiaires (consultées épisodiquement à titre de référence ou de preuve) et les archives historiques (conservées pour constituer la mémoire). Elle prend aussi en compte les documents et supports numériques (information numérique, sites et pages web, courriers électroniques, bases de données, les fichiers multimédias, etc.)
S’agissant des documents administratifs, la loi d’archives susmentionnée précise en son Article 21 que : « Les documents administratifs sont constitués par l’ensemble des documents produits ou reçus, dans l’exercice de leurs activités par les autorités administratives à savoir l’Etat, les collectivités locales, les établissements publics, les sociétés nationales, les sociétés à participation publique et les organismes privés chargés de la gestion d’un service public ou investis d’une mission de service public».
À l’image des archives, les documents administratifs peuvent être physiques ou numériques. Plus précisément, ils sont constitués par « les dossiers, rapports, études, comptes rendus, procès-verbaux, statistiques, instructions, circulaires, notes et réponses ministérielles, correspondances, avis, prévisions, codes sources et décisions »[2].
Les documents administratifs et archives : des outils de management public
Selon Nicolas Charest, « le management public consiste en un ensemble de processus et d'outils visant à atteindre une performance optimale d'une organisation vouée au service public [3]».
Dans l’objectif d’atteindre la « performance optimale », le management public mobilise des outils et fonctions supports parmi lesquels figurent les ressources informationnelles dont une des composantes sont les documents administratifs et archives. Ces derniers, à la fois information et supports d’information, représentent un enjeu stratégique et constituent des moyens d’action pour les autorités administratives. Comme mentionné plus haut, les documents administratifs et archives constituent et conservent les traces de l’activité des organismes publics (et privés délégataires d’un service public) et celles de la gestion des affaires dont ils ont la charge. D’où les fonctions informative, administrative et justificative des documents administratifs et archives. Lesquelles fonctions sont essentielles à la gestion des affaires publiques.
D’abord, les documents administratifs et archives contiennent des informations fiables, validées, actualisées et stratégiques qui sont indispensables au traitement des dossiers et à la prise de décision (fonction informative). Ensuite, ils constituent les documents et dossiers nécessaires à la gestion courante des affaires et à la continuité de l’activité des autorités administratives (fonction administrative). Et enfin, ils ont une valeur probante ou juridique. Ce qui leur permet de justifier des droits et obligations ou d’éclairer des actes posés dans le cadre de l’action administrative (fonction justificative). Au vu de ces trois fonctions, les documents administratifs et archives demeurent des outils essentiels au management public et qui concourent à son objet qu’est l’atteinte de la performance optimale.
Par ailleurs, les trois fonctions susmentionnées des documents administratifs et archives, au-delà de leurs perspectives managériales, renforcent l’obligation légale qu’est la conservation des documents administratifs et archives par les organismes publics et organismes privés investis d’un service public. En outre, la conservation des documents administratifs et archives permet aux organes de contrôle de mener à bien leur travail et aux citoyens de jouir de leur droit d’accès à l’information administrative. D’où leur pleine contribution à la transparence et à la bonne gouvernance.
La gestion des documents administratifs et archives : un gage de transparence et de bonne gouvernance
La transparence renvoie à la qualité d’une organisation qui informe sur son fonctionnement, ses actions, ses décisions, ses résultats et ses projets.[4] C’est une condition sine qua non aux dispositifs de reddition des comptes et de redevabilité. Dans le sens où sa réalisation repose sur l’accès à l’information, l’archiviste devient un acteur clé dans ce processus. Celui-ci exerce, en effet, trois activités qui servent de leviers essentiels à la transparence. Il s’agit de la sécurisation des données et documents liés à la gestion administrative et financière, leur classement pour une facilité de repérage et la réponse aux demandes de communication conformément aux dispositifs juridiques.
Promotion de la redevabilité par la conservation des documents
Les dispositifs légaux obligent l’administration et ses composantes à conserver pendant une période de dix ans les pièces justificatives des opérations de recettes, de dépenses, de trésorerie et de patrimoine. Cette prescription est notamment énoncée dans l’Acte uniforme de l’OHADA du 26 janvier 2017 relatif au droit comptable et à l’information financière, dans la loi n° 2008-08 du 25 janvier 2008 sur les transactions électroniques ainsi que dans le décret n° 2020-978 portant Règlement général sur la Comptabilité publique.
