Une embarcation transportant 32 passagers et 2 cadavres a accosté jeudi à Gandiole, près de Saint-Louis, selon la Direction de l’information et des relations publiques des armées (DIRPA).
« Une autre embarcation a accosté cet après-midi à Gandiole. L’équipe de la Base navale nord déployée sur place a recensé 32 passagers et 2 cadavres », a indiqué la DIRPA sur le réseau social X (anciennement Twitter). Selon la source, les rescapés ont été pris en charge dans des structures hospitalières.
SAINT-LOUIS- UNE PIROGUE DÉBARQUE AVEC 32 PASSAGERS ET 2 DÉCÈS
Une embarcation transportant 32 passagers et 2 cadavres a accosté jeudi à Gandiole, près de Saint-Louis, selon la Direction de l’information et des relations publiques des armées (DIRPA).
« Une autre embarcation a accosté cet après-midi à Gandiole. L’équipe de la Base navale nord déployée sur place a recensé 32 passagers et 2 cadavres », a indiqué la DIRPA sur le réseau social X (anciennement Twitter). Selon la source, les rescapés ont été pris en charge dans des structures hospitalières.
CICODEV AFRIQUE MET LES AUTORITÉS SÉNÉGALAISES EN GARDE CONTRE LES ENGRAIS CHIMIQUES
Loin de s'attaquer aux défis cruciaux de la santé et de la fertilité des sols, ces stratégies persistent à promouvoir des pratiques qui ne feront qu'exacerber la dégradation des sols en Afrique.
L’Institut panafricain pour la citoyenneté, les consommateurs et le développement (CICODEV Afrique) conseille aux autorités sénégalaises d’éviter de mettre en danger la santé des populations et la qualité des sols avec des ‘’décisions inappropriées’’ concernant les engrais.
L’organisation de défense des droits des consommateurs tire la sonnette d’alarme à quelques jours du sommet de l’Union africaine consacré aux engrais, de mardi à jeudi prochains à Nairobi, la capitale du Kenya.
Cette rencontre de l’organisation panafricaine est présentée comme un cadre devant ‘’définir un plan d’action décennal pour les engrais en Afrique, en les augmentant considérablement’’.
CICODEV Afrique, une organisation basée à Dakar, dit dans un communiqué avoir constaté ‘’beaucoup de lacunes dans cette stratégie du plan d’action africain, avec des impacts négatifs sur les sols […] et les humains’’.
‘’Non seulement ces stratégies négligent les défis essentiels de la santé et de la fertilité des sols, mais elles continuent à promouvoir des méthodes qui vont aggraver la dégradation des sols en Afrique’’, prévient-elle.
Les ‘’stratégies’’ prévues par l’Union africaine pour le sommet de Nairobi comportent ‘’de réels dangers […] sur la sécurité alimentaire, la santé publique et la diversité des semences indigènes’’, lesquelles ‘’sont fondamentales pour la souveraineté alimentaire’’, soutient l’organisation de défense des consommateurs.
‘’Il serait dangereux pour nous que le Sénégal accepte une politique agricole basée sur l’utilisation des engrais chimiques et des OGM (organismes génétiquement modifiés). Cela va tuer les sols et aura un impact négatif sur la santé des populations’’, avertit le directeur exécutif de CICODEV Afrique, Amadou Kanouté.
Il ajoute que ‘’la souveraineté alimentaire tant chantée par le Sénégal ne saurait nullement s’accommoder des engrais chimiques et des organismes génétiquement modifiés’’.
‘’Nous soutenons un modèle juste et inclusif pour restaurer la biodiversité et favoriser des systèmes alimentaires résilients. Et ce modèle est l’agroécologie’’, a argué M. Kanouté.
Le directeur exécutif de CICODEV Afrique et membre du conseil d’administration de l’Alliance pour une souveraineté alimentaire en Afrique dit encourager le nouveau gouvernement sénégalais à mener ‘’une transition agroécologique’’, laquelle sera sa ‘’voie de salut [vers] la souveraineté alimentaire’’.
LIBERTÉ DE LA PRESSE AU SÉNÉGAL: UNE ÉVOLUTION CONTRASTÉE
Afin de garantir le respect de la liberté de la presse, Reporters sans frontières exhorte les nouvelles autorités à accorder une priorité absolue à la sécurité des journalistes...
Le Sénégal a progressé de 10 points dans le Classement mondial 2024 de la liberté de la presse, se hissant à la 94e place, mais perdant 13 points de son indicateur sécuritaire, a indiqué le directeur du bureau Afrique de l’Ouest de Reporters sans frontière (RSF), Sadibou Marong.
