DE QUOI MOMAR DIENG EST-IL LE NOM ?
Monsieur Momar Dieng, les injures, les noms d’oiseau, le manque de tenue et de retenue dans le style et dans les envolées ne sont pas dignes de vous et de votre parcours
J’ai lu avec surprise et tristesse le papier que Momar Dieng a commis sur mon intervention à l’assemblée nationale à propos de “mon petit frère et ami Pape Alé Niang”! Il est de mes habitudes d’ignorer superbement les écrits de mauvaise foi contre ma personne. Je n’ai pas un ego démesuré qui m’handicape dans l’acceptation du droit des autres à la critique de mes opinions et analyses, même si la critique m’appert sans aucun fondement rationnel ou factuel.
La sortie de M. Momar Dieng relève visiblement, non du registre de la critique, mais de celui de l’attaque préméditée, peut-être longtemps ruminée, avec des caractérisations infondées et imméritées contre ma personne: « lâcheté pure et simple», « parallèle grotesque, vicieux et impertinent », « manipulation honteuse d’un contexte », « démarche malhonnête qui ne fait pas honneur à son auteur ». Pas de place pour le doute : toutes ces infamies conceptuelles et ces boules puantes sont plus destinées à faire mal qu’à convaincre de la validité de son argumentaire. Plus grave, ils renseignent plus sur leur auteur que sur leur destinataire !
En agissant avec une telle hargne et une telle immaturité, M. Dieng m’oblige à lui appliquer le beau titre de Alain Badiou : « De quoi Sarkozy est-il le nom ?» afin de mieux réfléchir la question « De quoi Momar Dieng est-il le nom ? »
Si M. Dieng s’autorise de fabriquer en toute liberté une pseudo-comparaison que j’aurai faite entre « Trump et Pape Alé », je suis tout aussi fondé à comparer une telle démarche à à la suffisance et à l’extrême arrogance d’un Sarkozy. Du reste le comparer à un Chef d’état spécieux n’est « sûrement pas une absurdité sans nom » !
Je suis franchement bouleversé de voir que le style méprisable du langage des réseaux sociaux fait d’insultes, d’injures, de platitude et d’inintelligence des faits et des concepts a métastasé chez certains professionnels des médias que j’ai grandement estimés dans le passé.
Monsieur Momar Dieng, les injures, les noms d’oiseau, le manque de tenue et de retenue dans le style et dans les envolées ne sont pas dignes de vous et de votre parcours. Ils me ramènent à la triste question : « De quoi êtes-vous le nom ? » si ce n’est celui de l’incarnation de notre époque où toute décence déserte le champ lexical de tous ceux qui n’argumentent désormais que par l’insulte facile, la haine assumée, les contre-vérités toxiques maquillées en certitudes, bref par l’adhésion aux fléaux de la nouvelle culture façonnée par les Réseaux sociaux.
Vous en administrez la preuve dès le titre vulgaire à plus d’un titre de votre article. Votre conversion langagière est déprimante car vous aviez valu des satisfactions à vos compatriotes, dans le passé ! Contrairement à votre langage « Réseaux sociaux », je vais démontrer et déconstruire vos contrevérités… Voici une transcription fidèle de mon propos que tout lecteur pourra vérifier sur Youtube : https://youtu.be/7f4oAydic6g « Je vais dire un mot rapidement sur le cas Pape Alé Niang. Pape Alé est un petit frère, est un ami. Je suis personnellement très malheureux de ce qui est arrivé. Mais en même temps vous avez vu ce qui est arrivé aux états-Unis, ils sont sur le point de juger et peut-être d’emprisonner leur Président parce qu’il a déplacé des documents confidentiels, des documents « Secret défense » et les amenés dans un espace privé chez lui.
C’est des questions importantes. Il y’a des frères qui se sont prononcés ici en disant que c’est pas important « les secrets d’État ». Si ces questions ne sont pas réglées, il n’y a plus d’état au Sénégal.
Maintenant moi je propose qu’un Conseil des sages de la profession essaye d’aller régler ce problème (de Pape Alé), de faire une médiation pour qu’on applique la clémence, la bienveillance et essaye de trouver une solution ! »
Voilà mon propos que vous avez falsifié à dessein en me faisant dire autre chose : « Cheikh Tidiane Gadio soutient avec certitude que Donald Trump « a déplacé » des documents confidentiels et secret-défense « dans un espace public ». Il nous aurait plu qu’il précisât quel est cet « espace public» qui a accueilli les dits documents. Son propos est donc factuellement faux. »
Où est-ce que j’ai parlé de Trump qui « a déplacé des documents confidentiels et secret défense dans « un espace public ». Le lecteur aura détecté la manipulation délibérée de ce que j’ai dit réellement : «qu’il a déplacé des documents confidentiels, des documents « Secret défense » et les amenés dans un espace privé chez lui. »
M. Dieng, c’est vous donc qui avez des problèmes avec « le privé et le public », puisque là où j’ai parlé « d’espace privé » c’est-à-dire « chez lui », vous avez voulu lire « un espace public » et avez par conséquent construit tout un argumentaire qui ne vous honore pas non plus ! Êtes-vous donc prêt, en guise de mea culpa, à reformuler votre accusation ainsi : « Ayant mal lu ou mal compris ce qu’a dit monsieur Gadio, c’est mon propos qui est donc factuellement faux ! » Je doute que vous le fassiez: l’honnêteté intellectuelle et l’intégrité journalistique ne sont plus les valeurs les mieux partagées à l’ère des réseaux sociaux !