Dans cette logique, l’archiviste assure la disponibilité des archives et des documents administratifs jusqu’à l’expiration de leur délai de conservation. Pour ce faire, un outil comme le calendrier de conservation est proposé dans le champ archivistique. Il répertorie tous les types de documents de l’administration, fixe la durée de conservation pour chacun d’entre eux et définit le sort final à la fin de cette période. Les conditions de protection de l’intégrité physique et intellectuelle des documents sont aussi prises en compte en termes d’équipements, de locaux et d’environnement.
L’enjeu est d’assurer la traçabilité des actes administratifs pour contrecarrer les pertes de données et les destructions incontrôlées de documents qui compromettent la revue documentaire des organes de contrôle.
L’apport du classement des documents au contrôle administratif
L’administration produit et reçoit une grande quantité de documents dont la gestion, dans la plupart de ses démembrements, souffre de dysfonctionnements et d’insuffisances. Il s’agit particulièrement d’absence de modes de classement (thématique, numérique, chronologique), de déficit d’équipements et de locaux adaptés. C’est ce qui ressort du dernier rapport public de l’Inspection Générale d’Etat (IGE) publié en 2015. Or ces manquements constituent de réels obstacles à la redevabilité et à la reddition des comptes.
À cet égard, la mise en place de systèmes de records management peut trouver un écho favorable au sein des services étatiques. Dans cette démarche, l'archiviste intervient dès la création ou la réception du document pour appliquer les premières actions d’enregistrement, de classement et d’indexation. En plus, le plan de classement, conçu en fonction des activités générant les documents, attribue à chaque dossier un emplacement précis suivant une structure logique et hiérarchique. Il en résulte une maîtrise de la production documentaire et un repérage instantané lors des recherches subséquentes.
L’accès à l’information dans une gouvernance transparente
Les services d’archives sont des médiateurs entre l’administration et les citoyens en garantissant l’accès et la diffusion des archives et documents administratifs au public soucieux de s'informer sur la conduite des politiques publiques. Conformément à la loi n°2012-22 portant Code de transparence dans Gestion des Finances publiques, l’administration est incitée à publier « dans des délais appropriés, les informations sur les finances publiques. » et d’informer régulièrement le public « sur les grandes étapes de la procédure budgétaire, leurs enjeux économiques et sociaux ».
Dans cette perspective, la mise en ligne de produits et services sur Internet (sites web, portails documentaires, réseaux sociaux, etc.), les publications en ligne et sur papier (ouvrages, guides des archives, articles de presse, etc.), la formation et la sensibilisation (expositions, journées portes ouvertes, séminaires) sont des nouveaux canaux pour élargir le champ de la diffusion de l’information.
Au sein des services d’archives, l’accès aux documents est libre et gratuit. Il s’organise autour de l’instrument de recherche permettant d’identifier et de repérer les documents recherchés, et de l’autorisation légale qui prend en compte les délais de communicabilité et la protection de la vie privée. Cependant, les professionnels des archives sont tenus de trouver le juste équilibre afin de protéger les intérêts publics et privés sans compromettre le droit à l’information.
Cette démarche proactive crée une relation de confiance entre l’administration et les usagers et participe à la formation de citoyens informés et conscients, capables de formuler des opinions constructrices sur les questions politiques, économiques et sociales
La nécessité de valoriser la gestion des documents et des archives dans l’administration publique sénégalaise
Comme démontré dans les précédentes parties de ce texte, la gestion des archives et des documents administratifs est un pilier essentiel à la gestion des affaires publiques, à la bonne gouvernance et à la transparence. D’où l’enjeu stratégique qu’elle représente pour les pouvoirs publics et les citoyens.
Cependant, il faut souligner que l’Administration publique sénégalaise connaît de nombreux manquements en matière de gestion des documents et des archives (non-respect de la législation et des textes en vigueur, absence de contrôle, insuffisance des moyens humains matériels et financiers, manques de compétences professionnelles, absence de référentiels, non harmonisation des pratiques de gestion documentaire, locaux inadaptés à la conservation des archives, absence de structure de gestion des archives, etc.), d’où les nombreuses pertes préjudiciables (temps, documents, informations, ressources publiques, droits) qu’ils occasionnent pour l'État et les citoyens.
