DIALOGUE POLITIQUE OU CONCERTATION SUR LA DATE DE L’ÉLECTION ?
Poursuivre le processus électoral, à partir de là où il a été interrompu, est la seule conduite raisonnable à tenir face aux urgences qui assaillent notre pays. La situation du pays exige plus de sérieux et de rigueur
Nous attendions le président de la République sortant sur un point essentiel : la fixation d'une date de l’élection présidentielle qu'il a, de son propre chef, reporté sans en avoir le droit. Ce qu'en substance le Conseil constitutionnel lui a rappelé. Il s'agit donc d’une anomalie à corriger. Tout simplement.
En conséquence, poursuivre le processus électoral, à partir de là où il a été interrompu, est la seule conduite raisonnable à tenir face aux urgences qui assaillent notre pays. Un pays qui a un besoin pressant de se relever et de se remettre sérieusement au travail.
L’élection présidentielle, et ses multiples péripéties, qui occupent notre quotidien depuis pratiquement le début du second et dernier mandat du président Macky Sall, doit se tenir « dans les meilleurs délais » selon le Conseil constitutionnel.
Le dialogue politique, nécessaire pour panser les plaies béantes de notre système démocratique se tiendra, impérativement, après l’élection d’un nouveau président de la République. Il ne doit en aucune façon être bâclé et, surtout pas, servir de cénacle pour valider le principe d’une amnistie générale. Non...Non…Non ! Comme en 2012, des enquêtes et audits rigoureux devront être menés pour tout ce qui concerne les actes de mal gouvernance. Tant économiques que judiciaires. Les responsabilités situées et les sanctions idoines prises.
Mais revenons à notre sujet : Pour fixer une date pour le jour du vote, seul chaînon manquant au processus électoral, point n’est besoin de remplir la salle des banquets (Tiens… tiens…) de la présidence de « toutes les forces vives » sic. Nous avons déjà vu ce qu’il en a été avec les « dialogues » antérieurs : des dizaines d’illustres inconnus remplissent la salle et même prennent la parole pour noyer le poisson… On se demande au nom de qui !
La situation du pays exige plus de sérieux et de rigueur. Nous ne pouvons pas continuer à subir les caprices des politiciens. Les tentatives multiples d’éliminer certains de ses rivaux, par le Président sortant, nous ont coûté trop cher en vies humaines et en dégâts économiques et matériels.
Il faut absolument siffler la fin de la récréation !
Le Conseil constitutionnel, la CENA, Le ministère de l’Intérieur et tous les services de l’État concernés, en plus des 19 candidats déjà validés ou leurs mandataires, peuvent valablement délibérer sur une date. Celle-ci doit, tout simplement, correspondre au rattrapage des jours perdus en raison de l’annulation du décret convoquant le corps électoral. Illégalement. Il ne s’agit de rien de plus !
Toute autre option reviendrait à reprendre tout le processus électoral. Ce qui serait une hérésie et surtout un pied de nez au Conseil constitutionnel qui a argumenté et motivé, au plan du droit, toutes ses décisions. On peut être du même avis ou pas. Mais ces décisions ne sont susceptibles d’aucun recours. Dura lex sed lex !
Au demeurant, nous sommes dans une situation disons kafkaïenne !
Jugez-en : le Premier ministre, chef du gouvernement de la République, se fait traiter de tous les noms par des ministres de son gouvernement ! Sans suites. Voyant cela, des hauts fonctionnaires deviennent téméraires et expriment, publiquement, leur défiance au chef du gouvernement. Sans conséquences ! Et pourtant, ce Premier ministre accusé, sans preuves, de corruption sur des juges du Conseil constitutionnel, a vu le président de la République lui renouveler sa confiance…Pour le remplacer ! Vite un doliprane !
Vous ne pensez pas qu’il est temps de mettre de l’ordre dans ce pays ?
Respectons-nous !