En outre, en écrivant « l’ex-ministre semble nous dire que Pape Alé a « déplacé des documents confidentiels, des documents Top Secret » quelque part, un acte qui mettrait en danger l’état du Sénégal », la précaution « semble » ne vous absout pas d’une manipulation sans éthique du propos d’un concitoyen que vous teniez à descendre en flammes coûte que coûte quitte à lui mettre des propos dans la bouche. Là encore vous devez des excuses à vos lecteurs. Visez la suite !
Pourquoi ai-je convoqué le cas Trump à l’assemblée nationale du Sénégal ? Je voulais m’opposer aux points de vue exprimés par des collègues députés lors du passage la veille du Ministre de la Communication. Ils ont parlé de l’Affaire Pape Alé et certains d’entre eux ont rejeté comme non-pertinente la question « des documents Secret défense ou des documents estampillés Secrets ». Ils ont même cité Mediapart en France qui publie de tels documents sans être inquiété. Ceci m’a choqué et comme ma prise de parole avait été annulée faute de temps, j’ai profité de ma sortie le lendemain sur les thèmes: le CESTI, l’impérieuse nécessité de la formation des journalistes, les dérives dans les réseaux sociaux et le Cas pape Alé Niang pour inviter mes collègues députés à savoir raison garder car sans « les documents Secrets défense et les documents confidentiels et secrets », il n’y a plus d’état. Ou est-ce que j’ai dit ici que « Pape Alé a « déplacé des documents confidentiels, des documents Top Secret » quelque part, un acte qui mettrait en danger l’État du Sénégal » ?
Si un grand pays comme les USA nomme un Procureur spécial contre son ancien Président pour avoir violé les lois sur les documents « Secret Defense », rien ne m’empêche dans ma défense de la sacralité des « documents confidentiels et secrets ou des documents Secret Defense » dans la marche d’un état de convoquer « le cas Trump ».
Voilà ce que mes collègues de tout bord à l’assemblée ont compris et que vous avez refusé de comprendre. Il faut vraiment s’acharner dans la recherche de la petite bête pour m’accuser de comparer Pape Alé et Trump, ou de comparer le cas Pape Alé et « les ennuis judiciaires de Trump ». J’ai trop d’estime et de respect pour Pape Alé pour ne pas le comparer au phénoménal et inénarrable Donald Trump. Pape est « mieux disant » à tout point de vue.
M. Momar Dieng m’accuse aussi de soutenir « avec certitude » que Donald Trump « a déplacé » des documents confidentiels et secret défense… » Dans le paragraphe suivant, il essaye de limiter les documents emportés par Trump à des documents ayant les mentions « Top secret » ou « Confidentiel ». Une façon à peine subtile de remettre en cause mes propos sur les documents « Secret défense » emportés par Trump.
Pourtant ma source, c’est du béton puisqu’il s’agit du Département américain de la Justice lui-même (cité par France 24 et l’AFP le 8 août dernier) : « Selon les documents rendus publics par le ministère américain de la Justice, la police fédérale américaine (le FBI) a saisi des documents classés secret défense lors de sa perquisition au domicile floridien de Donald Trump. »
Toute ma déconstruction de votre violente sortie contre ma personne prouve à l’envie que vous étiez strictement dans une vendetta personnelle et non dans une quelconque défense de Pape Alé.
En conclusion, puisque je ne « cherche à plaire ni au Prince ni aux roturiers », n’ayant aucune familiarité avec la culture des laudateurs, des flagorneurs et des parvenus, mon engagement politique depuis 1976 étant exclusivement pour la cause du peuple sénégalais et des peuples africains, je le réaffirme haut et fort, l’arrestation et l’incarcération de mon petit frère Pape Alé Niang m’affectent profondément !
En revanche, je suis pleinement conscient qu’il est difficile voire impossible d’affronter un état dans un bras de fer ou un face à face frontal. Que la vérité soit de votre côté ou pas! C’est pour cela que j’ai proposé le recours à nos valeurs fondamentales de médiation pour obtenir la libération de Pape Niang dont la place est aux côtés de sa famille et de tous ceux qui l’estiment et lui souhaitent tout le bonheur du monde. Je récuse le bras de fer car je sais de quoi je parle pour avoir fait la très amère expérience de la force brutale et abusive de l’état le plus puissant du monde par le biais d’accusations infamantes et infondées, le tout couronné par l’arrogance d’un retrait pur et simple de sa plainte sans conséquence aucune pour lui.
Même si au demeurant, M. Dieng, dans la conclusion de sa diatribe, s’en délecte avec malice en essayant d’enfoncer le couteau et d’élargir la plaie d’une grave injustice subie par un compatriote. Mais c’est son droit le plus absolu !
Me plaçant à l’opposé d’une telle attitude, j’ai décidé de m’impliquer avec d’autres sages de la profession afin d’obtenir la libération sans délai de notre confrère Pape Alé. La vraie bataille est celle-là, pas celle des injures et des fabrications qui, encore une fois, déshonorent toujours plusieurs auteurs. Le temps est à l’union sacrée des cœurs et des esprits pour mettre fin au calvaire de Pape Alé Niang. Que Dieu veille sur lui !