DE L’INTELLECTUALISME DES UNS AU PRAGMATISME DES AUTRES
Les élites ont toujours joué un rôle d’avant-garde, dans la société. Au Sénégal, si on remonte de trois à quatre décennies auparavant, l’on se rappelle que les intellectuels ont été au-devant de la lutte pour l’indépendance.
Les élites ont toujours joué un rôle d’avant-garde, dans la société. Au Sénégal, si on remonte de trois à quatre décennies auparavant, l’on se rappelle que les intellectuels ont été au-devant de la lutte pour l’indépendance. Après que celle-ci a été acquise, donc, dans la période post indépendance, ils ont continué à assurer la conscientisation des masses populaires, par des sessions de formation, sous forme de conférences publiques et d’articles de presse, ou par le biais de pamphlets. La jeunesse de l’époque qui aujourd’hui est vieillissante, doit être nostalgique de ces moments de bouillonnement culturel et intellectuel. Au regard de ce qui se passe actuellement, à l’ère des technologies de l’information et de la communication, l’on se rend compte que le fossé est grand. Ceux qui n’ont pas droit à la parole investissent les médias, de jour comme de nuit, et ceux qui doivent parler se taisent par peur d’invectives ou par opportunisme.
« Les réseaux sociaux donnent le droit de parler à des imbéciles, qui jusque-là ne parlaient qu’au bar, après un verre de vin, sans causer de dommage à la collectivité. On les faisait taire aussitôt. Alors que désormais, ils ont le même droit à la parole qu’un prix Nobel. » Voilà ce que disait Humbert Eco, intellectuel, écrivain italien (1932-2016).
L’élite intellectualiste
Certains intellectuels semblent ne pas comprendre les enjeux auxquels nous faisons face. Des organisations de défense des droits de l’Homme, s’érigent en donneurs de leçons, comme s’ils étaient les seuls à détenir la vérité. Ils se complaisent dans leur tour de verre à vouloir dicter leurs convictions, qui du reste ne sont basées que sur leurs croyances intellectuelles. Les enjeux dans le contexte politique actuel dépassent leurs capacités d’analyse. L’opposition radicale, représentée par le parti Pastef, a un projet qu’elle déroule méthodiquement au grand jour. Le contenu de ce projet peut échapper à beaucoup d’observateurs. Cependant, l’Etat et ses démembrements, les observateurs avertis, comprennent que dans ledit projet, il y a un objectif de déstructurer l’Etat, pour mettre en place une nouvelle république, constituée d’un conglomérat de séparatistes et de wahhabites. Ils s’attaquent sciemment et violement aux chefs religieux, notamment les khalifes généraux des confréries. Ces militants du parti Pastef ne doivent se réclamer ni du Président Mamadou Dia, ni du Professeur Cheikh Anta Diop. Ces deux éminentes figures de notre histoire vouaient un respect, à la limite de la vénération, à nos guides religieux. Les services de renseignements et les plus hautes autorités détiennent des éléments de preuves, qui les confortent dans leur ligne de conduite, que d’aucuns ne maîtrisent pas.
Naturellement, les informations détenues par les plus hautes autorités ne peuvent être étalées sur la place publique. Alors, les organisations de défense des droits de l’Homme, même si elles sont dans leur rôle, doivent faire dans la prudence et la retenue. Cela est évidemment valable pour une certaine presse qui porte des œillères, et ne voit le mal que du côté du pouvoir. L’on doit même se poser la question, à savoir : est-ce que tous ceux qui se réclament intellectuels, le sont effectivement ? Chaque jour, à travers les ondes, des journalistes tirent sur le pouvoir, et s’érigent en défenseurs de cette opposition radicale. Ils appliquent de façon mécanique, la théorie qui dit : « Les trains qui arrivent à l’heure ne nous intéressent pas. » Faudrait-il alors, repenser les curricula dans les écoles de formation en journalisme et en communication ? Comme nous l’avions suggéré dans un article que nous avions publié, il y a deux ans. Par la même occasion, privilégier la formation continue ou permanente pour les journalistes en activité. En définitive, une telle posture reflète un complexe de l’opposition, comme le disait le brillant journaliste Alioune Ndiaye de Pikini tv, et ancien responsable au Groupe Futurs médias « Gfm ». La presse est un pilier fondamental dans une démocratie dont il faut défendre la liberté dans le cadre bien compris des lois et règlements. Elle est aussi pourvoyeuse d’emplois, c’est la raison pour laquelle elle doit être accompagnée et encadrée. Au demeurant, faudrait-il qu’elle soit équidistante dans la distribution de l’information ! Les hommes et femmes des médias doivent impérativement revenir aux fondamentaux de la profession.
