ACCIDENTS RÉCURRENTS, QUI POUR ARRÊTER LA SÉRIE ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Le pays a mal et tout le monde le ressent. Certains voyagistes (structurés ou informels) apparemment un peu moins que d’autres. Pas besoin de convoquer un quelconque scénario de rapport de forces
Le récital est-il condamné à devenir hebdomadaire ? Le constat est que le fil des évènements est resté ininterrompu depuis ce début d’année 2023, emportant chaque semaine des vies tombées dans des chocs qui ensanglantent routes, pistes rurales, ponts et autoponts du pays. La litanie s’est invitée multiconfessionnelle, dans tout le Sénégal, depuis que Sikilo a re-commencé à peser lourd sur le cœur des Sénégalais, après la sombre nuit du 7 au 8 janvier 2028 sur la RN1. Il y a eu sur cet axe et pas loin de la capitale régionale Kaffrine, une série dont l’explication des causes avérées physiques et/ou métaphysiques va dans tous les sens, à la faveur de conjectures sans frein dans une conjoncture faite de déni de responsabilités.
Depuis quelques semaines en effet, les évènements dramatiques s’enchainent, impliquant tous les moyens de locomotion, du camion surchargé à l’âne égaré, de la Jakarta insouciante à l’incendie inexpliqué, en passant par un transport de passagers en conflit avec les normes de sécurité routière.
Tout l’Est et le Sud-Est n’ont pas encore fini de boucler les prières dédiées aux morts relayées largement jusqu’au-delà de nos frontières, que le Centre-Nord-Ouest se signale dans une quasi identique catastrophe routière.
Sikilo d’une part, Sakal-Ngeune Sarr d’autre part, les bilans évoluent quasi quotidiennement, émanant des sources de différentes régions médicales. Premières concernées, Kaffrine, Kaolack, Louga, Dakar entre autres destinations des morts et blessés dont le nombre évolutif s’approcherait bientôt de la centaine, suivant les statistiques égrenées quotidiennement dans l’espace public par une presse qui s’est abstenue de sensationnalisme.
On ne parle plus que de routine, depuis que dimanche 8 janvier dernier, le soleil s’est levé pour jeter sa vive lumière sur un Sénégal dont des filles et fils par dizaines, venaient quelques heures plus tôt, de fermer les yeux pour l’éternité, morts sur l’asphalte et dans les buissons alentour, à environ 250 km, à l’Est de Dakar. Le choc entre deux (2) bus communément appelés ‘’horaire’’ a été suivi une semaine plus tard, d’un autre sur l’axe Sakal-Ngeune Sarr.
Les autorités – on s’en doute - ont évité de gêner cette communauté internationale qui avait manifesté sa compassion et sa solidarité de nombreux messages adressés au premier des Sénégalais.
Le président Macky Sall aurait plus négativement altéré l’image de notre pays, s’il décidait après Sakal comme après Sikilo, de décréter un deuil national. Bien lui en a pris, évitant au drapeau en berne de faire la navette entre le sommet du mât et le milieu du poteau.
Toutes les vies se valent. Toutes les victimes méritent de la nation, toutes les familles ont besoin de réconfort, quand la douleur les assaille sous la forme de perte d’un membre. Quand les disparus, proches et consanguins se comptent en autant de doigts de la main, comme c’est arrivé à Ngueun Sarr, Nguith et autre Deungour, aucun geste de solidarité ne peut être de trop. Mais le pays ne peut s’arrêter comme l’ont envisagé des syndicats de transporteurs, au lendemain immédiat du drame sur la voie qui ouvre sur la RN1, vers Saint-Louis.
L’éternel Coran a été et reste présent dans les foyers et localités éplorés où l’on prie pour le repos de l’âme des morts.
L’image du sang séchant lentement sur nos routes et sur ce qui reste de la ferraille des véhicules accidentés a été plus forte dans les consciences, que les préoccupations d’ordre syndical de transporteurs encore secoués par la promesse des autorités d’aller ‘’jusqu’au bout’’.
L’État dit s’engager dans l’application des mesures de sécurité routière issues du Conseil interministériel convoqué et tenu à Kaffrine, en temps et géographiquement plus près possible du drame qui a endeuillé le Sénégal dans la nuit du 7 au 8 janvier 2023. Pas besoin de convoquer un quelconque scénario de rapport de forces. Le pays a mal et tout le monde le ressent. Certains voyagistes (structurés ou informels) apparemment un peu moins que d’autres. Les questions ne s’arrêtent plus sur qui de l’humain ou de la machine est vraiment en cause.