‘’En définitive, le principal enseignement de ce classement 2024 pour le Sénégal est la baisse de 13 points de l’indicateur sécuritaire, avec arrestations, agressions et interpellations, suspensions de médias et coupures abusives d’Internet’’, a-t-il déclaré.
Certes, ‘’le rang augmente mais le score diminue’’, a-t-il résumé lors de la présentation, à Dakar, du Classement mondial 2024 de la liberté de la presse
‘’C’est la raison pour laquelle RSF appelle les nouvelles autorités à faire de la sécurité des journalistes une priorité et à proposer une politique ambitieuse pour que la liberté de la presse soit respectée. Nous avons proposé la mise en place d’un mécanisme de protection des journalistes’’, a signalé M. Marong.
La liberté de la presse est sous pression politique, a-t-il relevé, faisant remarquer que ” la liberté de la presse est de plus en plus menacée par celles et ceux qui sont censés en être les garants”.
Il estime que ‘’les acteurs politiques ne protègent pas suffisamment la liberté de la presse’’, notant qu’’’ils en sont parfois les fossoyeurs’’.
‘’Cette déresponsabilisation politique va de pair avec une instrumentalisation des médias dans des campagnes de harcèlement ou de désinformation, dans plus de 3/4 des pays évalués par RSF y compris le Sénégal. La majorité des répondants signale une implication des acteurs politiques dans ces campagnes’’, a-t-il indiqué.
Il recommande aux autorités la suppression de la peine d’emprisonnement pour les infractions de presse, la tolérance zéro à l’égard des attaques contre les médias.
Il préconise aussi des garanties quant à la sécurité des journalistes sur le terrain ainsi que la promulgation de la loi sur l’accès à l’information d’intérêt public.
Il recommande également une garantie de l’indépendance du service public de l’information qui, selon lui, joue un rôle important dans le paysage médiatique et d’assurer une meilleure gouvernance de la publicité dans l’espace médiatique avec un organe de régulation doté de vrais pouvoirs de contrôle.
Entre autres mesures, elle appelle aussi à penser à travailler de concert avec les organisations de médias à ce que l’environnement économique de ces derniers soit favorable.
CAMPAGNE AGRICOLE- VERS LA DIGITALISATION ET LA DISTRIBUTION DES SEMENCES PAR LES FDS
Afin d'optimiser l'allocation des semences et d'accroître l'efficacité du système, le gouvernement envisage une restructuration complète des mécanismes de financement.
Le Premier ministre, Ousmane Sonko, a annoncé, vendredi, lors du conseil interministériel dédié à la campagne agricole 2024-2025, au Centre international de conférences Abdou Diouf de Diamniadio, que la distribution des semences sera désormais confiée aux forces de défense et de sécurité, en plus d’être digitalisée.
Le Premier ministre a souligné que malgré les investissements massifs alloués au secteur agricole ces dernières années, les résultats escomptés n’ont pas été atteints. Plus de 310 milliards de F CFA ont été investis entre 2020 et 2023, mais ces ressources n’ont pas pleinement bénéficié aux acteurs agricoles concernés.
Dans un souci de restructuration et d’efficacité, le gouvernement prévoit une refonte des mécanismes de subvention et de financement pour garantir une distribution adéquate des semences. Cette refonte inclut un virage vers la digitalisation du système de distribution des intrants agricoles, ainsi que la sécurisation de ce processus par les forces de défense et de sécurité.Le Premier ministre a souligné l’importance de cette initiative, la qualifiant de première du genre depuis l’arrivée au pouvoir du président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Pour accompagner cette transition, des sessions de renforcement des capacités seront organisées pour informer et former les acteurs agricoles sur les nouveaux schémas de financement et de distribution.
PLUS DE 200 MILLIARDS PROVENANT DE LA DROGUE RECYCLÉS DANS LE FONCIER
"L’institut d’études de sécurité estime que plus 120 agences immobilières ont été créées au Sénégal par des trafiquants de drogue en une décennie puisque l’argent de la drogue est principalement recyclé dans l’immobilier."
Les mesures prises par les nouvelles autorités sur la gestion foncière visent à garantir l’équité et la transparence. Si la distribution des terres est suspecte, l’origine de l’argent qui finance les immeubles construits un peu partout à Dakar est tout aussi douteuse. Plus de 200 milliards provenant de la drogue recyclés dans l’immobilier. «Aujourd’hui, l’argent de la drogue génère plus 200 milliards par an au Sénégal», affirme l’économiste Abou Kane. Citant l’Institut d’études et de sécurité, le professeur titulaire, agrégé d’économie à l’Ucad, indique que depuis 2021 le Sénégal est mis sur la liste grise du groupe d’action financière (Gafi).