Certains enseignants du supérieur ont une responsabilité, quant à leur prise de position dans la marche des affaires de la cité. L’universitaire, de par la nature de sa position, de son métier, et du rôle qu’il joue, a une liberté, une indépendance dans ses prises de position.
Malheureusement, nous voyons aujourd’hui des universitaires qui adoptent des postures incompréhensibles. Le débat doit être contradictoire mais, ce n’est pas une raison d’adopter des positions démagogiques, opportunistes, voire anti républicaines. Peut-être ne comprennent-ils pas assez clairement, les notions d’indépendance, de liberté ? Même ayant des compétences liées à leur cœur de métier, ont-ils des compétences interpersonnelles suffisantes, pour adopter une approche holistique dans leurs analyses et prises de position ?
De ce point de vue, une remise en cause est nécessaire, aussi bien pour certains universitaires que pour d’autres intellectuels. Il ne faut pas ramener tout à l’intellectualisme !
L’élite pragmatiste, ou dans le temps de l’action
Contrairement à l’intellectualiste, le pragmatiste est dans le temps de l’action. Le pragmatiste peut allier les deux, en étant à la fois un intellectuel. L’avantage du pragmatiste est qu’il ne se complaît pas dans des théories, c’est un homme d’action ! De ce point de vue, le Président Macky Sall est l’exemple type d’un intellectuel, mais pragmatiste à la fois. C’est certainement sa formation d’ingénieur qui lui a permis de forger sa personnalité autour de ces deux concepts. Dans l’histoire politique du Sénégal, aucun chef d’Etat n’a fait autant que le Président Macky Sall. Il a transformé structurellement notre pays dans tous les domaines. Et, dans notre intime conviction, nous pensons que les présidents Diouf et Wade doivent être fiers de lui. Là-haut, le Président Senghor doit dormir du sommeil des justes, il doit être fier de son legs, il doit être fier lui aussi de ce Sénégal d’aujourd’hui, qui est en de bonnes mains.
Les temps ont changé, les contextes ne sont pas les mêmes. Les anciens chefs d’Etat du Sénégal n’ont pas vécu dans un environnement aussi pollué par la désinformation. Dans le monde d’aujourd’hui, l’information est désacralisée, banalisée à travers les réseaux sociaux. Nous assistons à des dérives par des invectives, des insultes et des mensonges sans vergogne : nous sommes à l’ère des fake news.
Nonobstant toutes ces dérives, le Président Macky Sall est dans le temps de l’action. Les historiens du présent peuvent en témoigner et l’Histoire lui donnera raison !
Nous ne disons pas que nous devons tous nous accorder autour d’une pensée unique, mais dire et reconnaître la vérité en toute franchise. Il faut rendre à César ce qui est à César ! Il faut reconnaître au Président Macky Sall tout son mérite, de par ses réalisations ! Nous pouvons affirmer sans contredit, que dans nos pays en développement, nous avons besoin de leaders pragmatistes, et non de ceux qui se confortent dans l’intellectualisme.
Une démocratie biaisée et dévoyée
Pourquoi la démocratie est biaisée et dévoyée ? D’abord, tout le corps électoral ne participe pas au vote. Certes, c’est propre à beaucoup de démocraties, même si cela est plus accentué en Afrique. Mais, véritablement, le problème ne se limite pas à ce propos. La vraie problématique est en réalité le fait que dans les pays en développement, ceux qui sont appelé à voter ne comprennent pas les véritables enjeux d’une élection. L’on a l’habitude de dire que le Sénégalais ne sait pas élire, par contre, il peut sanctionner un régime. Alors, cela est-il suffisant pour parler démocratie ? Bien sûr que non ! Une élection quelle qu’elle soit, doit se baser sur une offre programmatique. Cependant, le niveau d’instruction et le taux d’alphabétisation assez faible, ne permettent pas aux votants de comprendre les programmes qui leur sont proposés et de voter en toute connaissance de cause. L’expression du vote tourne souvent autour de l’aura d’une personnalité, par solidarité communautariste (ethnique, religieuse ou confrérique), ou par un populisme débridé, comme ce qui s’est passé aux Etats-Unis d’Amérique avec l’élection de Donald Trump, et au Brésil avec l’accession au pouvoir de Bolsenaro. La solution pour remédier à ces dysfonctionnements est d’élever le niveau d’instruction des populations et d’accentuer la politique d’alphabétisation. C’est à ce moment que nous atteindrons une masse critique, qui nous fera basculer dans une démocratie non biaisée, non dévoyée. In fine, rappeler que la démocratie est un projet inachevé. L’exemple du Sénégal nous le prouve, si nous remontons à des élections il y a quarante ans jusqu’à nos jours, l’on se rend compte que le projet démocratique est perfectible et s’améliore au fil du temps.