D’ailleurs, plusieurs rapports publiés notamment par la Cour des comptes, l’IGE, l’ARMP soulignent et recommandent annuellement de remédier aux manquements liés à la gestion des documents et archives constatés dans de nombreux organismes publics et parapublics. Ces manquements constituent un obstacle majeur au travail des contrôleurs nécessitant l’urgence d’agir en ce sens.
Rappelons que le Sénégal dispose d’une législation et des textes qui encadrent toute action en matière de gestion de documents et d’archives, de professionnels des archives compétents et qualifiés et d’un institut universitaire (EBAD) qui forme des archivistes et vivifie la recherche en information-documentation. Le maillon manquant de la chaîne reste la volonté politique. Cette dernière, au-delà des discours, promesses et engagements, doit se traduire en actes, notamment par l’application dans toute sa rigueur de la loi d’archives, le renforcement des moyens matériels et financiers des services d’archives, le recrutement d’archivistes au sein des administrations publiques et la construction de la maison des archives tant attendue et ardemment souhaitée par les archivistes sénégalais.
La volonté affichée par les nouvelles autorités de mettre en place une administration efficace et performante, et d’instaurer la transparence et la bonne gouvernance dans la gestion des affaires publiques ne peut se concrétiser sans la prise en compte et la valorisation de la gestion des documents et archives. Celle-ci demeure un pilier essentiel et incontournable à un management public de qualité, efficient et transparent.
El hadji Gora Sène est Ingénieur en Gestion documentaire, Master 2 en Stratégies informationnelles et Documents numériques
Gouvernement du Sénégal. Loi n° 2006-19 du 30 juin 2006 relative aux archives et aux documents administratifs. Journal officiel n° 6291 du samedi 5 août.
[1] In : JORS n° 6291 du samedi 5 août 2006, pp. 800-802
[4] Définition proposée par le Grand dictionnaire terminologique de l’Office québécois de la langue française.
par Bassirou Diomaye Faye
À TOUS LES ACTEURS DE LA PRESSE
Il est de notre devoir commun de veiller à ce que l'information demeure un bien public accessible et non entravé. Nous œuvrerons à protéger les journalistes, tout en promouvant une régulation équitable des nouveaux médias
À l'occasion de ce 3 mai 2024 marquant la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse, le chef de l'État Bassirou Diomaye Faye exprime dans une lettre ouverte, sa profonde gratitude pour l'engagement des médias en faveur d'un journalisme de qualité au service du débat public. Il réitère son attachement indéfectible à une presse libre et indépendante, gage d'une démocratie solide.
Mesdames et Messieurs,
En ce jour où le monde célèbre la liberté de la presse, je souhaite exprimer, avec la plus grande emphase, le rôle crucial que vous, journalistes et médias, assumez dans la consolidation et la préservation des fondements démocratiques de notre nation. La liberté de presse, véritable pierre angulaire des sociétés démocratiques, garantit que chaque citoyen reste informé, engagé, et participe activement aux débats essentiels qui façonnent notre avenir commun.
L'absence de débats d'idées vigoureux, d'une vérification scrupuleuse des faits et d'une diversité de perspectives affaiblit la démocratie. Votre mission se révèle d'autant plus essentielle à une époque marquée par une rapide transformation numérique qui, malheureusement, engendre également une prolifération de la mésinformation, de la désinformation, et des discours de haine. Ces fléaux menacent notre cohésion sociale et ébranlent les fondements de notre coexistence pacifique, affectant parfois même les symboles les plus chers de notre nation.
Il est de notre devoir commun de veiller à ce que l'information demeure un bien public accessible et non entravé. Cela requiert un engagement renouvelé pour une presse indépendante et robuste, ainsi qu'une action résolue pour assurer une plus grande transparence des plateformes en ligne et développer l'éducation aux médias et à l'information pour tous les citoyens.
Dans cet esprit, je réaffirme mon engagement à soutenir une presse libre et diversifiée, pilier indispensable de notre démocratie. Nous œuvrerons à renforcer les mécanismes de soutien à la liberté de la presse, à protéger les journalistes dans l'exercice de leur fonction et leur quête de la vérité, tout en promouvant une régulation équitable des nouveaux médias.