Ce qui signifie que notre pays est sous haute surveillance en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux. «L’institut d’études de sécurité estime que plus 120 agences immobilières ont été créées au Sénégal par des trafiquants de drogue en une décennie puisque l’argent de la drogue est principalement recyclé dans l’immobilier. Pourtant depuis 2013 on estimait que 96 % des investissements dans l’immobilier avaient une origine douteuse et que 30 % des biens criminels saisis au Sénégal étaient des maisons et immeubles», souligne l’économiste.
«Une croissance économique piégée»
Quand le bâtiment va, tout va ! Cette formule est bien connue des économistes depuis le 19e siècle, d’après le professeur qui rappelle que les activités de construction ont connu une hausse de 7 % en 2023 contre 3 % en 2022. D’après lui, cela a eu des effets d’entraînement sur la fabrication de matériaux de construction et sur toute l’économie. Aujourd’hui, dit-il, il est plus rentable de construire un immeuble à Dakar et le mettre en location que d’investir dans une activité économique qui crée des emplois.
Le problème, selon lui, c’est que le secteur bancaire n’est pas impliqué dans le financement de ces grands travaux. Malgré tout, ces activités sont prises en compte dans tous les calculs. Abou Kane estime que ce manque de lien direct avec l’économie réelle pose un sérieux problème dans la mesure où on pourrait connaître une chute brutale de la croissance si la lutte contre le blanchiment des capitaux porte ses fruits. Pour éviter de tomber de très haut, il faut réduire à sa plus simple expression la contribution de ces fonds aux activités économiques. Sinon le Sénégal sera maintenu sur la liste grise du Gafi et peut même être inscrit sur la liste noire (pays à haut risque) si la situation s’aggrave.
En 2022, le Sénégal était classé huitième au monde pour les risques de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme, selon l’Institut d’études et de sécurité qui souligne que la flexibilité de l’immobilier, qui permet de dissimuler l’origine des fonds de l’investissement et l’identité du propriétaire, rend le secteur attractif pour quiconque souhaite faire passer des fonds illicites dans l’économie légitime. En 2011 déjà, l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (Ofdt) affirmait que la facilité d’acquisition de biens immobiliers au Sénégal était exploitée par les trafiquants de drogue basés en Europe dans le but de blanchir de l’argent. L’absence de registre central et le recours à des noms d’emprunt par les investisseurs constituent une couverture. L’Institut note également que l’argent liquide issu du trafic de drogue aurait également permis de stimuler la construction dans tout le pays et dans les villes côtières de Dakar, Saly et Mbour.
D’importantes quantités de cocaïne ont été saisies ces derniers temps au Sénégal. Le 17 avril dernier, un camion frigorifique transportant 1 137 kilos de cocaïne a été intercepté par les douanes sénégalaises à Kidira, une localité de la région de Tambacounda, frontalière avec le Mali.
MALI, LES GROUPES SÉPARATISTES FORMENT UNE NOUVELLE COALITION
"L'un des objectifs premiers et majeurs de la nouvelle structure est d'arracher par toutes les voies un statut politique et juridique pour le territoire de l'Azawad".
Les principaux groupes séparatistes qui affrontent les forces gouvernementales dans le Nord du Mali ont annoncé qu'ils formaient une nouvelle coalition et nommé une figure indépendantiste à leur tête, selon un communiqué rendu public jeudi.
Les représentants du Cadre stratégique permanent (CSP), une alliance de groupes armés séparatistes à dominante touareg, ont annoncé à l'issue d'une réunion qui s'est déroulée fin avril la création d'une "nouvelle structure avec pour finalité de parvenir à la création d’une seule entité politique portant les revendications du peuple de l’Azawad", nom du territoire revendiqué par les indépendantistes dans le Nord du Mali.
Les groupes armés séparatistes ont perdu le contrôle de plusieurs localités du Nord fin 2023 après une offensive de l'armée malienne qui a culminé par la prise de Kidal, bastion de la revendication indépendantiste et enjeu de souveraineté majeur pour l'Etat central.
"L'un des objectifs premiers et majeurs de la nouvelle structure est d'arracher par toutes les voies un statut politique et juridique pour le territoire de l'Azawad", précise le texte, dont les auteurs appellent les "forces vives de l’Azawad (…), à se donner la main et à se mobiliser pour défendre leur existence sur leur territoire".
Le CSP, ou Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP-PSD) réunissait depuis sa création en 2021 la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), dont les groupes se trouvent désormais en conflit ouvert avec Bamako, et des mouvements restés fidèles au régime qui avaient annoncé leur retrait du CSP en septembre.
Selon le communiqué publié jeudi, la nouvelle alliance, appelée Cadre stratégique permanent pour la défense du peuple de l'Azawad (CSP-DPA), est présidée par Bilal Ag Acherif, une figure des indépendantistes et adversaire historique du gouvernement central, qui a fait l'objet de sanctions financières émises par les autorités maliennes au mois de mars.
Le Mali, pays pauvre et enclavé au cœur du Sahel, est plongé dans une crise multiforme depuis le déclenchement, en 2012, d'insurrections indépendantiste et jihadiste dans le nord. Des militaires ont pris le pouvoir par un coup d'Etat en 2020 et ont rompu leur partenariat militaire avec la France, ancienne puissance coloniale, pour se tourner vers la Russie.
FAYE-SONKO FACE AUX PIÈGES DE LA COHABITATION
EXCLUSIF SENEPLUS - La transition en cours sera apaisée ou chaotique selon les considérations des nouvelles autorités en étroite collaboration avec tous les acteurs politiques concernés, sans exclusion - ENTRETIEN AVEC ABDOU FALL
Propos recueillis par Saxewar Diagne |
Publication 03/05/2024
Abdou Fall scrute les priorités du nouvel exécutif dans ce contexte singulier marqué notamment par l'absence de majorité à l'Assemblée nationale. S'il salue certaines initiatives, l'ancien ministre juge qu'il faut d'abord se concentrer sur les réformes institutionnelles et la mise en place des instruments de gouvernance avant d'engager certains dossiers. Le leader du mouvement Alternative citoyenne Andu Nawle appelle à privilégier les logiques de compromis sur la confrontation pour une transition apaisée.
SenePlus : À votre avis, quel impact a eu la récente élection présidentielle sur la scène politique sénégalaise ?
Abdou Fall : Cette élection marque la fin d'un cycle politique et l'avènement d'un autre dans notre pays.Elle a consacré un face-à-face quasi exclusif entre deux blocs politiques. Yewwi et Bennoo ne laissant de la place à aucune force intermédiaire. L'impact réel du ralliement tardif de Wàlu de Karim Wade dans le score du candidat Diomaye Faye est difficile à déterminer. Il en est de même de l‘issue d’une participation du candidat du PDS. Ce qui est en l'état actuel des choses factuel et incontestable, c'est le face-à-face entre les deux blocs : Yewwi d'une part, sous le leadership politique de la paire Diomaye/Sonko et Bennoo d'autre part, que Macky sall a admirablement piloté pendant deux mandats avec tous ses alliés. Une deuxième remarque de fond concerne le décalage entre la présidentielle et les législatives, ce qui était fortement reclamé par l'opposition de l'époque et dont la conséquence aujourd'hui est de nous conduire à une situation de transition inachevée avec un président élu devant démarrer son magistère sur une période relativement longue au pouvoir, dans un cadre institutionnel de cohabitation de fait entre un nouvel exécutif confronté à un parlement qui échappe totalement à son contrôle. Un parlement où la force politique dominante est sous le contrôle de la majorité exécutive sortante. Cette majorite sortante a été certes victime d'un coup de colère retentissant des citoyens-électeurs, phénomène qui mérite une analyse fine de notre camp, mais qui n'en reste pas moinssur plus de la moitié de l'année fortement ancrée au parlement. C’est la même chose concernant les autres institutions politico-administratives du pays. Qu'il s'agisse du Conseil économique, social et environnemental ; et du Haut conseil des collectivités territoriales, ainsi que dans l'écrasante majorité des communes et départements du pays.C'est encore là "un pied de nez" de la démocratie sénégalaise qui appelle à mon avis, une gestion politique avisée, lucide, sereine et très responsable.
À quoi pourrait ressembler en pratique, une telle gestion ?
La politique pour moi, c'est avant tout l'art de gérer le réel, de faire avec le réel, surtout lorsque l’on gouverne. En l'état actuel de la situation politique du pays, il faut à tout prix éviter de faire prévaloir les logiques de rapports de forces sur les logiques de compromis. C'est parce qu’il l'a si bien compris que le président Macky Sall avait pris, à l'approche de l'élection du 24 mars, les mesures courageuses et salutaires porteuses de cette transition ordonnée qui nous vaut le respect et l'admiration du monde. C'est aujourd'hui le président Diomaye Faye et ses amis qui sont en situation de faire la preuve de leur leadership managérial d'un État et d'une nation aussi sophistiqués que les nôtres. Et cette logique de compromis pourrait se résumer en une entente entre les parties concernées par cette situation de cohabitation de fait. Afin de définir ensemble les conditions de gestion sereine de cette délicate période de transition. Une situation tout à fait inédite.