Chacun d'entre nous a son rôle à jouer dans l'édification du Sénégal que nous souhaitons bâtir ; celui de la presse n'est pas des moindres. Je n'ai aucun doute que vous serez à la hauteur des défis qui se dressent devant nous et qu'ensemble nous porterons plus haut le flambeau d'un Sénégal démocratique, résilient et prospère.
J'avais grandement souhaité partager un moment de convivialité avec vous tous pour célébrer ensemble cette journée significative. Cependant, je dois participer au Daaka à Médina Gounass, événement important pour notre communauté spirituelle. Aussi, le déjeuner auquel, je souhaitais vous convier est-il reporté à une date ultérieure.
Toutefois, soyez assurés que nous fixerons une nouvelle date très prochainement, et j'attends avec impatience l'occasion de vous exprimer ma gratitude en de vive voix.
Je vous remercie pour votre engagement et votre collaboration inestimable. Ensemble, poursuivons nos efforts à défendre la vérité et à enrichir le débat public par le dialogue et l'information juste.
Veuillez recevoir, chers acteurs de la presse et des médias, l'expression de ma plus haute considération.
PODOR : UNE DIZAINE DE VILLAGES SANS LE LIQUIDE PRÉCIEUX
Des milliers de personnes et de bétail sont touchés par une pénurie d'eau, exacerbée par la canicule. Face à cette situation, ces populations sont contraintes de recourir à un vieux puits datant de 1973.
A cause de la panne de leur unique forage, une dizaine de villages de la commune de Bocké Dialloubé sont sans eau depuis plus d’une semaine. Conséquence, populations et cheptels, se bousculent sur le seul puits d’un des villages, construit depuis 1973 et qui pourtant était abandonné.
Dans les villages de Yawaldé Yirlabé, de Yawaldé Dialloubé, de Ranéwo,de Thiaral et d’autres localités situées dans le Diéri n’ont pas d’eau depuis une semaine. En cause, le forage qui alimentait une dizaine de localités dans la zone est tombé en panne. Du coup, ce sont plusieurs milliers de personnes et cheptels qui souffrent de cette pénurie. Ces populations, entre le marteau et l’enclume, victimes en ce moment de la forte canicule, sont obligées de se rabattre sur un vieux puits construit depuis 1973.
Selon Mamadou Malal Diallo, un notable du village, ce puits utilisé aujourd’hui par les populations locales, était pourtant, abandonné. Les éleveurs de cette contrée, victimes de ce calvaire pour approvisionner leur bétail, ne savent plus où donner de la tête. Face à cette situation inédite, éleveurs, agriculteurs et autres domestiques lancent un cri du cœur. Selon ces populations dela zone sylvo-pastorale, le forage en panne ne peut plus régler les besoins vitaux. Cause pour laquelle, elles ont réclamé plutôt l’achèvement des travaux de la construction du château d’eau.
«Cela fait des années qu’on a entamé le chantier et on arrive toujours pas à l’achever. Nous sommes dans une zone où l’eau est primordial pour les population et le bétail», peste le responsable des populations, Mamadou Malal Diallo. Aujourd’hui, ce sont des femmes et des éleveurs accompagnés de leurs animaux qui parcourent des kilomètres à pieds, qui se bousculent malheureusement sur le seul puits pourtant abandonné depuis plusieurs décennies regrettent les notables des villages touchés.Cette absence du liquide précieux dans cette zone de plus de cinq mille habitants, a fini de créer la psychose chez les élèves et enseignants de la zone. Dans les écoles, certains enseignants invitent les autorités à résoudre le problème, le plus rapidement possible.
«Il faut qu’une solution soit vite trouvée », lance le directeur d’école M. Diallo. Selon notre interlocuteur, on ne peut être dans une zone aussi sèche, et où la chaleur dicte sa loi que les populations soient confrontées à une panne aussi grave de leur forage. «Nous peinons à trouver de l’eau même pour effacer le tableau et les ardoises», regrette un autre enseignant. Quant aux parents d’élèves, ils réclament des mesures provisoires afin d’alimenter les écoles de la zone en eau. Ce, avant que la solution ne soit trouvée. Les jeunes des villages de Ranéwo et de Thiaral sollicitent pour l’heure des citernes pour les populations et le bétail.