C’est-à-dire ?
Une consultation officielle et tout à fait transparente des leaders et partis concernés au premier chef par cette transition, à savoir les parlementaires et les responsables des principales institutions du pays. Je pense que c'est le moment pour le président nouvellement élu de recourir à la pratique de la concertation avec les leaders politiques et personnalités de bons conseils pour échanger et statuer sur les conditions et modalités de la gestion de cette transition, au niveau du parlement en particulier. Cette transition sera apaisée ou chaotique selon sa prise en charge par les nouvelles autorités en étroite collaboration avec tous les acteurs politiques concernés, sans exclusion. Et J'insiste sur la transparence de cette démarche si elle devait avoir lieu. Pour éviter toute forme de suspicion sur le sens d'une telle initiative. Il est temps dans ce pays, de rompre avec cette conception puérile et infantile de la relation pouvoir/opposition qui n'est conçue qu'à travers des logiques de confrontations. Alors que toute notre histoire politique nous apprend que nos avancées qualitatives ont été toujours réalisées à travers des démarches de compromis. Les stratégies de conflit et de tension ne sont jamais payantes dans le long terme. Pas au Sénégal en tout cas.
Pensez-vous donc qu'il faille revoir la priorité accordée à la réédition des comptes, comme en témoigne le déplacement du président Diomaye Faye à Thiès le 1er mai ?
Ce déplacement n'était pas opportun à mon avis. Il dispose de bien des moyens d'accès aux informations utiles sur le foncier sans personnellement se déplacer. Ce sujet et d'autres de même nature relèvent selon moi d'actes de gestion à des niveaux qui ne doivent impliquer un chef d'État à ce stade des procédures de traitement. Rien ne doit être laissé en rade. Mais pour l'instant, je situe les priorités ailleurs. Pour une équipe au pouvoir qui n'a pas encore fini de s'installer, avec de surcroît un environnement institutionnel aussi délicat et précaire, la sagesse pour ma part aurait consisté à privilégier les conditions d'une sérénité permettant de parachever le processus en cours de mise en place des instruments de gouvernance du pays et de prise en charge des priorités citoyennes les plus pressantes. Je respecte toutefois les choix des autres d'autant qu'ils sont les vainqueurs du moment, ce qui les rend maîtres de la décision.
Le nouveau gouvernement a-t-il réellement les moyens d'implémenter sa politique ?
En tout cas, ils n'ont pas encore tous les moyens de leur politique, au regard de la configuration des forces actuelles en présence au sein des institutions du pays. Le pouvoir exécutif actuel est certes sur une courbe ascendante, mais il porte objectivement des limites que leurs dirigeants devraient bien se garder de perdre de vue. Quoique certains puissent en penser ou dire, les Sénégalais n'ont nulle envie aujourd'hui de retomber, après le soulagement de l’élection du 24 mars dernier, dans l'ambiance des tensions et conflits traversés entre 2021 et 2024. Les gens ont bien conscience des défis à relever dans un contexte de grande complexité des questions fondamentales à traiter et des urgences auxquelles il faut faire face pour encore être embarqués dans de nouvelles aventures sans issue. La priorité c’est, à mon avis, calmer le jeu et créer les conditions du parachèvement des procédures d'accès aux différents leviers de pouvoir. Or encore une fois, les rapports actuels des forces au sein des différentes institutions ne permettent ni à la nouvelle majorité gouvernementale, ni à l'actuelle opposition parlementaire de faire ce qu'elles veulent. Et c'est tant mieux pour la démocratie ! (rires… )
Quelles devraient être ces priorités en termes plus clairs ?
Leur plan d'actions politiques à cette étape ainsi que les urgences sur lesquelles ils sont attendues en termes de prise en charge des soucis premiers des citoyens, il leur appartient d'en décider. C'est par contre sur les aspects en rapport à la République et la nation que nous avons parfaitement notre mot à dire. Ce sont là des sujets qui transcendent les majorités. C'est le cas par exemple des réformes institutionnelles dont certaines sont mises à l'ordre du jour par les évolutions propres à notre histoire politique avec les mutations qui en découlent naturellement au plan institutionnel. Les réaménagements institutionnels dans le sens d'un rééquilibrage des pouvoirs entre le président de la République, l'Assemblée nationale, le gouvernement, sont une exigence incontournable à soumettre à la décision de tous. Car cela dépasse le cadre d'une majorité, par définition transitoire en démocratie. J'avoue que j'attendais le président Diomaye et son gouvernement davantage sur cette question essentielle que sur les Assises de la justice et les lanceurs d'alerte. J'en profite pour attirer fortement l'attention sur certaines propositions portées par certains groupes d'activistes. Tel que j'entends certains parler, ils sont dans la logique de gestion de nos États avec des principes et règles d'organisation non gouvernementales. L'État n'est pas une ONG. L'état est une OG ! Il ne faudrait pas qu'on se laisse entrainer dans le jeu des gadgets politiques de sociétés qui sont bien loin des réalités politiques, économiques et culturelles de nos pays. Je vois la période qui nous sépare des prochaines législatives qui ne peuvent avoir lieu avant l'année prochaine comme une période à mettre à profit pour l'évaluation critique de nos quatre décennies de multipartisme intégral (1981/2024) et de l'écosystème de notre démocratie sources d’avancées certaines avec trois alternances en 25 ans mais qui a aussi révélé bien des travers au niveau des partis, des médias, des syndicats et de la société civile. Des recadrages importants sont à opérer à tous ces nouveaux afin qu'on aille aux prochaines législatives dans des conditions d'une démocratie mise à jour dans ses finalités et son mode de fonctionnement. Ces sujets de fond sont pour moi, le préalable pour le Sénégal du renouveau que nous devrions construire ensemble dans le strict respect des identités politiques de tous. Ce sont là les bons défis à mon avis.
Vous donnez l'impression de n'avoir pas perdu le pouvoir…
Nous avons perdu une bataille,non la guerre.Dans ce face-à-face Yewwi/ Bennoo, nous gardons intactes nos chances d'une gouvernance partagée du pays, le schéma idéal pour conduire le Sénégal dans la voie d'un renouveau politique souhaité manifestement par nos compatriotes dans leur écrasante majorité. Un Bennoo, un wallu et certaines identités poliques remarquables affaiblis serait un gâchis pour les équilibres politiques du Sénégal. L'expérience capitalisée dans les formations politiques de ces deux principaux blocs devraient être mise à profit dans le cadre d'un modèle de démocratie d'équilibre que le Sénégal a aujourd'hui les moyens de promouvoir au bénéfice de la stabilité, de la paix et du développement et au service d'une sous-région stabilisée et d'une Afrique unifiée. Ce sont là pour moi les grands et les bons chantiers que notre large coalition Bennoo doit à présent explorer à la suite d'une évaluation sans complaisance de nos 12 années d'exercice partagé du pouvoir.
Comment votre coalition s’organise-t-elle face à ses dissensions internes apparues au grand jour après le scrutin ?
Je ne nie pas du tout l'existence de ces dissensions dont vous faites état. C'est précisément pour cette raison que je souhaite vivement qu'on procède dans nos rangs à un diagnostic sans complaisance. En insistant sur "sans complaisance". Le président Macky Sall a la responsabilité de rassembler, de réunifier et de moderniser son parti. Lui et ses alliés aux premiers desquels le président Moustapha Niasse, Mme Aminata Mbengue Ndiaye, nos amis des partis de gauche, les principaux courants politiques issus du PDS, tous les leaders de partis et mouvements compagnons historiques doivent à mon avis se retrouver au plus vite pour faire le point sur le chemin parcouru et tracer les lignes de forces de nouveaux schémas d'avenir. Cette perspective qui est en tout cas celle de notre mouvement Alternative citoyenne Andu Nawle qui confirme plus que jamais son ancrage au sein de Bennoo et sa confiance au président Macky Sall.
Le premier gouvernement Faye-Sonko et les récentes nominations à des directions générales présentent un faible nombre de femmes. Cela relève-t-il d’une faute politique ou d’un simple faux-pas que la nouvelle administration pourrait corriger dans le futur ?
Je ne pense pas à priori qu'il s'agisse d'une volonté délibérée de marginaliser les femmes. Certainement un faux-pas comme vous dites, qui sera certainement corrigé prochainement au regard de la clameur provoquée par ce déséquilibre manifeste. Je pense toutefois qu'en cette matière il y a lieu de recommander la prudence. Il peut parfaitement être possible au regard des évolutions profondes de nos sociétés, en particulier au niveau des élites, de se retrouver dans des situations où naturellement la proportion des femmes soit supérieure à celle des hommes dans les postes stratégiques de management. Cette tendance est déjà observable dans certaines sphères de management des grandes entreprises privées ou parapubliques. Et là, je réagis plutôt en enseignant attentif à certaines mutations qui s'opèrent dans les milieux professionnels d'élite dans plusieurs disciplines et métiers. Un sujet intéressant à mon avis sur lequel on pourrait revenir profondément mais dans une perspective d'analyse des mutations sociétales dans le monde et dans nos pays.
Les leaders de Pastef avaient promis des appels à candidatures pour certains postes clés. Les nominations récentes représentent-elles une rupture de promesse ou une mesure exceptionnelle nécessaire pour des résultats rapides ?
Sur ce sujet et sur d’autres, les engagements pris n'ont pas toujours obéi à un examen sérieux et approfondi de leurs conséquences réelles en termes de gouvernance. Les démocraties ont toutefois prévu une marge de tolérance sur la part de démagogie et de populisme auxquels on se laisse souvent aller lorsqu'on n'est pas en situation effective de décision. Sans donner dans la prétention, certaines annonces font sourire pour des personnes qui ont un tant soit peu l'expérience du pouvoir. Le Professeur Cheikh Anta Diop dans certains de ses articles d'avant nos indépendances appelait les intellectuels et hommes politiques africains à la sagesse de comprendre que la bonne volonté et les bonnes intentions sont loin de suffir pour opérer les transformations qualitatives que nos sociétés étaient en droit d'attendre d'eux une fois l'indépendance acquise. Plus profondément, il invitait à exiger des futurs dirigeants de nos pays qu’ils cultivent le culte absolu de la rigueur et de l'excellence dans tous les domaines. Ces paroles sages et mobilisatrices restent pour nous d'une très grande actualité.
Pour terminer, vous qui êtes un enseignant de formation et de métier, qu'avez-vous pensé de la création à la présidence de la République d'une Direction des affaires religieuses et de l'insertion des diplômés de l'enseignement arabe ?
J'ai du mal à saisir la logique de cette décision, qui me semble contre-productive dans le contexte sénégalais si l'on considère certains aspects historiques et les mécanismes de fonctionnement de notre société. Et puis aucune urgence ne justifie à mes yeux ces décisions. Je pense encore une fois que les concertations nationales sur les questions fondamentales de gouvernance sont le lieu idéal pour aborder sereinement et de façon approfondie les grands sujets du rapport entre nos institutions et les forces motrices de notre société, parmi lesquelles les communautés religieuses de toutes confessions et les intellectuels de culture
PLUS DE 4 MOIS APRÈS LES ÉLECTIONS, LE GOUVERNEMENT SE FAIT ATTENDRE EN RDC
Ces délais ne sont pas exceptionnels dans le vaste pays aux équilibres régionaux complexes, habitué aux interminables marchandages politiques.
Plus de quatre mois après la réélection de Félix Tshisekedi à la présidence et un mois après la nomination d'une Première ministre, le nouveau gouvernement se fait attendre en République démocratique du Congo, sur fond de grave crise sécuritaire dans l'Est.
Ces délais ne sont pas exceptionnels dans le vaste pays aux équilibres régionaux complexes, habitué aux interminables marchandages politiques. Mais compte tenu de "la majorité très claire" de Félix Tshisekedi et des "urgences" à gérer, "on aurait pu s'attendre à plus de célérité", note pour l'AFP le politologue Christian Moleka.
"La sortie du gouvernement, c'est un moment de partage de gâteau, certainement que les politiciens s'arrangent pour éviter les frustrations", commente de son côté Brandon, fonctionnaire de 33 ans, rencontré jeudi matin sur le chemin de son travail à Kinshasa. "Malheureusement, cela se fait sans tenir compte de la population", juge le jeune homme.
Félix Tshisekedi, au pouvoir depuis janvier 2019, a été réélu haut la main dès le premier tour de la présidentielle du 20 décembre, avec plus de 73% des voix, et les partis de son "Union sacrée" ont raflé quelque 90% des sièges de députés nationaux aux législatives organisées le même jour. Officiellement investi pour un nouveau mandat de cinq ans le 20 janvier, le président recevait un mois plus tard, le 21 février, la démission de son Premier ministre Sama Lukonde, en poste depuis 2021, et chargeait l'équipe sortante d'expédier les affaires courantes.
Le 1er avril, la ministre du Plan, Judith Suminwa Tuluka, était nommée Première ministre, première femme à occuper ce poste en RDC. Depuis lors et après avoir été dûment félicitée par toutes les forces vives du pays, elle consulte. Parallèlement à ces conciliabules, d'autres avaient lieu au Parlement et se sont prolongés eux aussi, y compris au sein de l'Union sacrée qui a dû organiser des primaires pour choisir entre trois hommes son candidat à la présidence de l'Assemblée nationale.
En effet, tout en ayant une majorité écrasante, l'Union sacrée "est une nébuleuse, sans pivot clair", explique Christian Moleka. Le parti de Félix Tshisekedi (l'Union pour la démocratie et le progrès social - UDPS) a certes une centaine de sièges, mais "le reste est éclaté en petits regroupements, et il faut négocier le quota pour chacun d'eux", poursuit le coordonnateur de la "dynamique des politologues" (Dypol) de RDC. "Il y a plus de 900 partis politiques au Congo", rappelle-t-il.
Finalement, Vital Kamerhe, ministre de l’Économie dans le gouvernement Lukonde, a été choisi le 23 avril comme candidat de la majorité pour le "perchoir", poste qu'il a déjà occupé de 2006 à 2009 sous le régime de l'ex-président Joseph Kabila. Son élection n'est plus qu'une formalité. Mais celle-ci et la composition du bureau définitif de l'Assemblée nationale traînent elles aussi, pendant que le long cycle électoral enclenché en fin d'année dernière s'est poursuivi cette semaine, avec l'élection indirecte des sénateurs et des gouverneurs de provinces.
Techniquement, le gouvernement pourrait être formé avant le bureau de l'Assemblée, mais la Première ministre devrait alors attendre pour pouvoir présenter son programme aux parlementaires et obtenir un vote de confiance. En attendant, "le gouvernement sortant ne peut pas engager grand-chose, le pays est en mode de pilotage automatique", relève Christian Moleka.
Pour son second mandat, le président Tshisekedi a décliné son programme en six priorités: création d'emplois, augmentation du pouvoir d'achat, diversification de l'économie très dépendante du secteur minier, accès aux services de base, modernisation du pays et, point crucial, sécurité.
L'Est de la RDC est en proie depuis trente ans aux violences de nombreux groupes armés et connaît un pic de crise avec la résurgence fin 2021 de la rébellion du M23 ("Mouvement du 23 mars"). Soutenus par le Rwanda voisin, ces rebelles occupent de larges pans de territoire dans la province du Nord-Kivu et continuent de progresser. Ils se sont notamment emparés cette semaine de la cité minière de Rubaya, d'où sont extrait divers minerais stratégiques dont le coltan.
LE PRÉSIDENT FAYE PARTICIPERA AU 15E SOMMET DE L’OCI EN GAMBIE
Ce 15e sommet a pour thème ‘’Promouvoir l’unité et la solidarité par le dialogue pour le développement durable’’.
Dakar, 3 mai (APS) – Le chef de l’Etat sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a annoncé, jeudi, en Conseil des ministres qu’il participera au Sommet de l’Organisation de la Coopération islamique (OCI) prévu samedi et dimanche, à Banjul, en Gambie.
Ce 15e sommet a pour thème ‘’Promouvoir l’unité et la solidarité par le dialogue pour le développement durable’’.
Les experts et les ministres Affaires étrangères sont déjà pied d’œuvre à Banjul pour préparer les documents de travail de la réunion des chefs d’Etat et de gouvernement.
L’Organisation de la coopération islamique (OCI) compte 57 États membres répartis sur quatre continents. Elle a été fondée en septembre 1969 suite à l’incendie criminel de la troisième mosquée de l’islam (après celles de La Mecque et de Médine), Masjdi Al Aqsa à Jérusalem.
L’OCI vise à protéger et sauvegarder les intérêts du monde musulman en promouvant la paix et l’harmonie mondiales. Ses trois principaux organes sont : le Sommet des chefs d’Etat, le Conseil des ministres des Affaires étrangères (CFM) et le Secrétariat général.
En 2016, l’Organisation s’est dotée d’un plan d’actions décennal axé sur la paix et la sécurité, la Palestine et Al-Qods (Jérusalem), la réduction de la pauvreté, la lutte contre le terrorisme, l’investissement et la finance, la sécurité alimentaire, la science et la technologie, le changement climatique et la durabilité, la modération, la culture et l’harmonie interconfessionnelle, l’autonomisation des femmes, l’action humanitaire islamique conjointe, les droits de l’homme et la bonne gouvernance, entre autres.